Club lecture…

… vu par Arlette

De Kerangal Maylis ♦ Réparer les vivants

Réparer les vivantsL’auteur suit pendant 24 heures le périple du cœur du jeune Simon, en mort cérébrale, jusqu’à la transplantation.

Le titre du livre est emprunté à une expression de Tchekhov, enterrer les morts, réparer les vivants, une expression où réside en peu de mots l’essentiel du sujet de ce roman : la mort clinique et la transplantation d’organes.

Simon Limbres est un jeune de dix-neuf ans, passionné de surf et qui, en ce dimanche matin hivernal, a décidé d’aller « faire une session », c’est à dire profiter de la marée, des vagues, de cet équilibre toujours fragile qui fait que l’on se concerte jusqu’au dernier moment. Un texto sur le portable qui laisse Juliette, sa petite amie, seule pour finir sa journée alors qu’elle avait d’autres plans, ses parents absents tout un week-end, une opportunité pas si fréquente que ça.

Mais Simon tient bon, ils se chamaillent, se quittent fâchés, et Juliette ne reverra jamais son amant.

La session se passe bien mais, sur le chemin du retour, la fatigue aidant, c’est l’accident. Simon est éjecté de la camionnette, lui qui était le seul à ne pas porter de ceinture, et c’est l’arrivée aux urgences, direction la réanimation, où travaille Pierre Révol le médecin de garde. Mort cérébrale, le diagnostic est établi, il sera confirmé plus tard par les examens d’usage, et le processus de la transplantation va pouvoir démarrer, avec, en première ligne, Thomas Rémige, l’infirmier qui s’occupe plus particulièrement de cette question, Thomas Rémige qui tient un rôle éminemment difficile : vérifier qu’il n’y a pas d’obstacle au don, vérifier que Simon n’a pas exprimé d’opposition au don d’organe de son vivant, vérifier, enfin et surtout, que les parents ne s’y opposent pas.

Sur ce sujet éminemment difficile à aborder, tant sur le plan humain que littéraire, Maylis de Kerangal évite tout pathos. Les descriptions d’ordre médical sont particulièrement précises – et justes, ce qui est loin d’être simple pour qui est étranger à ce milieu !

Et, paradoxalement, le roman est plus un hymne à la vie, à sa fragilité, un message destiné à vivre pleinement les moments forts qui nous viennent plutôt que de nous lamenter (ce que nous sommes fréquemment enclins à faire, nous autres français !).

Et cet hymne à la vie est également un hommage rendu au don d’organe, cette étape particulièrement difficile à vivre pour les proches, mais qui permet bien souvent de « réparer les vivants » afin de leur redonner une nouvelle chance dans la vie !

  • Grand prix RTL-Lire 2014 pour Réparer les vivants
  • Roman des étudiants – France Culture-Télérama 2014 pour Réparer les vivants
  • Prix Orange du Livre 2014 pour Réparer les vivants
  • Prix du 37ème prix Relay des Voyageurs 2014 pour Réparer les vivants
  • le prix littéraire Charles-Brisset attribué par l’Association française en psychiatrie 2014 pour Réparer les vivants
  • le premier Prix Paris Diderot-Esprits libres 2014 pour Réparer les vivants
  • le Prix des lecteurs L’Express/BFMTV 2014 pour Réparer les vivants

L’auteur :

Maylis de KerandalMaylis de Kerangal est une femme de lettres française, née le 16 juin 1967 au Havre.

Fille et petite-fille de capitaine au long cours, elle passe son enfance au Havre. Sa maman est enseignante.

De 1985 à 1990, elle fait une classe préparatoire au lycée Jeanne-d ‘Arc de Rouen et ensuite elle va à Paris pour faire une hypokhâgne et deux khâ­gnes où elle étudie l’histoire, la philosophie et l’ethnologie. Sa maîtrise portait sur les cartographes, les cosmographies de la Renaissance. Elle a passé un an au département des Cartes et plans à la bibliothèque Richelieu. Puis elle est allée à l’Ecole des hautes études pour faire de l’anthropologie.

Au début des années 1990, elle est engagée comme éditrice jeunesse aux éditions Gallimard aux côtés de Pierre Marchand et pour s’occuper de guides de voyage, avant de faire deux séjours aux États-Unis, à Golden dans le Colorado en 1997. Elle reprend sa formation en passant une année à l’EHESS à Paris en 1998.

