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… vu par Arlette

De Luca Erri ♦ Le jour avant le bonheur

Le jour avant le bonheurNous sommes à Naples, dans l’immédiat après-guerre. Le jour avant le bonheur, roman initiatique (avec passage d’un jeune orphelin napolitain en manque d’amour vers l’âge adulte aux multiples savoirs, mais perte de l’innocence), interroge sur le bonheur.

Le bonheur est-il liberté? Le jour avant le bonheur est-il plus beau que le jour lui-même car empreint de rêves, d’attente et d’espoirs?

Un jeune orphelin, Smilzo, enfant des rues surnommé a scigna (le singe) par ses camarades de jeu, Car il sait plonger entre leurs pieds pour arrêter le ballon, il sait défier la hauteur des murs, les gouttières, les fenêtres…. qui deviendra plus tard le narrateur de ce livre, vit sous la protection du concierge, don Gaetano. Ce dernier est un homme généreux et très attaché au bien-être du petit garçon, puis de l’adolescent. Il passe du temps avec lui, pour parler des années de guerre et de la libération de la ville par les Napolitains ou pour lui apprendre à jouer aux cartes. Il lui raconte les vingt années passées en Argentine, la ville de Naples sous les bombardements, la vie de ce Juif qu’il avait caché. Il lui montre comment se rendre utile en effectuant de menus travaux. Ils vivront ainsi tous les deux, entre deux parties de scopa, les services qu’ils se rendent mutuellement, les parties de foot organisées dans les ruelles, les livres que Don Raimondo lui prête gracieusement et qu’il s’empresse d’aller feuilleter dans sa cachette, la veuve de l’immeuble qui lui vante ses charmes et l’initie au doux plaisir de l’amour et la superbe jeune fille aperçue au balcon du troisième étage et qu’il n’ose approcher… Il lui apprend à savourer le jour d’avant le bonheur, quand une promesse d’enfance devient réalité. Il lui apprend enfin à affronter les jours d’après le bonheur, et à se servir d’un couteau.

Mais don Gaetano possède un autre don. Il lit dans les pensées des gens, et il sait par conséquent que son jeune protégé reste hanté par l’image d’une jeune fille entraperçue un jour derrière une vitre, par hasard, lors d’une partie de football dans la cour de l’immeuble. Quand la jeune fille revient des années plus tard, le narrateur aura plus que jamais besoin de l’aide de don Gaetano… Dans la veine de Montedidio, ce nouveau livre du romancier italien s’impose comme un très grand roman de formation et d’initiation.

 L’auteur:

Erri De LucaErri de Luca, tout à tour maçon sur des chantiers en France, en Afrique et en Italie, manutentionnaire à Catane,  et chauffeur de convois humanitaires dans la Bosnie en guerre des années 1990, se consacre à l’écriture à partir de 1996. Son œuvre, d’influence autobiographique, invite à la méditation. Elle est très largement traduite, notamment en français, où il obtient le prix Femina du roman étranger pour Montedidio en 2002.

Erri De Luca est né à Naples en 1950 dans une famille de la myenne bourgeoisie.

Il a 18 ans en 1968 etse trouve alors à Rome. C’est à partir de cette époque qu’il embrasse l’action politique, repoussant la carrière de diplomate qui lu iétait destinée.

Dans les années 1970, il est dirigeant actif au sein du mouvement d’extrême gauche « Lotta Continua » que dirige Adriano Sofri. Il devient ensuite ouvrier spécialisé chez FIAT, manutentionnaire à l’aéroport de catane, chauffeur de camions, puis maçon, travaillant sur divers chantier français, africais ou italiens. Bienqu’il n’ait cessé d’écrire depuis l’âge de vingt ans, son premier livre « Non ora, non qui » (une fois, un jour) ne paraît en Italie qu’en 1989, en 1992 en France chez Verdier et en 1994 aux éditions Rivages.

Il a pratiquement 40 ans lors de cette première publication et continue de travailler dans le bâtiment. Pendant la guerre en ex Yougoslavie, il est chauffeur de convois humanitaires à destination de la population bosniaque.

Il a appris de nombreuses langues en autodidacte, dont le yiddish et l’hébreu afin de traduire « Ka bible », à laquelle il consacre chaque jour une heure de lecture, même s’il se dit non-croyant.

Il collabore à de nombreux journaux (La repubblica – Il Manifesto…) et outre ses billets d’opinion, il écrit des articles sur la montagne. Il est un alpiniste émérite.

Eri de Luca a reçu « le prix de France culture » en 1994 pour « Acide, arc en ciel », le prix « Bataillon » en 2002 pour « Trois chevaux » et le prix femina Etranger également en 2002 pour son roman « Montedidio ».

Il vit aujourd’hui à la campagne près de Rome.

Aux Editions Gallimard ont paru notamment Trois chevaux), Montedidio, Prix Femina Étranger, Noyau d’olive ou plus récemment Le jour avant le bonheur.

Il est aujourd’hui un des écrivains italiens les plus lus dans le monde. En Italie, Le poids du papillon s’est vendu à un niveau jamais atteint dans la longue carrière de Erri De Luca.

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