Une toile de Gustave Courbet volée dans un musée, un peintre qui meurt avant même d’être interrogé par la police, un trafic de faux tableaux, une veuve troublante à bien des égards, d’une curieuse et charmante touriste italienne… Mensonges et faux-semblants, ce n’est plus une enquête, c’est un casse-tête !
Seconde enquête du commissaire Bruno Morteau et de son acolyte le lieutenant Fabien Monceau. Après Besançon et sa citadelle créée par Vauban, Sébastien Lepetit nous emmène à Ornans, toujours dans le Doubs, un des plus beaux villages Franc-comtois, très connu grâce au peintre Gustave Courbet. Un musée portant son nom y figure, quelques toiles y sont exposées, d’autres dans de plus grands musées sur Paris.
Alors que l’inspecteur Fabien Monceau part en vacances à Paris, le commissaire Bruno Morteau musarde sur les contreforts qui entourent Besançon. Pendant sa promenade, il est rejoint par Béatrice Montfort dont il a fait la connaissance, il y a quelques mois, lors de l’enquête sur le meurtre de son mari (Merde à Vauban – même éditeur). Elle veut solliciter son avis car elle craint d’être accusée de recel ou autre méfait. Elle a acquis pour 50000€, en son nom, il y a quelques années, sur les conseils de son époux, un tableau de Courbet, une version de Paysans de Flagey revenant de la foire.
C’est lors de la déclaration de succession que son tableau a attiré l’attention de l’expert mandaté. Il présente beaucoup de similitudes avec celui exposé au musée d’Ornans, mais volé le 18 septembre 2005. Celui-ci a signalé cette découverte à l’O.C.B.C. (L’Office Central de lutte contre le Trafic de Biens Culturels) qui a dépêché un enquêteur.
L’enquêteur étant débordé, Morteau manœuvre pour récupérer l’affaire car Mme Montfort ne le laisse pas indifférent. Il décide de chercher, dans les relations de Pierre-Jean Montfort, qui a pu lui vendre le tableau. Très vite il repère un peintre, Artus, qui se dit descendant de Courbet. Ce dernier vend quelques rares toiles et vit surtout des subsides de son frère, médecin à Ornans. Prétextant une douleur au pied, Morteau se présente comme patient pour le faire parler de son frère. Mais le praticien diagnostique un début de goutte et préconise un régime…
Pendant ce temps, à Paris, Fabien, lui, a rendez-vous avec trois jeunes italiennes rencontrées la veille sur la place du Tertre pour aller voir Les Nymphéas. Mais seule Lucia vient à sa rencontre. Elle adore les impressionnistes !
Alors, quelle n’est pas la surprise de Morteau de retrouver Monceau avec une jeune femme, qui n’est pas son type, dans les rues d’Ornans. Revenu à Besançon, en examinant les comptes du couple Montfort, le commissaire repère un retrait de 50 000 € en liquide, le 5 octobre 2005, quelques jours après le vol. Mais la surprise est encore plus forte quand, revenu à Ornans, par hasard, un avis de décès annonce la mort d’Artus. L’acte de décès a été signé par son frère qui fait incinérer le corps…
Après le risque mortel à se promener sur les murailles de la Citadelle de Besançon, les deux policiers se retrouvent sur les traces d’un tableau de Gustave Courbet, une toile qui va occasionner Deux enterrements à Ornans.
Ce duo improbable entre un commissaire blanchi sous le harnais et un jeune inspecteur tout frais émoulu de l’école de police fonctionne à merveille dans ce cadre romanesque. Si le premier est profondément attaché à sa terre natale au point de refuser toutes mutations qui lui auraient permis de s’élever dans la hiérarchie policière, le second ne jure que par Paris. Hors de cette ville, il considère être déporté, au bagne, en souffrance malgré les contacts très agréables qu’il peut nouer avec quelques représentantes de la population féminine locale.
Le romancier enrobe une intrigue subtilement construite d’un attachement fort à la Franche-Comté, ses paysages, son mode de vie, ses vins et produits alimentaires, ses spécialités culinaires. Après avoir fait œuvre de guide touristique pour la ville de Besançon et ses richesses architecturales, il s’attache aux pas de Gustave Courbet, à la cité d’Ornans et ses environs. Il cite nombre d’anecdotes sur le peintre, sur les lieux retenus pour des tableaux, sur la genèse de ceux-ci. Ainsi, il existait bien trois versions des Paysans de Flagey revenant de la foire. Le premier tableau a été détruit, le second est au musée à Besançon et le troisième dans une collection privée. Pour les besoins de son intrigue, l’auteur a « emprunté » ce troisième tableau, l’a placé à Ornans avant de le faire voler.
