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… vu par Arlette

Adam Olivier ♦ Les roches rouges

« Les Roches rouges » : c’est l’histoire d’amour de deux jeunes gens en cavale, qui fuient une réalité sombre et violente et qui veulent croire qu’une nouvelle vie est possible.

Court roman très actuel et contemporain. Olivier Adam aborde de nombreux sujets d’actualités, l’emprise d’une femme, la violence puis la résilience… Les drames du quotidien, quand la vie s’emballe et que de jeunes gens espèrent se jouer du destin…

Au cours d’un dimanche triste et morne, Leïla écrit sur son petit carnet offert en cachette par son nouvel amour. Leïla est toute jeune, 17 ans, mais déjà mère d’un petit Gaby, un petit bout de trois ans complétement craquant. Elle a aussi un mari Alex. Mais là, ce n’est vraiment pas un cadeau ! Son Alex a treize ans de plus qu’elle. Il l’a séduite alors qu’elle avait quatorze ans et lui a fait un gosse. Il l’a obligée à le garder puis est devenu très violent. Un autre problème c’est son canapé, ses bières, ses amis et les coups qu’il aime lui donner.

Elle veut travailler. A Pôle Emploi, elle remarque Antoine, beau mec, paumé qui va beaucoup lui mentir : sur son âge, ses activités… Lui, il est « sorti de ses rails » depuis bientôt deux ans. Il n’a que 18 ans, même s’il aime à se vieillir, boit et se drogue pour oublier un drame qui lui aura volé son enfance. Et il a arrêté le lycée. Sa vie part à la dérive. Il habite en Ile de France, en zone 4, avec ses parents qui sont un couple âgé.

Pourtant, leurs vies s’éclairent tous les deux lorsqu’ils se retrouvent. Et, de là, Leïla et Antoine vont ensemble faire tout pour infléchir leurs vies.

Alex apprend leur liaison. Antoine, Leila et le petit Gabi (trois ans) vont fuir. Ils roulent toute la nuit pour arriver dans la maison de famille à Agay (soleil) au pied des Roches rouges qui longent la Méditerranée.

Mais la soeur d’Antoine, Lise est déjà là. Elle avait fui ses parents, mais surtout son frère, après le drame dont Antoine est responsable.

Ces quatre-là vont devoir vivre ensemble, s’apprivoiser, se supporter… chose d’autant plus difficile car Antoine est à l’origine de la déchéance de sa soeur.  Ils vont vivre dans la crainte jusqu’à le surgissement d’Alex.

Olivier Adam signe avec « les roches rouges » son second roman pour jeunes adultes. Écrit de façon choral entre le journal de Leïla et le récit d’Antoine, il aborde le début de vies d’adultes quand ceux-ci n’ont pas toutes les chances de leurs côtés. Ce n’est pas un roman à l’eau de rose car Olivier Adam décrit des réalités difficiles avec des choix à faire au milieu de la violence, du désespoir et de la dépression.

Mais, ce roman démontre aux jeunes lecteurs, l’importance de la parole et la nécessité d’assumer la responsabilité de ses actes et même ses égarements pour éviter d’être dans la spirale de la destruction.

Roman sombre, mais avec en toile de fond la résilience des personnages.

Après le succès de La Tête sous l’eau, déjà en cours d’adaptation, Olivier Adam nous offre un nouveau roman bouleversant. Un de ceux qui vous marquent pour longtemps.

L’auteur :

Olivier Adam est un écrivain français né le 12 juillet 1974 à Draveil, près de Paris. Il a grandi en région parisienne dans l’Essonne, avec ses deux frères, au sein d’une famille modeste et vit maintenant en Bretagne. Son père était employé de banque.

Il dit maintenant ne plus se rappeler son enfance jusqu’à l’âge de 10/11 ans. Il sait pourtant qu’il a eu une enfance heureuse, normale pour ce qu’il s’en souvient.

Vers l’âge de 16 ans, il devient anorexique. Il perd 38 kg. De 88 kg, il passe à 50 kg.

Il suit des études de gestion d’entreprises culturelles à l’Université de Paris-Dauphine où il rencontre sa future compagne Karine Reysset et mère de ses enfants et qui va lui réapprendre à manger et arrêter de vouloir être un « fantôme ».

Il devient d’abord consultant pour conseiller des collectivités locales dans leur politique culturelle. Puis, après un « trou noir » de quelques années où il commence à écrire, il participe en 1999 à la création du festival littéraire « Les correspondances de Manosque » avec Olivier Chaudenson. Il travaille ensuite brièvement dans l’édition, où il est directeur de collection aux éditions du Rouergue.

En 2000, Olivier Adam publie aux éditions du Dilettante son premier roman, « Je vais bien ne t’en fais pas », qui connaîtra un certain succès (160.000 exemplaires vendus en poche après l’adaptation au cinéma en 2006), qui obtient la reconnaissance de la critique et qui est sélectionné pour le Festival du premier roman en 2001.

Il signe ensuite avec les éditions de l’Olivier où il publie « A l’Ouest » (2001), « Poids léger » (2002), « Passer l’hiver » (recueil de nouvelles, Prix Goncourt de la Nouvelle 2004 et Prix des Éditeurs 2004), « Falaises » (2005, sélectionné dans 13 prix littéraires sans obtenir aucune récompense) et « À l’abri de rien » (2007, Prix du Premier prix 2007 et favori du Prix Goncourt 2007).

Entre-temps, en 2003, il devient directeur de collection aux éditions du Rouergue.

