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… vu par Arlette

Lepetit Sébastien ♦ Merde à Vauban

Une enquête policière dans la bourgeoisie provinciale. Un vieux briscard commissaire et un jeune lieutenant parisien se lancent sur les traces d’un tueur insaisissable.

Besançon, mai 2008. Pierre-Jean Montfort, adjoint au maire et professeur érudit d’histoire, donne une conférence pour promouvoir la candidature des sites historiques de Vauban au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le lendemain matin, il est retrouvé mort au pied de la citadelle. Meurtre ou suicide ? Affaire privée ou coup porté à la candidature de la ville ?

Fabien Monceau, jeune lieutenant de police fraîchement nommé à Besançon, va mener l’enquête aux côtés du commissaire Morteau, Flic atypique avec son ours en peluche, un Franc-Comtois chevronné et bourru… Mais surtout très bon vivant. Garçon impulsif et séducteur, un jeune loup qui a les dents longues – ce qui lui jouera des tours, après son succès à l’examen, voulait être promu à Paris, ou le plus proche de Paris, sinon rien ! Pas de chance pour lui. Ayant placé les villes en ordre alphabétique, il et se retrouve ainsi à Besançon, dans le joli département du Doubs. Il est dépité de devoir faire ses classes ici. Il a cependant de la chance, dans sa mutation malheureuse, il est sous les ordres du commissaire Morteau, qui l’associe étroitement à ses enquêtes. C’est un vieux commissaire, qui n’a plus rien à prouver. Lui, il a refusé toutes les promotions. Pas question de quitter sa région pour accéder à un grade supérieur. Il aime son département, sa ville et compte bien y finir sa carrière. Morteau est un flic qui vit seul depuis que sa femme est partie. Enfin seul, pas tout à fait, il y a flocon. Alors il est plutôt bourru, et puis il est enclin à la bouteille et adore la bonne chair. C’est un fin gourmet et gourmand ! Malgré le travail, il ne pourrait se passer de son rendez-vous dans son bistrot préféré pour déguster un plat préparé par Geneviève !

Le premier meurtre auquel le jeune lieutenant est confronté est celui d’une sommité, un grand spécialiste des remparts de Vauban, quelqu’un qui œuvrait pour les faire classer au patrimoine mondial de l’UNESCO. Et il ne fut pas le seul. Et à chaque fois, près de la victime, les mêmes mots : merde à Vauban. A croire, vraiment, que certains ont quelque chose contre l’histoire de leur ville et de ses remparts.

Une enquête difficile, pas facile à mener, surtout que les victimes sont toutes membres du conseil municipal de Besançon. Mais qui sera menée de main de maître par un duo explosif ! Même si Monceau s’oppose à : le lieutenant n’apprécie pas vraiment les méthodes du commissaire qui a de plus une forte tendance à apprécier les repas de « sa » cantine et les productions viticoles locales.

Un roman à énigme qui va nous amener a exploré la bonne société franc-comtoise, ses mœurs, ses travers et ses bassesses aussi, la vie des édiles de provinces, des notables respectés et établis…

Tout le monde puisse comprendre tout cet humour à sa juste valeur puisque tous les personnages (ou presque) ont le nom de villages de la région.

L’auteur :

Sébastien Lepetit, né le 30 août 1969 à Loudéac, est un écrivain français, baladeur, atrabilaire et sauvage., auteur de roman policier mêlant intrigue policière et culture.

Fils d’une mère mayennaise et d’un père normand, originaire des Côtes-d’Armor, Sébastien Lepetit voit le jour à l’heure où le monde entier a encore le nez levé pour tenter d’apercevoir le drapeau que les Américains viennent de planter sur la Lune.

Après sept années passées en Bretagne, ses parents décident de s’installer en Charente, près de la ferme de ses grands-parents. Il passe donc le reste de son enfance dans les chemins creux ou sur les berges des rivières à exercer un imaginaire déjà bien entraîné, et commet alors par centaines des poèmes heureusement oubliés aujourd’hui.

Son adolescence s’écoule à la campagne, entre les disques vinyles et les romans d’Agatha Christie, de Maurice Leblanc ou encore de Gaston Leroux.

Peu à peu, les filles de la campagne étant plus attirées par la musique dansante des hit-parades que par la littérature, les disques prennent le dessus sur les livres, et il se consacre à l’animation : tout d’abord les boums avec les copains du lycée, puis la radio à Confolens. Il est même, pendant quelques semaines, DJ dans une discothèque perdue au milieu de nulle part. Pendant ce temps-là, le travail scolaire du lycée attend très patiemment, mais en vain, qu’il daigne lui accorder un peu de son précieux temps. C’est donc sans avoir le bac qu’en juin 1988 il rejoint la vie active, quittant alors la Charente pour entrer au service de l’Administration des Postes, Télécommunications et Espace, où il trie des colis internationaux, charge et décharge des camions la nuit à l’aéroport d’Orly. Une prédisposition qui trouve écho l’année où le devoir l’appelle sous les drapeaux en étant affecté au traitement du courrier des casernes de Bordeaux. L’expérience du travail de nuit à Orly le convainc de reprendre ses études par correspondance et de décrocher un bac, puis le concours d’entrée à l’École Nationale Supérieure des PTT, suivi d’un DESS en management d’entreprises. Il entreprend alors une carrière de cadre.

Il vit ainsi en région parisienne une quinzaine d’années et, parallèlement à sa carrière professionnelle, ressent l’envie de s’impliquer dans la vie de son pays. Il est tout d’abord élu adjoint au maire chargé des finances de Viry-Châtillon, en Essonne, puis il conduit plusieurs campagnes électorales à Méréville, le village que Jean-Louis Bory avait rebaptisé Jumainville pour écrire Mon village à l’heure allemande, prix Goncourt 1945, et à Étampes.

