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… vu par Arlette

A qui la faute ♦ Jónasson Ragnar

A qui la faute, un roman glaçant et réfrigérant au sens propre et figuré. L’écrivain islandais nous plonge dans une ambiance tendue à l’extrême, où la moindre pensée, le moindre geste contribuent à rendre insoutenable une atmosphère déjà angoissante.

Un thriller étouffant.

Avec un sens aigu de la mise en scène, Ragnar Jonasson nous enferme dans « A qui la faute » pendant une nuit entière dans un huis clos étouffant d’où surgissent trahisons et secrets. Réussiront-ils tous à survivre à cette nuit ?

Quatre amis d’enfance projettent de se retrouver comme au bon vieux temps : Daniel, comédien et qui vit à Londres – Gunnlaugur, juriste – Helena, ingénieure et Armann, tour opérateur. Ils décident de partir le temps d’un week-end dans le Grand Est islandais pour chasser la perdrix des neiges. Le week-end s’annonçait bien, prévu de longue date.

Armann, le roi du tourisme islandais a organisé méticuleusement ce périple sans malheureusement bien anticiper la météo…

Ils pensaient se retrouver le temps de quelques jours paisibles. Une simple chasse à la perdrix… Mais une tempête de neige d’une rare violence et inattendue s’abat sur eux et, faute de pouvoir atteindre le refuge prévu, elle les oblige à se réfugier dans un pavillon de chasse abandonné, au milieu de nulle part. Et il n’y a aucun moyen de communiquer avec le monde extérieur. Et ce qui s’annonçait comme un week-end détente tourne vite au cauchemar

Les quatre amis se retrouvent isolés, certes, mais ils ne sont pas seuls. À l’intérieur, une découverte macabre changera à jamais le cours de leur existence – et de leur amitié. Ils vont voir ressurgir ce qu’ils ont de pire en chacun d’eux.

Tandis que la nuit descend sur un des endroits les plus sauvages du pays et que les peurs grandissent, une ancienne tragédie refait progressivement surface – un drame qui a changé à jamais le cours de leur amitié. L’ambiance s’alourdit, les secrets remontent à la surface, les conflits fusent ! On se demande même ce qui peut unir ces 4 protagonistes ; l’amitié se fait blessante.

C’est au cœur de ces sombres souvenirs qu’ils découvriront peut-être la clé du mystère dont ils sont à présent prisonniers. Si bien sûr ils survivent jusqu’au matin…

 

L’auteur :

Ragnar Jónasson, né à Reykjavik en Islande, en 1976 est auteur de roman policier. Son père était rédacteur en chef dans un magazine, et sa mère employée par le ministère de la Santé.

Ses grands-parents sont originaires de Siglufjördur, la ville où se déroule Snjór, et où a grandi son père.

Il a su lire à l’âge de 4 ans et à l’âge de 6 ans, il rédige à la main son premier roman.

A 13 ans, il a découvert les livres d’Agatha Christie et entreprend à 17 ans, la traduction, de quatorze de ses romans en islandais.

Ce qui, au départ, n’était qu’un simple emploi étudiant est rapidement devenu une véritable passion. « J’ai toujours voulu écrire et créer ma propre œuvre », raconte le jeune auteur. Au départ, comme je ne trouvais pas le courage, je me suis dit que la traduction était ce qui s’en rapprochait le plus. Ça me permettait aussi de faire découvrir une écrivaine que j’admirais à d’autres gens. »

Ce passe-temps lui a été une immense source d’inspiration, en plus de s’avérer extrêmement instructif. En passant à travers chaque phrase, chaque mot précisément choisi par l’auteur, il a saisi toute l’ampleur de la structure et du rythme dans le roman policier. Avec Agatha Christie particulièrement, il a appris énormément sur l’intelligence des renversements de situation, le suspense et l’importance des lieux.

Il se passionne également pour les ouvrages de Peter May et de P. D. James.

Etant plutôt prédisposé pour les mathématiques, il se tourne pourtant vers le droit des affaires.

Avocat et professeur de droit à l’Université de Reykjavik, il est aussi écrivain et le cofondateur du Festival international de romans policiers Iceland Noir. Mais le jour, il est aussi banquier d’affaires, numéro deux (vice-président) d’Arion Bank, en Islande.

C’est sur un terrain de foot que le destin de cet attaquant, fan de Chelsea et pianiste amateur, a basculé. En 2014, lors du Festival de polars d’Ecosse, l’écrivain, sociable, a rejoint un tournoi de football opposant romanciers écossais et anglais. C’est ici qu’il a rencontré son éditeur britannique.

Quelques mois plus tard, c’est lors du Salon du livre de Francfort, que l’agent d’Henning Mankell qui faisait la promotion de ses romans sur catalogue, le découvre et qui vend les droits de ses livres dans quinze pays.