Elle publie son premier roman, Je marche sous un ciel de traîne, en 2000, suivi en 2003 par La Vie voyageuse, puis par Ni fleurs, ni couronnes en 2006, Dans les rapides en 2007 et par Corniche Kennedy en 2008. Ce dernier roman figure cette année-là dans la sélection de plusieurs prix littéraires comme le Médicis ou le Femina.

Elle crée en même temps les Éditions du Baron Perché spécialisées dans la jeunesse où elle travaille de 2004 à 2008, avant de se consacrer à l’écriture. Elle participe aussi à la revue Inculte.

Son roman Naissance d’un pont est publié en 2010. Selon elle, « il s’agit d’une sorte de western, autrement dit d’un roman de fondation, et la référence à ce genre cinématographique opère dans le texte, l’écriture travaille en plan large, brasse du ciel, des paysages, des matières, des hommes, et resserre sa focale sur les héros qui sont toujours pris dans l’action, dans la nécessité de répondre à une situation. ». Le 3 novembre 2010, l’ouvrage remporte à l’unanimité et au premier tour le prix Médicis. Le livre remporte aussi le Prix Franz Hessel et est, la même année, sélectionné pour les prix Femina, Goncourt, et Flore. Le Prix Franz Hessel permet à l’ouvrage de bénéficier d’une traduction en allemand, parue en 2012 chez Suhrkamp.

En 2011, elle est l’une des participantes du Salon du livre de Beyrouth au BIEL (Beirut International Exhibition & Leisure Center).

En 2012, elle remporte le prix Landerneau pour son roman Tangente vers l’est paru aux éditions Verticales.

En 2014, elle est la première lauréate du Roman des étudiants France Culture-Télérama (ancien Prix France Culture-Télérama), pour son roman Réparer les vivants qui a été aussi couronné par le Grand prix RTL-Lire 2014 ainsi que par le Prix des lecteurs de l’Express-BFM TV. Dans cet ouvrage, elle suit pendant 24 heures le périple du cœur du jeune Simon, en mort cérébrale, jusqu’à la transplantation de l’organe.

Œuvres :

Romans, nouvelles :

  • Je marche sous un ciel de traîne – 2000, 222 p.
  • La Vie voyageuse – 2003, 240 p.
  • La Rue – 2005, 92 p.
  • Ni fleurs ni couronnes – 2006, 135 p.
  • Maylis de Kerangal (texte), Robin Goldring (peint.), La Peau d’une fille qui rentre de la plage – 2006, 31 p.
  • Maylis de Kerangal et Coll., Inculte, Spécial coupe du monde – 2006, 212 p.
  • Dans les rapides – 2007, 111 p.
  • Corniche Kennedy – 2008, 177 p.
  • Collectif, Minimum Rock’n’Roll : Binocles Œil de Biche & Verres Fumés – 2008, 176 p.
  • Maylis de Kerangal & Joy Sorman (dir.), Coll., Femmes et sport : regards sur les athlètes, les supportrices, et les autres – 2009, 153 p.
  • Naissance d’un pont – 2010, 320 p.
  • Maylis de Kerangal (texte), Benoît Grimbert (photographies), Pierre Feuille Ciseaux – 2012, 88 p.
  • Tangente vers l’est – 2012, 134 p.
  • Réparer les vivants – 2013, 281 pÀ ce stade de la nuit – 2014, 80 p.

Albums pour enfants :

  • Maylis de Kerangal (texte), Alexandra Pichard (illustrations), Nina et les oreillers – ‎ 2011, 28 p.

Distinctions

  • Prix Médicis 2010 pour Naissance d’un pont (au premier tour). Le livre est la même année en sélection pour les prix Femina, Goncourt et Flore.
  • Prix Franz Hessel 2010 pour Naissance d’un pont
  • Prix Landerneau 2012 pour Tangente vers l’est
  • Grand prix RTL-Lire 2014 pour Réparer les vivants
  • Roman des étudiants – France Culture-Télérama 2014 pour Réparer les vivants
  • Prix Orange du Livre 2014 pour Réparer les vivants
  • Prix du 37ème prix Relay des Voyageurs 2014 pour Réparer les vivants
  • le prix littéraire Charles-Brisset attribué par l’Association française en psychiatrie 2014 pour Réparer les vivants
  • le premier Prix Paris Diderot-Esprits libres 2014 pour Réparer les vivants
  • le Prix des lecteurs L’Express/BFMTV 2014 pour Réparer les vivants

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *