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… vu par Arlette

Petit Sébastien ♦ Il y aura du sang sur la neige

« Il y aura du sang sur la neige » est la troisième enquête mettant en scène le commissaire Morteau, un commissaire « à l’ancienne », un peu bourru, un peu ringard, un peu balourd mais « bon vivant », ne lésinant ni sur les spécialités Franc-Comtoise, ni sur les bons vins du Jura.

Début jan­vier, à Besan­çon, l’inspecteur Fabien Mon­ceau peste contre le froid alors que le com­mis­saire Bruno Mor­teau est revi­vi­fié par les basses tem­pé­ra­tures. Le pre­mier, ori­gi­naire de Paris, vit sa muta­tion dans la capi­tale franc-comtoise comme une puni­tion divine alors que le second se régale de tout ce qui touche à la région et à sa bonne chère.

Mor­teau est alors contacté par Michel Pupil­lin, un cama­rade de lycée et qui se dit ami d’enfance, alors qu’il ne l’a pas vu depuis trente ans. Morteau met un bon moment à se souvenir de cet homme nettement plus jeune que lui et qui était plutôt un sale gamin à l’époque. Celui-ci a besoin de son aide. Il est pré­sident du Comité d’organisation de la Trans­ju­ras­sienne et a reçu, par trois fois, des menaces de mort anonymes par téléphone. Ces appels mentionnent le fait qu’« il y aura du sang sur la neige » à l’occasion de la Trans Jurassienne qui doit avoir lieu le dimanche 8 février. Célèbre rendez-vous du ski de fond français, elle réunit des participants du monde entier. Tous les ans, plus de 3 500 skieurs se retrouvent sur les pistes du Haut-Jura pour braver le froid glacial, le vent et la fatigue, autour du même objectif : donner le meilleur de soi et franchir la ligne d’arrivée ! Le commissaire Morteau connaît bien cette compétition dont il suit chaque édition.

Il essaie alors de le convaincre de s’adresser à la gendarmerie qui intervient sur cette zone, mais finalement il se rend sur place dans le Jura plus par curiosité qu’autre chose. Il emmène le lieutenant Monceau, un Parisien qui déteste immédiatement ces villages en plein hiver et surtout le froid et la neige qui vont avec.

Après quelques hési­ta­tions, Mor­teau se laisse convaincre, tenté pour enquê­ter dans les mon­tagnes de son enfance.

Les pro­blèmes de juri­dic­tion réglés, Mor­teau et Mon­ceau s’installent, quelques jours avant la course, dans un hôtel de la sta­tion des Rousses au grand dam de son adjoint.

Alors qu’ils com­mencent à gla­ner des infor­ma­tions sur les ini­mi­tiés entre concur­rents, ils sont appe­lés en urgence. Un par­ti­ci­pant Julien Doucier, le favori de la course, a été tué de trois balles dans la tête en pleine montagne pen­dant qu’il s’entraînait. Le tueur a laissé les trois douilles et des traces, trop de traces, trop d’indices au goût du com­mis­saire. La situation devient plus complexe que prévu.

Monceau pense que l’affaire sera vite bouclée, mais son chef aime réfléchir et prendre son temps. De plus il tombe amoureux de la patronne de leur hôtel, qui semble aussi sous le charme, une raison de plus de ne pas se presser. Les deux policiers enquêtent parmi les coureurs. Peu à peu, ils cernent des conflits entre les meilleurs skieurs, des pro­blèmes de dopage, d’ego, des rela­tions sen­ti­men­tales brouillées avec des épouses. Et un second crime est commis…

La victime était un vantard très peu apprécié de ses collègues. Il avait été battu deux semaines auparavant par un Italien Marco Maontaigu dans une autre course et affirmait haut et fort que cet homme était un tricheur. Il entendait démontrer qu’il se dopait. L’Italien est aussi prétentieux que la victime et il fait figure de suspect idéal pour le lieutenant Monceau. Toutefois le commissaire ne peut croire qu’une histoire de dopage soit un mobile suffisant pour commettre un meurtre. Il y a aussi un coureur canadien Mickaël Thoirette qui a menacé Julien Doucier de mort un an auparavant lorsque sa fiancée l’a quitté pour lui et le jurassien Anthony Beaufort double vainqueur de la Transjurassienne, dont la maison est proche du meurtre et dont les résultats sont en perte de vitesse ces derniers mois .

