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… vu par Arlette

Adam Olivier ♦ Dans la nuit blanche

Nouveau livre d’Olivier Adam, « Dans la Nuit Blanche » propose plusieurs personnages qu’on va suivre à tour de rôle ; Comme dans ces précédents romans, on retrouve des thématiques chères à l’auteur : les relations frère/soeur dans une tonalité assez fusionnelle, la question de l’absence, du départ, de l’adolescence.

Avec Dans la nuit blanche, Olivier Adam nous offre un roman choral sensible mâtiné de thriller, entre nuits blanches et faux-semblants.

Tout va tourner autour d’Antoine, adolescent sans histoire qui va se faire renverser par une voiture et se retrouver dans le coma. Sa soeur et ses amis vont prendre la parole, comme d’autres personnages pendant plusieurs jours …

Ici, il est question du départ de Léa qui, après son bac, va étudier à Paris, du vide qu’elle laisse dans sa famille. Mais aussi de son frère Antoine, renversé par un chauffard et désormais dans le coma. De son meilleur pote Hugo qui aurait peut-être dû dévoiler ce qu’il tait depuis des mois. De Chloé et Gabriel qui se sentent prisonniers de leur vie, de leurs sentiments non partagés. De Nathan qui se rêve écrivain envers et contre tout.

Dans une narration chorale qui passe de l’un à l’autre comme on se passe le témoin d’une course, se dessine peu à peu la trame de ce roman et les destins entremêlés de ces personnages.

Antoine était dans le coma. Il s’était fait renverser par une bagnole et on l’avait emmené aux urgences alors qu’il avait perdu connaissance. Physiquement, il n’y avait pas trop de dégâts. Deux côtes cassées. Le poignet fracturé. Des hématomes et des contusions un peu partout. Mais pour le moment il était dans les limbes. J’ai mis un petit temps à réaliser.

D’abord j’ai pensé à son poignet. C’était le droit ou le gauche ? Je sais, c’est débile, mais c’est ça que je me suis demandé en premier. S’il pourrait rejouer au tennis et quand. Et la guitare. Et puis le plus important a fini par se faire une place dans mes pensées. Il était dans le coma. Entre la vie et la mort.

 

 

L’auteur:

Olivier Adam est un écrivain français né le 12 juillet 1974 à Draveil, près de Paris. Il a grandi en région parisienne dans l’Essonne, avec ses deux frères, au sein d’une famille modeste et vit maintenant en Bretagne. Son père était employé de banque.

Il dit maintenant ne plus se rappeler son enfance jusqu’à l’âge de 10/11 ans. Il sait pourtant qu’il a eu une enfance heureuse, normale pour ce qu’il s’en souvient.

Vers l’âge de 16 ans, il devient anorexique. Il perd 38 kg. De 88 kg, il passe à 50 kg.

Il suit des études de gestion d’entreprises culturelles à l’Université de Paris-Dauphine où il rencontre sa future compagne Karine Reysset et mère de ses enfants et qui va lui réapprendre à manger et arrêter de vouloir être un « fantôme ».

Il devient d’abord consultant pour conseiller des collectivités locales dans leur politique culturelle. Puis, après un « trou noir » de quelques années où il commence à écrire, il participe en 1999 à la création du festival littéraire « Les correspondances de Manosque » avec Olivier Chaudenson. Il travaille ensuite brièvement dans l’édition, où il est directeur de collection aux éditions du Rouergue.

En 2000, Olivier Adam publie aux éditions du Dilettante son premier roman, « Je vais bien ne t’en fais pas », qui connaîtra un certain succès (160.000 exemplaires vendus en poche après l’adaptation au cinéma en 2006), qui obtient la reconnaissance de la critique et qui est sélectionné pour le Festival du premier roman en 2001.

Il signe ensuite avec les éditions de l’Olivier où il publie « A l’Ouest » (2001), « Poids léger » (2002), « Passer l’hiver » (recueil de nouvelles, Prix Goncourt de la Nouvelle 2004 et Prix des Éditeurs 2004), « Falaises » (2005, sélectionné dans 13 prix littéraires sans obtenir aucune récompense) et « À l’abri de rien » (2007, Prix du Premier prix 2007 et favori du Prix Goncourt 2007).

