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… vu par Arlette

Audrain Ashley ♦ Entre toutes les mères

Ashley Audrain perce le mystère de l’inné et de l’acquis d’une main de maître. Est-ce qu’une mère est obligée d’aimer son enfant? Est-ce qu’un enfant est obligé d’aimer sa mère?

Dans ce premier roman aussi addictif que troublant, Ashley Audrain sonde les affres de la maternité et les hérédités blessées.

Traduit dans vingt-sept pays, le monologue d’Ashley Audrain nous entraîne dans la vie d’une mère éplorée, incapable d’aimer sa fille. Percutant et glaçant. Tirage à 10000 exemplaires.

Dans un long monologue adressé à son mari dont elle est amoureuse et avec qui elle connaît une belle harmonie, Blythe Connor fait le douloureux récit de la relation qu’elle entretient avec leur fille.

Le roman s’ouvre avec Blythe littéralement à l’extérieur de la vie de sa propre fille. Sa place a été prise par une autre femme avec un héritage plus heureux, et elle se tient sur le trottoir devant la nouvelle maison de son ex-mari, regardant ce qu’elle doit accepter comme la famille heureuse à l’intérieur.

Ashley Audrain nous ramène ensuite aux débuts de Blythe en tant que mère.

Abîmée par une enfance passée auprès d’une mère dysfonctionnelle, la jeune femme n’a qu’une obsession à la naissance de Violet, ne pas faire subir à son enfant le même désamour dont elle a été victime et ne pas reproduire ce qu’elle a vécu. Blythe a été abandonnée à 11 ans par sa mère Cécilia, glaciale et profondément indifférente, qui elle-même, avait dû grandir sans cette figure maternelle car sa mère Etta était psychotique et abusive.

Lorsque sa fille, Violet, naît, Blythe sait qu’elle lui donnera tout l’amour qu’elle mérite, tout l’amour dont sa propre mère l’a privée. Mais les nouveau-nés ne se révèlent pas forcément être le fantasme qu’on s’est imaginé.

Et malgré toutes les meilleures intentions, le lien merveilleux qui devrait l’unir à son enfant ne parvient pas à se tisser. Violet est un bébé agité, qui ne sourit jamais. Avec Blythe, Violet pleure sans pouvoir s’arrêter, ne veut pas prendre le sein. Quelque chose ne colle pas, mais seulement avec elle.

Très vite, Blythe se demande ce qui ne va pas. Ce qu’elle fait mal. Si le problème, c’est sa fille. Ou elle. Pire encore, la petite fille manifeste ouvertement de l’hostilité à l’égard de celle qui l’a enfantée. Pourquoi?

Le père lui, se lance dans la paternité comme s’il était fait pour ça, et les grands-parents sont fous de leur petite fille. Puisque Violet se comporte différemment avec son père, ce dernier met les doutes de sa femme sur le compte de l’épuisement. Sûrement parce qu’il ne peut imaginer ce qu’elle a vécu enfant. Peut-être parce que personne ne peut l’imaginer.

Violet, elle, est maligne, intelligente, cruelle et méchante. Elle sait les fragilités de sa mère et l’intensité de sa relation avec son père.

L’arrivée d’un petit garçon Sam accentue davantage le fossé entre elles. Cette fois, l’héroïne semble en adoration devant son enfant. Avec lui, Blythe a le lien maternel naturel dont elle avait toujours rêvé. Pourquoi une telle différence ?

Parfaitement construit. Un page turner magistral, puissant, glaçant traduit brillamment par Julia Kerninon.

 

L’auteur :

Ashley Audrain, née à Newmarket, Canada en 1982, est une écrivaine canadienne. Sa mère était aussi écrivaine. Elle passe son enfance à Newmarket.

Elle est diplômée du programme Media, Information & Technoculture de l’Université Western.

Après ses études universitaires, elle suit quelques cours d’écriture à George Brown.

Avant de se consacrer à l’écriture, Ashley Audrain était directrice de la publicité pour Penguin Books Canada, qui est maintenant une empreinte de la division canadienne de Penguin Random House .

A l’âge de 2 semaines, son fils qu’elle a eu en 2015 tombe gravement malade. Il a eu une infection très grave qui lui vaut un diagnostic de maladie chronique qui présuppose qu’il va être malade durant toute son enfance et faire de nombreux séjours à l’hôpital.

A cette époque, le couple vivait à SickKids. Elle décide donc qu’elle ne retournera pas travailler et prend sa retraite. Elle commence à réfléchir à ce qu’elle allait faire. Elle trouve alors que l’écriture est une occupation qu’elle pouvait entreprendre à la maison. Au milieu des rendez-vous chez le médecin et du temps en famille, chaque fois que des soignants venaient aider quelques heures par semaine, Ashley sortait de la maison avec son ordinateur portable et écrivait souvent dans Le Luna Cafe maintenant fermé ou à l’hôtel Gladstone. Elle dit que l’écriture était une thérapie pour elle – et au milieu de l’écriture sur la maternité, la famille s’est agrandie, accueillant une fille.

Puis ses gribouillages sont devenus un roman. Elle les a fait lire à son mari qui a trouvé que c’était très bon. Elle a demandé à quelques lecteurs critiques de lire son brouillon car elle voulait que quelqu’un d’impartial donne son avis. Elle a pris contact avec la Flying Books School of Reading and Writing, qui l’a mise en relation avec Amy Jones. Celle-ci lui a donné d’excellents conseils et a déclaré que le livre était prêt à être soumis à un éditeur.

Ashley Audrain a alors pris contact avec Milburn, qu’elle a rencontrée à New York à la mi-juin. Les accords ont commencé à se mettre en place.

Au cours d’une entrevue en juillet 2019 avec le Toronto Star, Audrain a décrit son premier roman, The Push, comme un «drame psychologique raconté à travers la lentille de la maternité».

La libraire rapporte que son contrat de livre au Royaume-Uni, avec Michael Joseph Limited , une marque de la division britannique de Penguin Random House, valait environ un million de livres sterling, tandis que son contrat pour deux livres aux États-Unis se situait dans «les sept chiffres les plus élevés».

Elle vit à Toronto, où elle élève ses deux jeunes enfants, nés en 2015 et 2017 avec son compagnon.

Entre toutes les mères est son premier roman.

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