Sébastien Lepetit maîtrise l’art du titre qui interpelle. Après Merde à Vauban pour les fortifications de Besançon, il propose L’origine du Crime pour un roman sur Gustave Courbet, l’auteur du célébrissime L’Origine du monde. Ce roman policier, aux multiples facettes, rend hommage à un précurseur tout en offrant la lecture d’un récit passionnant pour ses personnages attachants et pour le cadre dans lequel se niche l’intrigue.
Il donne une furieuse envie de suivre le parcours de ce duo le temps de quelques vacances et de profiter pleinement d’une gastronomie “goûtue” à défaut d’être “light”.
Le mot de l’éditrice : Sébastien Lepetit, dévoile ici la nouvelle enquête de son commissaire Morteau, personnage atypique et policier à l’ancienne. Il mêle avec talent l’univers du polar à la culture, l’art et la gastronomie. Une intrigue captivante qui nous fait (re)découvrir la région Franche-Comté. Avec ce savoir-faire qui lui est propre, l’auteur nous offre un livre d’un genre singulier. Flamant Noir le recommande aux amateurs de bonnes tables et de belle littérature !
L’auteur :
Sébastien Lepetit, né le 30 août 1969 à Loudéac, est un écrivain français, baladeur, atrabilaire et sauvage., auteur de roman policier mêlant intrigue policière et culture.
Fils d’une mère mayennaise et d’un père normand, originaire des Côtes-d’Armor, Sébastien Lepetit voit le jour à l’heure où le monde entier a encore le nez levé pour tenter d’apercevoir le drapeau que les Américains viennent de planter sur la Lune.
Après sept années passées en Bretagne, ses parents décident de s’installer en Charente, près de la ferme de ses grands-parents. Il passe donc le reste de son enfance dans les chemins creux ou sur les berges des rivières à exercer un imaginaire déjà bien entraîné, et commet alors par centaines des poèmes heureusement oubliés aujourd’hui.
Son adolescence s’écoule à la campagne, entre les disques vinyles et les romans d’Agatha Christie, de Maurice Leblanc ou encore de Gaston Leroux.
Peu à peu, les filles de la campagne étant plus attirées par la musique dansante des hit-parades que par la littérature, les disques prennent le dessus sur les livres, et il se consacre à l’animation : tout d’abord les boums avec les copains du lycée, puis la radio à Confolens. Il est même, pendant quelques semaines, DJ dans une discothèque perdue au milieu de nulle part. Pendant ce temps-là, le travail scolaire du lycée attend très patiemment, mais en vain, qu’il daigne lui accorder un peu de son précieux temps. C’est donc sans avoir le bac qu’en juin 1988 il rejoint la vie active, quittant alors la Charente pour entrer au service de l’Administration des Postes, Télécommunications et Espace, où il trie des colis internationaux, charge et décharge des camions la nuit à l’aéroport d’Orly. Une prédisposition qui trouve écho l’année où le devoir l’appelle sous les drapeaux en étant affecté au traitement du courrier des casernes de Bordeaux. L’expérience du travail de nuit à Orly le convainc de reprendre ses études par correspondance et de décrocher un bac, puis le concours d’entrée à l’École Nationale Supérieure des PTT, suivi d’un DESS en management d’entreprises. Il entreprend alors une carrière de cadre.
Il vit ainsi en région parisienne une quinzaine d’années et, parallèlement à sa carrière professionnelle, ressent l’envie de s’impliquer dans la vie de son pays. Il est tout d’abord élu adjoint au maire chargé des finances de Viry-Châtillon, en Essonne, puis il conduit plusieurs campagnes électorales à Méréville, le village que Jean-Louis Bory avait rebaptisé Jumainville pour écrire Mon village à l’heure allemande, prix Goncourt 1945, et à Étampes.
Puis, ayant perdu ses illusions, il décide en 2002 de mettre fin à cette parenthèse politique pour se consacrer à sa vie professionnelle et à l’envie d’écrire qui le titille depuis l’adolescence.
Après un rapide passage sur la Côte d’Azur où il en profite pour rencontrer sa future épouse et écrire son premier roman, La Korrandine de Tevelune, il s’installe en Franche-Comté. Là, lui le postier, donc homme de lettres, épouse une prof de français, donc une femme de lettres.