Jalousie personnelle, rivalité sportive ou jeu pervers ? Cette année, la neige pourrait bien prendre la couleur du sang…

Les noms des per­son­nages sont choi­sis de façon très drôle pour qui fré­quente la Franche-Comté. En effet, Fré­dé­ric Lepe­tit a retenu pour les patro­nymes de sa gale­rie de pro­ta­go­niste des noms de bourgs, de vil­lages du dépar­te­ment du Jura. On trouve, bien sûr, Pupil­lin qui désigne, à la fois, une char­mante agglo­mé­ra­tion et un cru réputé, Thoi­rette, Cut­tura, Lajoux, pour la belle hôtelière, …

Entre les cha­pitres consa­crés à l’enquête, il intègre le récit d’une course, fai­sant vivre l’épreuve du début à la fin comme un par­ti­ci­pant, avec les diverses dif­fi­cul­tés, les points de pas­sage prin­ci­paux et même le res­senti des skieurs. En choi­sis­sant un per­son­nage ama­teur de la bonne chère franc-comtoise, l’auteur détaille nombre de recettes de plats régio­naux et les qua­li­tés des vins qui les accom­pagnent le mieux.

Il entoure l’enquête de très nom­breuses infor­ma­tions sur la Trans­ju­ras­sienne, une des courses parmi les plus impor­tantes dans le monde des fon­deurs, sur la région, sur sa gas­tro­no­mie. Il fait office d’historien, de géo­graphe, de bio­lo­giste quand il donne la clé de l’expression « Edgar Alan Poe et sa cou­sine Céles­tine », en usage dans le monde spor­tif d’endurance.

 

L’auteur :

Sébastien Lepetit, alias Saint-Fromond, né le 30 août 1969 à Loudéac, est un écrivain français, baladeur, atrabilaire et sauvage., auteur de roman policier mêlant intrigue policière et culture.

Fils d’une mère mayennaise et d’un père normand, originaire des Côtes-d’Armor, Sébastien Lepetit voit le jour à l’heure où le monde entier a encore le nez levé pour tenter d’apercevoir le drapeau que les Américains viennent de planter sur la Lune.

Après sept années passées en Bretagne, ses parents décident de s’installer en Charente, près de la ferme de ses grands-parents. Il passe donc le reste de son enfance dans les chemins creux ou sur les berges des rivières à exercer un imaginaire déjà bien entraîné, et commet alors par centaines des poèmes heureusement oubliés aujourd’hui.

Son adolescence s’écoule à la campagne, entre les disques vinyles et les romans d’Agatha Christie, de Maurice Leblanc ou encore de Gaston Leroux.

Peu à peu, les filles de la campagne étant plus attirées par la musique dansante des hit-parades que par la littérature, les disques prennent le dessus sur les livres, et il se consacre à l’animation : tout d’abord les boums avec les copains du lycée, puis la radio à Confolens. Il est même, pendant quelques semaines, DJ dans une discothèque perdue au milieu de nulle part. Pendant ce temps-là, le travail scolaire du lycée attend très patiemment, mais en vain, qu’il daigne lui accorder un peu de son précieux temps. C’est donc sans avoir le bac qu’en juin 1988 il rejoint la vie active, quittant alors la Charente pour entrer au service de l’Administration des Postes, Télécommunications et Espace, où il trie des colis internationaux, charge et décharge des camions la nuit à l’aéroport d’Orly. Une prédisposition qui trouve écho l’année où le devoir l’appelle sous les drapeaux en étant affecté au traitement du courrier des casernes de Bordeaux. L’expérience du travail de nuit à Orly le convainc de reprendre ses études par correspondance et de décrocher un bac, puis le concours d’entrée à l’École Nationale Supérieure des PTT, suivi d’un DESS en management d’entreprises. Il entreprend alors une carrière de cadre.

Il vit ainsi en région parisienne une quinzaine d’années et, parallèlement à sa carrière professionnelle, ressent l’envie de s’impliquer dans la vie de son pays. Il est tout d’abord élu adjoint au maire chargé des finances de Viry-Châtillon, en Essonne, puis il conduit plusieurs campagnes électorales à Méréville, le village que Jean-Louis Bory avait rebaptisé Jumainville pour écrire Mon village à l’heure allemande, prix Goncourt 1945, et à Étampes.

Puis, ayant perdu ses illusions, il décide en 2002 de mettre fin à cette parenthèse politique pour se consacrer à sa vie professionnelle et à l’envie d’écrire qui le titille depuis l’adolescence.

Après un rapide passage sur la Côte d’Azur où il en profite pour rencontrer sa future épouse et écrire son premier roman, La Korrandine de Tevelune, il s’installe en Franche-Comté. Là, lui le postier, donc homme de lettres, épouse une prof de français, donc une femme de lettres.

Aux côtés de cette femme à la fois inspiratrice, correctrice, critique et muse, il écrit Barnabé, un roman où il donne la parole à un handicapé mental accusé d’être pyromane. Pendant ce temps, il rattrape le temps perdu en lisant goulûment tant des classiques que des contemporains : Balzac, Umberto Eco, Victor Hugo, Émile Zola, Iain Pears, Eugène Sue, Pierre Magnan, Peter Tremayne, Alexandre Dumas, Anne Perry, Georges Simenon, Jean-François Parot…

Il doit cependant attendre presque dix ans pour publier en 2012 ses deux premiers romans aux éditions Hélène Jacob, essentiellement en ebook et en impression à la demande. Ne voulant pas mélanger sa vie professionnelle et sa vie d’auteur, il opte pour un pseudonyme et choisit le nom du village de son père décédé quelque temps plus tôt, Saint-Fromond.

