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… vu par Arlette

De Vigan Delphine ♦ Un soir de décembre

Un soir de décembre raconte l’histoire d’une faille soudaine dans l’existence d’un homme, d’un moment de fragilité où les certitudes s’estompent, où le passé ressurgit et où la mémoire se recompose. Un soir de décembre interroge les failles des amours avec délicatesse.

Matthieu Brin, 45 ans, est un homme comblé : séduisant, auteur d’un premier roman à succès enchaînant les interviews et les plateaux télé, un boulot correct, une femme aimante et désirable, deux enfants adorables, une vie confortable….

Le succès de son livre est tel qu’il reçoit des dizaines de lettres tous les jours, essentiellement de femmes tombées sous le charme de sa plume. Mais, un jour, un courrier, pas tout à fait comme les autres, lui parvient directement chez lui. Pas de signature mais une écriture reconnaissable, Matthieu comprend très vite qu’il s’agit de Sara, son ancien amour.

Le cours de sa vie va alors prendre une toute nouvelle tournure… Partagé entre sa vie de couple qui subit l’usure et la routine, et le souvenir de Sara, cet amour perdu, Mathieu voit sa vie bouleversée. Désemparé, il exhume le passé, plonge dans cette histoire ancienne; il s’interroge, revit ses désirs, ses émotions.

 

L’auteur :

Delphine de Vigan est une romancière française née le 1er mars 1966 à Boulogne-Billancourt. Elle est l’auteur de dix romans dont « D’après une histoire vraie », couronné par le prix Renaudot et le prix Goncourt des lycéens en 2015.

Jusqu’à l’âge de douze ans, Delphine de Vigan vit en banlieue parisienne. Elle n’a pas la télévision, dessine sur les murs, fait des farces au téléphone, des maisons en carton et des crocodiles en perles. Elle lit Lucky Luke, Gaston Lagaffe, a peur du chien jaune du voisin et part l’été dans une 403 peinte en vert pomme.

La vie se complique un peu, comme cela arrive souvent, et Delphine part avec sa sœur vivre à la campagne, change de décor, d’univers, d’éducation. Passée directement de Rantanplan à Madame Bovary, elle aime Maupassant, Dostoïevski, écrit des poèmes, des nouvelles, des lettres.

A dix-sept ans, Delphine de Vigan revient à Paris pour entrer en classe prépa, étant parallèlement démonstratrice en hypermarchés pour diverses marques de fromages et de steak haché, scripte dans des réunions de groupe, hôtesse d’accueil.

  Quelques mois plus tard, elle cesse de s’alimenter, peut-être pour ne plus grandir. Une fois sortie de l’hôpital, elle se dit qu’un jour elle écrira un livre, pour raconter ça, et peut-être d’autres choses, si elle parvient à oublier qu’elle a tant lu. Guérie, elle se rend compte que la vie n’est pas si compliquée. Elle reprend des études et trouve un travail. Après une formation au CELSA et divers emplois successifs, Delphine de Vigan devient directrice d’études dans un institut de sondage.

N’abandonnant pas son rêve, elle s’attelle à l’écriture au moins deux heures tous les soirs en rentrant du travail. Quand tout lui semble paisible et doux autour d’elle, elle écrit un manuscrit sous le pseudonyme de Lou Delvig pour ne pas heurter sa famille qu’elle envoie par La Poste. Ce sera « Jours sans faim » (Grasset, 2001). Il s’agit d’un roman de « fiction autobiographique » dit-elle, sur le combat et la guérison d’une anorexique de 19 ans.

Parfois, elle doute encore de sa légitimité à écrire, c’est quelque chose qui la hante, lui fait perdre du temps, mais cette nécessité l’habite. Elle se remet au travail. Elle poursuit sur sa lancée et prend confiance en sortant sous son vrai nom le recueil de nouvelles « Les Jolis Garçon » bref roman (150 pages) constitué par trois histoires d’amour d’une jeune femme, Emma (JC Lattès, 2005).

Puis, creusant le thème des difficultés amoureuses et de la mémoire, elle a publié en 2006 « Un soir de décembre », qui a obtenu le Prix littéraire Saint-Valentin 2006. Les jurés ont récompensé « l’impertinence du discours, la pertinence du style et la modernité littéraire au service du genre  amoureux ».

  En 2008, elle a participé à la publication de « Sous le manteau », un recueil de cartes postales érotiques des années folles.

La même année, sa mère, Lucile, une ex-enfant star se suicide. Son grand-père était publicitaire et enfant, sa mère posait pour des campagnes. L’argent ainsi gagné permettait de boucler les fins de mois, de payer les cadeaux de Noël. Mais Delphine de Vigan pense que sa mère a souffert d’abord d’être réduite à cette beauté de petite fille parfaite. Cela l’embêtait de poser mais elle sentait qu’elle y était contrainte économiquement. Elle lui dédiera un livre en 2011.

