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… vu par Arlette

Lehanne Dennis ♦ Shutter Island

Mai 1993, le docteur Lester Sheehan, que sa mémoire est en train de fuir, décide d’entamer le récit de quatre jours de sa vie qui, quarante ans plus tôt, en modifièrent à jamais le cours.

Septembre 1954, le Marshall Teddy Daniels et son nouvel équipier, Chuck Aule, débarquent sur Shutter Island, une petite île perdue au large de Boston, battue par les vagues et la pluie et où se dresse un groupe de bâtiments à l’allure sinistre. C’est l’hôpital psychiatrique Ashecliffe dont les patients, tous gravement atteints, ont commis des meurtres. Ils sont venus à la demande des autorités de la prison-hôpital car l’une des patientes, Rachel Solando, manque à l’appel.

Cette femme s’est évadée de cet hôpital psychiatrique, réservé aux criminels particulièrement dangereux, qui occupe à lui seul toute l’île et qui est une sorte d’établissement expérimental : « En des temps moins éclairé, un patient (…) aurait été condamné à mort. Mais ici, les médecins ont la possibilité de l’étudier, de définir une pathologie, voire d’identifier et d’isoler cette anomalie de son cerveau qui l’a conduit à s’écarter de façon aussi radicale de schémas de comportement acceptables. S’ils réussissent, peut-être qu’un jour viendra où tout écart de ce genre sera totalement éradiqué de notre société. »

Rachel Solando a donc disparu, mais le mystère de son incroyable évasion reste entier, matériellement impossible. Comment la patiente a-t-elle pu sortir de sa chambre, une cellule fermée à clé de l’extérieur sans complicité interne ? Pourquoi les médecins font-ils preuve d’autant de mauvaise volonté ? Que se passe-t-il exactement à l’intérieur du phare ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente.

Teddy et son équipier mènent cependant l’enquête, se heurtant à l’hostilité à peine voilée de la direction de l’établissement. Et puis il y a cette tempête qui s’annonce, puissante, violente, et qui va bloquer les deux hommes durant quatre jours sur ce bout de terre coupé du monde extérieur…

Il suffit de quelques chapitres pour se rendre compte que le vrai suspense n’est plus cette mystérieuse femme, mais bien de savoir si le héros va pouvoir retourner à terre. La partie est faussée, on s’en doute. On ne sait pas comment. Normal avec la CIA derrière.

En fait d’intrigue, Lehane va nous en servir plusieurs. La disparition de la patiente n’est que la première d’une longue série. De nombreux personnages vont faire leur apparition au fil de l’avancement de l’enquête, médecins, aides-soignants, patients, tous plus énigmatiques les uns que les autres, tous détenteurs d’une pièce du puzzle que le lecteur devra lui-même recomposer puisque Teddy Daniels, le héros de l’histoire, en proie à ses démons intérieurs, semble lui-même sombrer dans la folie. Qui est le 67ème patient, que se passe t-il dans le pavillon C, où est Chuck, et, finalement, la présence de Teddy en ces lieux n’est-elle qu’une simple coïncidence ?

 

L’auteur :

  Dennis Lehane est écrivain américain d’origine irlandaise, né le 4 août 1965 à Dorchester dans le Massachusetts.

 Après des études à Boston, il part à l’université internationale de Floride pour étudier en Écriture créative (aussi nommé création littéraire au Québec).

  A la fin de ses études, Dennis Lehane se destine à une carrière d’enseignant, mais de retour à Boston, c’est une tout autre vie professionnelle qui l’attend. Multipliant les travaux alimentaires, tout en écrivant son premier livre (Un dernier verre avant la guerre), il vit de métiers divers (livreur, libraire, chauffeur. Il fut également éducateur qui travaillait dans le secteur de l’enfance maltraitée. Ce thème reste très présent dans la majorité de ses œuvres.

 Père d’un couple de détectives aujourd’hui célèbres dans la littérature policière, Patrick Kenzie et Angela Gennaro, il les met en scène dans une série de romans, parmi lesquels « Un dernier verre avant la guerre » (1994), « Ténèbres, prenez-moi la main » (1996), « Sacré » 1997), « Gone Baby Gone » (1998) et « Prayers for Rain » (1999).

 C’est pendant la rédaction de ce dernier que lui vient en 2001, l’idée de « Mystic River », son œuvre majeure, adaptée au cinéma par Clint Eastwood. Toujours baigné dans un univers sombre mais cette fois-ci teinté d’une dimension politique, son livre « Un pays à l’aube » paraît en 2009 en France. La qualité de son écriture, son sens du rebondissement et la psychologie de ses personnages valent à Denis Lehane le surnom de « Master of the new noir ».

