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… vu par Arlette

Bondoux Anne-Laure ♦ Valentine ou la belle saison

Valentine ou la belle saison est un roman de la recherche de soi et sur le renouveau. Un roman sur la vie et sur le temps qui passe, mais aussi un roman sur la famille et les relations entre frère et soeur. Conflits, amour, séparation, divorce, remise en question

Un roman familial, qui véhicule un message très positif, avec des héros très réalistes, à la recherche du bonheur absolu et surtout d’une stabilité affective. Un roman qui aborde l’impact des actions passées de nos parents sur leurs chers bambins.

A 48 ans et demi, divorcée, Valentine a de l’énergie, des convictions et des idées. Pourtant, rien n’est simple dans sa vie depuis quelques jours. Elle vient d’apprendre qu’elle doit quitter l’appartement HLM qu’elle occupe à Paris depuis son divorce. Son ex-mari est en pleine campagne. Nous sommes avant les élections présidentielles de 2017. Ses deux enfants partis poursuivre leurs études en province, et sans autre travail que l’écriture d’un manuel sur la sexualité des ados, Valentine qui avait de grands rêves, des valeurs politiques et sociales, bobo en apparence même si sa vie active est loin d’être florissante, décide de s’offrir une parenthèse loin de Paris, à Lestrade en Corrèze, dans la vieille demeure familiale. Elle décide donc de rejoindre sa mère et d’y trouver des solutions. La demeure familiale l’accueille chaleureusement.

Là-bas, entourée de sa mère Monette et son franc-parler, ses mots croisés, ses exigences fantasques, ses convictions politiques inébranlables, et du chat Léon, elle espère faire le point sur sa vie. Les relations mère – fille ne sont pas toujours simples et ce retour en Corrèze va ouvrir des vieilles blessures et rancœurs, d’autant que son frère aîné, en difficulté dans son couple et avec qui elle n’entretient pas une relation très amicale, décide également de se rendre à Lestrade, avec son vélo et ses états d’âme, pour parler à sa soeur.

Au fil des pages, on découvre l’enfance du frère et de sa soeur, les courses à vélo, les premiers émois amoureux, les copains d’école que l’on retrouve, les jeux et les rêves d’enfant… C’est un plongeon dans la famille Cassagne où Fred et Valentine vont devoir régler certaines mésaventures de leur passé. Et peu à peu les secrets bien enfouis des années 70 vont se dévoiler ; ces années où le cinéma du père de Valentine était un lieu central du village. On y rencontrait des artistes, on refaisait le monde et des relations cachées s’y nouaient, parfois même des enfants y étaient conçus. On ne s’étonne plus des fréquents malaises vagaux de Valentine, d’un certain manque de courage de Fred face à la prise de certaines décisions,…

A la faveur d’un grand ménage, elle découvre une série de photos de classe barbouillées à coups de marqueur noir. Ce mystère la fait vaciller. Elle ne sait pas qui est la jeune fille ainsi masquée, ni qui a utilisé ce marqueur. Elle décide d’enquêter…

Une seule chose lui semble évidente : elle est arrivée au terme de la première moitié de sa vie.
Il ne lui reste plus qu’à inventer – autrement et joyeusement – la seconde.

L’histoire prend tout son sens quand le lecteur découvre que Valentine a des troubles dépressifs depuis que sa mère Monette est décédée quelques mois auparavant. Fred, la sachant seule dans la maison familiale, est venu s’assurer que tout allait bien pour elle, mais aussi lui parler de ce que le notaire lui a appris, concernant la succession.

Tous deux vont être bien obligés de faire leur deuil, et chacun à leur manière, d’affronter la réalité pour laisser derrière eux les fantômes de leur enfance, comme ce père tant aimé, mort beaucoup trop tôt, et cette mère omniprésente qui les a poursuivi de ses conseils, et dont ils n’arrivent pas à faire leur deuil.

L’auteur :

Anne-Laure Bondoux, née le 23 avril 1971 à Bois-Colombes, est une écrivaine française, notamment de livres pour la jeunesse.

 Elle a exprimé son désir de devenir écrivain dès l’adolescence. C’était pour elle une activité qu’elle prenait très au sérieux puisqu’il lui arrivait d’écrire des nouvelles, des pièces de théâtre pendant les cours… Ça primait sur le reste et c’était une idée audacieuse car elle voulait en faire son métier, non une activité annexe. Ses parents ne l’ont pas découragée. Ils ont accompagné positivement cette déclaration. Son père, issu d’une famille nombreuse, a dû gagner sa vie très tôt car son propre père était décédé. Il avait écrit un roman qu’il avait envoyé aux éditions Gallimard. Jean Paulhan lui avait répondu. Dans cette lettre manuscrite, il lui donnait des conseils et lui annonçait que, s’il ne publiait pas ce premier roman, il pourrait publier le deuxième. Son père a sans doute été très vexé qu’on ne reconnaisse pas, tout de suite, son talent et il lui a été difficile de poursuivre dans un environnement peu porteur. Il était dessinateur industriel et sa mère était vendeuse aux Galeries Lafayette. En 1968, ils avaient économisé pour prendre une année sabbatique et aller vivre à Aix-en-Provence pour réaliser leurs projets. Sa mère a effectivement obtenu sa capacité en droit, mais Son père a renoncé à écrire et ils ont fait deux enfants ! Elle a été très marquée par ce renoncement et elle a eu l’idée de reprendre le flambeau.

