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… vu par Arlette

Lemaître Pierre ♦ Le silence et la colère

Second tome de la trilogie sur les trente Glorieuses, signé du prix Goncourt en 2013.

S’appuyant toujours sur des faits historiques, Pierre Lemaitre arrive à les transformer en aventures humaines, mêlant intrigue policière, saga familiale et destins individuels surprenants et complexes.

Le silence, c’est les choses qu’on tait, les secrets bien gardés, les actes qu’on feint d’ignorer, les résignations. Ce sera celui des femmes obligées d’avorter et menacées d’un procès, un silence qui se change en colère sourde, comme celle des habitants d’un village condamné à être submergé, comme celle aussi des vendeuses exploitées. La colère, c’est les cris du cœur, les cris du corps, la révolte des exploités, les sursauts devant l’inéluctable, les luttes

On retrouve bien sûr la famille Pelletier. Louis le patriarche, Jean, François et Hélène les enfants, une famille où se succèdent les secrets, les jalousies, les ressentiments, les silences et les aveux. L’auteur malmène encore leurs trajectoires et offre des situations inattendues et délicieuses au lecteur…

Un ogre de béton, une vilaine chute dans l’escalier, le Salon des arts ménagers, une grossesse problématique, la miraculée du Charleville-Paris, la propreté des Françaises, « Savons du Levant, Savons des Gagnants », les lapins du laboratoire Delaveau, vingt mille francs de la main à la main, une affaire judiciaire relancée, la mort d’un village, le mystérieux professeur Keller, un boxeur amoureux, les nécessités du progrès, le chat Joseph, l’inexorable montée des eaux, une vendeuse aux yeux gris, la confession de l’ingénieur Destouches, un accident de voiture. Et trois histoires d’amour.

Dans le premier tome, nous nous situions après-guerre en 1948, étions confrontés à la guerre en Indochine, et plongés dans une tension sociale sans commune mesure.

Dans ce second tome, nous sommes en 1952, entre Beyrouth, Paris et Chevrigny. La France est en plein essor mais cette marche en avant se fait au détriment de certains. Les conflits sociaux avec notamment le patronat qui se révèle infect, les droits des salariés floués, les luttes perdues d’avance représentées par les habitants de Chevrigny contre les autorités administratives, contrebalancent avec des silences bien plus pesants. Le silence des femmes face à leurs conditions dans l’entreprise où leurs conditions de travail sont épouvantables : une exploitation permanente, ou l’asservissement de leur corps sont de véritables cris. L’horreur des avortements clandestins, La répression contre ceux-ci est terrible et pourtant c’est encore la seule solution offerte aux femmes. L’extorsion de fonds de ceux qui les pratiquent, brise le cœur des lecteurs.

Les logements sont vétustes et l’hygiène est déplorable. Pour la fée électricité, un village entier est sacrifié, englouti sous les eaux d’un barrage.

Pendant que Louis et Angèle, les parents, continuent de faire tourner la savonnerie à Beyrouth et que le père s’enthousiasme pour un jeune boxeur qu’il a pris sous son aile, les enfants (l’un, Etienne, étant décédé), tentent de se construire une vie en France.

Jean dit Bouboule, directeur de magasin et son épouse Geneviève, rêvent de conquérir le tout-Paris avec l’ouverture prochaine de leur magasin de vêtements à bas prix (enfin, c’est surtout Jean qui rêve. Madame, elle, humiliante, manipulatrice, maltraitante envers sa petite fille de 3 ans, est très sceptique pour ne pas dire plus).

François, toujours journaliste et toujours fou amoureux de Nine, son amoureuse sourde, se voit confier un poste important dans le journal pour lequel il travaille, rivalisant avec sa sœur Hélène, photographe pour ce même quotidien, qui se voit, elle, proposer une mission, un reportage dans un village appelé à disparaître.

