Massoumeh, 17 ans, issue d’une famille de la classe moyenne de Qom, ville sainte du chiisme, rêvait de poursuivre ses études, un rêve accessible aux filles depuis que le shah a modernisé l’Iran
et à l’égal des hommes, avoir une vraie carrière, devenir quelqu’un d’important, d’admiré.
C’est une personne brillante, passionnée et bien qu’obéissante envers sa famille, n’en désire pas moins poursuivre ses rêves. La religion fait partie intégrante de la vie familiale, jusqu’à ce que les parents décident de s’installer à Téhéran, capitale libérale de l’Iran du Shah. Commence alors pour Massoumeh une adolescence complexe, entre les brimades de sa mère, bigote aveuglée par son fatalisme et sa croyance en un Dieu menaçant et punisseur, et la violence de ses frères qui, sous prétexte de la « cadrer », veulent lui interdire l’accès à l’éducation et à l’amour. Son père fait de son mieux pour plaider sa cause.
Mais une simple rumeur due à quelques mots échangés avec un homme, a poussé ses parents à arranger un mariage rapide, pour sauver sa «réputation». Alors qu’elle n’échange que quelques regards innocents avec le jeune garçon qui travaille à la pharmacie, son frère découvre qu’il se trame quelque chose entre eux. Pour lui sa sœur a déshonorée la famille et doit payer pour cela. Elle est battue presque à mort. Toute sa famille lui tourne le dos même son père qui est pourtant le meilleur d’entre tous.
Massoumeh quitte alors la maison familiale pour aménager avec un homme qu’elle ne connait pas et qu’elle voit rarement. Pour Massoumeh commence alors une étrange existence. Son mari dont elle ne sait quasiment rien, la pousse à continuer ses études et fait lui-même partie d’un groupe de rebelles, des activistes contre le Shah qui mènent de dangereuses actions.
Hamid est un homme cultivé, aux idées modernes quant à la place de l’homme et de la femme et qui n’a pas plus envie qu’elle de se marier. Activiste communiste entièrement dévoué à sa cause, à savoir faire tomber le Shah d’Iran et mette en place une démocratie communiste, égalitaire et laïque, Hamid voit dans ce mariage une contrainte à laquelle il n’a pu se dérober, mais qui lui met une sacrée épine dans le pied.
La vie avec cet homme va s’avérer déroutante. Souvent seule, elle doit prendre sa vie en main et se débrouiller avec ses enfants sans que son mari ne soit d’un vrai secours. C’est une vie qui va s’avérer dangereuse au fur et à mesure que les activités de son mari prennent de l’ampleur et que la police secrète s’intéresse à lui.
L’auteur :
Parinoush Saniee, sociologue et psychologue, née en 1949, vit à Téhéran.
Son roman, « Le Voile de Téhéran » a été interdit de publication en Iran avant d’enthousiasmer lecteurs et lectrices partout dans le monde. En Italie, il a été couronné du prestigieux prix Boccacci
Elle dénonce la manière dont les familles iraniennes, déchirées entre leur volonté d’émancipation et la pression d’un islam rigoriste, sont aveugles à la détresse de leurs enfants.
Son roman suivant, « La voix cachée » est paru en France en janvier 2017.
Elle a travaillé pendant de nombreuses années comme fonctionnaire avant et après la révolution en Iran. Elle a été chef de la recherche pendant 12 ans et cela faisait partie d’un ministère qui était chargé de la coordination pangouvernementale de l’éducation sous différents angles.