Après un bac littéraire, elle a obtenu une licence en Lettres Modernes à Paris X, Nanterre. Elle s’intéresse particulièrement à l’écriture chez les enfants en difficulté, avec qui elle a monté des ateliers d’écriture qui ont reçu le prix Fondation de France.

Mais elle était très frustrée durant ses études à la fac car elle ne trouvait rien concernant l’écriture créative. Elle voulait écrire pour adultes.

A 18 ans, elle a envoyé son premier roman à 18 éditeurs dont les plus prestigieux : Gallimard, Grasset… Ils ont tous refusé. À 21 ans, son deuxième roman a été refusé et, à 24 ans, après deux ans de travail, son troisième roman l’a été également.

Après avoir écrit un peu de théâtre et quelques chansons, elle devient rédactrice chez Bayard Presse en 1996. Son compagnon, compositeur, travaillait pour Bayard et c’est grâce à lui qu’elle a découvert J’aime Lire et que le déclic s’est produit. Elle a alors écrit trois histoires qu’elle a transmises, avec son CV, à la rédactrice en chef qui les a refusées. En revanche, son CV l’a intéressée et elle a été embauchée pour travailler sur la conception d’un nouveau magazine intitulé Maximum« , devenu DLire, aujourd’hui J’aime Lire Max, dont elle a écrit les premiers numéros. Cela a duré 3 ans et demi.

Ses premiers textes paraîtront dans les revues pour enfants, « Astrapi », « J’aime lire », « Les Belles Histoires »…. C’était une période très exaltante. Elle était payée pour écrire des prototypes d’histoires pour le journal. Par ailleurs, elle continuait à écrire. Ses textes étaient toujours refusés, mais elle recevait des réponses qui lui permettaient de comprendre ce qui n’allait pas. En travaillant pour cette revue, elle a compris le concept de « ligne éditoriale » car elle a dû elle-même lire des manuscrits. Au début, elle mettait un point d’honneur à répondre à chaque auteur en justifiant mon refus. Elle y passait un temps fou et elle a arrêté. Mais cet exercice a été très formateur. À l’automne 2008, elle a envoyé dans cinq maisons d’édition, un nouveau roman pour adultes, refusé lui aussi. Elle a été découragée car elle en ignore les raisons. Elle a appris à travailler son écriture, la capacité à aller jusqu’au bout. Ses cours de littérature l’ont servie.

En 1999, son premier roman, « Noémie superstar », est publié aux Éditions Syros.

Elle a cessé ses activités de journaliste en 2000 pour se consacrer exclusivement à l’écriture.

Ses romans sont traduits dans une vingtaine de langues et ont obtenu de très nombreux prix en France et à l’étranger, notamment le prix Sorcières et le prix France Télévisions en 2004 pour « Les larmes de l’assassin », le Mildred L. Batchelder Honor Book et le ALA Best Books For Young Adults (États-Unis) en 2007, le prix Andersen (Italie) en 2009, le Prix Tam-Tam Je Bouquine 2010 pour « Le Temps des miracles », le Grand prix SGDL (Société des Gens De Lettres) 2015 du roman jeunesse pour « Tant que nous sommes vivants ».

Elle est lauréate en 2017 de la première édition du Prix Vendredi, qui récompense un ouvrage jeunesse pour public adolescent, pour son ouvrage « L’aube sera grandiose », roman jeunesse sur la transmission.

Elle aime rencontrer et échanger avec ses jeunes lecteurs, sur les salons ou dans leurs classes. Des traductions de certains de ses livres existent en chinois, portugais, néerlandais, anglais, slovène, espagnol, roumain, italien, coréen, japonais, slovaque, allemand, turc et catalan.

Ses romans ont obtenu de très nombreux prix en France et à l’étranger, notamment le prix Sorcières et le prix France Télévisions en 2004, le Mildred L. Batchelder Honor Book et le ALA Best Books For Young Adults (États-Unis) en 2007 et 2012 et le prix Andersen (it) (Italie) en 2009.

Anne-Laure Bondoux vit aujourd’hui en région parisienne avec ses deux enfants, une fille et un garçon.

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