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… vu par Arlette

Morazzoni Marta ♦ La note secrète

La note secrèteDans la Milan du XVIIIe siècle, l’histoire de Paola Pietra, religieuse malgré elle, qui découvre, grâce au chant et à sa sensualité, un autre monde et sa propre liberté. Une œuvre qui entraîne le lecteur dans un jeu subtil avec les codes de la grande tradition romanesque.

La petite comtesse Paola Pietra, très jeune aristocrate, jeune fille sensible et imaginative, et ses compagnes de « claustration », les nonnes, vivent au couvent de Sainte Radegonde… Orpheline de mère, placée là, par son père contre son gré, Paola commence à s’identifier au frisson de participation qui s’élève dans la nef en écoutant le chœur des sœurs qui chantent les laudes, le matin…
Et, sous la conduite de sœur Rosalba, sa maitresse de chant, elle se découvre une voix solide et définitive, une superbe voix de contralto, une des plus belles voix dont s’était occupée sœur Rosalba, une voix à la séduction profonde et obscure, une voix au timbre sensuel… Sa voix de contralto attire rapidement les foules, qui se pressent dans l’église de Sainte-Radegonde pour l’écouter. Cette “note secrète”, lancée à travers les grilles qui cachent la prisonnière, bouleverse un diplomate anglais, un certain John Breval, un diplomate Anglais en mission.
Au cours d’une cérémonie funèbre, Paola s’évanouit dans l’église, vite relevée et portée par les bras de John Breval. Ces deux êtres que tout sépare tombent en passion l’un pour l’autre……
Après la fuite, Paola et John vivent ensemble- et séparés-, une fuite rocambolesque jusqu’en Angleterre.
Paola est forte, rebelle, ferme, apte à des changements fondamentaux, prête à vivre son amour, émerveillée par une sensualité qu’elle se découvre, une espèce de force tranquille qui la guide tout au long de son aventure, animée d’un violent désir lors de la visite et dans l’attente de son amant….capable d’une grande transgression.
Elle brave avec sérénité, en femme de caractère, avec audace, les interdits, les conventions, les contraintes incroyables de son époque.

Inspiré d’un fait réel, ce roman, situé au XVIIIe siècle, affirme le talent de Marta Morazzoni, tout en retenue et en jouissance, plein d’une grâce charnelle. Et la figure de Paola Pietra, tranquillement rebelle, nous émerveille autant qu’elle nous questionne encore longtemps après que les derniers accords du livre se sont tus…

L’auteur :

Marta MorazzoniMarta Morazzoni est une écrivaine italienne née à Milan en 1950.
Elle effectue ses études à la faculté de philosophie à l’université de Milan. Elle y obtient un diplôme en philosophie avec spécialisation en anthropologie culturelle sous la direction de Remo Cantoni, avec une étude sur les Inuits du Canada et du Groenland.
Elle a aussi un intérêt marqué pour le théâtre, d’abord comme spectatrice assidue, puis durant quelque temps comme critique théâtrale dans des magazines.
Après ses études, elle enseigne et se découvre un grand intérêt pour des auteurs comme John Testori, Hugo von Hofmannsthal et Marcel Proust.
C’est grâce à Proust, lu en français, qu’elle découvre son goût pour l’écriture. Le critique Pietro Citati l’incite, en 1983, à publier.
Marta Morazzoni a été révélée au public par son premier livre, « La Jeune Fille au turban » (1986), qui est traduit en neuf langues. Mais elle ne considère pas l’écriture comme une vraie profession, pour avoir une vie libre sans pressions et sans contraintes. Elle est alors en même temps professeur de littérature dans un institut technique à Gallarate, où elle réside.

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