Parallèlement, à la suite d’une rencontre avec Geneviève Brisac, Olivier Adam écrit aussi plusieurs ouvrages pour la jeunesse, publiés pour la plupart à l’École des Loisirs: « On ira voir la mer » (2002), « La Messe Anniversaire » (2003), « Sous la pluie » (2004), « Douanes » (2004, éditions Page à page) « Comme les doigts de la main » (2005) et « Le jour où j’ai cassé le château de Chambord « (2005).

Il publie par ailleurs régulièrement des textes courts dans les revues littéraires et anime des ateliers d’écriture en milieu scolaire.

En 2004, il obtient le Prix Goncourt de la nouvelle pour son recueil « Passer l’hiver ».

En 2005, Olivier Adam quitte la région parisienne pour la Bretagne avec sa compagne Karine Reysset, l’auteur de livres pour enfants, pour habiter à Saint-Malo, où il partage son temps entre la littérature et le cinéma. Ce qu’il évoque dans Des vents contraires en 2009. Il revient dans la capitale, à Montmartre en 2014, avec sa compagne et ses deux enfants.

Pour le cinéma, outre la co-scénarisation de ses romans « Je vais bien ne t’en fais pas », adapté en 2006 par Philippe Lioret, « Poids léger » adapté en 2004 par Jean-Pierre Améris et « Sous la pluie » en cours d’adaption par Patrick Goyette), Olivier Adam a co-signé les scénarios de « L’été indien » d’Alain Raoust (2007) et de « Maman est folle » de Jean-Pierre Améris (2007, téléfilm).

Très influencé par la littérature américaine contemporaine (John Fante, Raymond Carver, Richard Ford,…) mais aussi par une certaine famille d’écrivains français des années 40 et 50 (Henri Calet, Georges Hyvernaud, Georges Perros,…), n’hésitant pas à aborder des thématiques sociales et politiques, Olivier Adam a su s’imposer très vite comme un auteur qui compte dans la nouvelle génération d’écrivains français. Côté filiations cinématographiques et musicales, on rapproche souvent son univers et son style de ceux d’auteurs comme Maurice Pialat, Leonard Cohen ou encore Christophe Miossec.

Son œuvre dépeint des personnages en butte à des crises d’identité, souvent dans des milieux ordinaires de la classe moyenne. Ses romans mettent en scène les thèmes des douleurs familiales, du manque, des identités flottantes, de l’inadaptation sociale, de la fuite et de la réinvention de soi. Ils évoquent également la France « périphérique », en particulier la banlieue parisienne et sont très fortement marqués par les paysages de bords de mer, en particulier ceux de la Côte d’Emeraude en Bretagne. Il affiche également dans ses écrits son admiration pour la culture et les paysages du Japon, pays où il fut écrivain lauréat en 2006, en résidence à la Villa Kujoyama, à Kyōto.

Il fait partie en 2007 de la dernière sélection du Prix Goncourt pour « À l’abri de rien », et, en 2010, pour « Le Cœur régulier », de la deuxième sélection du Prix Goncourt.

Deux ans plus tard, pour son roman « Les Lisières, » il semble favori, d’après les médias, le magazine L’Express titrant un article « Olivier Adam aux lisières du prix Goncourt »… mais quelques jours plus tard, comme le mentionne le journal Le Figaro : « Voilà déjà une grande surprise : alors que la plupart des médias le voyaient déjà couronné, Olivier Adam ne figure même pas sur la première liste du Goncourt », surprise que reprend en titre L’Express ou encore Le Point.

Également scénariste, il a participé à plusieurs films : en 2007, à L’Été indien, film de Alain Raoust ; en 2009, à Welcome de Philippe Lioret. Il a également participé à plusieurs adaptations de ses romans : Je vais bien, ne t’en fais pas du même réalisateur Philippe Lioret en 2006, Poids léger en 2004 et le téléfilm Maman est folle en 2007, tous deux réalisés par Jean-Pierre Améris, et Des vents contraires, de Jalil Lespert, en 2011.

Il est nommé chevalier des arts et des lettres en 2013.

En janvier 2014, une cinquième adaptation de son œuvre est portée à l’écran, à laquelle il n’a pas participé, le long métrage Passer l’hiver, réalisé par Aurélia Barbet, tiré de la nouvelle « Nouvel An », issue du recueil « Passer l’hiver » publié 10 ans plus tôt.

La même année, son roman « Falaises » (publié en 2005) est « librement adapté » en bande dessinée, sur un scénario de Loïc Dauvillier, et des dessins de Thibault Balahy.

Son ouvrage, « Peine perdue » sorti en août 2014 chez Flammarion, est finaliste du Prix des libraires 2015.

Il a participé à la création du festival littéraire Les correspondances de Manosque. Il est actuellement édité par les Éditions de l’Olivier et aux éditions L’École des loisirs pour ses œuvres pour la jeunesse.

De 2014 à 2017, il tient une chronique mensuelle dans le journal Libération.

En 2016, son ouvrage « La Renverse » se penche sur le sort des proches d’un homme politique éclaboussé par un scandale sexuel. La même année sort sur les écrans « Le cœur régulier », adaptation cinématographique du roman éponyme, réalisée par Vanja D’Alcantara, avec Isabelle Carré dans le rôle principal.

En 2018 paraît chez Flammarion « Chanson de la ville silencieuse« . Puis, chez Robert Laffont dans la collection R destinée aux jeunes adultes, « La tête sous l’eau ».

A la rentrée littéraire d’août 2019 parait, chez Flammarion, Une partie de badminton, qui signe le retour de son double, Paul, déjà croisé dans Des vents contraires et Les lisières.

Il est actuellement édité par Flammarion, et en poche par J’ai Lu, Pocket et Points Seuil.

Ses œuvres pour la jeunesse sont publiées aux éditions L’École des loisirs, Actes Sud Junior et Robert Laffont (collection R).

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