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… vu par Arlette

Park Yéon-Séon ♦ Été, quelque part, des cadavres

Roman noir, roman plein de drôlerie, construit sur un trio improbable et tour à tour émouvant ou comique. « Été, quelque part, des cadavres » est, à l’image de son titre, un roman policier totalement unique en son genre.

Pas ou peu de policiers en uniformes, pas de scènes d’actions violentes, mais les pérégrinations de ces trois anti-héros dans un bourg perdu d’une Corée archi-rurale. Le ton général du roman en constitue le premier atout. C’est un livre réjouissant, joyeux et tendre, un véritable succès d’écriture.

 

L’ado qui se levait tard, sa Mémé et Apollon : Trio d’enquête pour quatre disparitions.

Ce matin-là, Musun – la narratrice, 20 ans – a été réveillée par le réfrigérateur. Parce qu’il n’y avait pas d’autres bruits dans la maison. À 11 heures ? Étrange. Elle s’est levée et a trouvé ce petit mot dans la cuisine, avec quelques billets :  » Ma chérie, nous te laissons dormir. Occupe-toi bien de Mémé. On revient dans un mois. Ton Papa qui t’aime.  » Toute la famille était rentrée à Séoul en l’abandonnant à la suite des obsèques du grand-père avec Mémé, Mme Hong Gannan, octogénaire vivant à la campagne. L’horreur ! Dans ce trou perdu où les smartphones ignoraient internet ! Avec cette grand-mère qui sarclait son champ dès cinq heures du matin… Un cauchemar…

La cohabitation avec Mémé débute mal. Jusqu’au troisième jour, quand Musun retrouve un dessin qu’elle a fait 15 ans plus tôt, quand elle avait cinq ans : une carte au trésor ! Et quand elle montre le dessin à Mémé, la vieille marmonne :  » Ah… ça… Tu te souviens pas ?… C’était l’été… Le jour où les quatre jeunes femmes ont disparu. Lors d’un rassemblement où tout le village était convié, quatre jeunes filles avaient disparu et n’ont jamais été retrouvées.

C’est alors que l’enquête qui dure six semaines, avec indices, fausses pistes et quiproquos commence vraiment, avec dès le lendemain le renfort de l’héritier des Yu, quatorze ans, dont la fabuleuse beauté a immédiatement inspiré à Musun son surnom : Apollon.

La cohabitation et les échanges de la petite-fille et de la grand-mère dressent par ailleurs une peinture saisissante de la distance qui existe entre les modes de vie urbains et ruraux en Corée. Tout les oppose, même si une très pudique tendresse unit en filigrane Musun et Mme Hong Gannan, et qu’elles se complètent merveilleusement pour résoudre les énigmes.

 

L’auteur :

 

 

Park Yeonseon, née le 23 août 1950 à Séoul (Sud Corée), est écrivaine, productrice et scénariste.

Été, quelque part, des cadavres est son premier roman.

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