Entre 2009 et 2011, il écrit un nouveau roman, policier cette fois-ci. Mais si le genre est nouveau, l’inspiration est toujours le lieu et l’histoire du lieu où se déroule le roman. Merde à Vauban est donc totalement imbriqué avec l’histoire de Besançon. L’intrigue se déroule sur fond de candidature du réseau des sites Vauban au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2008. Il s’attend, comme pour ses deux premiers romans, à essuyer moult refus des grands éditeurs.

Mais à sa grande surprise, le roman obtient le Coup de cœur des lecteurs du prix VSD du polar 2013. Ce prix, qui l’oblige à tomber le masque et à publier pour la première fois sous son vrai nom, lui permet d’être diffusé dans toutes les librairies et lui donne envie, plus que jamais, de continuer à écrire des romans agréables à lire, mêlant le suspense et l’humour, tout en partageant ses coups de cœur pour les lieux où il décide de situer ses romans

En 2016, il publie L’Origine du crime – Deux enterrements à Ornans, deuxième enquête du commissaire Morteau et du lieutenant Monceau. L’intrigue se déroule à Ornans et dans la vallée de la Loue où naquit et vécut le peintre Gustave Courbet. Avec ce roman, il obtient le Prix polar du Lions Club de Rambouillet.

Le 26 mars 2018 Un nouveau représentant de l’État vient d’être nommé à Sarlat, en Dordogne, par un décret du président de la République. Il s’agit de Sébastien Lepetit.

Ne retirant son chapeau que pour dormir, ou presque, Sébastien Lepetit prétend que c’est à la chaleur du feutre qu’il doit l’inspiration de ses romans. D’autres affirment au contraire que le port de son couvre-chef est un acte militant pour la défense de l’accent circonflexe, le chapeau de la lettre, gravement menacé par la simplification de l’orthographe. Amoureux des mots en tous sens, du point-virgule qu’il aimerait remettre à la page, et du subjuguant imparfait du subjonctif, il aime les polars et la littérature du XIXe siècle, l’histoire et le vin jaune, la peinture et les promenades en montagne… Et il aime marier ces univers improbables dans ses romans.

Un tantinet agoraphobe, il recherche le calme des sentiers de montagne ou de forêt où il cueille les pensées et les sensations qui deviendront l’âme de ses romans. Il est amoureux des pierres, des bâtisses et de leur histoire.

Breton, Charentais et Franc-Comtois, il rêve d’un endroit idéal où l’océan côtoierait les reculées jurassiennes et les vignobles charentais. En attendant, il déguste de temps à autre une crêpe aux morilles arrosée d’un pineau. Mais ça, c’est une autre histoire…

Dans ses romans, les lieux où vivent les personnages ont une place particulière, au point d’en devenir également des personnages à part entière. Il aime lire Umberto Eco, Pierre Magnan, Peter Tremayne, Anne Perry, et tant d’autres. Enfin, il pense que les livres sont plus importants que les auteurs, faisant sienne cette phrase d’Umberto Eco dans l’Apostille au nom de la rose : « L’auteur devrait mourir après avoir écrit. Pour ne pas gêner le cheminement du texte ».

Sébastien Lepetit, vit en Franche-Comté. Amoureux des pierres, des bâtisses et de leur histoire, c’est sur les sentiers de montagne ou de forêt qu’il s’en va cueillir au calme les pensées et les sensations qui deviendront l’âme de ses romans.

À la ville, en costume-cravate et chapeau, Sébastien Lepetit est un sous-préfet tout ce qu’il y a de plus sérieux. Aux champs, sans cravate, mais travaillant toujours du chapeau, il nous entraîne dans son univers, entre polar et poésie, culture et nature, suspense et gastronomie. De la belle littérature à déguster sans modération.Amoureux des mots en tous sens, du point-virgule qu’il aimerait remettre à la page, et du subjuguant imparfait du subjonctif, il aime les polars et la littérature du XIXe siècle, l’histoire et le vin jaune, la peinture et les promenades en montagne…

 

Œuvre :

            Romans

                        Série Les Enquêtes du commissaire Morteau

                                          – Merde à Vauban, 2013

                                          – L’Origine du crime : deux enterrements à Ornans, 2016

                                          – Il y aura du sang sur la neige, 2018

                        Série Les Mystères de l’Argentor

                                        – Barnabé, 2014

                                        – La Korrandine de Tevelune, 2014

 

Prix et distinctions

  • Grand prix VSD du polar 2013 – Prix des lecteurs pour Merde à Vauban
  • Prix polar du Lions Club de Rambouillet 2016 pour L’origine du crime

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