Puis, ayant perdu ses illusions, il décide en 2002 de mettre fin à cette parenthèse politique pour se consacrer à sa vie professionnelle et à l’envie d’écrire qui le titille depuis l’adolescence.

Après un rapide passage sur la Côte d’Azur où il en profite pour rencontrer sa future épouse et écrire son premier roman, La Korrandine de Tevelune, il s’installe en Franche-Comté. Là, lui le postier, donc homme de lettres, épouse une prof de français, donc une femme de lettres.

Aux côtés de cette femme à la fois inspiratrice, correctrice, critique et muse, il écrit Barnabé, un roman où il donne la parole à un handicapé mental accusé d’être pyromane. Pendant ce temps, il rattrape le temps perdu en lisant goulûment tant des classiques que des contemporains : Balzac, Umberto Eco, Victor Hugo, Émile Zola, Iain Pears, Eugène Sue, Pierre Magnan, Peter Tremayne, Alexandre Dumas, Anne Perry, Georges Simenon, Jean-François Parot…

Il doit cependant attendre presque dix ans pour publier en 2012 ses deux premiers romans aux éditions Hélène Jacob, essentiellement en ebook et en impression à la demande. Ne voulant pas mélanger sa vie professionnelle et sa vie d’auteur, il opte pour un pseudonyme et choisit le nom du village de son père décédé quelque temps plus tôt, Saint-Fromond.

Entre 2009 et 2011, il écrit un nouveau roman, policier cette fois-ci. Mais si le genre est nouveau, l’inspiration est toujours le lieu et l’histoire du lieu où se déroule le roman. Merde à Vauban est donc totalement imbriqué avec l’histoire de Besançon. L’intrigue se déroule sur fond de candidature du réseau des sites Vauban au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2008. Il s’attend, comme pour ses deux premiers romans, à essuyer moult refus des grands éditeurs.

Mais à sa grande surprise, le roman obtient le Coup de cœur des lecteurs du prix VSD du polar 2013. Ce prix, qui l’oblige à tomber le masque et à publier pour la première fois sous son vrai nom, lui permet d’être diffusé dans toutes les librairies et lui donne envie, plus que jamais, de continuer à écrire des romans agréables à lire, mêlant le suspense et l’humour, tout en partageant ses coups de cœur pour les lieux où il décide de situer ses romans

En 2016, il publie L’Origine du crime – Deux enterrements à Ornans, deuxième enquête du commissaire Morteau et du lieutenant Monceau. L’intrigue se déroule à Ornans et dans la vallée de la Loue où naquit et vécut le peintre Gustave Courbet. Avec ce roman, il obtient le Prix polar du Lions Club de Rambouillet.

Le 26 mars 2018 Un nouveau représentant de l’État vient d’être nommé à Sarlat, en Dordogne, par un décret du président de la République. Il s’agit de Sébastien Lepetit.

Ne retirant son chapeau que pour dormir, ou presque, Sébastien Lepetit prétend que c’est à la chaleur du feutre qu’il doit l’inspiration de ses romans. D’autres affirment au contraire que le port de son couvre-chef est un acte militant pour la défense de l’accent circonflexe, le chapeau de la lettre, gravement menacé par la simplification de l’orthographe. Amoureux des mots en tous sens, du point-virgule qu’il aimerait remettre à la page, et du subjuguant imparfait du subjonctif, il aime les polars et la littérature du XIXe siècle, l’histoire et le vin jaune, la peinture et les promenades en montagne… Et il aime marier ces univers improbables dans ses romans.

Un tantinet agoraphobe, il recherche le calme des sentiers de montagne ou de forêt où il cueille les pensées et les sensations qui deviendront l’âme de ses romans. Il est amoureux des pierres, des bâtisses et de leur histoire.

Breton, Charentais et Franc-Comtois, il rêve d’un endroit idéal où l’océan côtoierait les reculées jurassiennes et les vignobles charentais. En attendant, il déguste de temps à autre une crêpe aux morilles arrosée d’un pineau. Mais ça, c’est une autre histoire…

Dans ses romans, les lieux où vivent les personnages ont une place particulière, au point d’en devenir également des personnages à part entière. Il aime lire Umberto Eco, Pierre Magnan, Peter Tremayne, Anne Perry, et tant d’autres. Enfin, il pense que les livres sont plus importants que les auteurs, faisant sienne cette phrase d’Umberto Eco dans l’Apostille au nom de la rose : « L’auteur devrait mourir après avoir écrit. Pour ne pas gêner le cheminement du texte ».

Sébastien Lepetit,  vit en Franche-Comté. Amoureux des pierres, des bâtisses et de leur histoire, c’est sur les sentiers de montagne ou de forêt qu’il s’en va cueillir au calme les pensées et les sensations qui deviendront l’âme de ses romans.

 

Œuvre :

            Romans

                        Série Les Enquêtes du commissaire Morteau

                                    – Merde à Vauban, 2013

                                    – L’Origine du crime : deux enterrements à Ornans, 2016

                                    – Il y aura du sang sur la neige, 2018

                        Série Les Mystères de l’Argentor

                                    – Barnabé, 2014

                                    – La Korrandine de Tevelune, 2014

 

Prix et distinctions

  • Grand prix VSD du polar 2013 – Prix des lecteurs pour Merde à Vauban
  • Prix polar du Lions Club de Rambouillet 2016

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