« Le silence et la colère » est aussi LE tome qui met les femmes en lumière. C’est par les personnages féminins que jaillissent les colères et les silences. Hélène illumine le roman par son travail de reporter dans le village de Chevrigny, mais aussi en apparaissant comme la figure de proue silencieuse d’un combat plus intime.

D’une manière plus générale, les femmes sont également au cœur des conflits sociaux dans une entreprise en pleine mutation qui lance une nouvelle forme de consommation telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Plusieurs personnages masculins font leur apparition : L’inspecteur Armand Palmari, de la protection des mineurs et de la natalité, qui en 1950 se croit toujours sous les ordres de Vichy, le Docteur Marelle, Georges Guénot bras droit de Jean chez Dixie et Destouches qui s’est porté volontaire pour une mission qui lui tient particulièrement à cœur. Tous sont détestables, sauf Lulu le boxeur pris sous l’aile de Monsieur Pelletier père, à Beyrouth.

 

L’auteur :

Pierre Lemaitre, né le 19 avril 1951 à Paris dans une famille modeste, est un romancier et scénariste français, lauréat du prix Goncourt 2013.

Il se montre plutôt discret concernant sa famille. Il passe une bonne partie de sa jeunesse entre Aubervilliers et Drancy auprès de parents employés, qu’il situe politiquement « à gauche ». Il va rapidement tomber dans le chaudron de la lecture grâce à la création opportune des éditions du Livre de poche en 1956. « Il paraissait un nouveau livre tous les 15 jours que ma mère achetait systématiquement. Nous lisions tout religieusement », et ce, dans l’ordre plus ou moins anarchique des programmes éditoriaux. Il est un enfant passionné de fiction.

Il se passionne rapidement pour l’écriture. Il arrête ses études au lycée, vit de petits boulots et tente sa chance au théâtre, puis abandonne. Il entreprend des études de psychologie vers l’âge de vingt ans.

Psychologue de formation et autodidacte en littérature, il effectue une grande partie de sa carrière dans la formation professionnelle des adultes, leur enseignant la communication, la culture générale ou animant des cycles d’enseignement de la littérature à destination de bibliothécaires.

Il se consacre ensuite, à cinquante ans passés, à l’écriture, en tant que romancier et scénariste. Il publie en 2006 son premier roman, Travail Soigné. Sa renommée devient vite internationale grâce à ses romans policiers. Il considère lui-même son travail comme un permanent « exercice d’admiration de la littérature ». Ainsi, dès son premier roman Travail soigné, (Prix Cognac 2006), il rend hommage à ses maîtres en faisant, de ces écrivains, des protagonistes de son intrigue : Bret Easton Ellis, Émile Gaboriau, James Ellroy, William McIlvanney….

Son deuxième roman, Robe de marié, (Meilleur Polar Francophone 2009), exercice explicite d’admiration de l’art hitchcockien raconte l’histoire de Sophie, une trentenaire démente, qui devient une criminelle en série sans jamais se souvenir de ses meurtres.

En 2010, il aborde ensuite le thriller social avec Cadres noirs, (Prix Le Point du Polar européen 2010), qui met en scène un cadre au chômage qui accepte de participer à un jeu de rôle en forme de prise d’otages. Le livre est inspiré d’un fait divers réel survenu en 2005 à France Télévisions Publicité, dirigée à l’époque par Philippe Santini, et pour lequel cette entreprise a été condamnée par la chambre criminelle de la Cour de cassation le 7 avril 2010.

 

Alex, quatrième roman, prix des lecteurs du livre de poche, deuxième volet de la trilogie Verhoenen, renoue avec le style de narration, et joue sur l’identification, moteur du thriller : l’héroïne y est tour à tour victime et meurtrière jusqu’à la conclusion qui retourne une nouvelle fois la compréhension que le lecteur peut avoir du personnage. Là encore, on trouve, d’Aragon à Proust en passant par Barthes, Harvey ou Pasternak, quelques citations ou influences que l’auteur signale explicitement.

