Révoltés contre le système politique et économique de leur pays, un homme et une femme vont à la fois s’aimer et se rebeller jusqu’à qu’ils atteignent tous deux, le point de non retour.
Elle, est une étudiante belle, sage et discrète. Lui, est un militant déterminé, en révolte contre la société, dans l’espoir d’un nouveau Mai 68… Deux jeunes personnes, une vingtaine d’années tout au plus, liés par un amour fusionnel, un amour qui les conduira à la dérive de leurs propres personnes. Qui les conduira à commettre cet acte irréparable, une journée d’octobre 1994. Entre admiration, détermination et dépendance, ces deux amants anonymes seront le symbole d’une jeunesse en proie aux doutes, jusqu’au désespoir qui les guidera jusqu’à la fin.
Les Cœurs autonomes, roman inspiré de l’affaire Florence Rey, a pu surprendre. David Foenkinos s’est justifié en disant que ce livre a pour sujet l’amour, comme ses romans précédents. Ce qui l’a intéressé dans ce fait divers sanglant est en effet le rapport entre la folie amoureuse et la folie meurtrière. Il y décrit l’enfermement de Florence Rey et d’Audry Maupin dans une passion autarcique qui les détruit et les mène à la chute.
L’affaire Rey-Maupin est un fait divers qui a eu lieu en région parisienne le 4 octobre 1994, marquant les esprits par sa violence, la jeunesse des protagonistes, leur personnalité (en particulier pour le silence de Florence Rey), le mystère qui l’entoure ainsi que par ses possibles motivations politiques. Florence Rey et Audry Maupin ont été présentés comme des révolutionnaires anarchistes ou du moins des militants proches de cette mouvance. Ce fait divers a relancé le débat sur la peine de mort en France. Il a suscité un grand intérêt médiatique et a inspiré une importante production artistique. Florence Rey fut surnommée par la presse la tueuse née ou la tueuse de flics. La fascination qu’elle exerça est liée, pour une grande part, à sa photographie d’identité judiciaire qui la présente apparemment impassible, les bras croisés, le regard vide ou défiant, avec une légère écorchure sur la joue.
L’auteur :
David Foenkinos, né le 28 octobre 1974 à Paris en France, est un romancier français.
Après des études de lettres à la Sorbonne et une formation de jazz, David Foenkinos devient professeur de guitare. Il publie par ailleurs plusieurs romans, dont « Inversion de l’idiotie, de l’influence de deux Polonais », prix François Mauriac en 2001, « Entre les oreilles » en 2002 et « Le Potentiel érotique de ma femme » en 2004 chez Gallimard.
Pourtant, le jeune père de famille ne songe pas une seconde à reprendre son boulot d’attaché de presse dans… l’édition. « En fait, je détestais ce travail, avoue le Parisien. C’est le hasard – je devais effectuer un stage dans le cadre de mes études – qui m’a fait entrer chez Lattès. Puis tout s’est enchaîné, Fayard, Le Rocher, Albin Michel, Le Dilettante. J’ai fini par démissionner, en 2001. En juillet, Jean-Marie Laclavetine, éditeur chez Gallimard, accepte le manuscrit que j’ai envoyé par la poste. Et, en 2003, je suis lauréat de la Fondation Hachette. 25 000 euros! Cela a changé ma vie. »
Des années plus tôt, c’est une grave infection qui bouleverse le destin de ce fils de pieds-noirs employés du ciel (sa mère travaille à Air France, son père dans une tour de contrôle).
Vers les 16 ans, une intense brûlure interne le fait suffoquer. Radio. Le médecin n’en croit pas ses yeux : le jeune homme est atteint d’une maladie de la plèvre qui touche principalement les septuagénaires. Opération en urgence et alitement prolongé qui eut une double – et louable – conséquence. « Alors que je n’avais rien lu jusque-là, je me suis mis à dévorer les livres, puis à peindre, à jouer de la guitare… La connaissance de l’éphémère et la conscience de ce qui passe, de ce qui échappe ont aiguisé mon appétit. » Et son sens de l’humour et de la dérision, pourraient ajouter ses lecteurs avertis. Ouverture à la vie et… aux personnes âgées. « Je pense aujourd’hui que ma tendresse pour la vieillesse et les anciens date de cette époque. Ma maladie de vieux nous a rapprochés. »
Malgré ses airs de Pierrot lunaire, Foenkinos n’a rien d’un dilettante. Elevé dans la plus grande liberté par des parents souvent absents, le jeune bouclé se fixe des règles, écrit tous les jours, multiplie les romans, part à la rencontre de ses lecteurs en province, court les soirées à Paris avec son copain Florian Zeller, essuie des échecs (manuscrits refusés, projets de théâtre avortés), rebondit toujours.
