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… vu par Arlette

Boissard Janine ♦ Le talisman

Premier tome de la série : « La Chaloupe ».

La Chaloupe, c’est d’abord une belle histoire d’amitié entre quatre jeunes femmes qui achètent ensemble une maison de vacances, qui est aussi la maison des souvenirs idéalisés de leur adolescence.

L’auteur dresse le portrait de quatre jeunes femmes indépendantes : Julie la rêveuse, Zabelle la battante, Bobine la gironde et Brune la sulfureuse métisse à la peau ébène, aux tempéraments et aux aspirations variés. Quatre célibataires dans la trentaine vivant à Nantes qui attendent toutes, en se l’avouant plus ou moins, l’âme sœur.

On suit avec plaisir dans leurs pérégrinations quotidiennes entre vie privée et vie professionnelle.

Il fallait à ces quatre inséparables un lieu pour tout partager : elles achètent sur les bords de la Loire, à Mauves, la maison des plus beaux jours de leur adolescence, qui par miracle était à vendre. C’est charmante maison s’appelait « Cybèle ». À seize ans, elles y ont passé les plus beaux jours de leur vie. Trois des quatre jeunes femmes la connaissent bien car c’est la maison des parents d’une de leur ancienne amie, Violaine qu’elles vénéraient, avec qui elles faisaient les quatre cents coups et aujourd’hui portée disparue à la suite d’un drame mystérieux…

Quand elles ont su que Cybèle était à vendre, elles n’ont pas eu de peine à convaincre le père de leur amie de les choisir. Celui-ci accepte de leur vendre à une condition : que la maison soit rebaptisée et que la chambre de Violaine reste telle qu’elle est.

Mais leur bonheur se teinte soudain d’angoisse. A peine s’y installent-elles que d’étranges phénomènes se produisent, comme si un maléfice pesait sur la maison…

Qui s’introduit dans la maison en leur absence ? Est-ce d’ailleurs Violaine qui est revenue et qui s’introduit dans la bâtisse en leur absence ? Qui a déposé sur la cheminée un soleil en cristal de roche gravé d’inscriptions mystérieuses ? Qui cherche à les chasser ? La sorcellerie, cela existe donc encore ? C’est unies, comme les mousquetaires, qu’elles affronteront les fantômes de la Chaloupe. Pour continuer à vivre, aimer espérer.

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L’auteur :

Janine Boissard est née le 18 décembre 1937 à Paris dans une famille bourgeoise : père, inspecteur des impôts, mère, femme au foyer, quatre sœurs et un frère. Elle est la troisième de la fratrie. Elle est la petite-fille de l’homme politique Adéodat Boissard (1870-1938).

Elève médiocre, la petite Janine dévore tous les livres qu’elle peut trouver et en cours. Seul le français est une matière qui l’intéresse… Pour les autres, ça se passe plutôt mal, si bien qu’elle est renvoyée de plusieurs établissements religieux du XVIème arrondissement. Elle est alors qualifiée d’enfant  « incontrôlable », ayant un  « mauvais esprit » et elle devient vite le  « vilain petit canard » de la famille. De ces années elle écrira un récit autobiographique en 1988, « Vous verrez …Vous m’aimerez », et, en 2006, y revient avec « Je serai la princesse de château », car depuis longtemps, la petite Janine n’a qu’une idée en tête : devenir écrivain !

En attendant, ses parents lui font arrêter ses études à 15 ans, et, dans l’espoir de lui voir faire « un beau mariage » lui font fréquenter une école où elle pourra faire « ses humanités féminines ». Plus populairement, c’est une école ménagère où les jeunes filles apprennent tout ce qu’une bonne maîtresse de maison et bonne épouse doit savoir : cuisine, ménage, économie domestique, élever ses enfants… etc…

La jeune fille écrit en cachette, et elle propose son premier manuscrit aux Éditions Julliard … qui n’est pas accepté d’emblée. Mais on l’encourage, tout en lui conseillant de le réécrire… Pendant deux longues années, Janine travaille d’arrache-pied, réécrit, corrige avec une seule idée en tête : devenir écrivain !

