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… vu par Arlette

Tal Men Sophie ♦ La promesse d’une île

8ème roman de Sophie Tal Men, ce roman est une ode à la Bretagne et à la médecine des campagnes. Un roman lumineux et dépaysant, où des personnes cabossées par la vie ont largué les amarres et pansent leurs plaies sur cette merveilleuse île de Groix, en se croisant et s’entraidant…

Une solidarité qui donne à rêver d’une vie simple, sans faux semblants et humaine, tout simplement. Certaines failles sont très profondes, de celles qui peuvent briser un homme. D’autres sont dues au temps qui passe et à l’acceptation de la vieillesse ou au sentiment de ne pas trouver sa place dans ce monde.

La résilience et la bienveillance, en fil rouge, animé par une bande d’amis que l’on a plaisir à retrouver, d’un roman à l’autre et qui ont évolué. Certains se sont mariés, ont eu des enfants, Yvonne, toujours présente, son « Gobe Mouche » et sa gouaille habituelle, Marie-Lou, Matthieu…

 

Larguer les amarres pour mieux se reconstruire… Départ pour Groix, une destination pleine de charme, au large de la côte des Mégalithes.

Médecin humanitaire, Alexis originaire de Bretagne n’a plus rien à voir avec le jeune urgentiste passionné qu’il était. Après huit ans sur le terrain de la guerre, brisé par ses missions humanitaires, il rentre au pays, la jambe fracturée. Blessé physiquement et moralement, il a perdu goût à la vie et foi en son métier. Il se réfugie d’abord à Brest, chez sa sœur, où il va devoir trouver la force de rebondir.

Lorsqu’on l’appelle pour remplacer l’unique médecin de famille généraliste qui doit cesser temporairement son activité sur l’île de Groix en Bretagne, une petite île abritant à peine plus de deux milliers d’âmes, c’est à reculons qu’il s’y installe, ignorant tout des merveilleuses promesses que cette île lui réserve…

Deux mondes se rencontrent, celui d’un espace sans limite confronté à toutes les violences et celui de l’insularité où règne une atmosphère de cocon sécurisant. C’est avec difficulté que Yann, médecin de l’île, va passer le relais à Alexis, pour qui l’adaptation ne sera pas de tout repos. Au contact de sa nature sauvage et de ses habitants haut en couleur, Alexis renoue avec le plaisir de vivre et un nouveau départ s’offre à lui… Mais il suffit parfois d’une rencontre pour tout changer.

Et c’est peut-être ce qui se joue avec Olivia, sa kiné, mère célibataire que la vie a tout autant abîmée que lui.

Leur point commun : il leur est plus difficile de se soigner eux-mêmes que de soigner les autres. Mais ils vont devoir apprendre. Notamment à cesser de se protéger pour laisser la guérison opérer. A coups d’humour mordant et de tristesse partagée, Alexis et Olivia parviendront peut-être à une rédemption mutuelle.

Dans ce roman où les destins cabossés se croisent et s’entraident, Sophie Tal Men célèbre les vertus de la solidarité et nous offre une parenthèse insulaire lumineuse et un moment de tendresse infinie.

Un voyage bouleversant au cœur d’une île et des hommes.

 

L’auteur :

Sophie Tal Men dont le nom d’état civil est Sophie Ory, est née en 1980.

C’est une romancière et une neurologue cheffe de service à l’hôpital de Lorient en Bretagne, considérée comme l’une des figures du roman populaire français du début du XXIème siècle. Ses travaux scientifiques concernent notamment les perturbations des mécanismes de la perception et des émotions dans la maladie de Parkinson.

Elle a grandi dans une famille de médecins : une maman kiné, un papa médecin généraliste de campagne, un grand-père qui dirigeait un sanatorium à La Boissière. Ajoutez une tante et un oncle de la partie et un frère qui épouse le métier et le tableau est presque complet.

 Très intéressée par les Lettres durant ses études secondaires au lycée Chateaubriand de Rennes, elle s’oriente vers khâgne et hypokhâgne mais hésite avec les études de médecine pour suivre la filiation.

Elle préfère alors suivre la recommandation de son père « Mon père, Patrick Ory, m’a seulement dit qu’il n’y avait pas de médecine par loisirs ».

