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… vu par Arlette

Carrère d’Encausse Marina ♦ Les enfants du secret

Noirceur des tourments sous la pureté de l’enfance. Marina Carrère d’Encausse explore avec brio combien les traumatismes encaissés pendant l’enfance peuvent affecter la vie adulte, enflant dans l’ombre pendant des années, avant de muer en une violence extrême.

Les traumatismes de l’enfance s’estompent-ils avec le temps ou sont-ils des bombes à retardement?

Ce fait évoqué ici de manière fictionnelle illustre une réalité confirmée par de nombreuses études scientifiques ces 20 dernières années. Ces études démontrent en effet que les traumatismes subis dans la préadolescence marquent en profondeur le cerveau et provoquent des lésions qui peuvent prédisposer à la violence.

Paris, porte de la Chapelle. À quelques heures d’intervalle, deux hommes sont retrouvés défigurés, portant d’étranges scarifications en forme de tatouages fraichement réalisés, des mutilations et autres sévices effroyables

Téléphone cassé, empreintes digitales effacées, absence de pièces d’identité, comment savoir de qui il s’agit ? Seul élément : ils ont environ 30 ans d’écart et l’un est caucasien alors que l’autre semble d’origine indienne ou réunionnaise. Tandis que l’un est directement emmené chez le médecin légiste, l’autre, entre la vie et la mort, est hospitalisé d’urgence.

Quel lien peut-il y avoir entre ces deux personnes aux profils si différents? Voilà des éléments de départ bien maigres pour Marie Tebert, commandant de la brigade criminelle et Antoine, son adjoint. Mais ils n’ont pas le choix, ils doivent retrouver au plus vite l’auteur de ces crimes. L’affaire s’annonce compliquée. Et elle vire au cauchemar lorsque la légiste succombe à une fièvre hémorragique après l’autopsie. L’un des corps était porteur d’un virus mortel et terriblement contagieux, à même de déclencher une véritable pandémie.

Au fil de l’enquête, Marie et son équipe remontent la piste d’un scandale entre la Creuse et la Réunion. Un drame qui dépasse de loin tout ce qu’elle pouvait imaginer.

Avec Les Enfants du secret, Marina Carrère d’Encausse signe un polar implacable où les traumatismes de l’enfance enclenchent des bombes à retardement.

 

L’auteur :

Marina Carrère, dite Marina Carrère d’Encausse, est née le 9 octobre 1961 à Paris.

Elle gran­dit dans une famille d’in­tel­lec­tuels peu commune. Fille de l’assureur Louis Édouard Carrère, dit Carrère d’Encausse, et de l’historienne et académicienne Hélène Carrère d’Encausse, spécia­liste de la Russie et secrétaire perpétuelle de l’Académie française, Marina Carrère d’Encausse est la sœur de l’écrivain Emmanuel Carrère, écri­vain récom­pensé du Prix Renau­dot et de l’avocate Nathalie Carrère. C’est la cadette de cette fratrie.

De son enfance intellectuelle et politisée – l’appartement familial était fréquenté par des dissidents et membres du KGB dont la fillette pouvait suivre les discussions sans bruit -, elle conserve le souvenir d’une éducation rigoureuse mais libre et joyeusement russe. Ainsi, lorsque leur père, assureur, était en voyage, les trois enfants déplaçaient leur lit dans la chambre de leur mère pour faire « kolkhoze ».

Elle a dû composer avec le passé trouble de son grand-père, accusé d’avoir collaboré avec les Nazis. Élevée dans les non-dits, elle ne le sait que trop bien. À la maison, il y avait un interdit à ne jamais transgresser : parler d’un ancêtre pour le moins « infréquentable » qui a eu le tort d’entretenir des relations complices avec l’occupant pendant la Seconde Guerre mondiale.

Jusqu’à ses 8 ans, elle n’a aucun souvenir d’enfance. Ce n’est pas lié à son accident. Mais elle les a occultés, comme elle a oublié le russe qu’elle parlait alors. Ensuite, elle se souvient très bien. C’était une époque très douce, où mes parents les emmenaient voyager. Avec sa sœur et son frère, ils sont restés une fratrie très soudée. Elle souhaite à ses trois enfants de conserver les mêmes liens.

Elle étudie au lycée Molière à Paris. Adolescente précoce – sa mère lui apprend à lire dès 5 ans -, Marina Carrère d’Encausse décroche son bac à 16 ans, sans trop savoir quoi faire. Si Sciences Po la séduit, la peur de souffrir de la comparaison maternelle l’en dissuade. Aussi s’inscrit-elle sans enthousiasme en médecine, avant d’y prendre goût.

À l’âge de 24 ans, en 1985, alors qu’elle est en dernière année de médecine, elle a un grave accident de voiture avec sa sœur qui la laisse dans le coma, puis paralysée pendant plusieurs mois. Un traumatisme à l’âge de 24 ans, qui la pousse à croquer la vie à pleine dents, en dépit de ses complexes. Cela n’em­pêche pas Marina de pour­suivre avec courage ses études et couronne son parcours par trois diplômes en médecine générale, santé publique et échographie.

