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… vu par Arlette

Da Costa Mélissa ♦ La doublure

Dans ce roman sombre et envoûtant, Mélissa da Costa explore, à travers l’histoire d’une passion toxique, la face obscure de l’âme humaine et les méandres du désir, la manipulation perverse, les relations toxiques, le poids du mensonge, la dépendance.

Le tout dans un décor artistique et cultuel morbide et macabre à souhait. Il s’agit d’une plongée hors du commun dans le monde de l’art, de la peinture avec des références passionnantes à la clé.

Passion, faux-semblants, emprise… Qui manipule qui ? Une jeune femme fragile en quête d’un nouveau départ. Un couple magnétique et fascinant prêt à lui ouvrir les portes de son monde doré. Un trio pris au piège d’un jeu cruel et d’une dépendance fatale.

Evie Perraud, une jeune fille de vingt-trois ans, gentille, dévouée, sensible, a tout quitté par amour – sa région, sa famille, pour venir s’installer à Marseille, au plus près de son marin dont elle est éperdument amoureuse depuis cinq ans, lequel n’hésitera pas, fort égoïstement, à mettre un océan entre eux, sans autre forme de procès, sans prendre en compte ses sentiments à elle pour aller monter une affaire au Brésil. Et donc, qu’il ne reviendra pas en France.

Elle ne parle plus à ses parents, qui vivent en Alsace. Elle en a assez de Marseille et de ses petits jobs. Elle veut autre chose. Elle veut devenir hôtesse sur un yacht. Sans attache, désemparée, la voilà qui s’en va sur le port distribuer ses CV, sans succès, lorsqu’un homme la hèle, du pont de son yacht. La quarantaine, beau, à l’aise, il lui demande si elle cherche un travail.

Pierre Manan, richissime homme d’affaires, propriétaire d’un yacht qui mouille sur le port de Marseille et qui habite Saint-Paul-de-Vence, est en quête d’une assistante pour sa femme Clara, artiste peintre qui appartient au courant du romantisme noir et qui commence à peine à se faire connaître sous le nom de Calypso Montant. Il lui propose de dîner avec elle, le lendemain à Saint Paul de Vence pour lui parler de ce job avec un salaire mirobolant de 4000€ nets par mois, ultime tentation pour une fille ayant, il faut le dire, pas mal connu de déboires financiers. Prête à tout, Evie, même si elle n’a jamais fait ce genre de travail, accepte de devenir l’assistante de sa femme.

Ils l’accueillent avec chaleur dans leur maison historique qu’ils habitent. Si elle le peut ou le veut, elle sera logée dans la petite maison toute en hauteur. Elle mangera avec eux au moins matins et soirs. Evie est transportée d’admiration devant le luxe de l’habitation, et du couple lui-même, aussi bien dans leur façon de s’habiller que dans leur naturel. Et leur amour, qu’ils ne se gênent pas d’étaler devant leur invitée.

Au fil du temps, elle va comprendre que, ce qu’on attend d’elle, ne se limite pas uniquement à organiser des expos et répondre aux mails de sa patronne. Clara, qui ne veut pas se prêter aux jeux des journalistes, ni se montrer en public, qui ne veut que se consacrer à ses tableaux, attendra d’Evie qui se rend compte qu’elle lui ressemble incroyablement, qu’elle devienne son image, son double, sa doublure

La toxicité du couple va vite se révéler, enserrant Evie dans une toile d’araignée, et le piège de l’emprise va vite se refermer sur elle.

Adepte du « romantisme » noir, un genre né en Grande-Bretagne à la fin du XVIIIème siècle, l’artiste peint des scènes de torture, de violence, de viol, de sacrifices humains, de cannibalisme, de mort, d’agonie, et a tôt fait de fasciner sa doublure. Clara lui inculque tous les fondamentaux de son œuvre : ses influences, ses références, son inspiration et son histoire. Fascinée, Evie avale les informations sur le romantisme noir qu’affectionne Clara. Ce qu’elle apprend la trouble, notamment tout ce qui concerne le personnage de Lilith, femme démoniaque de la religion juive, supposée avoir été l’épouse d’Adam avant que ce dernier ne reçoive Eve.

