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… vu par Arlette

Läckberg Camilla ♦ Sans passer par la case départ

Sans passer par la case départ est un excellent thriller psychologique qui pointe du doigt les travers de la société moderne en toile de fond : les écarts entre riches et pauvres, le problème de l’immigration en Suède, les réseaux sociaux ou l’on s’invente une vie.

Camilla Läckberg offre ici un court roman dans lequel la colère déborde et les châteaux de sable s’écroulent. Une histoire brève de comptes à solder de façon nette et définitive.

Skurusundet, détroit huppé dans l’archipel de Stockholm, réveillon de la Saint-Sylvestre. Ils sont dans la villa des parents qui font la fête dans celle d’à côté.

Quatre jeunes appartenant au milieu huppé et sophistiqué de la capitale suédoise, sont réunis pour fêter la nouvelle année. La relation entre ces 4 adolescents : la belle Liv, la vedette Martina, la « star » Max et le bizarre Anton, amis depuis leur berceau, n’est pas simple pour autant. Ce sont des lycéens super-gâtés et pas particulièrement sympathiques, mais troublés par une page noire dans leur brève existence.

Ils boivent énormément et pour patienter jusqu’à minuit, décident de se lancer dans une partie de monopoly. Mais ils ne sont plus des enfants : il faut pimenter les règles et les enjeux. La partie d’action ou vérité dans laquelle ils se lancent les entraîne vers des révélations de plus en plus fracassantes et des mises en situation de plus en plus dangereuses, jusqu’au point de non-retour…

Très vite, les langues se délient et l’on découvre que chaque jeune cache un sombre secret.

 

L’auteur :

Camilla Läckberg , de son vrai nom « Jean Edith Camilla Läckberg », est née le 30 août 1974, à Fjällbacka, port de pêche sur la côte ouest de la Suède, juste à la frontière norvégienne, dans le nord du Bohuslän, à environ 140 km au nord de Göteborg, et à 165 kilomètres au sud d’Oslo, capitale norvégienne, sous le nom de Jean Edith Camilla Läckberg Eriksson.

Elle a grandi à Fjällbacka, village de pêcheurs du 17ème siècle, qui doit son charme à ses rues pavées et ses hangars à bateaux d’un rouge profond. Il est connu dans toute l’Europe pour ses crustacés, notamment les homards. Il est d’ailleurs possible de participer à un  « safari-homard » organisé tous les automnes. Une visite guidée intitulée  « Sur les traces de Camilla » vous permettra de découvrir les lieux des crimes…

Ce petit village eut son heure de gloire mais, désormais végète. Son nom dérive de l’affleurement rocheux qui impose l’encerclement du village.

Petite, elle lit beaucoup, découvre Agatha Christie à 7 ans. La chasse aux tueurs en série offre une diversion au quotidien paisible de Fjällbacka, entre deux parents invalides. Son premier livre raconte l’assassinat de la mère Noël par le père Noël.

Comme toute fille, elle a toujours raconté des histoires en dessin ou qu’elle jouait en spectacle, et qu’elle a mises en place ensuite dans ses livres.

Le livre, appelé Tomten (Le Bouffon), qu’elle écrit alors qu’elle n’avait que quatre ou cinq ans, était un roman très « noir », de quatre pages. Sa fascination pour les mystérieux assassinats a toujours été là – peut-être comme un contraste aux voies idyllique de son enfance.

Après ses études à l’école publique de Fjällbacka, elle a poursuivi des études d’économie à l’École d’économie et de droit commercial à l’Université de Göteborg et a obtenu une maîtrise en administration des affaires.

Son papa décède lorsqu’elle a 19 ans. Il avait lui-même perdu sa femme et son enfant dans un accident de voiture avant de se remarier avec sa mère.

Elle s’installe à Stockholm, où elle passe quelques années à travailler comme économiste. Le monde du romancier semble à des années-lumière … Années de vie malheureuse pour Camilla qui rêve malgré tout de devenir romancière.

C’est alors qu’au début des années 2000, son premier mari, sa mère et son frère lui offrent un cours d’initiation à l’écriture du polar, intitulé « Krim ecriture », organisé par une maison d’édition qui veut encourager les vocations féminines.

Finalement un soir de Noël, elle joue une intrigue qu’elle vient d’écrire, devant son mari, sa mère et son frère. Il s’agissait d’un concours d’écriture de thriller, organisé par « Ordfront », une association d’écrivains. Ce fut le commencement de l’histoire qui allait être son premier roman: « La princesse de glace ».

En 2003, elle se lance dans l’écriture avec la publication de La Princesse des glaces (Isprinsessan). Son tuteur dans l’association lui conseilla de situer l’intrigue dans un endroit qu’elle connaissait bien. Alors quoi de mieux que sa maison d’enfance? Ce sera Fjällbacka et le couple Erica Falck-Patrick Hedström, l’écrivaine et le policier, leurs enquêtes et leurs amours.

