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… vu par Arlette

Adam Olivier ♦ La tête sous l’eau

La tête sous l’eau est un roman poignant sur le thème de la famille – L’histoire d’un frère et d’une sœur marqués par la vie : La vie d’adolescents – La vie d’aujourd’hui – Les caprices des parents et les sensations de désamour.

Journaliste et professeur, les parents de Léa et d’Antoine ont choisi de quitter Paris et de s’installer en Bretagne, à Saint-Lunaire dans les environs de Saint-Malo, sans vraiment demander l’avis de leurs deux adolescents.

Léa vit très mal la situation, se sent isolée loin de ses amis, son lycée, dans un endroit où il n’y a aucune distraction en dehors de l’été. Tout ce qu’elle veut, c’est retourner à Paris où se trouve ses ami(e)s et la personne qu’elle aime. Antoine, le narrateur, un ado de 15 ans, sans grande originalité, un peu casanier, qui aime les jeux vidéo, la musique, les mangas, ne s’investissant pas plus que nécessaire dans son travail scolaire, n’a pas vraiment compris non plus pour quelle raison ses parents sont véritablement partis.

Et depuis leur déménagement, rien ne va plus pour la famille. Les parents se déchirent, la mère a un amant, le lycée est un endroit plutôt hostile où Antoine n’a pas vraiment d’amis. Mais plus que tout, Léa a disparu après une soirée passée dans un festival de musique où elle s’est rendue avec son oncle. Disparition volontaire ? Fugue ? Enlèvement ? Meurtre ? Toutes les hypothèses sont posées et la famille, sans réponse, va voler en éclats…

Ballotée entre le doute et l’espoir, la famille qui est plus que jamais perturbée, vit pendant de longs mois un vrai cauchemar. Les parents finissent par se séparer. Antoine, solitaire, mutique, se met à faire du surf, activité qui l’aide à se vider la tête. Il continue de vivre avec son père qui sombre lentement. Jusqu’au jour où un coup de fil du commissariat annonce que Léa vient d’être retrouvée vivante.

Séquestrée, maltraitée, livrée à un pervers, Léa a vécu des mois d’enfer. Elle a été retrouvée par un promeneur dans la cave d’une maison au milieu de la forêt. Les retrouvailles avec ses parents et son frère sont difficiles. La guérison s’annonce longue. La mère, qui était partie vivre avec un agent immobilier, revient à la maison dans le seul but d’aider Léa à se sortir du cauchemar qu’elle a vécu.

Revenue de « l’enfer », ils entament une reconstruction auprès d’une mer tumultueuse, qui seule semble les apaiser. Antoine qui n’a jamais douté du retour de Léa, attend encore et encore la guérison de sa sœur, avec patience, faisant preuve d’intuition, et se révélant d’une étonnante maturité alors que les adultes, ses parents, la psychologue, se sentent désarmés…

Olivier Adam dit avoir visé un public jeune, en donnant la parole à un ado, en se glissant dans la peau d’un garçon de 15 ans. L’on retrouve derrière l’intrigue toutes les préoccupations des ados de notre époque, l’adolescence et ses premiers émois, mais aussi ses premiers drames, y compris lorsque c’est Léa qui s’exprime, à travers les lettres qu’elle adresse à un mystérieux correspondant. Le secret de Léa est bien gardé pour cet amour inconditionnel qu’elle éprouve en secret. Le mystère plane et nous entraîne dans la tête de ces jeunes adultes épris d’amour et d’espoir.

Vingt ans après « Je vais bien, ne t’en fais pas », Olivier Adam nous plonge à nouveau « La tête sous l’eau ».

 

L’auteur :

Olivier Adam est un écrivain français né le 12 juillet 1974 à Draveil, près de Paris. Il a grandi en région parisienne dans l’Essonne, avec ses deux frères, au sein d’une famille modeste et vit maintenant en Bretagne. Son père était employé de banque.

Il dit maintenant ne plus se rappeler son enfance jusqu’à l’âge de 10/11 ans. Il sait pourtant qu’il a eu une enfance heureuse, normale pour ce qu’il s’en souvient.

Vers l’âge de 16 ans, il devient anorexique. Il perd 38 kg. De 88 kg, il passe à 50 kg.

Il suit des études de gestion d’entreprises culturelles à l’Université de Paris-Dauphine où il rencontre sa future compagne Karine Reysset et mère de ses enfants et qui va lui réapprendre à manger et arrêter de vouloir être un « fantôme ».

Il devient d’abord consultant pour conseiller des collectivités locales dans leur politique culturelle. Puis, après un « trou noir » de quelques années où il commence à écrire, il participe en 1999 à la création du festival littéraire « Les correspondances de Manosque » avec Olivier Chaudenson. Il travaille ensuite brièvement dans l’édition, où il est directeur de collection aux éditions du Rouergue.

En 2000, Olivier Adam publie aux éditions du Dilettante son premier roman, « Je vais bien ne t’en fais pas », qui connaîtra un certain succès (160.000 exemplaires vendus en poche après l’adaptation au cinéma en 2006), qui obtient la reconnaissance de la critique et qui est sélectionné pour le Festival du premier roman en 2001.=

Il signe ensuite avec les éditions de l’Olivier où il publie « A l’Ouest » (2001), « Poids léger » (2002), « Passer l’hiver » (recueil de nouvelles, Prix Goncourt de la Nouvelle 2004 et Prix des Éditeurs 2004), « Falaises » (2005, sélectionné dans 13 prix littéraires sans obtenir aucune récompense) et « À l’abri de rien » (2007, Prix du Premier prix 2007 et favori du Prix Goncourt 2007).

Entre-temps, en 2003, il devient directeur de collection aux éditions du Rouergue.

