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… vu par Arlette

Macallister Greer ♦ Patiente n°99

Inspiré de l’histoire vraie de la journaliste Nelly Bly, « Patiente N° 99 » nous fait découvrir un univers glauque et les traitements inhumains infligés aux personnes dépressives qui sont loin d’être aussi démentes que l’institution le prétend, en milieu psychiatrique à la fin du 19ème siècle.

Nous sommes en 1888. Dans une société patriarcale où certains sont prêts à tout pour enterrer leurs plus sombres secrets, la recherche de Charlotte pour sa sœur va la mener plus loin qu’elle ne l’aurait imaginé et menacer bien plus que l’équilibre familial.

Quand ses parents gênés de ses comportements excessifs alternant avec des périodes de dépression envoient sa sœur Phoebe à Goldengrove, un asile d’aliénées situé à distance de San Francisco, Charlotte Smith décide de tout risquer pour la ramener à la maison. En s’inspirant de la journaliste Nellie Bly, elle se fait admettre comme patiente en dissimulant son identité.

Elevée dans un univers rigide de la haute bourgeoisie où les bonnes manières sont de rigueur dans la famille Smith, Charlotte, se sentant responsable de l’internement de sa sœur Phoebe, se jure de la ramener au domicile. Parfois sujette à des crises passagères Phoebe peut se montrer violente ce qui ne justifie pas son internement dans un tel établissement.

La jeune femme privilégiée de San Francisco abandonne sa véritable identité pour se faire interner à son tour. Elle va sauter dans la baie pour feindre de vouloir mettre fin à ses jours, se dire désemparée, déprimée, à la rue… Mission réussie. Elle intègre Goldengrove et devient la patiente numéro 99.

Mais plus elle passe de temps à Goldengrove, mieux elle comprend que beaucoup de femmes qui y sont enfermées n’ont rien à y faire. Leur seule erreur a été de déranger.

Face à l’injustice de ses parents dont la mère ne vit que pour le prestigieux et prochain mariage arrangé de Charlotte avec un certain George, histoire de sauver sa famille d’une ruine certaine, elle va tout mettre en œuvre pour sortir sa sœur de cet endroit où elle n’a pas sa place.

Usant de plusieurs stratèges pour accéder à cet établissement, en se faisant passer pour folle, elle parvient à s’infiltrer dans diverses structures, découvrant avec horreur les pratiques abusives infligées à certains patients.

Après bien des déconvenues, avec l’aide d’autres femmes totalement lucides internées, considérées comme un élément perturbateur au sein d’une famille aisée et avec l’accord de psychiatres corrompus, guidés par l’appât du gain dont ils bénéficient, elle parvient à trouver Phoebe, tandis que d’autres pensionnaires réussissent à s’enfuir de ce lieu où elles n’avaient pas leur place.

Sans crier gare, de retour au domicile familial, accompagnée de sa sœur et de Célia, une jeune femme rencontrée lors de son internement volontaire, le château de cartes de sa mère s’effondre, laissant George, son futur époux complètement désorienté.

L’auteure a rassemblé plusieurs des traitements (tortures) réellement subis dans ces établissements, qui vont des bains d’eau glacée à l’arrachage de dents, en passant par l’exercice physique intensif ou l’immobilité imposée pendant des heures et des heures. Toutes les femmes avaient droits à ces « soins », qu’elles aient des maladies mentales plus ou moins légères, qu’elles soient seulement déprimées, qu’elles aient été infidèles, désobéissantes et encombrantes pour leurs pères, maris ou familles.

Il est question dans un passage, des économies que l’infirmière en chef veut réaliser en doublant les horaires de travail des internées et en réduisant les dépenses sur la nourriture, l’hygiène, etc. On pense aussitôt à une actualité récente, scandaleuse et écœurante… la rapacité et les bénéfices ne devraient pas avoir cours dans les établissements qui ont vocation à soigner, protéger ou enseigner.

L’auteur :

Greer Macallister est romancière américaine, poétesse, nouvelliste et dramaturge. Élevée dans le Midwest, elle a obtenu sa maîtrise en création littéraire à l’American University.

Son premier roman The Magician’s Lie était un best-seller de USA Today, un choix Indie Next et une sélection du Target Book Club.

Ses romans Girl in Disguise et Woman 99 ont été inspirés par les pionniers du 19ème siècle, la détective privée Kate Warne et l’intrépide journaliste Nellie Bly.

GR Macallister, auteur de la série Five Queendoms, écrit également de la fiction historique à succès sous le nom de Greer Macallister.

Ses romans ont été nommés Indie Next, LibraryReads et Amazon Best Book of the Month picks et en option pour le cinéma et la télévision. Collaboratrice régulière de Writer Unboxed et de la Chicago Review of Books, elle vit avec sa famille à Washington, DC.

Scorpica est son premier film fantastique épique.

En 2020, Nina Dobrev a rejoint en tant que productrice exécutive et actrice le projet de l’adaptation du roman « Patiente n°99 » (« Woman 99 », 2019) écrit par Greer Macallister

Greer Macallister vit avec sa famille à Washington, DC.

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