En 2009, poussé par son frère aîné, Stéphane, directeur de casting, il décide d’adapter l’un de ses propres romans : « Pour la première fois, je n’avais pas envie de quitter mes personnages ni que quelqu’un d’autre s’en empare. » C’est ainsi que la belle veuve Nathalie de La Délicatesse se retrouve sous les traits d’Audrey Tautou et que François Damiens, dit François l’Embrouille, le roi de la caméra cachée, revêt les habits de Markus, le collègue suédois énamouré.
« Avec le seul nom d’Audrey Tautou, nous avons prévendu le film dans 22 pays, s’enthousiasme le néo-coréalisateur (avec son frère). C’est une actrice extraordinaire, intelligente, respectueuse, impressionnante… » Finalement, Foenkinos n’aime pas que les visages ridés…
En quelques années, il a réussi à créer un univers singulier, à la fois burlesque et émouvant. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs écrivains de la nouvelle génération. Ses romans sont traduits à l’étranger, dans une quinzaine de langues.
David Foenkinos avoue une admiration sans bornes pour l’œuvre d’Albert Cohen dans son ensemble, ce qui l’amène à décliner régulièrement le thème de l’amour dans ses œuvres littéraires. Ses œuvres sont empreintes d’une légèreté à la fois loufoque et jubilatoire, et pleines d’humour.
L’écrivain est apprécié pour ses textes empreints de légèreté et d’humour. Également scénariste, il coécrit avec Jacques Doillon « Trop (peu) d’amour » et adapte pour le théâtre la pièce « Messie », de Martin Sherman.
Il est par ailleurs à l’origine du scénario d’une bande dessinée, premier volet d’une trilogie intitulée « Pourquoi tant d’amour ? ».
En 2005, alors que paraît chez Flammarion « En cas de bonheur », il participe à la réalisation d’un court métrage « Une Histoire de Pieds » avec son frère Stéphane avant de publier « Les Cœurs autonomes » en 2006 chez Grasset et « Qui se souvient de David Foenkinos ? » en 2007 chez Gallimard. Le livre reçoit le prix Giono.
Après « Nos séparations », chez Gallimard en 2008, Foenkinos décroche en 2010 le prix Conversation et le prix des Dunes avec son roman « La Délicatesse », publié aussi chez Gallimard en 2009.
La même année, les Éditions du Moteur publient « Bernard », tandis que Plon édite « Lennon », un ouvrage dans lequel l’auteur (et fan) se met dans la peau du Beatles assassiné. Ce livre se veut à la fois une biographie précise et une reconstitution fictionnelle pour aller au-delà des faits et imaginer ce qu’ils cachent. Foenkinos veut saisir l’homme au-delà du mythe. Les confidences de Lennon imaginées par l’auteur soulignent l’importance de la mort dans sa sensibilité d’écorché vif. Il évoque notamment la douleur de la mort de sa mère alors qu’il est adolescent, de son ami Stuart Sutcliffe à Hambourg, puis le suicide de Brian Epstein, le manager homosexuel du groupe qui était en secret amoureux du chanteur.
Suivent en 2011 « Le petit garçon qui disait toujours non » chez Albin Michel et « Les Souvenirs », présenté à la rentrée littéraire par Gallimard. La fin de l’année 2011 voit également arriver dans les salles françaises l’adaptation du roman « La Délicatesse », avec à l’affiche Audrey Tautou et François Damiens. Un film réalisé par David Foenkinos lui-même, accompagné de son frère.
David Foenkinos est le jeune auteur qui ne cesse de monter depuis son roman « Le potentiel érotique de ma femme ».
Sa marque de fabrique ? Il sait raconter comme personne des histoires d’amour avec légèreté, humour et autodérision car son narrateur à moins que ce ne soit l’auteur lui-même, est souvent pris dans des complications hautement psychologiques. David Foenkinos est un excellent fabricant de comédies sentimentales.