Entre-temps, en 2003, il devient directeur de collection aux éditions du Rouergue.

Parallèlement, à la suite d’une rencontre avec Geneviève Brisac, Olivier Adam écrit aussi plusieurs ouvrages pour la jeunesse, publiés pour la plupart à l’École des Loisirs: « On ira voir la mer » (2002), « La Messe Anniversaire » (2003), « Sous la pluie » (2004), « Douanes » (2004, éditions Page à page) « Comme les doigts de la main » (2005) et « Le jour où j’ai cassé le château de Chambord « (2005).

Il publie par ailleurs régulièrement des textes courts dans les revues littéraires et anime des ateliers d’écriture en milieu scolaire.

En 2004, il obtient le Prix Goncourt de la nouvelle pour son recueil « Passer l’hiver ».

En 2005, Olivier Adam quitte la région parisienne pour la Bretagne avec sa compagne Karine Reysset, l’auteur de livres pour enfants, pour habiter à Saint-Malo, où il partage son temps entre la littérature et le cinéma. Ce qu’il évoque dans Des vents contraires en 2009.

Des histoires plein la tête, Olivier Adam sort coup sur coup « Des vents contraires » (Prix RTL-Lire 2009) et « Le cœur régulier » (2010), tout en écrivant des ouvrages jeunesse, « Les Boulzoreilles », avec Euriel Dumait (2010) ou « Personne ne bouge » (2011).

« Les lisières » est sorti à la rentrée littéraire 2012, un roman où le destin d’un homme croise celui de la France.

En 2015, « Peine perdue », qui se penche sur vingt-deux personnages d’une station balnéaire de la Côte d’Azur, est finaliste du Prix des libraires.

Il fait partie en 2007 de la dernière sélection du Prix Goncourt pour « À l’abri de rien », et, en 2010, pour « Le Cœur régulier », de la deuxième sélection du Prix Goncourt.

Deux ans plus tard, pour son roman « Les Lisières, » il semble favori, d’après les médias, le magazine L’Express titrant un article « Olivier Adam aux lisières du prix Goncourt »… mais quelques jours plus tard, comme le mentionne le journal Le Figaro : « Voilà déjà une grande surprise : alors que la plupart des médias le voyaient déjà couronné, Olivier Adam ne figure même pas sur la première liste du Goncourt », surprise que reprend en titre L’Express ou encore Le Point.

Son œuvre dépeint des personnages en butte à des crises d’identité, souvent dans des milieux ordinaires de la classe moyenne. Ses romans mettent en scène les thèmes des douleurs familiales, du manque, des identités flottantes, de l’inadaptation sociale, de la fuite et de la réinvention de soi. Ils évoquent également la France « périphérique », en particulier la banlieue parisienne et sont très fortement marqués par les paysages de bords de mer, en particulier ceux de la Côte d’Emeraude en Bretagne. Il affiche également dans ses écrits son admiration pour la culture et les paysages du Japon, pays où il fut écrivain lauréat en 2006, en résidence à la Villa Kujoyama, à Kyōto et qui a pour objectif d’accueillir des créateurs et des chercheurs confirmés visant à mettre en œuvre la réalisation d’un projet spécifique s’inscrivant dans la réalité japonaise..

Très influencé par la littérature américaine contemporaine (John Fante, Raymond Carver, Richard Ford,…) mais aussi par une certaine famille d’écrivains français des années 40 et 50 (Henri Calet, Georges Hyvernaud, Georges Perros,…), n’hésitant pas à aborder des thématiques sociales et politiques, Olivier Adam a su s’imposer très vite comme un auteur qui compte dans la nouvelle génération d’écrivains français. Côté filiations cinématographiques et musicales, on rapproche souvent son univers et son style de ceux d’auteurs comme Maurice Pialat, Leonard Cohen ou encore Christophe Miossec.

Pour le cinéma, outre la co-scénarisation de ses romans « Je vais bien ne t’en fais pas », adapté en 2006 par Philippe Lioret, avec les acteurs Kad Merad et Mélanie Laurent. Pour ce film, Olivier Adam recevra l’Etoile d’or du scénariste, décernée par l’académie de la presse du cinéma français.

« Poids léger » adapté en 2004 par Jean-Pierre Améris et « Sous la pluie » en cours d’adaptation par Patrick Goyette), Olivier Adam a co-signé les scénarios de « L’été indien » d’Alain Raoust (2007) et de « Maman est folle » de Jean-Pierre Améris (2007, téléfilm).

Également scénariste, il a participé à plusieurs films : en 2007, à L’Été indien, film de Alain Raoust ; en 2009, à Welcome de Philippe Lioret. Il a également participé à plusieurs adaptations de ses romans : Je vais bien, ne t’en fais pas du même réalisateur Philippe Lioret en 2006, Poids léger en 2004 et le téléfilm Maman est folle en 2007, tous deux réalisés par Jean-Pierre Améris, et Des vents contraires, de Jalil Lespert, en 2011.

Il fait partie en 2005 et 2007 de la dernière sélection du Prix Goncourt pour Falaises puis À l’abri de rien, et, en 2010, pour Le Cœur régulier de la deuxième sélection du Prix Goncourt.

Deux ans plus tard, pour son roman Les Lisières, il semble favori, d’après les médias, le magazine L’Express titrant un article « Olivier Adam aux lisières du prix Goncourt »… Mais quelques jours plus tard, comme le mentionne le journal Le Figaro : « Voilà déjà une grande surprise : alors que la plupart des médias le voyaient déjà couronné, Olivier Adam ne figure même pas sur la première liste du Goncourt », surprise que reprend en titre L’Express ou encore Le Point.

Il est nommé chevalier des arts et des lettres en 2013.

En janvier 2014, une cinquième adaptation de son œuvre est portée à l’écran, à laquelle il n’a pas participé, le long métrage Passer l’hiver, réalisé par Aurélia Barbet, tiré de la nouvelle « Nouvel An », issue du recueil « Passer l’hiver » publié 10 ans plus tôt.

La même année, son roman « Falaises » (publié en 2005) est « librement adapté » en bande dessinée, sur un scénario de Loïc Dauvillier, et des dessins de Thibault Balahy.

Il revient dans la capitale, à Montmartre en 2014, avec sa compagne et ses deux enfants.

Son ouvrage, « Peine perdue » sorti en août 2014 chez Flammarion, est finaliste du Prix des libraires 2015.

Il a participé à la création du festival littéraire Les correspondances de Manosque. Il est actuellement édité par les Éditions de l’Olivier et aux éditions L’École des loisirs pour ses œuvres pour la jeunesse.

De 2014 à 2017, il tient une chronique mensuelle dans le journal Libération.

En 2016, son ouvrage « La Renverse » se penche sur le sort des proches d’un homme politique éclaboussé par un scandale sexuel. La même année sort sur les écrans « Le cœur régulier », adaptation cinématographique du roman éponyme, réalisée par Vanja D’Alcantara, avec Isabelle Carré dans le rôle principal.

En 2018 paraît chez Flammarion « Chanson de la ville silencieuse« . Puis, chez Robert Laffont dans la collection R destinée aux jeunes adultes, « La tête sous l’eau ».

Il est actuellement édité par Flammarion, et en poche par J’ai Lu, Pocket et Points Seuil.

Ses œuvres pour la jeunesse sont publiées aux éditions L’École des loisirs, Actes Sud Junior et Robert Laffont (collection R).

À la rentrée littéraire d’août 2019 parait, chez Flammarion, Une partie de badminton, qui signe le retour de son double, Paul, déjà croisé dans Des vents contraires et Les lisières.