En 1959, « Driss » son premier roman est enfin publié aux Éditions Julliard  sous le nom de Janine Oriano, car entre-temps, la jeune fille a suivi « l’ordre établi de la bonne société » et s’est mariée. C’est donc sous son nom d’épouse qu’elle signe les trois autres romans qui suivront chez Julliard (en 1960, 62 et 69) et encore quelques uns, dont son premier roman policier,  « B comme Baptiste », qui paraît en 1971 chez Gallimard dans la très célèbre collection de la Série Noire. Elle est à 33 ans la première femme à être publiée dans cette collection. L’idée de passer au roman noir lui vient  « simplement par jeu, parce qu’elle s’intéresse à toutes les formes d’écriture et aussi, parce qu’on lui a soufflé que c’était le genre idéal pour vivre de sa plume… »

C’est avec son troisième roman policier que Janine Oriano connaît son premier grand succès d’écrivain, « O.K, Léon ! », publié en 1972, et adapté au cinéma sous le titre « O.K Patron ! ».

En 1975, on lui demande d’écrire une série policière pour la télévision, « Miss » (jouée par notre talentueuse Danielle Darrieux), série tournée en 1977 et dont un roman du même titre est publié en 1978 chez FAYARD, (un de ses éditeurs auquel elle restera fidèle).

Elle signe 9 ou 11 romans sous son nom d’épouse, période pendant laquelle elle fait tout de même quatre enfants, qui deviennent « le fondement de son existence », puis c’est le divorce… Et elle reprend son nom de jeune fille pour signer son œuvre littéraire à venir…

C’est donc Janine Boissard qui signe le premier tome d’une saga qui va être son premier grand, énorme succès de romancière, vaste succès populaire qui touche toutes les tranches d’âge. « L’esprit de famille », (6 volumes entre 1977 et 1984), raconte le parcours de quatre sœurs dont trois sont des personnages féminins très forts, qui s’emportent contre la famille, le machisme et les idées reçues. Elles finissent toutes les trois par réaliser leur choix professionnel, mais de là à concilier carrière avec amour et famille… Janine Boissard s’est vue confier l’adaptation ainsi que les dialogues  de la saga pour la télévision qui a rencontré un énorme succès et depuis, l’auteure s’en tient à cette recette : décrire des sentiments qu’elle connaît bien, ou qu’elle a pu observer dans son entourage et s’appuie pour chacun de ses romans sur une documentation poussée afin d’être au plus près de la réalité du contexte.

Sous le nom de Janine Boissard, elle signe en ce début d’année 2008 son 35ème  roman, dont quelques-uns sont dits, « suspenses romantiques », et elle signe plusieurs scénarios, adaptations de ses romans dont l’autre série célèbre « Belle grand-mère », ou « Recherche grand-mère, désespérément », ou bien encore « Une femme en blanc » (avec Sandrine Bonnaire), « Marie-Tempête »…

De l’œuvre de Janine Boissard, on retient son attachement à des thèmes récurrents : la famille et ses chambardements, les problèmes de couple,  ceux de l’adolescence, de l’enfance aussi,  la place de la femme moderne dans le monde du travail, la recherche du bonheur…

Janine Boissard a été  décorée des Palmes Académiques pour son action auprès de la jeunesse. La petite fille rêveuse,  le « vilain petit canard » qui voulait devenir écrivain vit depuis plus de quarante ans de sa passion, l’écriture, en a fait son métier « contre vents et marées »… Tous formats confondus, elle a vendu plusieurs millions d’exemplaires de ses romans.

Janine Boissard a eu quatre enfants avec un homme qu’elle a quitté le jour où elle a rencontré le succès avec le livre ou elle parle justement de sa vie : « L’esprit de famille ».

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