En France, ce premier titre sera lauréat du grand prix de littérature policière en 2008.

Les deux premiers romans de la série obtiennent un succès appréciable, mais Le Tailleur de pierre (Stenhuggaren), le troisième roman obtient un très gros succès de librairie.

Camilla Läckberg est à ce jour l’auteur de dix polars ayant pour héroïne Erica Falck et dont l’intrigue se situe toujours à Fjällbacka. Des milliers de touristes visitent ce petit port de pêcheurs en été. Durant le reste de l’année, il y a environ 1000 résidents permanents. Fjällbacka est peut-être un petit village, mais il y a encore des hôtels, cafés et magasins. La meilleure façon d’aller à Fjällbacka sans voiture est par le train au départ de la petite ville d’Uddevalla. Vous pouvez également prendre un train à Dingle et de là prendre un bus pour Fjällbacka. Ou bien prendre l’avion à Trollhättan.

Il est à signaler que l’actrice suédoise Ingrid Bergman y séjourna pratiquement tous les étés de 1958 jusqu’à sa mort en 1982. Avec son troisième mari, elle acheta une petite île sise au large de Fjallbacka où se dresse encore leur maison. Ingrid Bergman en appréciait énormément le calme, le charme de sa nature préservée, la gentillesse de ses habitants qui respectaient son intimité. Elle pouvait faire ses courses et vaquer à ses occupations comme n’importe quelle habitante. Elle n’hésitait d’ailleurs pas à prendre le  » fika » (pause-café à la suédoise) dans son salon de thé préféré, le Setterlinds, qui existe toujours, dont elle dégustait la spécialité, le mandelberg, une meringue aux amandes. A sa mort, en 1982, son mari Lars 
Schmidt offrit à la commune un buste en bronze de l’actrice qui fut installé sur la place qui porte son nom, près du port, au pied de Vetterberget, inaugurée en 1983 par ses enfants.

La série est maintenant traduite dans plus de 50 pays et ses ventes dépassent les 20 millions d’exemplaires, contribuant à rendre mondialement connu le petit port de pêche de Fjällbacka sur le littoral ouest de la Suède.

Depuis la série a été adaptée par la télévision suédoise et, en France, sous forme d’albums de bande dessinée.

Quand son divorce a fait la une des journaux people, elle a reçu des centaines de lettres me demandant de ne pas faire divorcer Patrik et Erica !

Camilla Läckberg a également publié plusieurs livres de cuisine et une série de littérature d’enfance et de jeunesse ayant pour héros Super-Charlie.

En 2005, elle reçoit le prix SFTK – écrivain de l’année. En 2006, elle reçoit le prix de littérature du peuple suédois.

 Et en 2008, elle reçoit le Grand Prix français de la littérature policière pour son roman : « La princesse des glaces ». Il a été accepté dans la même semaine que Camilla a donné naissance à son fils, Wille, et a été publié en 2003.

Quelques semaines plus tard, elle contacte un agent littéraire. «J’ai développé ma carrière d’écrivain exactement comme je l’aurais fait avec une start-up. J’ai compris que pour attirer les lecteurs, il fallait que je crée une marque, que je fasse connaître mon nom. Les gens n’allaient pas acheter la Princesse des glaces, mais le dernier Läckberg.»

Alors elle ne dit jamais non, fait la couverture des magazines de jardinage comme des revues auto-moto. Elle embauche une chargée de communication, apprend à s’habiller, à se maquiller et participe à l’émission Danse avec les stars.

Et puis elle écrit. Frénétiquement : neuf polars, bientôt un dixième sur la sorcellerie, six ouvrages pour enfants, deux livres de cuisine, des chansons. Elle vient de signer l’hymne de la prochaine Gay Pride de Stockholm, et prépare un livre de fitness avec son compagnon.

Pourtant, malgré ses 20 millions d’ouvrages écoulés dans le monde, elle reste un «mouton noir» dans le milieu littéraire suédois. En septembre 2011, le quotidien de référence Dagens Nyheter l’a couronnée «reine de la fulkultur» – littéralement la «culture laide».

De retour de vacances, le Premier ministre conservateur Fredrik Reinfeldt confie avoir avalé quatre de ses polars, pendant la pause estivale. Scandale dans le Landerneau. Elle lui envoie alors l’ensemble de son œuvre dédicacée. «On ne peut pas être un bon dirigeant si on ignore ce que lisent les gens ordinaires.

Camilla Läckberg vote, mais «paresseusement», sans s’engager, même si certaines questions lui tiennent à cœur : l’accueil des réfugiés, la lutte contre la violence faite aux femmes. Pas au point, cependant, d’en faire la thématique de ses romans : «Je sais que c’est à la mode de dire qu’on n’écrit pas un roman policier mais qu’il s’agit d’une analyse de la société… Moi, ma motivation principale a toujours été de divertir mes lecteurs.»

En janvier 2010, le classement de plusieurs magazines dédiés à l’édition, dont Livres-Hebdo en France et The Bookseller en Grande-Bretagne, la place à la sixième place des écrivains de fiction les plus vendus en Europe en 2009.

Parallèlement à l’écriture de ses ouvrages, Camilla Lackberg anime une émission littéraire à la télévision suédoise.

Elle est également copropriétaire d’une marque de bijoux créée par un de ses meilleurs amis – la joaillerie Sahara Silver dont elle est l’égérie.

Elle est aussi productrice de musique.

Elle a participé à « Let’s dance » (Danse avec les stars) en 2012 et a fini 4ème du concours. Elle n’avait jamais dansé auparavant. Les réalisateurs de l’émission sont venus lui proposer de participer et elle a trouvé cela plutôt « fun ». Elle s’est entraînée pendant 15 semaines à raison de 7 heures par jour. Elle avait déjà l’image d’une « bad girl » dans le milieu du roman policier. Alors cela lui était égal que l’on pense ce que l’on voudrait d’elle.

En 2017, elle s’associe avec Christina Saliba et la médecin Sara Löfgren pour développer un projet de clinique privée qui voit le jour le 3 décembre 2019 sous la marque Hedda Care dans le quartier chic de Stureplan en plein cœur de Stockholm.

Camilla Läckberg a quatre enfants nés de trois pères différents : Willie, né en 2002 et Meja née en 2005, d’un précédent mariage avec l’économiste Micke ERICKSSON – Charlie, né en 2009 de son second mariage avec le policier Martin Melin, le premier gagnant de l’émission « Robinson » (équivalent de Koh Lanta en France), et Polly, née en 2016 de sa relation avec le boxeur Simon Sköld, combattant suédois de MMA, de 12 ans plus jeune qu’elle. Elle a refusé d’allaiter, ce qui a créé la polémique en Suède, lui a valu des critiques acerbes sur les réseaux sociaux, où le procédé est ancré dans les mœurs. Pire encore lorsqu’elle a laissé le bébé à sa mère pour passer quelques jours avec son amoureux à Barcelone.

Elle révèle avoir connu la « pire des trahisons » : être trompée par celui qu’elle aime. « J’ai été confrontée à l’adultère et cela reste sans doute la pire des trahisons. Avec la trahison financière : c’est-à-dire, abandonner une femme sans ressources« .

Camilla Läckberg évoque sa vie de famille, notamment les valeurs qu’elle essaye d’inculquer à ses enfants. « Mes deux filles, Meja, 14 ans, et Polly, 3 ans, sont de vrais garçons manqués, tandis que mes deux fils, Willie, 17 ans, et Charlie, 10 ans, sont tout doux. À mes filles, je dis bien évidemment de ne jamais dépendre d’un homme, pour rien ! Et à mes fils, je dis de ne jamais faire de mal à une femme.

Aujourd’hui, Camilla Läckberg vit une relation avec son nouveau compagnon, Simon, qu’elle a rencontré après avoir survécu à trois mariages, dans le quartier idyllique d’Enskede, la banlieue Sud de Stockholm, où elle vit depuis 2000, dans une jolie maison de bois blanche, avec sa tribu (quatre enfants de trois pères différents, son compagnon et leurs quatre chats).

 

 

Œuvre :

            Romans

Série « Erica Falck et Patrik Hedström » :

  1. La Princesse des glaces, Actes Sud, 2008
  2. Le Prédicateur, 2009
  3. Le Tailleur de pierre, 2009
  4. L’Oiseau de mauvais augure, 2010
  5. L’Enfant allemand 2011
  6. La sirène, 2012
  7. Le gardien du phare, 2013
  8. La faiseuse d’anges, 2014
  9. Le dompteur de lions, 2016
  10. La sorcière, 2017

Les neuf premiers romans de la série ont fait l’objet, en français, de livres audio publiés chez Audiolib, narrés par Christine Pâris (volumes 1 et 3) et Éric Herson-Macarel (volumes 2, 4 et 5) et par Jean-Christophe Lebert (volumes 6, 7, 8 et 9).

 

Série Martin Molin

  • Cyanure, 2011 – Snöstorm och mandeldoft, 2006),

Ce roman met en scène le personnage de Martin Molin, collègue de Patrik Hedström dans la police de Fjällbacka.

  • Mord och mandeldoft, 2013

Ce livre reprend l’histoire de Cyanure, y incluant trois nouveaux courts récits policiers se déroulant à Fjällbacka.

 

Série « Faye » :

  • La Cage dorée, 2019
  • Ailes d’argent, à paraître en novembre 2020

Romans indépendants :

  • Femmes sans merci, 2020
  • Sans passer par la case départ, 2021

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