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… vu par Arlette

Boissard Janine ♦ Roses de sang, roses d’Ouessant

Astrid, 23 ans, dessinatrice de bandes dessinées en freelance, après une histoire compliquée avec Erik, a besoin de changer d’air. Elle vient donc de s’installer dans la maison «  L’Albatros » que lui a léguée son grand-père sur l’Île d’Ouessant.

Elle connait bien cette île balayée par des vents contraires et cette maison. Elle y venait pendant ses vacances et a été bercée par les légendes des lieux.

Avec Morgane son amie scénariste, elle a un projet dont l’histoire serait celle d’un pirate au grand cœur qu’elle rêve de situer sur l’île. Elle s’installe donc sur l’île afin d’y faire des dessins.

 Elle y retrouve Erwan de Saint-Hilaire, qui a fait battre son cœur d’adolescente, le séduisant « seigneur » de l’île, qui vit dans un manoir non loin de sa modeste demeure. Et bonheur, il ne l’a jamais oubliée. Autrefois, il ne s’était rien passé entre eux, mis à part qu’elle lui avait offert un dessin qui, lui confie-t-il, l’a aidé à surmonter quelque chagrin. Mais quel chagrin ? Que lui est-il arrivé ?

Tout un mystère entoure cet homme. On n’a pas revu sa femme Enora ni sur l’île ni chez ses parents depuis Noël. D’après les rumeurs, Enora est une belle femme mais elle est un peu dérangée.

Une histoire entre Erwan et Astrid va débuter. Mais, sur leur amour, plane une ombre, celle de Marthe, l’ancienne gouvernante du manoir, la terrible domestique au service de la famille d’Erwan depuis quarante ans. Même invisible, elle est présente, semble écouter aux portes et a décidé de tout faire pour les séparer. Y parviendra-t-elle ?

Le mystère qui entoure la disparition d’Enora avec le secret gardé par Erwan et l’attitude de Marthe la gouvernante du manoir ne va pas les aider à vivre une histoire sereine et idyllique.

 

Avant de commencer le roman, Janine Boissard nous laisse un petit mot, nous disant qu’elle aimerait que l’on écoute « Les roses d’Ouessant » de Louis le Cunff sur une musique de Lucien Merer, car c’est la chanson qui lui a donné le titre de son roman

https://www.youtube.com/watch?v=eZUqiNXxyRM

https://www.youtube.com/watch?v=ZBy4I_PbDMI

Les roses d’Ouessant :

Musique : Michel Scouarnec – Texte : Louis Le Cunff – Harmonisation : René Abjean – révision: Pierre Moret

1.- De Santander à Copenhague,

Jamais bateau trouant la vague,

N’a fait une escale en passant,

A l’île d’Ouessant,

Et si le pilote à la barre,

Connait le nom de chaque phare,

Vous ne saurez pas le visage,

De celles qui sur le rivage,

Regardent les bateaux passant,

Au large d’Ouessant.

Sur vos cargos, sur vos voiliers,

Ah! Matelots, si vous vouliez,

Nous faire l’honneur d’une escale,

Nos visages seraient moins pâles,

Et nos âmes seraient moins moroses,

Et nous vous offrirons des roses,

Des roses de couleur de sang,

Des roses d’Ouessant. (bis)

 

2.- Mouettes, mes sœurs, soyez heureuses,

Car cette nuit sera fameuse,

Si le bateau qui vient au vent,

S’arrête à Ouessant,

J’entends la voix du capitaine,

Et les marins dans la misaine

Ils parlent dans une autre langue,

Et le navire roule et tangue,

Et se jette sur les brisants

De l’île d’Ouessant.

Ah! Matelots, sur vos voiliers,

Voilà le moment de prier,

Car on entend les mâts qui craquent,

Sous les lames qui vous attaquent,

Et le vent qui sait toute chose,

Sait à quoi serviront les roses,

Des roses de couleur de sang,

Des roses d’Ouessant.(bis)

 

L’auteur :

Janine Boissard est née le 18 décembre 1937 à Paris dans une famille bourgeoise : père, inspecteur des impôts, mère, femme au foyer, quatre sœurs et un frère. Elle est la troisième de la fratrie. Elle est la petite-fille de l’homme politique Adéodat Boissard (1870-1938).

Elève médiocre, la petite Janine dévore tous les livres qu’elle peut trouver et en cours. Seul le français est une matière qui l’intéresse… Pour les autres, ça se passe plutôt mal, si bien qu’elle est renvoyée de plusieurs établissements religieux du XVIème arrondissement. Elle est alors qualifiée d’enfant  « incontrôlable », ayant un  « mauvais esprit » et elle devient vite le  « vilain petit canard » de la famille. De ces années elle écrira un récit autobiographique en 1988, « Vous verrez …Vous m’aimerez », et, en 2006, y revient avec « Je serai la princesse de château », car depuis longtemps, la petite Janine n’a qu’une idée en tête : devenir écrivain !

