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… vu par Arlette

Cognetti Paolo ♦ Les huit montagens

Nous sommes au nord de l’Italie dans les années 80. Un père, une mère et un petit garçon de 11 ans vivent à Milan l’hiver et passent les vacances d’été à Grana, un petit village du Val d’Aoste,

où ils finiront par louer une petite maison car le père, un solitaire, irascible, autoritaire, intolérant, est passionné de montagne et ne rêve que d’elle. Il se retrouve donc dans les longues randonnées en montagne, et malgré son mal de montagne, le petit le suivra, pour un temps…..

Le petit garçon, lui, s’y ennuie un peu car dans le village la moyenne d’âge frôle la maison de retraite. Il y a bien Bruno, le petit gardien de vache, neveu de la propriétaire, mais les premiers échanges ont été secs. Tout les sépare. Maman, forte, tranquille, conservatrice, finira par les réconcilier.

La maison de Grana sera le début d’une très belle amitié entre eux. Éprouvant tous les deux des difficultés relationnelles avec leurs pères, ils s’apprivoisent mutuellement et partagent fin de l’enfance, adolescence et découvertes des sommets.

Dès leur rencontre, Bruno initie Pietro aux secrets de la montagne. Ensemble, Ils partiront ensemble à la conquête de la montagne et de ses endroits secrets, remontant un torrent, s’aventurant dans les galléries condamnées d’anciennes mines, dévalisant des vieilles cahutes, surprenant des chamois… Ils parcourront alpages, forêts et glaciers, puisant dans cette nature sauvage les prémices de leur amitié.

Ils nouent une amitié solide qui leur permettra de se retrouver et s’entraider après une séparation d’une vingtaine d’années, l’un ayant voyagé, l’autre étant resté accroché à sa montagne.

Vingt ans plus tard, c’est dans ces mêmes montagnes et auprès de ce même ami que Pietro tentera de se réconcilier avec son passé – et son avenir.

Dans une langue pure et poétique, Paolo Cognetti mêle l’intime à l’universel et signe un grand roman d’apprentissage et de filiation.

Les huit montagnes est un récit à résonance autobiographique dans lequel se rencontre la trajectoire de deux garçons : l’un rivé à la montagne comme un aimant, l’autre oscillant entre la ville et la campagne. C’est une histoire d’amour. Un amour profond, total, dévorant du narrateur, Pietro, pour la montagne – la sienne, le Grenon, dans le Val d’Aoste, et, plus tard, pour toutes celles qui gravitent et se laissent parfois gravir, autour du divin Himalaya, mère primitive de toutes les montagnes du monde. Un amour enfin pour Bruno, son frère en montagne, son double immobile, attaché à la montagne de son enfance jusqu’à l’abnégation.

 

L’auteur :

Paolo Cognetti, né à Milan le 27 janvier 1978, est l’auteur de plusieurs recueils de nouvelles, d’un guide littéraire de New York, et d’un carnet de montagne.

Il suit des études universitaires en mathématiques, qu’il abandonne très vite pour des études de cinéma, afin dit-il, « d’apprendre à raconter des histoires ».

En 1999, il sort diplômé de la Civica Scuola di Cinema « Luchino Visconti », école de cinéma de Milan et fonde, avec Giorgio Carella, une société de production indépendante (CameraCar).

Il débute l’écriture en 2004 en participant à un recueil de nouvelles rassemblant les nouvelles plumes italiennes, un véritable « manifeste générationnel » proposé par les éditions minimumfax sous le titre La qualità dell’aria. Dans les années suivantes, il publie deux recueils de nouvelles Manuale per ragazze di successo (2004) et Una cosa piccola che sta per esplodere (2007), ainsi que le « roman à nouvelles », forme hybride entre le roman et le recueil, intitulé Sofia si veste sempre di nero (2012).

En 2007, l’’écrivain italien décide d’aller s’installer dans les Alpes. Pour apprendre à vivre, seul et libre, et pour écrire. « Les Huits Montagnes ». Il a décidé de tout plaquer. Ce gaillard à la barbe rousse n’avait derrière lui ni carrière ni fortune – aucun des signes habituels de ce qu’il appelle « la réussite à l’occidentale ». Il s’est souvenu de l’endroit où il passait ses étés lorsqu’il était enfant. C’est alors que l’idée lui est venue de tourner le dos à la civilisation urbaine. D’aller s’enraciner là-haut, à 2 000 mètres d’altitude. Fier et solitaire. Tel un mélèze à l’aplomb du vide.

Son roman Sofia s’habille toujours en noir, paru chez Liana Levi en 2013, lui a valu de figurer dans la sélection du Prix Strega.

Le 8 novembre 2016 paraît Les Huit Montagnes (Le otto montagne), qui a reçu le prix Strega, bientôt traduit dans une trentaine de pays et dont la traduction française obtient le Prix Médicis étranger en 2017.

Désireux de faire vivre la montagne en dehors des pistes de ski, il monte, en été 2017, avec son association Gli urogalli un festival consacré à la littérature, aux arts et aux nouveaux montagnard-e-s baptisé Il richiamo della foresta  (L’Appel de la forêt) en hommage à Jack London.

Paolo Cognetti vit toujours à Estoul, un hameau oublié du Val d’Aoste. « “Estoul”, ça veut dire “étable”, en Valdôtain. A l’année, il y a là six habitants. Dont lui et sa compagne», durant six mois de l’année avec sa compagne. Ils repartent vers la vallée quand la neige arrive.

Malgré le fait qu’il souffre réellement du mal des montagnes, il projette de partir marcher trois semaines dans l’Himalaya. Suite à ce voyage, il écrira dans un premier temps un récit de voyage pour un magazine, et peut-être ensuite un roman si l’inspiration vient.

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