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Aubenas Florence ♦ L’inconnu de la poste

Le village, c’est Montréal-la-Cluse. La victime, c’est Catherine Burgod, tuée de vingt-huit coups de couteau dans le bureau de poste où elle travaillait. Ce livre est donc l’histoire d’un crime.

Il a fallu sept ans à Florence Aubenas pour en reconstituer tous les épisodes – tous, sauf un. Le résultat est saisissant. Au-delà du fait divers et de l’enquête policière, L’Inconnu de la poste est le portrait d’une France que l’on aurait tort de dire ordinaire. Car si le hasard semble gouverner la vie des protagonistes de ce récit, Florence Aubenas offre à chacun d’entre eux la dignité d’un destin.

 

 

L’auteur :

Florence Aubenas (née le 6 février 1961 à Bruxelles) est une journaliste française.

Fille de Jacqueline Aubenas, journaliste, critique de cinéma et chargée de cours à l’Institut national supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion INSAS (Belgique). Diplômée du Centre de formation des journalistes (promotion 1984) Le Nouvel Économiste, avant d’entrer en 1986 au journal Libération. Elle a couvert de nombreux événements au Rwanda, au Kosovo, en Algérie, en Afghanistan et en Irak, ainsi que plusieurs grands procès en France. C’est ainsi qu’elle s’était fait connaître pour sa couverture du procès d’Outreau, étant l’une des premières à exprimer ses doutes sur la culpabilité des prévenus finalement innocentés.

Elle a effectué la plus grande partie de sa carrière au sein du quotidien « Libération » comme grand reporter jusqu’à son départ en septembre2006 pour l’hebdomadaire « Le Nouvel Observateur ». Alléguant un désaccord avec l’actionnaire principal Édouard de Rothschild, elle invoque la clause de conscience pour quitter Libération et rejoindre le Nouvel Observateur.

Lors d’un reportage en Irak, en 2005, elle a été retenue en otage pendant plusieurs mois.

Le 2 juillet 2009, elle a été élue à la tête de l’Observatoire international des prisons (OIP), responsabilité qu’elle occupe jusqu’en juin 2012.

De février à juillet 2009, elle prend un congé sabbatique laissant circuler la rumeur qu’elle part au Maroc écrire un roman. Dans les faits, elle s’installe à Caen et s’inscrit comme chômeuse au Pôle emploi pour chercher du travail. Elle mène l’enquête sur la France des travailleurs précaires qui vivent avec un salaire inférieur au SMIC, comme l’avaient fait en Allemagne Günter Wallraff dans les années 1980 en se faisant passer pour un Turc, Elsa Fayner en France au cours des années 2000 ou Barbara Ehrenreich aux USA. Après avoir enchaîné les petits boulots, elle travaille comme femme de ménage sur les ferrys au quai de Ouistreham. De cette expérience naît le livre Le Quai de Ouistreham, publié le 18 février 2010, qui devient un succès de librairie avec 120 000 exemplaires vendus au 12 avril 2010.

Elle est la sœur de Sylvie Aubenas.

En juillet 2012, elle couvre la guerre civile syrienne pour le quotidien Le Monde, aux côtés de l’armée syrienne libre.

Enlèvement

Article détaillé : Prise d’otage de Florence Aubenas et Hussein Hanoun.

Le 5 janvier 2005, Florence Aubenas est enlevée à Bagdad en compagnie de son fixeur, Hussein Hanoun al-Saadi à l’université de Bagdad lors d’un reportage sur les réfugiés de Falloujah.

Cet enlèvement survient plus de deux semaines après la libération des journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot. Une polémique a été artificiellement lancée après coup affirmant qu’il y avait consensus (c’est-à-dire accord tacite général) des journalistes (des grands reporters certainement pas) pour ne plus aller en Irak. C’est un aspect de la communication d’État sur le dossier. Ce qui est probable, c’est que Florence Aubenas n’était pas ciblée par les ravisseurs. Elle a été enlevée à l’Université de Bagdad Jedida alors qu’elle réalisait un reportage sur les réfugiés de la ville de Falloujah qui vivaient dans des tentes sur le campus.

Une cassette déposée à l’agence Reuters de Bagdad et diffusée le 1er mars par Sky-Italia, fait apparaître Florence Aubenas pendant 26 secondes s’exprimant en anglais.

Elle semble très éprouvée par sa détention et déclare notamment que sa santé est très mauvaise. Elle est également très mal au plan psychologique. À la fin de la cassette, elle demande l’aide du député Didier Julia. Il n’est pas fait mention d’Hussein Hanoun.

Les témoignages de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, journalistes précédemment enlevés en Irak, incitent cependant à la réserve quant à l’interprétation de cette vidéo. Les ravisseurs semblent en effet employer un projecteur de lumière verte afin d’accentuer la fatigue des traits de leur victime, et faire apprendre par cœur le message à donner devant la caméra. Elle a confirmé depuis n’avoir pas inventé le texte, ce qui était de toute façon plus qu’improbable.

Les autorités et la famille de Florence Aubenas ont déclaré qu’une autre vidéo (sur support CD-ROM) leur avait été remise une semaine auparavant.

En tout une quinzaine de preuves de vie sur CD-ROM ont été diffusées par le chef des ravisseurs (aux Saoudiens, aux Libyens, aux Syriens, aux Jordaniens, etc). Toutes ont été retransmises par les destinataires au gouvernement français.

Des comités de soutien s’étaient constitués durant leur captivité. Après 100 jours, le 15 avril 2005, de nombreux médias s’associèrent au concert de protestations. De nombreuses pétitions furent également lancées. Le portrait géant de l’otage fut exposé sur la façade de la Mairie de Paris.

Un communiqué du ministère des affaires étrangères au matin du 12 juin 2005 annonçait la libération de Florence et Hussein la veille dans l’après-midi, et le retour de Florence en France dans la soirée. Ils furent libérés après plus de cinq mois de captivité (157 jours).

Son avion s’est posé peu après 19h15 sur l’aéroport militaire de Villacoublay. Elle est accueillie par le chef d’État Jacques Chirac puis a retrouvé sa famille proche. Elle discutera quelques minutes avec les journalistes venus en nombre pour cette libération attendue.

Le contact entre les autorités françaises et les ravisseurs semble bien avoir été établi par l’intermédiaire de Khaled Jasim membre Irakien de l’équipe de Didier Julia le 25 mars (voir Libération du 13 juin, entretien dans le bureau de Pierre Vimont au Quai d’Orsay, Khaled Jasim (à Amman) est alors représenté par Karim Guellaty) et repris par l’intermédiaire de Karim Guellaty le 29 mai.

Officiellement et pour ne pas encourager d’autres enlèvements, la France n’a pas versé de rançon, un article du Times évoque néanmoins plus de 15 millions de dollars réclamés par les ravisseurs et huit millions versés.

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