Parallèlement, à la suite d’une rencontre avec Geneviève Brisac, Olivier Adam écrit aussi plusieurs ouvrages pour la jeunesse, publiés pour la plupart à l’École des Loisirs: « On ira voir la mer » (2002), « La Messe Anniversaire » (2003), « Sous la pluie » (2004), « Douanes » (2004, éditions Page à page) « Comme les doigts de la main » (2005) et « Le jour où j’ai cassé le château de Chambord « (2005).

Il publie par ailleurs régulièrement des textes courts dans les revues littéraires et anime des ateliers d’écriture en milieu scolaire.

En 2004, il obtient le Prix Goncourt de la nouvelle pour son recueil « Passer l’hiver ».

En 2005, Olivier Adam quitte la région parisienne pour la Bretagne avec sa compagne Karine Reysset, l’auteur de livres pour enfants, pour habiter à Saint-Malo, où il partage son temps entre la littérature et le cinéma. Ce qu’il évoque dans Des vents contraires en 2009.

Il revient dans la capitale, à Montmartre en 2014, avec sa compagne et ses deux enfants.

Pour le cinéma, outre la co-scénarisation de ses romans « Je vais bien ne t’en fais pas », adapté en 2006 par Philippe Lioret, « Poids léger » adapté en 2004 par Jean-Pierre Améris et « Sous la pluie » en cours d’adaption par Patrick Goyette), Olivier Adam a co-signé les scénarios de « L’été indien » d’Alain Raoust (2007) et de « Maman est folle » de Jean-Pierre Améris (2007, téléfilm).

Très influencé par la littérature américaine contemporaine (John Fante, Raymond Carver, Richard Ford,…) mais aussi par une certaine famille d’écrivains français des années 40 et 50 (Henri Calet, Georges Hyvernaud, Georges Perros,…), n’hésitant pas à aborder des thématiques sociales et politiques, Olivier Adam a su s’imposer très vite comme un auteur qui compte dans la nouvelle génération d’écrivains français. Côté filiations cinématographiques et musicales, on rapproche souvent son univers et son style de ceux d’auteurs comme Maurice Pialat, Leonard Cohen ou encore Christophe Miossec.

Son œuvre dépeint des personnages en butte à des crises d’identité, souvent dans des milieux ordinaires de la classe moyenne. Ses romans mettent en scène les thèmes des douleurs familiales, du manque, des identités flottantes, de l’inadaptation sociale, de la fuite et de la réinvention de soi. Ils évoquent également la France « périphérique », en particulier la banlieue parisienne et sont très fortement marqués par les paysages de bords de mer, en particulier ceux de la Côte d’Emeraude en Bretagne. Il affiche également dans ses écrits son admiration pour la culture et les paysages du Japon, pays où il fut écrivain lauréat en 2006, en résidence à la Villa Kujoyama, à Kyōto.

Il fait partie en 2007 de la dernière sélection du Prix Goncourt pour « À l’abri de rien », et, en 2010, pour « Le Cœur régulier », de la deuxième sélection du Prix Goncourt.

Deux ans plus tard, pour son roman « Les Lisières, » il semble favori, d’après les médias, le magazine L’Express titrant un article « Olivier Adam aux lisières du prix Goncourt »… mais quelques jours plus tard, comme le mentionne le journal Le Figaro : « Voilà déjà une grande surprise : alors que la plupart des médias le voyaient déjà couronné, Olivier Adam ne figure même pas sur la première liste du Goncourt », surprise que reprend en titre L’Express ou encore Le Point.

Également scénariste, il a participé à plusieurs films : en 2007, à L’Été indien, film de Alain Raoust ; en 2009, à Welcome de Philippe Lioret. Il a également participé à plusieurs adaptations de ses romans : Je vais bien, ne t’en fais pas du même réalisateur Philippe Lioret en 2006, Poids léger en 2004 et le téléfilm Maman est folle en 2007, tous deux réalisés par Jean-Pierre Améris, et Des vents contraires, de Jalil Lespert, en 2011.

Il est nommé chevalier des arts et des lettres en 2013.

En janvier 2014, une cinquième adaptation de son œuvre est portée à l’écran, à laquelle il n’a pas participé, le long métrage Passer l’hiver, réalisé par Aurélia Barbet, tiré de la nouvelle « Nouvel An », issue du recueil « Passer l’hiver » publié 10 ans plus tôt.

La même année, son roman « Falaises » (publié en 2005) est « librement adapté » en bande dessinée, sur un scénario de Loïc Dauvillier, et des dessins de Thibault Balahy.

Son ouvrage, « Peine perdue » sorti en août 2014 chez Flammarion, est finaliste du Prix des libraires 2015.

Il a participé à la création du festival littéraire Les correspondances de Manosque. Il est actuellement édité par les Éditions de l’Olivier et aux éditions L’École des loisirs pour ses œuvres pour la jeunesse.

De 2014 à 2017, il tient une chronique mensuelle dans le journal Libération.

En 2016, son ouvrage « La Renverse » se penche sur le sort des proches d’un homme politique éclaboussé par un scandale sexuel. La même année sort sur les écrans « Le cœur régulier », adaptation cinématographique du roman éponyme, réalisée par Vanja D’Alcantara, avec Isabelle Carré dans le rôle principal.

En 2018 paraît chez Flammarion « Chanson de la ville silencieuse« . Puis, chez Robert Laffont dans la collection R destinée aux jeunes adultes, « La tête sous l’eau ».

Olivier Adam est actuellement édité par Flammarion, et en poche par J’ai Lu, Pocket et Points Seuil.

Ses œuvres pour la jeunesse sont publiées aux éditions L’École des loisirs, Actes Sud Junior et Robert Laffont (collection R).

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