C’est le 23ème roman de la série, paru en 2014 et mettant en scène le personnage de Guido Brunetti qui enquête cette fois dans le milieu des bibliophiles,
prétexte à mettre le doigt sur certains problèmes de la ville et plus largement, de l’Italie contemporaine.
En ce maussade lundi de printemps, le commissaire Guido Brunetti pensait n’avoir rien d’autre à faire que de lire des rapports, quand il reçoit soudain un appel fiévreux de la directrice d’une prestigieuse bibliothèque vénitienne. Plusieurs livres anciens et de grande valeur ont été endommagés, d’autres ont même disparu. Les employés soupçonnent un chercheur américain venu à plusieurs reprises consulter les livres, mais pour Brunetti, quelque chose ne colle pas.
Prenant l’affaire en main, le commissaire commence par enquêter sur les visiteurs réguliers de la bibliothèque et en conclut que le voleur n’a pas pu agir seul. Mais quand l’un des suspects est retrouvé mort chez lui, l’affaire prend une tournure beaucoup plus sinistre. Brunetti se retrouve immergé dans le monde sombre et secret du marché noir de livres antiques. Avec l’aide de son équipe, Isperetto Vianello et la Signora Elettra, il plonge dans l’esprit d’un voleur de livres, jusqu’à remettre en question sa conception de l’innocence et de la culpabilité et à dévoiler la terrible vérité.
En plus d’une intrigue policière, on y parle d’histoire antique, d’études classiques, de grec et de latin. On discute aussi des motivations des collectionneurs, de la passion pour les livres en tant qu’objets ou en tant que textes qu’ils contiennent. Une intrigue simple. Pimentée, comme d’habitude, par des considérations sur la corruption des administrations italiennes et le scandale du passage à travers le Grand Canal des gigantesques paquebots de croisière qui dégradent ses quais. On finit par se faire une raison face à la dénonciation récurrente de ces travers italiens.
À la différence des 21 premiers romans de la série mettant en scène le commissaire Brunetti, By its Cover n’a pas encore fait l’objet d’une adaptation télévisée, dans le cadre de la série Commissaire Brunetti, produite par le réseau ARD.
L’auteur :
Donna Léon, née le 28 septembre 1942 dans le New Jersey, est une écrivaine américaine. Elle a exercé plusieurs métiers comme guide de voyage à Rome, rédactrice publicitaire à Londres et enseignante de littérature, notamment en Suisse, en Iran, en Arabie saoudite et, de 1981 à 1999, dans une base de l’armée américaine située près de la Cité des Doges. C’est là qu’elle a commencé à écrire des romans policiers. C’est une soirée à l’Opéra de Venise qui lui a inspiré son premier roman : Mort à La Fenice.
Son premier roman, Mort à la Fenice, a été couronné par le prestigieux prix japonais Suntory, qui récompense les meilleurs suspenses.
Alors que ses romans sont traduits dans une vingtaine de langues, elle refuse, selon un article reproduit sur le site géré par son éditeur français, qu’ils soient traduits en italien par souci de protection de son anonymat à Venise où elle vit toujours, plus de trente ans après son installation en 1981.
Lors de son premier voyage en 1965, Donna Léon eut le coup de foudre pour l’Italie. Pendant les dix années suivantes, cette native du New Jersey passionnée d’opéras résida tour à tour en Suisse, en Arabie Saoudite, en Grande-Bretagne, en Iran et en Chine, où elle enseigna la littérature. En 1981, En 1981, alors qu’elle était en Arabie Saoudite, elle a décidé qu’elle en avait marre d’enseigner dans des endroits étranges, et elle est revenue s’installer à Venise et elle décide de s’y fixer définitivement.
Sa vocation d’écrivain jaillit d’une conversation entre amis pendant une soirée à l’Opéra de Venise au cours de laquelle quelqu’un suggéra, sur le ton de la plaisanterie, d’éliminer un chef d’orchestre que leur petit groupe de mélomanes détestait cordialement. L’idée d’une intrigue fit alors son chemin dans l’esprit de Donna Léon. Publié en 1992, Mort à La Fenice mettait en scène le commissaire Guido Brunetti, policier vénitien mélancolique qui devint le héros de romans intelligents, bien construits et salués par les critiques du monde entier.
Une plume élégante, des portraits habilement brossés, un décor incomparable, tels sont les ingrédients du succès de celle qu’on surnomme le Simenon de Venise, qui croît de livre en livre. À travers les yeux de son commissaire, elle éclaire les paradoxes de La Sérénissime : la beauté et le raffinement forment la coquille d’un fruit gâté par une insidieuse corruption…
Si elle triomphe dans de nombreux pays (elle est traduite dans 20 langues), Donna Léon refuse que ses livres paraissent en Italie : « Je ne prends aucun plaisir à être une personne célèbre, a-t-elle déclaré sur une chaîne de radio américaine. La teneur de ma vie changerait du tout au tout si mes romans étaient traduits en italien, car je suis complètement anonyme ici ! » Anonyme à Venise, peut-être. Ailleurs, Donna Léon est une star.