Elle fait son choix. Elle intègre la faculté de médecine de l’université de Rennes 1. Elle bosse à fond, termine première des bizuts au concours de première année. Comme spécialité, elle se dirige vers la neurologie, « la spécialité la plus littéraire » selon elle. 

En 1999 jeune étudiante, elle monte sur les planches, dans un préfabriqué de l’université rennaise. Elle joue un rôle dans une adaptation de La Maladie de Sachs. Dans la salle se trouve… Martin Winckler – encore un médecin qui prend la plume -, auteur de ce best-seller qui a été adapté à l’écran. Une belle rencontre, qui aura une suite… Ces doubles vies la titillent.

Elle se lance elle aussi dans l’écriture. Chaque soir, quand les trois enfants sont couchés, elle se réfugie derrière son ordinateur. C’est au début assez fouillis. Elle apprivoise l’exercice d’écrire. L’exigence, la discipline ne lui font pas peur.

Elle publie sous un pseudonyme son premier roman sur Amazon en 2014, intitulé Les yeux couleur de pluie, roman repris par l’éditeur Albin Michel. Ici, pas de comité de sélection. Elle avait auparavant envoyé son manuscrit à seize maisons d’éditions. Pas de réponse, si ce n’est deux refus et un mail à Martin Winckler.

Il est vendu à plus de 100 000 exemplaires et place son auteur en « tête d’affiches des plus grosses ventes ».

Sur le Net, en quinze jours, le livre trouve son lectorat et atteint le top 10 des ventes. L’auteure ne se dévoile pas. Garde une part de mystère autour de son identité.

C’est à partir de là qu’elle se rappelle au bon souvenir de Martin Winckler. Il l’aiguille, lui donne le nom d’une éditrice d’Albin Michel. Et c’est parti. Sophie Tal Men avance à visage découvert.

En mai 2016, l’ouvrage paraît et connaît le succès qu’on lui connaît.

Si l’auteure s’inspire de patients et collègues, son livre n’est en rien une autobiographie. D’ailleurs, la médecin hospitalière ne travaille, ni ne vit à Brest.

 L’auteure, qui pourrait être estampillée feel-good, pour les bonnes valeurs qu’elle véhicule dans ses écrits,
continue son bonhomme de chemin. Humblement. Albin Michel et son directeur éditorial, Richard Ducousset, lui font confiance.

Après le formidable succès des « Yeux couleur de pluie » (vendu à plus de 100 000 exemplaires), Sophie Tal Men poursuit la suite des aventures de Marie-Lou, dans « Entre mes doigts coule le sable » paru en 2017 et « De battre la chamade ». Elle poursuit sa chronique drôle et tendre de la vie à l’hôpital à travers une galerie de personnages attachants et qui nous ressemblent.

Qui ne se plante pas ne pousse jamais est son quatrième roman.

En 2019, Sophie Tal Men a été marraine du concours Kobo « Les Talents de demain ».

« Va où le vent te berce » (2020) est son cinquième roman. Au hasard d’une rencontre, elle a fait la connaissance de bénévoles berceurs dans les hôpitaux pour enfants et a voulu rendre hommage à ces bénévoles, conteurs, magiciens, berceurs qui réconfortent les enfants, leur offrent une part de rêve.

Auteure chez Albin Michel, elle a été reconnue par Livres hebdo comme « Une auteure qui compte parmi les nouvelles papesses du roman populaire. Qui font souffler un vent de modernité et de fraîcheur sur le roman populaire… Un cocktail qui confère à leurs récits un caractère d’universalité et un pouvoir d’identification fort. « 

Mariée à un médecin, elle est mère de trois enfants.

Les deux romancières Sophie Tal Men et Aurélie Valognes sont belles-sœurs, ayant les mêmes beaux-parents.

 

ŒUVRE :

  • Les yeux couleur de pluie, 2015 en auto-édition puis en 2016 aux éditions Albin Michel
  • Entre mes doigts coule le sable, 2017, Albin Michel
  • De battre la chamade, 2018, Albin Michel
  • Qui ne se plante pas ne pousse jamais, 2019, Albin Michel
  • Va où le vent te berce, 2020, Albin Michel
  • Là où le bonheur se respire, 2021
  • Des matins heureux, 2023
  • La promesse d’une île, 2023

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