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… vu par Arlette

Läckberg Camilla ♦ Le tailleur de pierres

le tailleur de pierreLe Tailleur de Pierre est le troisième roman noir mettant en scène Patrik Hedström, policier, et Erica Falk, écrivain.

On a beau dire que les ouvrages de Camilla Läckberg mettent en scène Erika Hedström, c’est surtout son mari qui est placé au devant de la scène, l’occupant de bien habile manière. Il se montre humain, particulièrement face à des sujets aussi sensibles que ceux abordés dans cet ouvrage. Il confirme aussi qu’il est un meneur d’enquête hors pair, apte à diriger une équipe avec doigté et fermeté.

Alors qu’Erica vient de mettre leur bébé au monde et qu’il est bouleversé d’être papa, Patrik Hedstrôm hérite de l’enquête et mène l’enquête sur cette horrible affaire.

Patrik Hedström a retrouvé son boulot avec une certaine joie, après la naissance de sa petite Maja, qui épuise toute la famille par ses pleurs et son trop-plein d’énergie. Erika reste à la maison pour s’occuper du bébé tandis que son mari se trouve confronté à la mort d’une fillette.

Décidément, Fjällbacka n’est pas une ville très touristique. Après Alex et Jenny c’est Sara, petit fille de 7 ans d’allure adorable qu’on retrouve en pleine mer près du petit port de Suède.

Sarah n’avait que sept ans, et un pêcheur de homards de Fjâllbacka l’a retrouvé noyée. Rapidement, le médecin légiste informe les enquêteurs que la noyage n’était pas accidentelle. De l’eau savonneuse, provenant d’une baignoire, a été retrouvée dans les poumons de l’enfant, ainsi que de la cendre. Quelqu’un l’a donc tuée avant de la jeter à la mer. Mais qui peut vouloir du mal à une petite fille ? Et surtout pourquoi ?

Une affaire délicate : Toute la famille est soupçonnée, ce qui pose pas mal de soucis à Hedström dans la mesure où Charlotte, la mère de Sarah, est une amie proche d’Erika Erica, qui subit une dépression post-natale, déboussolée et déprimée par l’arrivée de Maja, quelques minis kilos mais des litres de pleurs.

Car sous les apparences tranquilles, Fjâllbacka dissimule de sordides relations humaines – querelles de voisinage, conflits familiaux, pratiques pédophiles – dont les origines peuvent remonter jusqu’aux années 1920.

Quant aux coupables, ils pourraient même avoir quitté la ville depuis longtemps. Mais lui vouer une haine éternelle.

Tout l’intérêt encore réside dans les personnages si étranges et caractéristiques de l’univers de Camilla Läckberg :

D’un coté, la famille de Charlotte n’a pas les mains propres : Niclas, le mari de Charlotte, père de Sara, qui n’est pas qualifié comme un bon père ni comme un bon mari. Il se noie dans le travail pour oublier sa peine. Il a des problèmes avec ses propres parents et est  incapable d’être fidèle à sa femme. Lillian, mère de Charlotte, insupportable, très maniaque, qui contrôle absolument tout et tout le monde, désastreuse et étouffante et grand mère de Sara, la fillette noyée, n’en a pas fini de se plaindre de tout ce qui l’entoure et qui cherche la guerre à son voisin Kaj pour des broutilles et néanmoins pédophile bien planqué. Stig, beau-père de Charlotte, mari de Lillian, se meure lentement et à petit feu, oublié de tous mais souffrant de tout.

De l’autre coté de la rue se trouve Kaj qui mène une lutte sans merci entre voisin avec Lillian en s’accusant de tout et de n’importe quoi, jusqu’à ce que Lillian pousse le bouchon trop loin en l’accusant d’avoir éliminé sa petite fille. Monica, épouse fatiguée de Kaj n’en peut plus de cette querelle et se réfugie dans le trop plein d’amour qu’elle porte à leur fils Morgan, atteint du syndrome d’Asperger (forme d’autisme que personne dans le bouquin ne semble connaître), et donc souffrant de sentiments inexistants mais qui a un QI trop développé.

Le père de Niclas, à qui celui-ci n’a pas adressé la parole depuis ses 17 ans, fanatique de Dieu, homme de religion dangereux… Sa femme (la mère de Niclas donc), femme soumise, aveuglée par ce que dit l’Homme. Anna, la sœur d’Erica, mariée, deux enfants, femme battue qui n’arrive pas à se soustraire à l’emprise de son bourreau…

Et puis les flics ! Que dire des flics ? Gösta qui passe son temps à jouer sur son ordinateur ? Mellberg, plus âgé que Patrick mais qui ne fait que bourdes sur bourdes, et pas des minces, uniquement pour son propre intérêt…

Heureusement que Patrick et Martin sont là pour remonter le niveau ! Quoique, comme dans la série de Sjöwall & Wahlöö (eh oui encore!) la chance est pour beaucoup dans la résolution de l’enquête…

Tout le monde est coupable, tout le monde à quelque chose à se reprocher.

Parallèlement à ce récit contemporain s’esquisse une autre histoire, celle d’un tailleur de pierre, dans le début du XXe siècle, à Fjällbacka.