 

Cinq polars le font remarquer des amateurs du genre, séduits davantage par des intrigues extrêmement habiles que par le flamboiement du style : Travail soigné, Robe de marié, Cadres noirs, Alex, Sacrifices…. Les prix tombent presque aussi drus que les obus sur le chemin des dames : huit jusqu’à aujourd’hui, dont le Prix Sang d’Encre, le Prix du Polar francophone, le Prix du polar européen, le Prix des Lecteurs du Livre de Poche…

Il crée un héros récurrent, Camille Verhoeven, et signe même un feuilleton numérique, Les Grands Moyens, transformé ensuite en roman. C’est une enquête de Camille Verhœven, en marge de la trilogie commencée avec Travail soigné, poursuivie avec Alex et achevée avec Sacrifices qui voit la conclusion de la destinée du héros. Confirmant dans une interview son attachement à Alexandre Dumas, Pierre Lemaitre a ajouté un quatrième volet à sa « Trilogie Verhœven » (à l’image des Trois Mousquetaires qui, en fait, étaient quatre) : Rosy & John est la novélisation de son feuilleton numérique Les Grands Moyens.

Il est internationalement reconnu dans le domaine du roman policier ; Stephen King le considère comme « a really excellent suspense novelist ».

En août 2013, Au revoir là-haut, marque, dans son œuvre, un important changement puisqu’il signe, cette fois, un roman picaresque (et non historique). Délaissant le genre policier, Lemaitre reste néanmoins fidèle à l’esprit de ses premiers romans, puisqu’il cite plusieurs auteurs, d’Émile Ajar à Stephen Crane en passant par Victor Hugo et La Rochefoucauld), qu’il salue dans ses remerciements avec, notamment, un hommage appuyé à Louis Guilloux et Carson McCullers. En novembre 2013, le roman reçoit le prix Goncourt. Il est classé en tête par l’Express dans sa liste des best-sellers de l’année 2013 et adapté au cinéma par Albert Dupontel en 2017, sous le même titre.

En 2016, Lemaitre renoue avec le roman noir avec Trois jours et une vie qui raconte la destinée d’un assassin de 12 ans.

 

Le 3 janvier 2018, paraît « Couleurs de l’incendie » le second volet de la trilogie ouverte avec Au revoir là-haut et prend Madeleine Péricourt, sœur d’Édouard Péricourt, pour personnage principal. Hommage à Alexandre Dumas, et plus généralement au roman du XIXème siècle, ce second volet de la trilogie se déroule entre 1927 et 1933.

Miroir de nos peines, (janvier 2020) est le dernier volet de la trilogie Les Enfants du désastre et raconte l’histoire de Louise Belmont, institutrice et serveuse occasionnelle dans le café-restaurant de Monsieur Jules, La Petite Bohême. Lemaitre pose sa narration dans le cadre de l’exode sur les routes de France entre le 6 avril et le 13 juin 1940.

Lemaitre cite fréquemment, à la fin de ces romans, un certain nombre d’auteurs ou de personnalités, mélange très éclectique (on y trouve aussi bien Marcel Proust que Pierre Perret, Eddy Mitchell, Homère ou Louis Aragon) qui ne composent nullement, comme on a pu le croire, une liste de ses admirations littéraires ou de ses influences. L’auteur explique lui-même la présence de ces listes dans la postface de Trois jours et une vie intitulée « Gratitude » : « Je me reconnais volontiers dans le commentaire de H. G. Wells dans sa préface à Dolorès : « On prend un trait chez celui-ci, un trait chez cet autre; on l’emprunte à un ami de toujours, ou à quelqu’un à peine entrevu sur le quai d’une gare, en attendant un train. On emprunte même parfois une phrase, une idée à un fait divers de journal. Voilà la manière d’écrire un roman ; il n’y en a pas d’autre. Ainsi, pendant l’écriture de ce roman, des images, des expressions me sont apparues dont je savais qu’elles venaient d’ailleurs. » Il avait déjà expliqué cette démarche dans les remerciements de Couleurs de l’incendie : « Au cours de ce travail, j’ai souvent été visité par des choses qui venaient d’ailleurs, rien de ce qu’on écrit ne nous appartient réellement. »