 

Œuvre :

Fiction :

  • 2000 : Je vais bien, ne t’en fais pas, Le Dilettante.
  • 2001 : À l’Ouest, Éditions de l’Olivier.
  • 2002 : Poids léger, Éditions de l’Olivier.
  • 2004 : Douanes, nouvelle parue dans le cadre de Lille 2004 Capitale européenne de la culture.
  • 2004 : Participation au recueil de nouvelles Tout sera comme avant, autour de l’album musical éponyme de Dominique A: la nouvelle « Elle parle à des gens qui ne sont pas là »
  • 2004 : Passer l’hiver (nouvelles), Éditions de l’Olivier.
  • 2005 : Falaises, Éditions de l’Olivier.
  • 2007 : À l’abri de rien, Éditions de l’Olivier.
  • 2009 : Des vents contraires, Éditions de l’Olivier
  • 2010 : Le Cœur régulier, Éditions de l’Olivier
  • 2010 : Kyoto Limited Express, avec Arnaud Auzouy, Éditions de l’Olivier.
  • 2012 : Les Lisières, Flammarion – Prix Breizh 2012
  • 2014 : Peine perdue, Flammarion
  • 2016 : La Renverse, Flammarion
  • 2018 : Chanson de la ville silencieuse, Flammarion
  • 2019 : Une partie de badminton, Flammarion
  • 2020 : Tout peut s’oublier, Flammarion
  • 2021 : Dans la nuit blanche, Flammarion

Ouvrages jeunesse :

  • 2000 : On ira voir la mer, L’École des loisirs, collection « Médium »
  • 2003 : La Messe anniversaire, L’École des loisirs, collection « Médium »
  • 2004 : Sous la pluie, L’École des loisirs, collection « Médium »
  • 2005 : Comme les doigts de la main, L’École des loisirs, collection « Médium »
  • 2005 : Le Jour où j’ai cassé le château de Chambord, L’École des loisirs, collection « Mouche », illustré par Magali Bonniol
  • 2006 : La Cinquième Saison, collectif, L’École des loisirs, collection « Médium »
  • 2009 : Ni vu ni connu, L’École des loisirs, collection « Neuf »
  • 2010 : Les Boulzoreilles, avec Euriel Dumait, éditions du Seuil Jeunesse
  • 2010 : Un océan dans la baignoire, illustré par Françoiz Breut, Actes Sud Junior
  • 2011 : Personne ne bouge, éditions École des loisirs, collection Neuf
  • 2011 : Achile et la rivière, illustré par Ilya Green, Actes Sud Junior
  • 2018 : La Tête sous l’eau, éditions Robert Laffont
  • 2020 : Les Roches rouges, Robert Laffon

Analyse de l’œuvre

Les romans d’Olivier Adam mettent en scène les thèmes des douleurs familiales, du manque, des identités flottantes, de l’inadaptation sociale, de la fuite et de la réinvention de soi. Ils évoquent également la France « périphérique », en particulier la banlieue parisienne et sont très fortement marqués par les paysages de bords de mer, en particulier ceux de la Côte d’Emeraude en Bretagne.

Son travail se divise en trois séries : les « héroïnes » (Je vais bien, ne t’en fais pas, A l’abri de rien, Le cœur régulier, Chanson de la ville silencieuse), les « Antoine » (A l’ouest, Poids Léger, Peine Perdue, La renverse) et les « Paul » où il met en scène, tous les cinq ans, son double narratif (Falaises, Des vents contraires, Les lisières, Une partie de badminton).

Influences

Fortement influencé par la littérature anglo-saxonne, Olivier Adam cite souvent parmi ses références premières des auteurs français de l’après-guerre tels qu’Henri Calet, Georges Perros, Georges Hyvernaud ou Luc Dietrich. S’y agrègent les grands auteurs japonais (Natsume Sōseki,Osamu Dazai…) et quelques contemporains français dont la lecture a été déterminante, au premier rang desquels Patrick Modiano, Annie Ernaux, Philippe Djian ou Jean-Paul Dubois.

En dehors de la sphère littéraire, on peut citer le sociologue Pierre Bourdieu, le cinéaste Maurice Pialat et les chanteurs Dominique A, Jean Louis Murat et Leonard Cohen.

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