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… vu par Arlette

Fournier jean-Louis ♦ La servante du seigneur

Un joyau littéraire comme seul Fournier sait les ciseler. La servante du Seigneur se focalise sur sa fille Marie qui a tout plaqué pour chercher Dieu. Cette lettre ouverte est un cri de cœur, un appel au secours. L’auteur espère regagner l’amour et la sympathie de sa fille adorée après la disparition de ses frères.

Beaucoup de tristesse, dans ce petit livre, et beaucoup d’humour pour conjurer cette maladie de l’âme… Avec l’élégance de laisser le dernier mot à l’enfant tant aimée.

Après les récits bouleversants et drôles consacrés à son père, ses deux fils handicapés et sa femme disparue, Jean-Louis Fournier poursuit son œuvre de greffier de la famille. Il poursuit le récit de sa vie de père dans son dernier roman « La servante du Seigneur ». Dans un chant désespéré où bat le cœur de l’humour noir, il s’adresse cette fois à sa fille, Marie, qu’il a égarée depuis qu’elle a rencontré « Monseigneur ».

C’est à Marie, sa fille unique, qu’il adresse une lettre coupante et déchirante, les mots d’un père désemparé qui a égaré sa fille. Un père en colère aussi, qui cherche à comprendre pourquoi, du jour où Marie, avant si charmante et drôle, est partie « rejoindre Jésus » avec celui qu’il nomme « Monseigneur », elle est devenue odieuse et grise. Pourquoi, surtout, depuis qu’elle vit auprès d’un « allumeur de réverbères qui n’éclaire pas », elle laisse son père dans le noir.

Cela fait maintenant dix (longues) années qu’elle est entrée dans les ordres et ne donne guère souvent de nouvelles à son papa, Jean-Louis Fournier. Graphiste à l’avenir prometteur, elle a tout laissé tomber. Charmante, drôle, tout en couleur, elle est devenue sérieuse, autoritaire et grise. Aussi, il lui écrit, indirectement dans ce roman. Et ce sont des souvenirs joyeux, des petites choses ici et là de l’enfance, des espoirs pleins la tête et des étoiles dans les yeux, l’espoir d’un retour possible vers lui dont nous parle l’auteur. Où il est inévitablement question de sa fille, il n’oublie pas de parler de lui, de sa vie et de ses erreurs.

 

L’auteur :

Jean-Louis Fournier est un écrivain, humoriste et réalisateur de télévision, né à Calais le 19 décembre 1938. Il passe toute son enfance à Arras.

Il est le fils aîné du médecin Paul Léandre Emile Fournier, alcoolique, (né le 23 août 1911 à Avesnes-le-Comte et mort le 4 mai 1954 à Arras) et de Marie-Thérèse Françoise Camille Delcourt, professeur de lettres et réalisatrice, mariée à 20 ans, neurasthénique (née le 17 juillet 1916 à Saint-Pol-sur-Ternoise et morte le 20 septembre 1998 à Arras). Elle renonça à son métier de professeur de français pour élever ses 4 enfants.

Il a deux frères : Yves-Marie (1940-2019) et Bernard (1943) ainsi qu’une sœur Catherine (1953).

Écrivain, mais aussi humoriste et réalisateur, Jean-Louis Fournier est un véritable touche-à-tout qui s’est essayé à de nombreux arts. Après des études de cinéma à l’IDHEC en 1960 qu’il abandonne bien vite pour suivre son amour à la campagne, il devient en 1961 assistant-réalisateur pour la télévision et s’installe à Paris, où il réalise de nombreux documentaires.

Entre 1971 et 1974, il réalise régulièrement l’émission télévisée Italiques de Marc Gilbert, un talkshow littéraire à l’américaine diffusé chaque semaine.

Entre un frère polytechnicien et une sœur éducatrice spécialisée, il choisit la voie de l’humour. Toujours en tant que réalisateur, il crée 98 épisodes de La Minute nécessaire de monsieur Cyclopède, une émission humoristique française présentée par Pierre Desproges, son fidèle complice, à qui il voue une grande admiration, qui aborde, en à peine une minute et avec humour, des sujets aussi variés que controversés et qui se conclut systématiquement par la désormais célèbre formule « Étonnant, non ? ». L’émission sera diffusée pendant deux ans sur France 3.

Outre son travail sur cette chronique humoristique, Jean-Louis Fournier réalise également plusieurs miniséries et téléfilms durant les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix.

Il réalise aussi les captations de ses spectacles au théâtre Grévin en 1984 et au théâtre Fontaine en 1986.

Mais son talent littéraire n’est pas en reste. Et c’est en tant qu’auteur facétieux et touchant que le public le découvre véritablement.  Auteur notamment de nombreux essais drolatiques tels que « Peinture à l’huile et au vinaigre : Les Grands Peintres et leurs Mauvais Elèves » en 1994 ou « Je vais t’apprendre la politesse, p’tit con » en 1998, et de courts récits, il a également écrit plusieurs albums jeunesse devenus célèbres, dont « La Noiraude » en 1999, et « Antivol, l’oiseau qui avait le vertige » en 2003.

Avec ses essais humoristiques, Jean-Louis Fournier rencontre un succès immédiat. Dans « Arithmétique appliquée et impertinente » (1993), il apprend au lecteur à calculer le poids du cerveau d’un imbécile ou la quantité de caviar que peut acheter un smicard !

Dans un même registre, sa « Grammaire française et impertinente » conjugue culture et absurde. Jean-Louis Fournier consacre également deux ouvrages à son enfance.

Jean-Louis Fournier s’essaie à l’autobiographie et raconte son père alcoolique dans « Il a jamais tué personne, mon papa ».

En 2008, Jean-Louis Fournier publie le roman « Où on va, papa ? » dans lequel il décrit sa relation avec ses deux fils handicapés. Le livre, qui reçoit le Prix Femina, suscite un certain nombre de controverses et une réponse de la mère de Mathieu et Thomas sur le blogue qu’elle tient.

Depuis, il a écrit d’autres romans : « Poète et Paysan » en 2010, « Veuf » en 2011, dans lequel il évoque avec pudeur et humour la douleur qu’il ressent depuis la perte de son épouse décédée et « La servante du Seigneur » en 2013, dans lequel il parle de sa fille, dans un mélange d’humour, d’ironie et de dérision. Il y évoque le décès de ses deux fils et l’attitude de sa fille qui, de jeune femme légère et ouverte d’esprit, serait devenue, à la suite à la disparition de ses frères et de sa rencontre avec un homme dévot, une triste bigote. Elle serait sous la coupe d’une sorte de gourou qu’il nomme «Monseigneur». Selon l’auteur, elle aurait troqué son charme et sa drôlerie pour se muer en «dame grise, sérieuse comme un pape», «dogmatique» et «autoritaire»…

Celle-ci a exigé et obtenu un droit de réponse. A la fin du roman, elle signe 5 pages, caustiques, avec sa version des faits.

            Jean-Louis Fournier a écrit et joué au Théâtre du Rond-Point deux pièces inspirées de ses écrits, « Tout enfant abandonné sera détruit », donnée en novembre 2011 et Mon dernier cheveu noir, donnée en novembre 2012.

Depuis, il écrit un roman chaque année.

En 2013, il sort « La servante du Seigneur » dans laquelle il parle de sa fille. Celle-ci a exigé et obtenu un droit de réponse. A la fin du roman, elle signe 5 pages avec sa version des faits.

En 2020, ii publie « Merci qui? Merci mon chien » et en 2021 « Je n’ai plus le temps d’attendre ».

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