Au plan thématique, Lemaitre distingue clairement ses romans noirs de ses romans policiers. Il classe parmi les premiers des romans comme Cadres noirs ou encore Trois jours et une vie, tandis qu’il classe dans la seconde catégorie l’ensemble de la trilogie Verhoeven et Robe de marié.

De « Robe de marié » à « Sacrifices », cinq romans noirs, couronnés par de nombreux prix, ont valu à Pierre Lemaitre un succès critique et public exceptionnel. Il est internationalement reconnu dans le domaine du roman policier. Stephen King le considère comme « a really excellent suspense novelist ».

Ses romans sont traduits dans une trentaine de langues et édités en forme de livre audio. Au revoir là-haut, lu par l’écrivain lui-même, a reçu le Prix Audiolib de l’Académie Charles Cros 2014.

En 2020, Il affirme le rôle important de sa femme Pascaline dans son travail d’écrivain, lui faisant relire « tous ses manuscrits ».

Il publie aux éditions Plon, un Dictionnaire amoureux du polar comprenant 250 entrées, de Ackroyd (Roger) à Wolfe (Nero).

En 2022, il entame une nouvelle saga familiale avec la parution du roman Le Grand Monde. ) qui est le premier volume d’une nouvelle suite romanesque intitulée Les Années Glorieuses consacrée aux Trente Glorieuses, et qui ménage un lien avec la trilogie précédente Les enfants du désastre (comprenant Au revoir là-haut, Couleurs de l’incendie et Miroir de nos peines).

 Sorti le 25 janvier 2022, le roman entre directement à la première place du classement datalib des meilleures ventes de livre de la semaine.

En plus de son activité de romancier, il lui arrive d’écrire pour des magazines ou des chaines de télévision. Il est ambassadeur du Secours populaire français depuis 2015. Il est administrateur de la Société des gens de lettres (SGDL) depuis 2011.

Il soutient en 2012 Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l’élection présidentielle.

En 2015, il devient ambassadeur du Secours populaire. Il soutient la lutte de l’Observatoire international des prisons (OIP) en livrant notamment un texte intitulé « Une question de mots » au recueil collectif Passés par la case prison publié à La Découverte en 2014.

 Militant pour une « meilleure répartition des richesses », invité d’Augustin Trapenard sur France Inter le 2 janvier 2018, il intitule sa « carte blanche » : « Bonne année, mes très chers riches », et énumère notamment les avantages dont les plus riches bénéficient en France (évasion fiscale, excellent rang au niveau européen, etc.).

Dans la même émission, le 17 janvier 2020, dans sa « Solution pour lutter contre la pauvreté », il s’attaque aux violences policières dont il estime le gouvernement responsable.

Avant de publier son premier roman à l’Age de 55 ans, Pierre Lemaître travaillait dans la communication. Il enseignait la littérature française et américaine aux bibliothécaires pour qu’ils deviennent de meilleurs prescripteurs.

Il vit à Paris, sur les hauteurs de Montmartre dans un élégant duplex tout en nuances de beige et de gris, rehaussé d’estampes japonaises, au sommet d’un immeuble moderne, à l’abri des hordes de touristes, dans un quartier où les voisins ont pour nom Olivier Adam ou Bernard Werber, avec sa femme Pascaline qu’il a rencontrée en 2000, relit systématiquement tous ses manuscrits avant même qu’ils soient publiés. Selon lui, elle a déjà empêché la publication de deux de ses livres. C’est une bibliothécaire de formation, une experte de la lecture.

