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… vu par Arlette

Musso Valentin ♦ Les cendres froides

A partir d’un fait historique rarement évoqué, la création par les nazis à Lamorlaye dans l’Oise, d’un lebensborn, l’une de ces effrayantes maternités, Valentin Musso réalise un roman brillant et puissant,

dans lequel la grande Histoire fait irruption dans une petite histoire familialeLe lebensborn évoqué dans « Les cendres froides » est fictif, cependant plusieurs de ces établissements ont été implantés hors Allemagne, dont un en France à Lamorlaye dans l’Oise.

  1. À la mort de son grand-père paternel, un homme qu’il admirait et qui lui avait transmis la passion du cinéma, obstétricien de métier renommé et affectueusement surnommé Abuelo, Aurélien Cochet se rend dans la demeure familiale afin d’aider Alice, la compagne du vieil homme à faire le tri dans ses affaires. C’est surtout sa collection de films qui intéresse le jeune professeur en classes préparatoires de cinéma et d’audiovisuel. Des centaines de bobines attendent d’être exhumées pour connaitre une nouvelle jeunesse.

Dans ce fatras sans nom, un carton attire l’attention d’Aurélien. Il contient une vieille bobine datant d’avant 1950 et un post-it avec un nom et un numéro de téléphone. Au visionnage, Aurélien découvre son grand-père, jeune, entourée de grandes blondes enceintes ou pouponnant des nouveau-nés et, à l’arrière-plan, un grand drapeau orné d’une croix gammée. Pour le petit-fils aimant et admiratif, c’est la douche froide. Il découvre que celui-ci aurait travaillé durant la guerre dans un lebensborn, une maternité nazie accueillant des jeunes femmes enceintes de membres de la SS. Pour lui, Abuelo était un héros, un ancien combattant, un résistant!

Quitte à voir s’effondrer toutes ses certitudes, Aurélien décide de savoir. Il appelle le numéro et fait la connaissance d’une jeune universitaire, Hélène Tournier. Elle connaissait Abuelo et l’avait contacté dans le cadre de son travail sur les Lebensborn, ces maternités modèles où les nazies ambitionnaient de perpétuer la race aryenne pure. Ensemble, ils vont déterrer des secrets bien gardés et se mettre en danger…

Au même moment, à Soulanges, un petit village de la Marne, Nicole Brachet, une octogénaire misanthrope sans histoire est retrouvée assassinée chez elle, à quelques encablures de la maison des Cochet, à la suite d’un cambriolage. Les gendarmes soupçonnent très vite une mise en scène, mais ils sont loin de se douter que cette retraitée est la victime indirecte, plus de cinquante ans après la fin de la guerre, de l’entreprise eugéniste nazie.

Aidé par une jeune universitaire Héloïse, très documentée puisque la jeune femme prépare une thèse sur ces «fabriques d’enfants parfaits », qui représentent la face cachée de la politique eugéniste nazie, Aurélien va tenter de lever le voile sur le passé de sa propre famille.

Cambriolage, menaces, agression… Rien ne l’empêchera de plonger au cœur d’un des programmes les plus mystérieux et les plus terrifiants du IIIème Reich. Quitte à mettre ceux qu’il aime en danger.

« Les lebensborn,  « fontaines de vie « , ont été fondés en 1935 en Allemagne, sous le contrôle du RuSHA, un organisme créé pour la protection de la femme et de l’enfant mais qui se chargeait aussi de vérifier la pureté raciale des membres de la Schutzstaffel, les SS donc. Concrètement, il s’agissait de cliniques accueillant les femmes ou amies des hommes de la SS ou de la police. Le lebensborn devait donner la possibilité aux mères « racialement valables » d’accoucher puis d’offrir leur enfant à la SS qui s’occuperait de sa protection et de son adoption. C’était là un moyen de relever la natalité et de fortifier la  » race aryenne « . Beaucoup de filles, souvent victimes de la propagande, intégrèrent ces lebensborn pour avoir la chance de donner un enfant au Führer »

 

 L’auteur :

Valentin Musso est né le 19 août 1977 à Antibes. Il est le cadet d’une famille de 3 garçons : l’aîné Guillaume, le romancier français le plus lu dans l’hexagone et Julien le benjamin, également agrégé de lettres classiques. Valentin assume tranquillement sa parentèle, et n’a jamais eu envie de se cacher, de prendre un pseudonyme, par exemple.

