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… vu par Arlette

Poznanski Ursula ♦ Ça ressemble à un jeu

Un cadavre de femme gît dans un champ aux environs de Salzbourg, des coordonnées GPS tatouées aux pieds. N 47°46 605 E 013°21 718 ! Voilà ce que les deux enquêteurs retrouvèrent, tatoué sous la plante des pieds de Nora Papenberg.

Lorsque la police se rend à l’emplacement indiqué par celles-ci, elle découvre une boîte en plastique contenant une main fraîchement sciée d’homme. Ce sinistre butin est accompagné d’une énigme dont la résolution révélera de nouvelles coordonnées GPS.

Débute alors pour la commissaire Beatrice Kaspary et son coéquipier Florin Wenninger, une chasse au trésor macabre, grandeur nature, d’un nouveau genre : Des indices, des pistes… orchestrée avec maestria par un meurtrier qui les met au défi de le retrouver. Les amateurs appellent cela le géocaching. Les serial-killers aussi.

D’étape en étape, l’assassin placera un ensemble de géocaches où chaque coordonnée se révélera être un waypoint sanglant. Mais quel est le but du tueur ? Quels liens y a-t-il entre les différentes victimes ? Et pourquoi tout cela prend-il forme sous l’aspect d’une géocache ?

Le tueur s’amuse beaucoup avec les forces de l’ordre en leur concoctant une série de géocaches et en utilisant une bonne partie des possibilités du jeu. Night, grimpe (grimper sur un JAFT : just another fucking tree) et autres mysteries, vont faire courir Béatrice et Florin tout autour de Salzbourg pour essayer de trouver l’auteur du meurtre et de comprendre ses motivations.

Enquêtrice principale, en plein divorce, Béatrice, harcelée la nuit par son ex-mari, a quelques difficultés à allier vie professionnelle et vie de tous les jours. Elle est marquée par un passé douloureux qui refait surface et la culpabilise et qui lui a donné sa vocation d’enquêtrice. C’est un évènement que le tueur lui rappellera. Et les doutes l’assaillent. Comment peut-il savoir ? Alors que même ses collègues ne sont au courant de rien.

Ayant de mauvais rapports avec son ex-mari et ayant deux enfants en bas-âge, elle est obligée de les confier à sa mère pour les besoins de l’enquête car elle est absente et peu disponible. En plus, Bea n’aime pas trop la hiérarchie. Et s’il faut un élément qui s’oppose à cette hiérarchie, c’est bien elle car elle prend des décisions sans en informer ses chefs. Bea a quelques soucis relationnels. Elle ne fait pas confiance à grand monde et préfère travailler en solo. Elle en oublie même le nom de ses collègues.

L’intrigue est lancée dès les premières pages, et malgré une enquête qui s’avère plutôt linéaire, les différentes situations s’enchaînent sur un bon rythme qui donne envie au lecteur comme aux policiers l’envie de résoudre cette lugubre énigme.

Si au départ tout commence par un polar parmi tant d’autres le lecteur ce rend vite compte qu’avec ce jeu sordide le récit va aller bien au-delà des romans du genre.

Le lieu de l’intrigue :

            L’histoire se déroule en Autriche autour de la ville de Salzbourg.

            Géocaching oblige, les différents lieux seront géo-localisés Aussi j’ai fait une petite carte avec les coordonnées. Tout au long de la lecture de l’intrigue, je me suis amusé à aller voir les décors des scènes du roman pour me plonger dans l’ambiance et parcourir quelques beaux lieux de ces montagnes autrichiennes. Donc évidemment tous les lieux décrits dans le roman peuvent être retrouvés conformes à la réalité… du moins sur la carte, car pour le reste, Google Street View étant banni en Autriche, je n’ai pas pu aller vérifier plus en détail.

            Pour ceux que ça intéresse, voici les différentes coordonnées du livre N47°35.285 E013°17.278 – N47°50.738 E013°15.547 – N47°48.022 E013°10.910 – N47°26.196 E013°12.523 – N47°54.067 E013°09.205 – N47°28.813 E013°10.983 – N47°28.275 E013°10.296

 

            Béatrice ira avec Stefan, faire une géocache à côté de Salzburg afin de se familiariser avec l’activité. Stefan, c’est le policier géocacheur du groupe. Il gravite autour de l’enquête, mais l’auteur s’en sert plutôt pour apporter des informations sur le jeu sans ralentir l’intrigue. Pour cette initiation, Stefan choisira une tradi nommée « The hole ». Évidemment, je suis allé voir si cette cache existait ! Il existe bien une cache qui s’appelle « The hole » GC1PJ74 à côté de Salzburg et qui date de 2009, donc elle était bien présente à l’époque du livre. Toutefois Béatrice y rentre en rampant, alors qu’on accède à celle que j’ai repérée en descendant quelques échelons. Alors inspiration ou pas ?

