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… vu par Arlette

Mey Louise ♦ La deuxième femme

Un roman noir littéraire profondément troublant sur une jeune femme prise au piège dans une relation toxique et violente.

Ce thriller glaçant qui déconstruit méticuleusement les mécanismes de domination patriarcale, raconte l’escalade d’une femme qui voulait juste être aimée, aimer en retour, s’offrir une vie comme les autres, serré-collé au cinéma, tenir la main de son homme en rue, s’endormir et se réveiller auprès de celui qu’elle aime.

Une obsession liée à une piètre confiance qui la conduira dans un labyrinthe marécageux où rôdent des monstres sans vergogne.

Sandrine est une femme esseulée, profondément complexée et marquée par un corps qu’elle n’assume pas, qui n’a pas été aimée par son père. Battue, humiliée, Sandrine a réussi à partir, à faire sa vie comme on dit, mais Sandrine ne s’aime pas. Elle se sent moche, grosse et laide. Timide, mal à l’aise, elle bafouille quand on hausse la voix, reste muette durant les déjeuners entre collègues. Elle en veut à la terre entière d’enfanter des êtres plus heureux qu’elle. Laide ou méchante, il faut choisir. La solitude, l’isolement est le seul refuge pour des gens comme elle que personne ne voit, ne veut.

Mais plus rien de cela ne compte le jour où elle rencontre son homme, et qu’il lui fait une place. Une place dans sa maison, auprès de son fils, sa maison où il manque une femme. La première. Elle a disparu, comme évaporée alors qu’elle courait dans la forêt. Elle est présumée morte, et Sandrine, discrète, aimante, reconnaissante, se glisse dans cette absence, fait de son mieux pour redonner le sourire au mari endeuillé et au petit Mathias. Elle s’occupera du petit et de son homme, l’homme qui pleure. Un homme pareil, c’est forcément gentil, pas comme son père. Sandrine devient la deuxième femme.

Mais ce n’est pas son fils, ce n’est pas son homme, la première femme était là avant, la première femme était là d’abord. Et le jour où elle réapparaît, vivante, le monde de Sandrine s’écroule.

Mais cette Caroline ne se rappelle de rien, ne reconnaît même pas son fils : elle a été retrouvée nue en Italie, blessée, elle a été longuement hospitalisée. Et rien d’heureux ne passe entre Caroline et son ancien compagnon. Mais le duo de flics qui ne quitte pas l’amnésique d’une semelle a des insinuations insupportables. Sandrine les repousse comme le mauvais sort. Et continue d’obéir, d’être une parfaite ménagère, de ne pas frayer avec ses collègues de bureau, de laisser l’homme consulter à loisir son portable, de manger ce qu’il a décidé…

L’auteur :

Louise Mey naît en 1982, dans une famille où la lecture avait une place importante, est une écrivaine féministe française, autrice de romans policiers.

Lorsqu’elle était enfant, Louise Mey a beaucoup lu, dans tous les genres. Elle cite parmi ses premières passions aussi bien Agatha Christie que Louisa May Alcott et la Comtesse de Ségur. Encouragée par ses parents, une carte de bibliothèque en main, elle commence très jeune à lire et à raconter des histoires.

Pendant longtemps, ses écrits restent circonscrits à la sphère privée, puis aux blogs qui commencent à émerger et qui sont investis par les écrivain·e·s en herbe. Louise Mey a l’intuition que ses histoires pourraient donner naissance à des livres, mais elle hésite.

Louise Mey met en scène dans ses romans policiers les violences faites aux femmes, viol, harcèlement, agression sexuelle. Les Ravagé(e)s et Les Hordes invisibles suivent Alex et Marco. Tous les deux travaillent dans une brigade spécialisée dans les crimes et délits sexuels dans le Nord de Paris. Dans Les Ravagé(e)s, ils enquêtent sur une vague de viols qui interroge les statistiques et les dynamiques de genre habituelles. Dans Les Hordes invisibles, Louise Mey traite du problème du harcèlement en ligne dont sont victimes trois femmes.

Pendant quelques années, elle travaille sur son premier roman Les Ravagé(e)s, qui paraît en 2016 aux éditions Fleuve noir. Le livre naît d’un bouillonnement intérieur que l’on nomme communément le féminisme.

En 2016, Louise Mey écrit un texte sur les règles, intitulé Chattologie. Il devient un seule-en-scène joué par l’autrice et humoriste Klaire fait Grr, et mis en scène par Karim Tougui. Le spectacle est joué de septembre 2017 à mai 2019. Il reprend ensuite le 7 février 2020, au théâtre des 3 Bornes, avec une nouvelle comédienne : Alice Bié. Ce spectacle féministe, ouverts à tous et toutes, a pour but de dédramatiser et d’expliquer les règles et de contribuer à lever le tabou qui pèse encore sur les menstruations.

Louise Mey écrit des histoires pour la jeunesse (Le Jour du Vélo Rouge parle du deuil et de la réparation), et des Bandes dessinées (Kara évoque la classe de 4ème et la trajectoire de Kara, le personnage principal, qui tente de s’adapter à son nouveau collège).

Louise Mey a également participé au recueil de textes pour adolescentes et adolescents Ceci est mon corps, publié chez Rageot en partenariat avec le magazine Causette. Son texte s’intitule  » Nichons, ni soumis·e·s  » et parle des seins à l’adolescence, en tant que marqueur associé au féminin, et du regard que fait peser la société sur cette partie de l’anatomie.

En 2020 elle est lauréate du prix sang d’encre des lycéens avec  « La Deuxième Femme «  (Editions du Masque), un roman noir qui parle d’emprise et évoque les cas de féminicides. Le livre a également été sélectionné pour le Prix Landerneau.

Elle écrit également pour le théâtre (Chattologie – Courte conférence en gestion des flux) ainsi que des ouvrages pour la jeunesse (« Sam et le Martotal « , »La Sans-Visage »  et de la bande dessinée « Coquillettes et Crustacés « .

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