Son père est un ancien secrétaire général à la mairie d’Antibes. Sa mère est l’ancienne directrice de la bibliothèque municipale. Il a baigné dans le monde des livres dès son enfance.

Il a effectué ses études secondaires au lycée Masséna à Nice.

, A son adolescence, il découvre le roman noir américain. Ses goûts éclectiques le poussent aussi bien vers Stephen King que vers la littérature classique. C’est également à cette époque que le goût pour l’écriture lui est venu. Il commence lorsqu’il est étudiant à prendre quelques notes avant de se lancer véritablement avec son premier thriller La Ronde des Innocents.

Il soumet aux internautes du site des Nouveaux auteurs son premier roman « La ronde des innocents » en 2009 sous pseudonyme. Il l’a présenté à un éditeur sous le nom de sa femme, Tournier, pour ne pas «influencer» la donne. Le plébiscite est immédiat et unanime et, bien vite, le livre voit le jour sous la marque Les Nouveaux auteurs. Il remporte le « Prix littéraire au sommet de La Clusaz 2010 », le 6 mai 2010, en collaboration avec les Editions des Nouveaux Auteurs. Ce roman a été remarqué et défendu par le chroniqueur Gérard Collard qui a contribué à le faire connaître du grand public. C’est un thriller présentant sous forme d’une double enquête, qui va aboutir à la révélation de terribles manipulations. Ce livre raconte l’histoire de Vincent Nimier qui a cru tout savoir sur la vie de son frère Raphaël jusqu’au jour où ce dernier a été découvert mort.

Fort de son succès, il publie « Les cendres froides » le 5 mai 2011 avec la même société d’éditions.

Ce roman relate les recherches effectuées par un commissaire des brigades mobiles et un spécialiste des pathologies mentales pour démasquer celui qui est nommé l’ogre ou le tueur de Nice. Ce dernier pratique un rituel inspiré des récits de l’Antiquité sur la descente en enfer pour mettre fin à la vie de ses proies.

Le 4 octobre 2012, il publie « Le murmure de l’ogre » avec le concours de l’édition « Seuil. Ce roman obtient le Prix du « polar historique de Montmorillon ». Pour ce troisième roman, qui se situe sur la Côte d’Azur dans les années 1920, il s’est servi des souvenirs d’enfance de son grand-père maternel, dont le propre père a été tué à Verdun.

Agrégé de lettres, il enseigne actuellement la littérature et le latin dans les Alpes-Maritimes où il vit à Antibes. Il est actuellement professeur au Centre International de Valbonne.

Quand Valentin Musso ne prépare pas ses cours ou qu’il n’est pas en classe, il pense à sa prochaine histoire : il prend des notes, commence ses recherches. La période des vacances d’été étant pour lui la plus propice à l’écriture. C’est un grand admirateur de Denis LEHANE et de Jean-Christophe GRANGE.

Œuvres

  • La Ronde des innocents, Éditions Les Nouveaux Auteurs, 2010 – rééd. Points/Seuil
  • Les Cendres froides, Éditions Les Nouveaux Auteurs, 2011- rééd. Points/Seuil – Prix du polar des lectrices Confidentielles, 2012
  • Le Murmure de l’ogre, Éditions du Seuil, coll. 2012 – Prix Sang d’encre des Lycéens – Prix du polar historique de Montmorillon
  • Sans faille, Éditions du Seuil, coll. « Hors collection », 2014
  • Une vraie famille, Éditions du Seuil, 2015
  • La Femme à droite sur la photo, Éditions du Seuil, 2017
  • Dernier été pour Lisa, Éditions du Seuil, 2018
  • Un autre jour, Édition du Seuil, 2019
  • Qu’à jamais j’oublie, Editions Albin Michel, 2021

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