Il a 2 enfants : Victor (1990), musicien à Londres, et Suzanne (2004).

Œuvre :

Série Verhœven :

  • Travail soigné, 2006
  • Alex, Paris, Albin Michel, févr. 2011
  • Les Grands Moyens, feuilleton numérique comprenant le texte enregistré par l’auteur. réédition revue par l’auteur sous le titre Rosy & John, 2013
  • Sacrifices, 2012
  • Verhoeven, tétralogie incluant : Travail soigné, Alex, Rosy & John, Sacrifices, 2015

 

            Trilogie « Les Enfants du désastre » :

  • Au revoir là-haut, 2013,
  • Couleurs de l’incendie, 2018
  • Miroir de nos peines, 2020

            Série « Les Années Glorieuses » :

  • Le grand Monde, 2022
  • Le silence et la colère, 2023

Autres romans :

  • Robe de marié, 2009
  • Cadres noirs, 2010
  • Trois jours et une vie, 2016
  • Le serpent majuscule, 2021

 

 

Filmographie :

Cinéma

  • Alex, scénario : James B. Harris supervisé par l’auteur d’après son roman éponyme – 2014
  • Au revoir là-haut, scénario : Albert Dupontel (avec la participation de l’auteur) – 2017
  • Au secours, réalisation – 2017
  • Trois jours et une vie: scénario : Pierre Lemaitre & Perrine Margaine – Dialogues : Pierre Lemaitre

 

Télévision

  • 2009 : Otages, 2 x 55 min – TF 1
  • 2009 : L’Homme aux deux visages, 52 min – série « Marion Mazzano », France 2
  • 2010 : Marché de dupes, 90 min – série « Boulevard du Palais », France 2
  • 2012 : L’Affaire Vauthier, 52 min – série « Injustices », TF1
  • 2018 : Dérapages, mini-série de 6 x 52 minutes – D’après le roman « Cadres noirs »

 

 

Distinctions :

  • Travail soigné:
  • Prix du premier roman du festival de Cognac, 2006
  • Nommé au CWA Daggers International 2014
  • Robe de marié:
  • Prix des lectrices Confidentielles, 2009
  • Prix Sang d’encre et Prix des lecteurs Goutte de Sang d’encre, Vienne, 2009
  • Prix du polar francophone de Montigny-lès-Cormeilles, 2009
  • Premio Best Novel Vaelcia Negra, 2015
  • Cadres noirs:
  • Prix Le Point du polar européen, 2010
  • Alex:
  • Prix des lecteurs policier du Livre de poche, 2012
  • CWA International Dagger, 2013
  • Au revoir là-haut:
  • Prix des libraires de Nancy Le Point, 2013
  • Roman français préféré des libraires à la rentrée, 2013
  • Meilleur roman français 2013 décerné par le magazine Lire
  • Prix Goncourt 2013
  • Prix du roman France-Télévisions 2013
  • Prix Audiolib pour l’édition sonore
  • Goncourt des étudiants de Serbie 2013
  • Coup de cœur 2014 de l’Académie Charles Cros pour l’enregistrement audio
  • Prix Tulipe du meilleur roman français 2014
  • Premio Letterario Internazionale Raffaelo Brignetti 2014
  • CWA International Dagger 2016 dans sa traduction anglaise publiée sous le titre The Great Swindle
  • César 2018 de la meilleure adaptation avec Albert Dupontel
  • Couleurs de l’incendie:
  • Coup de cœur parole enregistrée et documents sonores 2018 de l’Académie Charles-Cros
  • Sacrifices:
  • CWA International Dagger, 2015, dans sa traduction anglaise publiée sous le titre Camille
  • Rosy & John:
  • Prix Attrap’cœur 2016
  • Big Caliber Award du 13ème International Crime and Mystery Festival de Wrocław pour l’ensemble de son œuvre

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