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… vu par Arlette

Lesbre Michèle ♦ Écoute la pluie

Ecoute la pluieUne femme se réjouit, elle est pressée. Elle va retrouver l’homme qu’elle aime à l’hôtel des Embruns dans une ville qui n’est pas précisée. La Vie est belle. Elle se retrouve sur le quai du métro…

Au moment où la rame entre en gare, un vieil homme lui sourit et se jette sous les rails. Ce faisant, elle oublie son rendez-vous. En état de choc, la jeune femme s’enfuit et erre dans la ville, sous la pluie, tourmentée par l’image de cet homme souriant. Elle ne rejoindra pas l’homme qu’elle aime, bouleversée par cette scène, qui, par sa violence, sa désespérance, va la laisser dans le désarroi, et le désir de faire une pause, de réfléchir à ce qu’est sa vie, l’homme aimé, leur parcours avec éloignements et retrouvailles, le souvenir de son père.

Ce n’est qu’au matin qu’elle raconte sa nuit déambulatoire. Mais lui, le photographe pour qui les mots ne sont jamais à la hauteur, sera-t-il capable de comprendre l’énigmatique message qu’elle finit par lui laisser : « Écoute la pluie » ?

 

Avec ce roman dense et bouleversant, Michèle Lesbre poursuit une œuvre lumineuse qu’éclaire le sentiment du désir et de l’urgence de vivre. Ce douzième livre lui a été inspiré par le « petit monsieur de la station Gambetta » à qui est dédié Le Canapé rouge.

« Il aura fallu presque une décennie à Michèle Lesbre pour accoucher d’Écoute la pluie. Non que l’écriture du roman ait été douloureuse. Mais impossible jusque-là de parler, même à ses proches, de cet octogénaire, ou nonagénaire, qui un jour de décembre 2003, sur un quai de métro, lui avait souri et adressé quelques paroles bienveillantes avant de sauter, d’un pas léger, sur les voies. Elle s’était bornée à lui dédier Le Canapé rouge (2007) : Au petit monsieur de la station Gambetta. Elle vient enfin de lui inventer une vie, y mêlant, comme dans chacun de ses romans, un peu de la sienne.

Dans son œuvre se mêlent échos de l’Histoire, souvenirs intimes, déambulation mentale, divagations dans le temps et errance nocturne. L’autobiographie vagabonde dans la fiction, laquelle favorise le retour sur soi. Aussi ne s’étonne-t-on pas lorsqu’elle affirme mezza voce : J’ai le sentiment de n’écrire qu’un seul livre où je mets ma vie en perspective, depuis mon enfance racontée dans La Petite Trotteuse jusqu’à aujourd’hui… »                                                                          Macha Meryl

 

L’auteur :

Michèle LesbreMichèle Lesbre (née en 1947) est une écrivaine française vivant à Paris. Elle a été nommée chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres en janvier 2010.

Après deux enfants et une carrière d’institutrice puis de directrice d’école maternelle, elle se met à écrire. Elle commence par des livres noirs, genre dont elle sort en 2001 avec Nina par hasard. Ses romans sont des récits dans lesquels l’histoire et les événements traversent la vie d’un personnage.

En 2001, paraît « Nina par hasard ». Puis, en 2003, elle publie « Boléro », et en 2004 « Un certain Felloni »

« Sur le sable », son onzième livre, est paru en 2009, après « Le Canapé rouge en 2007, et «  La Petite trotteuse » en 2005 qui a reçu le Prix des libraires Initiales à l’automne 2005, le prix « Printemps du roman » en 2006, et le prix de la ville de Saint-Louis en 2006, 

Tous ses romans sont publiés chez Sabine Wespieser éditeur. 

Michèle Lesbre est aussi l’auteur de « Victor Dojlida, une vie dans l’ombre », paru chez Noésis en 2001, « Que la nuit demeure » (Actes Sud, Babel noir en 1999), « Une simple chute » (Actes Sud, Babel noir en 1997), « Un homme assis » (Manya en 1993 et « La Belle Inutile » (Le Rocher en 1991).

Son roman La Petite Trotteuse a reçu le Prix des libraires Initiales en 2005, le prix Printemps du roman en 2006 et le prix de la ville de Saint-Louis en 2006. Le Canapé rouge a reçu le Prix Mac Orlan, et le prix des librairies Mille pages en 2007. Elle a été sélectionnée pour le prix Goncourt pour ce livre, mais ne l’a pas reçu.

Elle vit actuellement à Paris. Elle a commencé voici une quinzaine d’années à écrire des livres qui hantent la mémoire après avoir fait du théâtre dans des troupes régionales et enseigné dans les écoles. 

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