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… vu par Arlette

Leroy Pascale & Patou-Mathis Marylène

Ce qui s’est vraiment passé le jour où nos ancêtres de Neandertal ont rencontré nos aïeux Homo sapiens!!! Cette rencontre a suscité des dizaines d’hypothèses, plus ou moins scientifiques, plus ou moins farfelues.

Mais « la Grande », Néandertalienne délurée et glamour, membre de ce clan composé d’une petite vingtaine d’individus, y était et a eu la bonne idée de tout consigner dans son journal intime.

Elle nous raconte la vie au jour le jour de cette microsociété, qui sera fortement perturbée par l’arrivée inopinée d’Hommes de Cro-Magnon, nommés « les Zigues » et présentés comme une bande de malotrus, sans morale, sans aucun respect pour la nature et les animaux… En un mot, des barbares! Juste de quoi avoir honte de nos ancêtres! L’on découvre le face-à-face ahurissant entre les Néandertaliens qui se croyaient seuls au monde et les Sapiens, drôles de Zigues envahissants, qui débarquent sans crier gare et font comme chez eux. De mémoire de mammouth, on n’avait jamais vu ça.

Mêlant à une fantaisie pleine de malice la plus grande rigueur scientifique (Marylène Patou-Mathis est une des meilleures spécialistes au monde de Neandertal), ce roman réjouissant nous apprend tout, tout, tout sur la vie et les mœurs d’une tribu de néandertaliens juste avant leur disparition, révélant que nous avons avec eux plus de points communs que nous ne le soupçonnerions ! Entre rangement, cueillettes, préparation des repas, s’occuper des enfants, il semble que les choses n’aient guère évolué depuis des millénaires. Et le jour où, avec ses compagnes et leurs enfants, elle rencontre un Zigue, c’est la stupéfaction.

Ils sont différents : le Neandertal est petit, trapu, noiraud, l’homo sapiens est grand, et plutôt… maigrelet. Leur  crâne est rond, alors que celui des Néandertaliens est étiré vers l’arrière ; ces derniers ont des bourrelets sus-orbitaires très développés, un front bas, pas de menton. Leur langage est bien sûr différent, et « La Grande » ne semble malgré tout pas indifférente à leurs charmes…

Ce roman n’apporte pas la réponse mais constitue une sorte de prélude où l’on découvre une espèce pensante et attachante, très humaine. Une description qui colle à la vérité scientifique puisque dans le livre, « les comportements des Néandertaliens sont tirés des études archéologiques, de même que leur physique ou leurs environnements » précise Marylène Patou-Mathis, une des auteures et spécialiste d’Homo neanderthalensis.

 

 Les auteurs :

Pascale Leroy, de nationalité française a été longtemps journaliste avant de devenir éditrice.

Elle est également l’auteur, chez Anne Carrière, de Voyage au bout de l’angoisse (1997) et de Dix ans en quarantaine (2007). Quand elle n’édite et/ou n’écrit pas, elle enseigne le yoga.

 

Marylène Patou-Mathis est une préhistorienne française née à Paris, spécialiste internationalement reconnue des comportements des Néandertaliens et des premiers hommes modernes d’Europe, surtout les Sans.

Elle obtient une maîtrise de géologie à l’université Pierre-et-Marie-Curie (Paris VI), puis se spécialise en Préhistoire avec un DEA de géologie du Quaternaire, paléontologie humaine, préhistoire à l’université Paris VI en 1981. Elle soutient sa thèse de doctorat en Préhistoire, dans cette même université, en 1984.

Avant d’entrer au CNRS en 1989, elle part vivre trois mois chez les Sans, chasseurs-cueilleurs du Kalahari (Botswana).

Directrice de recherche au CNRS, elle est rattachée au département Préhistoire du Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), où elle a été la vice-présidente du Conseil scientifique de 2011 à 2014. Elle est directrice de l’’équipe « Comportements des Néandertaliens et des Hommes anatomiquement modernes replacés dans leur contexte paléoécologique » de l’’UMR 7194 du CNRS. Dans le cadre de la rénovation du musée de l’Homme, elle a été membre du Comité d’orientation, du Conseil scientifique et du Commissariat des expositions permanentes.

Marylène Patou-Mathis est l’auteur de plusieurs livres, parmi lesquels Préhistoire de la violence et de la guerre (Odile Jacob, 2013), Le Sauvage et le Préhistorique, miroir de l’Homme occidental (Perrin, 2010), Lascaux, histoires d’une découverte (Fleurus, 2008).

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