Enfant élevée par un père tendre et une tante en mal d’enfant, Patricia Forgeot dite « Patriche (Pas-triche signifiant : quand on se parle, on ne triche pas) a trouvé son équilibre entre son père, sa belle-mère sympa et une demi-sœur tour à tour « Miss-sangsue » ou Miss-bonté d’âme ». Quand elle a eu quatre ans, sa maman est partie “pour une autre vie en Californie”. Depuis, plus de nouvelles !
Elle apprend par inadvertance que cette mère, dont elle n’a plus eu de nouvelles durant 16 ans revient sur Paris pour l’inauguration d’une marque de vêtements.
Voici donc Patricia face à sa mère, face à son rêve. Qui va-t-elle choisir ? Un père, français moyen en pavillon de banlieue, qui l’a élevée avec toute la tendresse possible mais qui lui propose une vie qui lui semble grise, où parfois elle a l’impression d’étouffer. Ou une mère-fée, très jet set, qui lui offre la grande vie aux États-Unis, mais loin peut-être de l’essentiel : un amour vrai ?
Elle va devoir faire le deuil de son enfance pour grandir (d’où le titre Une grande petite fille).
L’auteur :
Janine Boissard est née le 18 décembre 1937 à Paris dans une famille bourgeoise : père, inspecteur des impôts, mère, femme au foyer, quatre sœurs et un frère. Elève médiocre, la petite Janine dévore tous les livres qu’elle peut trouver et en cours, seul le français est une matière qui l’intéresse… pour les autres, ça se passe plutôt mal, si bien qu’elle est renvoyée de plusieurs établissements religieux du XVIe arrondissement. Elle est alors qualifiée d’enfant « incontrôlable », ayant un « mauvais esprit » et elle devient vite le « vilain petit canard » de la famille. De ces années elle écrira un récit autobiographique en 1988, « Vous verrez …Vous m’aimerez », et, en 2006, y revient avec « Je serai la princesse de château », car depuis longtemps, la petite Janine n’a qu’une idée en tête : devenir écrivain !
En attendant, ses parents lui font arrêter ses études à 15 ans, et, dans l’espoir de lui voir faire « un beau mariage » lui font fréquenter une école où elle pourra faire « ses humanités féminines ». Plus populaire, en fait une école ménagère où les jeunes filles apprennent tout ce qu’une bonne maîtresse de maison et bonne épouse doit savoir : cuisine, ménage, économie domestique, élever ses enfants… etc…
La jeune fille écrit en cachette, et elle propose son premier manuscrit aux Éditions Julliard … qui n’est pas accepté d’emblée, mais on l’encourage tout en lui conseillant de le réécrire… Pendant deux longues années, Janine travaille d’arrache-pied, réécrit, corrige avec une seule idée en tête : devenir écrivain !
En 1959, « Driss » son premier roman est enfin publié aux Éditions Julliard sous le nom de Janine Oriano, car entre-temps, la jeune fille a suivi « l’ordre établi de la bonne société » et s’est mariée. C’est donc sous son nom d’épouse qu’elle signe les trois autres romans qui suivront chez Julliard (en 1960, 62 et 69) et encore quelques uns, dont son premier roman policier, « B comme Baptiste », qui paraît en 1971 chez Gallimard dans la très célèbre collection de la Série Noire, elle est à 33 ans la première femme à être publiée dans cette collection. L’idée de passer au roman noir lui vient « simplement par jeu, parce qu’elle s’intéresse à toutes les formes d’écriture et aussi, parce qu’on lui a soufflé que c’était le genre idéal pour vivre de sa plume… »
C’est avec son troisième roman policier que Janine Oriano connaît son premier grand succès d’écrivain, O.K, Léon ! Publié en 1972, adapté au cinéma sous le titre « O.K Patron ! » En 1975, on lui demande d’écrire une série policière pour la télévision, « Miss » (jouée par notre talentueuse Danielle Darrieux), série tournée en 1977 et dont un roman du même titre est publié en 1978 chez FAYARD, (un de ses éditeurs auquel elle restera fidèle). Elle signe 9 ou 11 romans (selon les biographies ?) sous son nom d’épouse, période pendant laquelle elle fait tout de même quatre enfants, qui deviennent « le fondement de son existence », puis c’est le divorce… Et elle reprend son nom de jeune fille pour signer son œuvre littéraire à venir…
C’est donc Janine Boissard qui signe le premier tome d’une saga qui va être son premier grand, énorme succès de romancière, vaste succès populaire qui touche toutes les tranches d’âge : « L’esprit de famille », (6 volumes entre 1977 et 1984), raconte le parcours de quatre sœurs dont trois sont des personnages féminins très forts, qui s’emportent contre la famille, le machisme et les idées reçues. Elles finissent toutes les trois par réaliser leur choix professionnel, mais de là à concilier carrière avec amour et famille… Janine Boissard s’est vue confier l’adaptation ainsi que les dialogues de la saga pour la télévision qui a rencontré un énorme succès et depuis, l’auteure s’en tient à cette recette : décrire des sentiments qu’elle connaît bien, ou qu’elle a pu observer dans son entourage et s’appuie pour chacun de ses romans sur une documentation poussée afin d’être au plus près de la réalité du contexte.
Sous le nom de Janine Boissard, elle signe en ce début d’année 2008 son 35ème roman, dont quelques-uns sont dits, « suspenses romantiques », (dont nous vous donnons la liste ci-après) et elle signe plusieurs scénarios, adaptations de ses romans dont l’autre série célèbre « Belle grand-mère », ou « Recherche grand-mère, désespérément », ou bien encore « Une femme en blanc » (avec Sandrine Bonnaire), « Marie-Tempête »… etc. De l’œuvre de Janine Boissard, on retient son attachement à des thèmes récurrents : la famille et ses chambardements, les problèmes de couple, ceux de l’adolescence, de l’enfance aussi, la place de la femme moderne dans le monde du travail, la recherche du bonheur…
Janine Boissard a été décorée des Palmes Académiques pour son action auprès de la jeunesse. La petite fille rêveuse, le « vilain petit canard » qui voulait devenir écrivain vit depuis plus de trente ans de sa passion, l’écriture, en a fait son métier « contre vents et marées »…