Dans «Quitter le monde», il n’y a pas un mais plusieurs romans. Comme dans la plupart des grands livres de Kennedy.
Ici, pas une, mais plusieurs histoires d’amour. Pas un, mais plusieurs drames pour l’héroïne. Pas une, mais plusieurs vies pour cette Jane intelligente, belle, diplômée de Harvard, mais freinée dans tous ses élans par le départ de son père lorsqu’elle était enfant. Un départ dont sa mère lui a fait porter la responsabilité. Une débâcle familiale qui rappelle celle de l’auteur.
Le soir de son treizième anniversaire, lors d’une énième dispute entre ses parents, Jane Howard annonce qu’elle ne se mariera jamais et n’aura jamais d’enfants. Une phrase d’apparence anodine aux conséquences désastreuses : son père quitte le foyer presque sur-le-champ. Quant à sa mère, elle tient Jane pour directement responsable de l’échec de son mariage.
Quelques années plus tard, étudiante en lettres à Harvard, Jane entame une liaison avec son professeur.
Pendant quatre ans, elle vit dans l’ombre mais heureuse avec cet homme qui la fascine. Bonheur brutalement interrompu par la mort de son amant, dans des circonstances obscures.
Jane trouve alors un poste dans une très lucrative entreprise de trading. Mais en voulant faire parvenir de l’argent à son père qui se prétend ruiné, Jane attire l’attention du FBI qui lui révèle les véritables occupations de celui qui est en fait un escroc international.
Une quinzaine d’années plus tard, Jane, décidée à rentrer dans le giron universitaire, devient professeur à Boston. Elle fait la connaissance de Theo, un homme brillant et excentrique qui lui donne une petite Emily. A sa grande surprise, Jane s’épanouit dans la maternité. Mais la tragédie frappe et Jane, dévastée, n’a plus qu’une idée en tête : quitter le monde.
Alors qu’elle a renoncé à la vie, c’est paradoxalement la disparition d’une jeune fille qui va lui donner la possibilité d’une rédemption. Lancée dans une quête obsessionnelle, persuadée qu’elle est plus à même de résoudre cette affaire que la police, Jane va se retrouver face au plus cruel des choix : rester dans l’ombre ou mettre en lumière une effroyable vérité…
L’auteur :
Douglas Kennedy, né le 1er janvier 1955 à Manhattan, New York, est un écrivain américain qui décrit d’un œil acerbe certains côtés des États-Unis d’Amérique, dénonçant notamment le paradoxe du puritanisme religieux.
Il grandit dans l’Upper West Side, étudie à la Collegiate School (le plus vieux lycée de New York) et au Bowdoin College dans l’État du Maine, avant de partir un an au Trinity College de Dublin en 1974.
De retour à New York, il passe plusieurs mois à travailler, sans succès comme régisseur dans des théâtres de Broadway.
En mars 1977, entre deux productions, il décide de partir à Dublin pour rendre visite à des amis. Vingt-six ans plus tard, il habite toujours de ce côté-ci de l’Atlantique.
À Dublin, il devient cofondateur d’une compagnie de théâtre. Il rejoint ensuite le National Théâtre of Ireland en tant qu’administrateur de la branche expérimentale. Il y passe cinq années (1978-1983), pendant lesquelles il commence à écrire, la nuit.
En 1980, il vend sa première pièce à la chaîne de radio britannique BBC Radio 4 qui lui en commandera deux autres. La pièce est aussi diffusée en Irlande et en Australie. Suivent deux autres pièces radiophoniques, également diffusées sur Radio 4.
En 1983, il démissionne de son poste au National Théâtre of Ireland pour se consacrer exclusivement à l’écriture. Pour survivre, il devient journaliste indépendant, notamment pour l’Irish Times où il tient une rubrique de 1984 à 1986.
En 1986, sa première pièce pour la scène est un échec désastreux, tant critique que public. Peu de temps après, l’Irish Times supprime sa rubrique.
En mars 1988, il déménage à Londres, au moment où son premier livre, un récit de voyage, est publié. Deux autres suivront. Ces trois livres reçoivent un très bon accueil critique. Parallèlement, sa carrière de journaliste indépendant connaît également un essor.
En 1994, paraît son premier roman « Cul-de-sac ». En 1997, il est porté à l’écran par Stephan Elliott, le réalisateur de Priscilla, folle du désert.
Son deuxième roman, « L’Homme qui voulait vivre sa vie », connaît un succès international. Il est traduit en seize langues et fait partie de la liste des meilleures ventes.
Son troisième roman, « Les Désarrois de Ned Allen » est aussi un bestseller et un succès critique, traduit en quatorze langues.
« La Poursuite du bonheur » marque un changement radical. Après trois romans que l’on pourrait décrire comme des thrillers psychologiques, il opte pour une histoire d’amour tragique. Il reçoit un excellent accueil critique. « La Poursuite du bonheur » est traduit en douze langues et se retrouve en course pour le Prix des Lectrices de Elle.
Ont suivi « Rien ne va plus » (Belfond, 2002 ; Pocket, 2004), Prix littéraire du Festival du cinéma américain de Deauville 2003, « Une relation dangereuse » (Belfond, 2003 ; Pocket, 2005) qui confirme son succès critique et public, « Au pays de Dieu » (Belfond, 2004 ; Pocket, 2006), l’un de ses trois récits de voyage, « Les Charmes discrets de la vie conjugale » (Belfond, 2005 ; Pocket, 2007), « La Femme du Vème » (Belfond, 2007 ; Pocket, 2009), « Quitter le monde » (Belfond, 2009 ; Pocket, 2010) et « Cet instant-là » (Belfond, 2011).
Parfaitement francophone, divorcé (il a été marié de 1985 à 2009 à Grace Carley, conseillère politique au Royaume-Uni, au ministère de la Culture) et père de deux adolescents, Max et Amelia, Douglas Kennedy vit entre Londres, Paris, Berlin et Wiscasset dans l’État du Maine où il a acheté une maison.
Il est aujourd’hui un des auteurs favoris des Français, avec plus de 5 millions d’exemplaires vendus pour l’ensemble de son œuvre (toutes éditions confondues), dont plusieurs romans sont en cours d‘adaptation cinématographique.
À paraître en mai 2012, « Combien ? », son troisième récit de voyage rédigé à la fin des années 1980 et inédit en France. Dans la lignée d’ »Au pays de Dieu » et d’ »Au-delà des pyramides », une odyssée à travers les places financières du monde pour une étude drôle et piquante sur notre rapport à l’argent. Loin des clichés, porté par la plume géniale de Douglas Kennedy, un document qui n’a rien perdu de son actualité, bien au contraire…
Aujourd’hui, après un divorce houleux, «douze mois d’enfer», le romancier retrouve un peu de sérénité. Si tant est que ce mot signifie quelque chose pour «M. 100 000 Volts».