En attendant, ses parents lui font arrêter ses études à 15 ans, et, dans l’espoir de lui voir faire « un beau mariage » lui font fréquenter une école où elle pourra faire « ses humanités féminines ». Plus populairement, c’est une école ménagère où les jeunes filles apprennent tout ce qu’une bonne maîtresse de maison et bonne épouse doit savoir : cuisine, ménage, économie domestique, élever ses enfants… etc…

La jeune fille écrit en cachette, et elle propose son premier manuscrit aux Éditions Julliard … qui n’est pas accepté d’emblée. Mais on l’encourage, tout en lui conseillant de le réécrire…

Pendant deux longues années, Janine travaille d’arrache-pied, réécrit, corrige avec une seule idée en tête : devenir écrivain !

En 1959, « Driss » son premier roman est enfin publié aux Éditions Julliard  sous le nom de Janine Oriano, car entre-temps, la jeune fille a suivi « l’ordre établi de la bonne société » et s’est mariée. C’est donc sous son nom d’épouse qu’elle signe les trois autres romans qui suivront chez Julliard (en 1960, 62 et 69) et encore quelques-uns, dont son premier roman policier,  « B comme Baptiste », qui paraît en 1971 chez Gallimard dans la très célèbre collection de la Série Noire. Elle est à 33 ans la première femme à être publiée dans cette collection. L’idée de passer au roman noir lui vient  « simplement par jeu, parce qu’elle s’intéresse à toutes les formes d’écriture et aussi, parce qu’on lui a soufflé que c’était le genre idéal pour vivre de sa plume… »

C’est avec son troisième roman policier que Janine Oriano connaît son premier grand succès d’écrivain, « O.K, Léon ! », publié en 1972, et adapté au cinéma sous le titre « O.K Patron ! ».

En 1975, on lui demande d’écrire une série policière pour la télévision, « Miss » (jouée par notre talentueuse Danielle Darrieux), série tournée en 1977 et dont un roman du même titre est publié en 1978 chez FAYARD, (un de ses éditeurs auquel elle restera fidèle).

Elle signe 9 ou 11 romans sous son nom d’épouse, période pendant laquelle elle fait tout de même quatre enfants, qui deviennent « le fondement de son existence », puis c’est le divorce… Et elle reprend son nom de jeune fille pour signer son œuvre littéraire à venir.

C’est donc Janine Boissard qui signe le premier tome d’une saga qui va être son premier grand, énorme succès de romancière, vaste succès populaire qui touche toutes les tranches d’âge. « L’esprit de famille », (6 volumes entre 1977 et 1984), raconte le parcours de quatre sœurs dont trois sont des personnages féminins très forts, qui s’emportent contre la famille, le machisme et les idées reçues. Elles finissent toutes les trois par réaliser leur choix professionnel, mais de là à concilier carrière avec amour et famille…

Janine Boissard s’est vue confier l’adaptation ainsi que les dialogues  de la saga pour la télévision qui a rencontré un énorme succès et depuis, l’auteure s’en tient à cette recette : décrire des sentiments qu’elle connaît bien, ou qu’elle a pu observer dans son entourage et s’appuie pour chacun de ses romans sur une documentation poussée afin d’être au plus près de la réalité du contexte.

Sous le nom de Janine Boissard, elle signe en ce début d’année 2008 son 35ème  roman, dont quelques-uns sont dits, « suspenses romantiques », et elle signe plusieurs scénarios, adaptations de ses romans dont l’autre série célèbre « Belle grand-mère », ou « Recherche grand-mère, désespérément », ou bien encore « Une femme en blanc » (avec Sandrine Bonnaire), « Marie-Tempête »…

De l’œuvre de Janine Boissard, on retient son attachement à des thèmes récurrents : la famille et ses chambardements, les problèmes de couple,  ceux de l’adolescence, de l’enfance aussi,  la place de la femme moderne dans le monde du travail, la recherche du bonheur…

Janine Boissard a été  décorée des Palmes Académiques pour son action auprès de la jeunesse. La petite fille rêveuse,  le « vilain petit canard » qui voulait devenir écrivain vit depuis plus de quarante ans de sa passion, l’écriture, en a fait son métier « contre vents et marées »… Tous formats confondus, elle a vendu plusieurs millions d’exemplaires de ses romans.

Janine Boissard a eu quatre enfants avec un homme qu’elle a quitté le jour où elle a rencontré le succès avec le livre ou elle parle justement de sa vie : « L’esprit de famille ».

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