En parallèle à l’enquête, on découvre donc l’histoire d’Agnès, une jeune fille écœurante de la haute bourgeoisie de Fjällbacka dans les années 1920, capricieuse et habituée à obtenir tout ce qu’elle désire. Agnès demande à une compagnie de tailleur de pierre d’élaborer une sculpture. Elle croise alors le regard d’Anders, ledit tailleur de pierre qui travaille pour son père. Devenant amant de la riche fille du patron, il voit les ennuis s’accumuler au-dessus de sa tête le jour où Agnès tombe enceinte. Une longue vie misérable commence.

C’est à la fin du roman que les liens entre le passé et le présent se dévoilent au lecteur… Vient également prendre place au cœur de tout ceci une sombre histoire de querelles de voisinage et de maltraitance d’enfant.

 

 

L’auteur :

 

  Camilla Läckberg, est née le 30 août 1974, à Fjällbacka, port de pêche sur la côte ouest de la Suède, juste par la frontière norvégienne, dans le nord du Bohuslän, à environ 140 km au nord de Göteborg, sous le nom de Jean Edith Camilla Läckberg Eriksson.

Elle et a grandi à Fjällbacka, village de pêcheurs du 17ème siècle, qui eut son heure de gloire mais qui, désormais végète. Son nom dérive de l’affleurement rocheux qui impose l’encerclement du village.

Comme toute fille, elle a toujours raconté des histoires en dessin ou qu’elle jouait en spectacle, puis qu’elle a mises en place ensuite dans ses livres.

Elle est à ce jour l’auteur de cinq polars ayant pour héroïne Erica Falck et dont l’intrigue se situe toujours à Fjällbacka. Des milliers de touristes visitent ce petit port de pêcheurs en été. Durant le reste de l’année, il ya environ 1000 résidents permanents. Fjällbacka est peut-être un petit village, mais il ya encore des hôtels, cafés et magasins. La meilleure façon d’aller à Fjällbacka sans voiture est par le train au départ de la petite ville d’Uddevalla. Vous pouvez également prendre un train à Dingle et de là prendre un bus pour Fjällbacka. Ou bien prendre l’avion à Trollhättan.

Le livre premier du genre, appelé Tomten (Le Bouffon), qu’elle écrit alors qu’elle n’avait que quatre ou cinq ans, était un roman très « noir », de quatre pages. Sa fascination pour les mystérieux assassinats a toujours été là – peut-être comme un contraste aux voies idyllique de son enfance.

Mais l’écriture est restée simplement un rêve pour Camilla, qui a poursuivi des études d’économie à l’École d’économie et de droit commercial à l’Université de Göteborg.

Après ses études, elle s’installe à Stockholm, où elle a passé quelques années à travailler comme économiste. Camille a effectivement commencé sa vie professionnelle comme économiste. Le monde du romancier semble à des années-lumière … Années de vie malheureuse pour Camille qui rêve malgré tout de devenir romancière

Finalement un soir de Noël, elle joue une intrigue qu’elle vient d’écrire, devant son mari, sa mère et son frère. Il s’agissait d’un concours d’écriture de thriller, organisé par « Ordfront », une association d’écrivains. Ce fut le commencement de l’histoire qui allait être son premier roman: « La princesse de glace ». Son tuteur dans l’association lui conseilla de situer l’intrigue dans un endroit qu’elle connaissait bien. Alors quoi de mieux que sa maison d’enfance?

Aujourd’hui, elle est un des plus jeunes auteurs à succès dans son genre – romans policiers.

En 2005, elle reçoit le prix SFTK – écrivain de l’année. En 2006, elle reçoit le prix de littérature du peuple suédois. Et en 2008, elle reçoit le Grand Prix français de la littérature policière pour son roman : « La princesse des glaces ».

En janvier 2010, le classement de plusieurs magazines dédiés à l’édition, dont Livres-Hebdo en France et The Bookseller en Grande-Bretagne, la place à la sixième place des écrivains de fiction les plus vendus en Europe en 2009.

Camilla Läckberg a deux enfants, Wille and Meja, d’un précédent mariage et un troisième, Charlie, de son compagnon actuel Martin Melin.

Son roman, « La princesse de glace » a été accepté dans la même semaine que Camilla a donné naissance à son fils, Wille, et a été publié en 2003.

Série « Erica Falck et Patrik Hedström » :

  1. La Princesse des glaces, Actes Sud, 2008
  2. Le Prédicateur, 2009
  3. Le Tailleur de pierre, 2009
  4. L’Oiseau de mauvais augure, 2010
  5. L’Enfant allemand 2011
  6. (sv) Sjöjungfrun, 2008
  7. (sv) Fyrvaktaren, 2009
  8. (sv) Änglamakerskan, 2011

 

Les cinq premiers romans de la série ont fait l’objet, en français, de livres audio publiés chez Audiolib, narrés par Christine Pâris (volumes 1 et 3) et Éric Herson-Macarel (volumes 2, 4 et 5).

Le tailleur de pierre : Livre audio : 13heures50mn

Christine Pâris : Comédienne au très beau parcours théâtral, Christine Pâris met son jeu et sa voix au service de pièces exigeantes, comme de séries télévisées divertissantes. Christine Pâris, comédienne, anime un atelier d’écriture de contes.

Elle a déjà enregistré pour Audiolib « Le tailleur de pierre » de Camilla Läckberg

 

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