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… vu par Arlette

Tal Men Sophie ♦ Là où le bonheur se respire

Dans ce nouveau roman, inspiré de son quotidien à l’hôpital comme dans Les Yeux couleur de pluie ou Va où le vent te berce, Sophie Tal Men explore avec passion l’univers des parfums et nous fait prendre le large avec une bouleversante histoire d’amour, d’amitié, d’entre-aide, de soignants dévoués, de famille unie et de résilience qui nous fait du bien.

Pour Lily, étonnante, sauvage, exigeante, apprentie nez (parfumeuse), les parfums subliment la vie : ils nous construisent, nous éveillent et nous guident. Aussi, quand sa petite soeur Clarisse est hospitalisée à la suite d’une grave chute de cheval, Lily fera tout pour stimuler ses sens et lui redonner le goût de vivre. Sa méthode : Pour élaborer et faire de la chambre d’hôpital de sa soeur un cabinet de curiosités,  elle décide retourner sur l’île d’Ouessant, berceau de leur enfance, à la recherche des odeurs chères à Clarisse.

A l’hôpital, seul Evann, l’étudiant/magicien, externe en médecine, soutiendra son projet fou et un lien fort naîtra entre eux. Au fil du temps, les deux complices réaliseront que c’est leurs âmes blessées qu’ils cherchent à soigner, car prendre soin des autres, c’est aussi prendre soin de soi.

De Bruxelles à Ouessant, en passant par Brest, nous suivons Lily et Evann. Nous flânons dans le « bar à parfums », nous montons Sambello pour nous promener sur la lande de l’île, jusqu’au phare, nous assistons à la thérapie de Clarisse dans une chambre de l’hôpital de Brest. Nous respirons à pleins poumons l’air iodé, l’odeur du varech séchant au soleil sur le sable, l’arôme du romarin sauvage, la fragrance de la ciste marine, le fumet du crottin de cheval, les émanations des éclats de ferraille. On voit aussi, on imagine les longères aux volets couleur vert d’eau, la houle qui scintille au soleil couchant, les bruyères qui commencent à faner, les bouées suspendues aux murs des maisons, le sable, les récifs, les sentiers côtiers.

Dans ce roman, Sophie Tal Men joue avec nos sens. Quand Lily nous explique comment elle procède pour « mettre en bocal » les effluves qui pourraient aider sa soeur Clarisse à retrouver une partie de ses sensations, de ce qui la rend « vivante », on ne peut que se remémorer nos propres souvenirs liés à des odeurs. On « débouche les flacons » et si on a n’a pas l’ivresse, on a les images qui affluent, les émotions, les sentiments.

L’auteur :

Sophie Tal Men est née en 1980 est le nom de plume de Sophie Ory, neurologue chef de service à l’hôpital de Lorient en Bretagne.

Elle a grandi dans une famille de médecins : une maman kiné, un papa médecin généraliste de campagne, un grand-père qui dirigeait un sanatorium à La Boissière. Ajoutez une tante et un oncle de la partie et un frère qui épouse le métier et le tableau est presque complet.

 Très intéressée par les Lettres durant ses études secondaires au lycée Chateaubriand de Rennes, elle s’oriente vers khâgne et hypokhâgne mais hésite avec les études de médecine pour suivre la filiation.

Elle préfère alors suivre la recommandation de son père « Mon père, Patrick Ory, m’a seulement dit qu’il n’y avait pas de médecine par loisirs ».

Elle fait son choix. Elle intègre la faculté de médecine de l’université de Rennes 1. Elle bosse à fond, termine première des bizuts au concours de première année. Comme spécialité, elle se dirige vers la neurologie, « la spécialité la plus littéraire ». 

En 1999 jeune étudiante, elle monte sur les planches, dans un préfabriqué de l’université rennaise. Elle joue un rôle dans une adaptation de La Maladie de Sachs. Dans la salle se trouve… Martin Winckler – encore un médecin qui prend la plume -, auteur de ce best-seller qui a été adapté à l’écran. Une belle rencontre, qui aura une suite… Ces doubles vies la titillent.

Elle se lance elle aussi dans l’écriture. Chaque soir, quand les trois enfants sont couchés, elle se réfugie derrière son ordinateur. C’est au début assez fouillis. Elle apprivoise l’exercice d’écrire. L’exigence, la discipline ne lui font pas peur.

En mai 2015, le rêve commence. Sophie Tal Men poste son livre « Les yeux couleur de pluie » sur la plateforme Amazon sous un pseudonyme. Ici, pas de comité de sélection. Elle avait auparavant envoyé son manuscrit à seize maisons d’éditions. Pas de réponse, si ce n’est deux refus et un mail à Martin Winckler

Sur le Net, en quinze jours, le livre trouve son lectorat et atteint le top 10 des ventes. Carton plein avec 11000 lecteurs… L’auteure ne se dévoile pas. Garde une part de mystère autour de son identité.

C’est à partir de là qu’elle se rappelle au bon souvenir de Martin Winckler. Il l’aiguille, lui donne le nom d’une éditrice d’Albin Michel. Et c’est parti. Sophie Tal Men avance à visage découvert.

En mai 2016, l’ouvrage paraît et connaît le succès qu’on lui connaît.

Si l’auteure s’inspire de patients et collègues, son livre n’est en rien une autobiographie. D’ailleurs, la médecin hospitalière ne travaille, ni ne vit à Brest.

 L’auteure, qui pourrait être estampillée feel-good, pour les bonnes valeurs qu’elle véhicule dans ses écrits,
continue son bonhomme de chemin. Humblement. Albin Michel et son directeur éditorial, Richard Ducousset, lui font confiance.

Après le formidable succès des « Yeux couleur de pluie » (vendu à plus de 100 000 exemplaires), Sophie Tal Men poursuit la suite des aventures de Marie-Lou, dans « Entre mes doigts coule le sable » paru en 2017 et « De battre la chamade ». Elle poursuit sa chronique drôle et tendre de la vie à l’hôpital à travers une galerie de personnages attachants et qui nous ressemblent.

Qui ne se plante pas ne pousse jamais est son quatrième roman.

Auteure chez Albin Michel, elle a été reconnue par Livres hebdo comme « Une auteure qui compte parmi les nouvelles papesses du roman populaire. Qui font souffler un vent de modernité et de fraîcheur sur le roman populaire… Un cocktail qui confère à leurs récits un caractère d’universalité et un pouvoir d’identification fort. « 

Mariée à un médecin, elle est mère de trois enfants.

Les deux romancières Sophie Tal Men et Aurélie Valognes sont belles-sœurs, ayant les mêmes beaux-parents

ŒUVRE :

  • Les yeux couleur de pluie, 2015 en auto-édition puis en 2016 aux éditions Albin Michel
  • Entre mes doigts coule le sable, 2017, Albin Michel
  • De battre la chamade, 2018, Albin Michel
  • Qui ne se plante pas ne pousse jamais, 2019, Albin Michel
  • Va où le vent te berce, 2020, Albin Michel
  • Là où le bonheur se respire, 2021

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