            Dans l’histoire, le géocaching est plus qu’un simple prétexte ou décors, c’est vraiment un élément central de l’intrigue. Le tueur reprend tous les codes du géocaching pour élaborer son jeu de piste sanglant et les policiers, d’abord simples moldus, devront apprendre les règles et les termes en même temps que le lecteur.

            On lit le roman sans y trouver d’incohérence du point de vue du géocaching.

 

L’auteur :

Ursula Poznanski, née le 30 octobre 1968 à Vienne, est une romancière autrichienne, auteur de roman policier, de thriller, de science-fiction et de littérature d’enfance et de jeunesse.

Elle suit les cours de l’université de Vienne, où elle étudie notamment la culture japonaise, le droit et le journalisme. Cependant, elle n’obtient pas de diplôme dans aucune de ces matières.

Elle travaille ensuite comme journaliste médicale pendant dix ans, puis comme rédacteur en chef d’une maison d’éditions spécialisée dans les publications médicales jusqu’en 1996.

Après la naissance de son fils quatre ans plus tard, elle participe au concours d’écriture de scénario de la Austrian Broadcasting Corporation. Bien que sa comédie d’amour ne remporte pas de prix, Ursula Poznanski se passionne pour l’écriture.

L’année suivante, l’auteure autrichienne commence avec sa première jungle de livres pour enfants, qui paraît en 2003 dans la maison d’édition autrichienne Dachs. Viennent ensuite d’autres livres pour enfants, notamment la série policière Redaktion Tintenklex, ainsi que les premiers livres à lire Die bestebesteste Prinzessin, Pauline Pechfee et Theo Piratenkönig. De plus, Ursula Poznanski écrit différemment à propos du roman d’amour espagnol « Spanish kiss ».

En 2010, elle fait paraître Erebos, son premier thriller se déroulant dans l’univers des jeux vidéo. Destiné à un public adolescent, ce roman est bien accueilli en Autriche comme en Allemagne, où il obtient notamment un Deutscher Jugendliteraturpreis en 2011. Entre-temps, Erebos a été traduit dans de nombreuses langues et aide l’auteur à obtenir une reconnaissance internationale.

Depuis ce grand succès, Ursula Poznanski s’est consacrée au thriller, écrit pour les adolescents et les adultes.

En 2012, elle amorce une série policière consacrée à Beatrice Kaspary, inspectrice de la brigade criminelle de Salzbourg.

Ursula Poznanski vit avec sa famille dans le sud de Vienne. En plus de sa passion pour l’écriture, elle aime cultiver la tradition de la visite d’un café.

Œuvre :

Romans policiers

Série Beatrice Kaspary-Reihe

  1. Cinq, Presses de la Cité, 2013 – Réédition sous le titre Ça ressemble à un jeu
  2. Tout un poème, 2015 – Réédition, Ça ressemble à un jeu
  3. (de) Stimmen, 2015
  4. (de) Schatten, 2017

Romans policiers en collaboration avec Arno Strobel

  • (de) Fremd, 2015
  • (de) Anonym, 2016
  • (de) Invisible, 2018

Autres romans policiers

  • Sous haute dépendance, Bayard jeunesse, 2012
  • (de) Saeculum, 2011
  • (de) Layers, 2015
  • (de) Elanus, 2016
  • Aquila, Milan, 2019 – À paraître le 7 août 2019
  • (de) Thalamus, 2018

Romans de science-fiction

Trilogie d’Eleria

  1. (de) Die Verratenen, 2012
  2. (de) Die Verschworenen, 2013
  3. (de) Die Vernichteten, 2014

Romans pour la jeunesse

  • (de) Theo Piratenkönig, 2003
  • (de) Buchstabendschungel, 2003
  • (de) All diese Zahlen, 2004
  • (de) Die allerbeste Prinzessin, 2005
  • (de) Redaktion Tintenklex : Das Geheimnis der 67 Erpresserbriefe, 2006
  • (de) Redaktion Tintenklex : Das geheimnisvolle Grab, 2006
  • (de) Pauline Pechfee, 2007
  • (de) Spanier küssen anders, 2008

Prix et distinctions

  • Deutscher Jugendliteraturpreis: prix du jury jeunesse en 2011 pour Erebos.

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