Grâce au bouche-à-oreille, l’auteure parvient à toucher un public de plus en plus large, jusqu’à connaître son premier triomphe commercial avec « No et moi », paru en 2009 aux éditions Lattès. . Ce « roman moral » à succès sur une adolescente surdouée qui vient en aide à une jeune SDF a été récompensé par le prix du Rotary International 2009 et par le Prix des libraires 2009. Il a été traduit en vingt langues et une adaptation au cinéma a été réalisée par Zabou Breitman, film sorti le 17 novembre 2010.

Un an plus tard, Delphine de Vigan est licenciée de son entreprise et se consacre enfin entièrement à sa passion.Vivant désormais de sa plume, elle enchaîne les succès.

En 2009, elle a été récompensée par le « Prix du roman d’entreprise », décerné par deux cabinets de conseil (Place de la Médiation et Technologia) avec le soutien du ministre du travail de l’époque Xavier Darcos, pour ses « Heures souterraines » (Jean-Claude Lattès) dans lequel elle dénonce le harcèlement moral dans le monde du travail mêlant avec justesse les dimensions sociale et intime. Elle n’a pas souhaité se rendre à la remise du prix.

Figurant pour ce roman sur la liste des œuvres sélectionnées par l’Académie Goncourt en 2009, elle est lauréate de la 12e édition du prix décerné en Pologne « Liste Goncourt : le choix polonais » à l’initiative de l’Institut français de Cracovie.

  Le 16 juin 2010, Delphine de Vigan a obtenu le prix des lecteurs de Corse, pour ce roman.

En 2011 paraît Rien ne s’oppose à la nuit, lui aussi en lice pour le Goncourt et qui évoque les souffrances de sa mère atteinte de trouble bipolaire. Elle obtient pour ce livre le prix du roman Fnac, le grand prix des lectrices de Elle, le prix Roman France Télévisions et le prix Renaudot des lycéens.

Une publication qui a néanmoins eu des répercussions douloureuses sur sa vie, et qui l’empêcheront même d’écrire pendant plusieurs années.

Cette même année 2011, elle signe avec Gilles Legrand le scénario du film Tu seras mon fils avec Niels Arestrup et Lorant Deutsch.

En 2012, elle signe la préface de la BD de sa sœur Margot « Frangines, et c’est comme ça ».

En 2013, elle réalise son premier film, À coup sûr, sorti en janvier 2014, dont elle signe le scénario avec Chris Esquerre.

En 2015, elle publie un nouveau roman « D’après une histoire vraie » couronné par le Prix Renaudot et le Prix Goncourt des Lycéens. Ce roman est adapté pour le cinéma par Roman Polanski avec Éva Green et Emmanuelle Seigner.

Lorsqu’elle revient avec ce roman, Delphine de Vigan explique avoir été incapable de publier de nouveaux livres après l’étouffant succès de Rien ne s’oppose à la nuit, qui a eu des répercussions douloureuses sur sa vie, notamment à cause des lettres anonymes qui l’accusaient d’avoir tiré profit de son drame familial pour en faire un livre et qui crée chez elle une grande vulnérabilité.

Après son roman « Les loyautés », paru en 2018, elle continue à explorer les grandes valeurs humaines avec « Les gratitudes », paru en mars 2019.

Cette même année, elle fait partie du jury de la compétition officielle du festival international Séries Mania à Lille et son éditrice Karine Hocine est nommée secrétaire générale éditeur chez Gallimard. Delphine de Vigan la suit.

Si ses romans traitent souvent du désenchantement, Delphine de Vigan incarne le succès d’une littérature modeste et sans esbroufe et la possibilité de réussir à force de talent et de persévérance. Elle s’inspire des épisodes de sa vie privée pour imaginer ses romans. Après avoir abordé son anorexie dans Jours sans faim, elle se livre à cœur ouvert sur les tendances suicidaires et les troubles maniaco-dépressifs de sa mère dans Rien ne s‘oppose à la nuit. Elle va même jusqu’à semer le doute auprès de ses lecteurs avec D’après une histoire vraie, un thriller psychologique dans lequel une écrivaine à succès dénommée Delphine se retrouve tétanisée par la peur de la page blanche.

Voguant toujours entre réalité et fiction, Delphine de Vigan fait preuve d’un souci du détail et d’une sensibilité lui permettant de créer des personnages attachants. Parlant de diverses souffrances et maltraitances intimes, ses romans traitent de différents problèmes de société, comme le harcèlement moral au travail dans Les Heures souterraines, ou encore l’alcoolisme chez les jeunes dans son tout dernier roman Les Loyautés.

En 2021 paraît son premier roman aux éditions Gallimard, Les enfants sont rois, un ouvrage qui s’intéresse aux dangers de la télé-réalité et des réseaux sociaux.

Aujourd’hui, elle vit de sa plume depuis 2007, avec François Busnel le critique littéraire, reporter et animateur d’émissions culturelles de radio et de télévision, son compagnon depuis 2011et leurs deux garçons nés en 1995 et 1998 magnifiques et drôles.

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