Aux côtés de cette femme à la fois inspiratrice, correctrice, critique et muse, il écrit Barnabé, un roman où il donne la parole à un handicapé mental accusé d’être pyromane. Pendant ce temps, il rattrape le temps perdu en lisant goulûment tant des classiques que des contemporains : Balzac, Umberto Eco, Victor Hugo, Émile Zola, Iain Pears, Eugène Sue, Pierre Magnan, Peter Tremayne, Alexandre Dumas, Anne Perry, Georges Simenon, Jean-François Parot…
Il doit cependant attendre presque dix ans pour publier en 2012 ses deux premiers romans aux éditions Hélène Jacob, essentiellement en ebook et en impression à la demande. Ne voulant pas mélanger sa vie professionnelle et sa vie d’auteur, il opte pour un pseudonyme et choisit le nom du village de son père décédé quelque temps plus tôt, Saint-Fromond.
Entre 2009 et 2011, il écrit un nouveau roman, policier cette fois-ci. Mais si le genre est nouveau, l’inspiration est toujours le lieu et l’histoire du lieu où se déroule le roman. Merde à Vauban est donc totalement imbriqué avec l’histoire de Besançon. L’intrigue se déroule sur fond de candidature du réseau des sites Vauban au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2008. Il s’attend, comme pour ses deux premiers romans, à essuyer moult refus des grands éditeurs.
Mais à sa grande surprise, le roman obtient le Coup de cœur des lecteurs du prix VSD du polar 2013. Ce prix, qui l’oblige à tomber le masque et à publier pour la première fois sous son vrai nom, lui permet d’être diffusé dans toutes les librairies et lui donne envie, plus que jamais, de continuer à écrire des romans agréables à lire, mêlant le suspense et l’humour, tout en partageant ses coups de cœur pour les lieux où il décide de situer ses romans
En 2016, il publie L’Origine du crime – Deux enterrements à Ornans, deuxième enquête du commissaire Morteau et du lieutenant Monceau. L’intrigue se déroule à Ornans et dans la vallée de la Loue où naquit et vécut le peintre Gustave Courbet. Avec ce roman, il obtient le Prix polar du Lions Club de Rambouillet.
Le 26 mars 2018 Un nouveau représentant de l’État vient d’être nommé à Sarlat, en Dordogne, par un décret du président de la République. Il s’agit de Sébastien Lepetit.
Ne retirant son chapeau que pour dormir, ou presque, Sébastien Lepetit prétend que c’est à la chaleur du feutre qu’il doit l’inspiration de ses romans. D’autres affirment au contraire que le port de son couvre-chef est un acte militant pour la défense de l’accent circonflexe, le chapeau de la lettre, gravement menacé par la simplification de l’orthographe. Amoureux des mots en tous sens, du point-virgule qu’il aimerait remettre à la page, et du subjuguant imparfait du subjonctif, il aime les polars et la littérature du XIXe siècle, l’histoire et le vin jaune, la peinture et les promenades en montagne… Et il aime marier ces univers improbables dans ses romans.
Un tantinet agoraphobe, il recherche le calme des sentiers de montagne ou de forêt où il cueille les pensées et les sensations qui deviendront l’âme de ses romans. Il est amoureux des pierres, des bâtisses et de leur histoire.
Breton, Charentais et Franc-Comtois, il rêve d’un endroit idéal où l’océan côtoierait les reculées jurassiennes et les vignobles charentais. En attendant, il déguste de temps à autre une crêpe aux morilles arrosée d’un pineau. Mais ça, c’est une autre histoire…
Dans ses romans, les lieux où vivent les personnages ont une place particulière, au point d’en devenir également des personnages à part entière. Il aime lire Umberto Eco, Pierre Magnan, Peter Tremayne, Anne Perry, et tant d’autres. Enfin, il pense que les livres sont plus importants que les auteurs, faisant sienne cette phrase d’Umberto Eco dans l’Apostille au nom de la rose : « L’auteur devrait mourir après avoir écrit. Pour ne pas gêner le cheminement du texte ».
Sébastien Lepetit, vit en Franche-Comté. Amoureux des pierres, des bâtisses et de leur histoire, c’est sur les sentiers de montagne ou de forêt qu’il s’en va cueillir au calme les pensées et les sensations qui deviendront l’âme de ses romans.
Œuvre :
Romans
Série Les Enquêtes du commissaire Morteau
– Merde à Vauban, 2013
– L’Origine du crime : deux enterrements à Ornans, 2016
– Il y aura du sang sur la neige, 2018
Série Les Mystères de l’Argentor
– Barnabé, 2014
– La Korrandine de Tevelune, 2014
Prix et distinctions
- Grand prix VSD du polar 2013 – Prix des lecteurs pour Merde à Vauban
- Prix polar du Lions Club de Rambouillet 2016 pour L’origine du crime