Mais l’initiation est aussi perverse : Clara pousse le vice jusqu’à lui prêter son alliance, le temps de soirées mondaines. Signe de connivence que, Pierre qui accompagne à chaque fois Evie sous le nom d’artiste « Calypso Montant », peut profiter de sa « femme » jusqu’à la remise de l’alliance. Un mariage libre, de toute évidence, dont la candide Evie découvre peu à peu le mécanisme machiavélique.

C’est Evie qui se déplacera là où on attend l’artiste, qui donnera le change, toujours au bras de son pseudo-mari Pierre. Tantôt Calypso, tantôt Evie, ses sentiments et impressions finissent par se mélanger. Elle basculera dans un monde auquel elle n’était pas préparée. Drogues, échangisme, romantisme noir révéleront sa vraie personnalité…

Cependant, la jeune femme s’éprend peu à peu de Pierre. Elle sait que Clara mène la danse et qu’elle ne doit pas outrepasser les règles exigées par sa patronne. Les rares fois où elle désobéit, la sanction est immédiate, cinglante…

Et l’animosité d’Evie de grandir : après tout, Clara a besoin d’elle, puisque le public maintenant identifie Calypso Montant sous les traits d’Evie. Alors elle aussi peut décider des règles du jeu. Et le duo de femmes de devenir duel au-fur-et-à-mesure du roman, des vernissages et des salons, soit autant de moments qu’Evie partage avec son amant, avec ou sans l’alliance de Clara.

 

L’auteur :

Mélissa Da Costa, née le 7 août 1990, est une romancière française, autrice de best-sellers. Assimilée autrice Feel-Good, elle réfute cependant cette étiquette.

Elle grandit à la campagne dans l’Ain, près de Mâcon. Son père travaille dans le bâtiment et sa mère est assistante maternelle.

Elle écrit depuis toute petite mais ne se sent pas légitime pour devenir écrivain. Dès qu’elle rentrait de l’école, elle prenait une feuille et des stylos et elle s’inventait des histoires. Elle avait compris qu’écrire c’était se donner des pouvoirs magiques et vivre mille et une vies. Mais de là à en faire son métier… Par sécurité et bonne élève, elle préfère passer sagement un BAC économique plutôt que de choisir l’option littéraire car on lui disait qu’il y avait plus de débouchés dans cette voie-là.

Après des études d’économie et de gestion à l’Institut d’administration des entreprises de Lyon (IAE) (2008-2011), elle occupe un emploi de chargée de communication dans le domaine de l’énergie et du climat.

Elle suit également des formations en aromathérapie, naturopathie et sophrologie.

Jusqu’à ses 25 ans, celle qui s’est envisagée un temps psychologue n’a laissé́ à personne le droit de découvrir ses histoires, même pas à ses parents. « Par pudeur », se justifie-t-elle. Mais sans l’air d’y toucher, Mélissa décide de forcer le destin.

En 2018, elle publie son premier roman sur une plateforme d’autoédition d’Amazon. Hélas, il ne se passe rien. Elle réitère quelques mois plus tard sur une autre plateforme, Monbestseller.com. Miracle ! Ça fonctionne. Mélissa est classée alors dans les coups de cœur, décroche une petite interview et se voit même publiée par une maison d’édition, Carnets Nord. Renommé Tout le bleu du ciel, le roman connaît un succès important et est publié en poche.

Suivront d’autres titres publiés chez Albin Michel, Les Lendemains (2020), Je revenais des autres (2021), Les Douleurs fantômes (2022). Ses romans sont des best-sellers, ils figurent dans le top 10 des livres les plus vendus en France en 2021.

Aujourd’hui, Mélissa vit toujours dans une petite maison à quarante-cinq minutes de Paris, avec son mari et leur fils, Martin de deux ans.

Œuvre littéraire :

Romans

  • Tout le bleu du ciel, Carnets nord, 2019 – Réédition, Le Livre de poche, 2020
  • Les Lendemains, Albin Michel, 2020 – Réédition, Le Livre de poche, 2021
  • Je revenais des autres, Albin Michel, 2021 – Réédition, Le Livre de poche, 2022
  • Les Douleurs fantômes (Suite de Je revenais des autres), Albin Michel, 2022
  • La Doublure, Albin Michel, 2022

Distinctions

  • Prix Alain-Fournier 2020 pour Tout le bleu du ciel
  • Prix du roman Cezam 2020 pour Tout le bleu du ciel
  • Prix Babelio catégorie Littérature française 2022 pour Les douleurs fantômes.

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