Il se lance dans l’écriture avec la publication d’un roman policier intitulé Fölsk nóta (2009), premier volet de la série policière Dark Iceland : Les Enquêtes de Siglufjördur, dont l’intrigue se déroule dans et aux alentours de Siglufjördur, un idyllique et tranquille village de pêche le plus au nord de l’Islande, où personne ne ferme sa porte, et accessible seulement par un petit tunnel dans la montagne d’où sont originaires ses grands-parents et où a grandi son père et dont le personnage récurrent est le jeune policier Ari Thor, un policer débutant qui occupe son premier poste, loin de sa petite amie qui vit à Reykjavik, avec un passé qu’il n’arrive pas à laisser derrière lui. Ragnar Jónasson veut que ses livres soient les plus réalistes possible. Il fait évoluer ses personnages dans des endroits réels. Il essaie également de forger plusieurs facettes à ces derniers. Ils ont tous des parts d’ombre qui les rendent humains et renforcent l’intrigue.

Lorsqu’il écrit, Ragnar Jónasson est constamment habité par l’Islande et ses contrastes, son histoire moderne, sa perpétuelle beauté, son aura de mystère, ses campagnes qui vivent au rythme des saisons, la puissance insoupçonnée de ses richesses naturelles. Loin de se contenter du beau, il façonne le caractère et le vécu de ses personnages à travers des événements marquants pour le peuple islandais : alors que l’éruption spectaculaire de l’Eyjafjallajökull entoure l’œuvre qu’il est en train d’écrire d’un épais nuage de cendres, les conséquences de la crise économique de 2008 et de l’effervescence touristique sont sous-jacentes tout au long du roman.

Concevoir un crime dans ce pays parmi les plus sûrs au monde – l’Islande n’a connu qu’un seul homicide en 2017- comporte son lot de défis. Lorsqu’un crime survient dans un endroit aussi serein, au sein des plus beaux paysages du monde, c’est perturbant et ça crée une atmosphère vraiment intéressante.

Par ailleurs, en plongeant ses lecteurs dans des lieux féeriques, Jónasson a créé malgré lui un petit boom touristique à Siglufjördur. L’Islande est un pays fascinant, particulièrement en été lorsque le soleil ne se couche jamais. Il y a très peu d’endroits au monde où on peut expérimenter un tel phénomène.

À 43 ans, Ragnar jonasson est encore avocat de formation. Néanmoins, il était professeur de droit à l’université de Reykjavik et, désormais, vice-président senior d’Arion Bank.

En 2020, Ragnar Jonasson avait vendu plus d’un million de livres traduits en 26 langues dans 30 pays. La France, à elle seule, en a acheté 620.000, hissant Ragnar Jónasson au rang de second écrivain islandais le plus populaire dans l’Hexagone.

Nouvelliste, il écrit également en anglais.

Ragnar Jónasson  qui s’est fiancé à Paris, avec la mère de ses deux filles, vit à Reykjavik, dans une grande maison où déambule un chat et où se cache un ouvrage dédicacé par la reine du crime Agatha Christie.

Ragnar Jónasson a des projets : Deux séries télé, avec capitaux américains, mais avec des réalisations sur le sol islandais. Il s’agit d’une adaptation de la série des Hulda par CBS et d’une création originale produite par Warner Bros.

            Et puis il va écrire un roman policier avec Katrín Jakobsdóttir, la Première ministre. L’intrigue se déroulera à Reykjavik en 1986. C’est une année passionnante au cours de laquelle a été lancée la première station de télévision et de radio privée, où l’on a assisté à l’inauguration du premier centre commercial du pays, et qui a vu se réunir Reagan et Gorbatchev, au fameux sommet de Reykjavik. L’intrigue tournera autour d’une personne disparue trente ans plus tôt. Mais il faudra attendre sa parution en 2023 pour en savoir plus !

 

Œuvre :

Série Dark Iceland

  • Fölsk nóta (2009) – – Préquel sur Ari Thór – Uniquement  disponible en islandais
  • Snjóblinda (2010) – Publié en français sous le titre Snjór, (2016)
  • Myrknætti (2011) – Publié en français sous le titre Nátt, (2018)
  • Rof (2012) – Publié en français sous le titre Sótt, (2018)
  • Andköf (2013) – Publié en français sous le titre Vík, (2019)
  • Náttblinda (2014) – Publié en français sous le titre Mörk, (2017)
  • Vetrarmein (2020) – Publié en France sous le titre Sigló (2020)
  • Uti (2021) – Publié en France sous le titre A qui la faute (2023)

Trilogie La Dame de Reykjavik

  • Dimma (2015) – Publié en français sous le titre La Dame de Reykjavik, (2018)
  • Drungi (2016) – Publié en français sous le titre L’Île au secret, (2020)
  • Mistur (2017) – Publié en français sous le titre La dernière tempête (2021

Nouvelles

  • Death of a Sunflower, dans le Ellery Queen’s Mystery Magazine (janvier 2014)
  • Party of Two (2014)
  • A Moment by the Sea (2014)
  • A Letter to Santa, dans le Ellery Queen’s Mystery Magazine (janvier 2015)

Romans :

  • Porpio (2018) – Publié en France sous le titre Dix âmes, pas plus (2022)

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