Donna Léon ne supporte pas le tourisme de masse et vit pourtant depuis plus de 25 ans à Venise, une ville de 60 000 habitants envahie par des millions de touristes chaque année. «Quand je suis venue ici la première fois, à la fin des années 1960, Venise n’était qu’une petite ville provinciale qui avait la particularité d’être bâtie sur l’eau», rappelle-t-elle. Née dans le New Jersey, Donna Leon a quitté les États-Unis il y a quelques dizaines d’années, d’abord pour enseigner l’anglais au Moyen-Orient, avant d’être professeure près de Venise. Elle parle l’italien et comprend le vénitien. Elle vit à l’italienne et prend tous les jours le café avec Roberta, l’amie rencontrée à son premier séjour à Venise, dont la famille est devenue la sienne et à qui elle doit en partie son extraordinaire connaissance de la ville.
Il fallait s’y attendre, Donna Leon partage les idées de Brunetti sur la dégradation de la vie des Vénitiens. «Les commerces alimentaires ferment et nous obligent à aller sans cesse plus loin acheter notre lait. Ils sont remplacés par des boutiques de souvenirs», déplore-t-elle.
Seulement 20 % des maisons de Venise sont habitées par des Vénitiens. «Le problème ne tient pas nécessairement au fait que beaucoup d’étrangers y vivent, mais comme ils n’y vivent pas toute l’année et n’y font pas réparer leurs chaussures, n’achètent jamais de boutons et ne vont pas chercher leur pain tous les jours, les commerces de proximité cèdent lentement mais sûrement la place aux boutiques de souvenirs.» Pour éviter les hordes de touristes, elle a choisi d’habiter un quartier où ils s’aventurent rarement et elle fait ses courses tôt le matin. Pendant le carnaval, elle fuit à l’étranger. Malgré cela, elle ne vivrait pas ailleurs qu’à Venise, ne serait-ce que pour l’absence de voitures….
Elle aime Les traits d’esprit La générosité Jane Austen Les cantates de Bach Quiconque m’apporte un café au lit Les chiens Les feux d’artifices Les blaireaux Les promenades en montagne Les tâches automatiques, répétitives telles que tondre sa pelouse Lire au lit Les opéras et oratorios de Haendel La crème glacée – après tout, je suis américaine Les mezzo-sopranos et les contre-ténors Les tapis Kachkaïs La céramique d’Iznik Ruth Rendell New York Le lilas |
Elle n’aime pas Les questions rhétoriques Le rose La ferveur religieuse La psychanalyse Les livres de développement personnel Ernest Hemingway Ce que Pavarotti est devenu Les phrases qui commencent par « Je suis le genre de personne qui… » Les boissons glacées ou gazeuses Les universitaires d’âge moyen Les livres de chroniques judiciaires Les brutes Telefonini Le gaspillage Les films et la télévision Qu’on me dise quoi faire Le vacarme Le tourisme de masse Les conversations salaces ou les blagues graveleuses |
Œuvre :
Les Enquêtes du Commissaire Brunetti :
Toutes les traductions françaises sont de William Olivier Desmond puis de Gabriella Zimmermann à partir de L’Inconnu du Grand Canal suite au décès de William Olivier Desmond.
- Mort à La Fenice – 1997 (Death at La Fenice, 1992)
- Mort en terre étrangère, 1997 (Death in a Strange Country, 1993)
- Un Vénitien anonyme – 1998 (Dressed for Death, 1994)
- Le Prix de la chair – 1998 (Death and Judgment, 1995)
- Entre deux eaux – 1999 (Acqua Alta, 1996)
- Péchés mortels – 2000 (The Death of Faith, 1997)
- Noblesse oblige – 2001 (A Noble Radiance, 1997)
- L’Affaire Paola – 2002 (Fatal Remedies, 1999)
- Des amis haut placés – 2003 (Friends in High Places, 2000)
- Mortes-eaux – 2004 (A Sea of Troubles, 2001)
- Une question d’honneur – 2005 (Wilful Behaviour, 2002)
- Le Meilleur de nos fils – 2006 (Uniform Justice, 2003)
- Dissimulation de preuves – 2007 (Doctored Evidence, 2004)
- De sang et d’ébène – 2008 (Blood from a Stone, 2005)
- Requiem pour une cité de verre – 2009 (Through a Glass Darkly, 2006)
- Le Cantique des innocents – 2010 (Suffer the Little Children, 2007)
- La Petite Fille de ses rêves – 2011 (The Girl of His Dreams, 2008)
- La Femme au masque de chair – 2012 (About Face, 2009) –
- Brunetti et le Mauvais Augure – 2013 (A Question of Belief, 2010)
- Deux veuves pour un testament, 2014 (Drawing Conclusions, 2011)
- L’Inconnu du Grand Canal – 2014 (Beastly Things, 2012)
- Le Garçon qui ne parlait pas – 2015 (The Golden Egg, 2013)
- Brunetti entre les lignes – 2016 (By its Cover – 2014)
- Brunetti en trois actes – 2016 (Falling in Love 2015)
- The Waters of Eternal Youth, 2016
Autres ouvrages :
- Sans Brunetti (essai 1972-2006)
- Brunetti passe à table (2011) – Livre de recettes de cuisine en collaboration avec Roberta Pianaro.
- Les joyaux du paradis (2012)