Elle commence sa carrière télévisuelle comme chroniqueuse dans le Disney Club sur TF1, puis dans Parole d’Expert sur France 3.

Depuis janvier 2000, elle présente Le Journal de la santé, puis à partir de 2004 Le Magazine de la santé, avec Michel Cymes et Benoît Thévenet sur France 5. Et juste après, une autre émission appelée Allô Docteurs.

En 2005, elle devient, également avec Michel Cymes, consultant santé sur la radio Europe 1. Sans langue de bois, celle qui est mère de trois enfants Lara, Thibault et Hugo, explique son combat pour être reconnue à sa juste valeur : « J’ai dû travailler quatre fois plus pour être aussi crédible que Michel. Beaucoup sont encore persuadés que je ne suis pas médecin ». Tenace et obstinée, elle touche enfin au but, grâce à la présentation en solo depuis septembre 2014, de l’émission Le monde face à lui, du mardi soir sur France 5 succédant à Carole Gaessler, et qui lui a « apportée une respectabilité ».

En décembre 2009, elle co-anime sur France 3 un magazine du Téléthon avec Louis Laforge.

Le 29 septembre 2009, Marina Carrère d’Encausse reçoit le prix de la Fondation Bernard Giraudeau créée par les proches de l’ac­teur après son décès tragique des suites d’un cancer, pour la recherche médicale, en direct dans l’émission Le Magazine de la santé des mains de Thierry Lhermitte, parrain de la fondation et dont elle est l’administratrice.

Depuis 2011, Marina Carrère d’Encausse est administratrice du fonds de dotation Bernard Giraudeau dont l’objectif est d’aider les malades du cancer et leurs familles

Elle est nommée chevalier de la Légion d’honneur le 8 avril 2012.

« Une femme blessée » est son premier roman. Et pour un coup d’essai c’est un coup de maître.

Paru chez Anne Carrière en automne 2014, son roman a reçu l’approbation de sa célèbre mère, Hélène Carrère d’Encausse. Ce livre raconte l’histoire d’une jeune femme du Kurdistan, Fatimah, emmenée à l’hôpital dans le coma après avoir été grièvement brûlée. Une patiente digne et courageuse dont Marina exprime les souffrances comme si elle les avait endurées elle-même… Elle y traite d’un sujet qui lui tient à cœur, les crimes d’honneur, et dévoile une très belle plume. Il faut dire qu’elle a longtemps hésité avant d’écrire ce livre, impressionnée par les talents littéraires qui l’entourent dans sa famille, notamment sa mère et son frère, et craignant de ne pas être à la hauteur.

A la sortie de ce roman, elle a accepté de revenir sur ce terrible accident de voiture alors qu’elle était en dernière année de médecine : « Notre voiture a percuté un arbre à 120km/heure. La ceinture a fait éclater tous mes organes digestifs » explique-t-elle avant de poursuivre : « Je suis tombée dans le coma suis restée paralysée plusieurs mois et j’ai eu des malaises durant vingt ans ». Un traumatisme qui la pousse à croquer la vie à pleine dents, en dépit de ses complexes :  » Je n’ai jamais pu me regarder à la télévision et j’évite de croiser les miroirs. C’est épuisant de ne pas se supporter. J’ai une confiance en moi qui frise le ras du sol. Je travaille sur moi. J’ai perdu presque 20 kilos et je commence seulement à m’accepter un peu. Mais je ne dis pas que je m’aime. Ça, je n’y arriverai jamais ».

Fin 2017, elle accepte de devenir la marraine de l’Association des donneurs de voix qui gère 115 bibliothèques sonores destinées à fournir gratuitement des audiolivres et audiorevues à toute personne dont l’empêchement de lire, dû à une déficience visuelle, motrice ou cognitive, est médicalement attesté.

Mariée à Francis durant 25 ans, Marina Carrère d’Encausse, maintenant divorcée, a trois enfants : Lara, Thibault et Hugo et vit dans un appartement qu’elle a entièrement décoré au cœur de Saint Germain des prés.

Publications :

  • J’arrête de fumer (avec le DrMarc Danzon), 1987,
  • La Médecine de demain : Du rêve à l’interdit (avec le DrNicolas Evrard), 1992)
  • Le Gène sacralisé (avec le DrNicolas Evrard), 1994 avec Michel Cymes, 2004-2007.
  • Cancer : toutes vos questions, toutes les réponses (préface du PrHenri Pujol, président de La Ligue), avec Michel Cymes, et avec la collaboration du Dr Charlotte Tourmente), 2008
  • Alcool : les jeunes trinquent (avec le DrPhilippe Batel), 2011
  • Une femme blessée (roman), 2014.
  • Une femme entre deux mondes (roman), 2017
  • Les Enfants du secret (roman), 2020

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