 Il a écrit, réalisé et produit un film « Neighborhoods », (voisinages en anglais). Mais il n’a pas trouvé de distributeur pour le diffuser. Il a écrit et joué dans un épisode de la série Sur écoute (The Wire dans les pays anglophones). Cette série a rencontré un vif succès auprès des amateurs de séries policières et a recueilli des critiques particulièrement positives auprès de différents magazines français et étrangers. Cette série a été en grande partie scénarisée par l’auteur de polar très réputé George Pelecanos. Il vit aujourd’hui à Boston.

 Dennis Lehane est tout d’abord l’auteur d’une ville, Boston, cadre permanent des intrigues de ses romans à l’exception notable de Shutter island. Ses cinq premiers romans, d’Un dernier verre avant la guerre jusqu’à Prières pour la pluie mettent en scène un tandem de détectives privés, Kenzie & Gennaro qui entretiennent une relation d’amitié amoureuse aussi tendre que houleuse.

À la perfection d’intrigues particulièrement noires qui reflètent la dureté d’une grande ville américaine aujourd’hui, Lehane oppose souvent la légèreté d’un style d’écriture très ironique. Son thème de prédilection restant l’enfance maltraitée, séquelle de son ancienne activité d’éducateur auprès d’enfants en difficulté dans laquelle il puise des accents de vérité qui donnent toute leur ampleur, et leur importance, à ses livres. Le quatrième opus de la série Kenzie-Gennaro, Gone baby, gone, atteint à ce titre des sommets d’intensité dramatiques rarement atteints dans le polar contemporain.

Mystic river deviendra son roman le plus célèbre suite à l’excellente et très fidèle adaptation qu’en fera Clint Eastwood, et même si l’on peut, a posteriori, reprocher au livre quelques longueurs dans son dénouement, ainsi qu’une certaine démesure dans le pathos (à laquelle l’histoire, terrible, se prête admirablement), il demeure un modèle de construction et donne la pleine mesure de la puissance de cet auteur que beaucoup ont considéré, dès son premier livre, comme un futur (très) grand du roman noir.

Pour preuve Shutter Island, moins bien accueilli aux États-Unis que ses précédents, qui opère un virage inattendu et d’une belle virtuosité autour d’une sorte de mystère de chambre close… sur une île pénitentiaire pour fous criminels dont s’échappe une folle infanticide. Situé dans les années 50, Shutter island est, pour certains, un pur chef-d’œuvre, un modèle de savoir-faire littéraire autant qu’une parabole étonnante sur la schizophrénie ; pour d’autres : une supercherie littéraire.

Coronado, sa première pièce, fut présentée pour la première fois à New York en 2005 puis publié sous la forme d’un recueil d’histoires courtes.

Paru en janvier 2009, son dernier roman, Un pays à l’aube, est à part dans l’œuvre de Dennis Lehane. Roman historique, il traite essentiellement du Boston de l’immédiat après-première guerre mondiale, et notamment du mouvement des policiers de la ville pour faire respecter leurs droits.

Un de ses romans, Mystic River,(2001) a inspiré le film oscarisé du même nom (Mystic River), réalisé par Clint Eastwood avec Sean Penn et Tim Robbins. Gone Baby Gone a inspiré le film éponyme Gone Baby Gone réalisé par Ben Affleck et dont le personnage principal est tenu par son propre frère, Casey Affleck.    Enfin, Shutter Island, (2003) a inspiré le film éponyme Shutter Island, réalisé par Martin Scorsese avec Leonardo DiCaprio.

 

Livre audio : 9h50mn –

Texte intégral lu par Antoine Tomé

 Antoine Tomé est un artiste complet,  à la fois comédien, peintre, musicien français, né en Auvergne de parents espagnols.

 Il est auteur, compositeur, interprète, et on l’a défini comme: « Le Chanteur Tribal » ou « Le Griot Blanc » ou encore « Le Grand Singulier ». Il enchante son auditoire à chacun de ses passages sur scène où tous les sentiments nous sont « contés ». Sa voix suave passe du rire aux larmes et de la tendresse à la colère, avec beaucoup de virtuosité.

 Antoine Tomé se produit régulièrement sur les planches des théâtres de France et de Navarre, et son expérience d’acteur l’a tout naturellement conduit au grand écran, ainsi qu’au doublage et à la post-synchronisation.

 C’est ainsi que l’on peut entendre Antoine Tomé : dans de nombreux films, prêter sa voix à beaucoup de comédiens tels que John Travolta, Ice T, Dennis Quaid, etc…, dans des séries TV,  des dessins animés, des jeux vidéo, dans des publicités. dans la narration de documentaires, faire la lecture d’audio-livres.

Il a obtenu le Premier prix de comédie moderne au conservatoire de Clermont-Ferrand

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