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… vu par Arlette

Saniee Parinoush ♦ A ceux qui sont partis, à ceux qui sont restés

Une belle histoire familiale sur la diaspora iranienne. Sous la forme d’une discussion constante, le roman dresse avec finesse un portrait de la société iranienne actuelle, en parallèle avec la difficulté de l’exil vécu par ceux qui sont désormais établis «à l’ouest».

Interdit en Iran, « À ceux qui sont partis, à ceux qui sont restés » est un hommage plein d’humanité et d’espoir à son peuple.

Plusieurs années séparent À ceux qui sont partis, à ceux qui sont restés du dernier roman de Parinoush Saniee, mais le talent et la force des mots restent intacts.

Dans ce nouvel ouvrage, l’autrice Iranienne met en scène un long dialogue entre les différents membres d’une grande famille, dont certains sont partis à l’étranger avant les troubles politiques qui ont plongé l’Iran dans l’horreur.

 

Une famille iranienne séparée par la révolution de 1979 se réunit autour de Mère pendant dix jours dans une maison louée au bord de la mer sur la côte turque. Mère a eu six enfants et n’en a pas revu certains depuis vingt-huit ans. Elle vit avec Dokhi, sa petite-fille, dont les parents ont disparu dans des circonstances qui lui ont toujours été cachées. Cette semaine de vacances est l’occasion de retrouvailles entre les frères et sœurs, leur famille et leur mère qui désire plus que tout voir ses enfants renouer leurs liens.

Au cours du séjour, Mère comprend que le poids des malentendus et du temps écoulé a profondément divisé la famille. Les tensions naissent d’abord de simples remarques sur les différents modes de vie des uns et des autres. Puis le ton monte, la distance, le temps qui passe et les non-dits ayant cristallisé des rancunes de part et d’autres. Chacun incarne des reproches qu’ils se font les uns aux autres. Tous ont des ressentiments nourris par l’ignorance, le besoin d’afficher ses succès, de justifier ses manques. Après plusieurs disputes, elle avertit ses enfants : c’est le moment ou jamais de régler les problèmes, sinon la famille sera définitivement désunie.

Mère, formidable figure maternelle, pleine d’empathie, est là pour entendre les points de vue, réconcilier les cœurs et encourager le désir de compréhension.

 

L’auteur :

Parinoush Saniee, née en 1949, à téhéran est sociologue et psychologue.

Elle travaille au Ministère de l’Éducation technique et professionnel en Iran. Elle est également romancière et a publié plusieurs ouvrages. Au travers de ses récits, elle décrit la vie de familles iraniennes dans un état rigoriste.

Son roman, « Le Voile de Téhéran » a été interdit de publication en Iran avant d’enthousiasmer lecteurs et lectrices partout dans le monde. En Italie, il a été couronné du prestigieux prix Boccacci. Elle dénonce la manière dont les familles iraniennes, déchirées entre leur volonté d’émancipation et la pression d’un islam rigoriste, sont aveugles à la détresse de leurs enfants.

Son roman suivant, « La voix cachée » est paru en France en janvier 2017.

Elle a travaillé pendant de nombreuses années comme fonctionnaire avant et après la révolution en Iran. Elle a été chef de la recherche pendant 12 ans et cela faisait partie d’un ministère qui était chargé de la coordination pangouvernementale de l’éducation sous différents angles.

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