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… vu par Arlette

Indridason Arnaldur ♦ Les roses de la nuit

La vengeance des victimes. Elle est condamnée, il l’aime, elle l’entraîne dans sa vengeance mortelle.

A la sortie d’un bal, un couple pressé se réfugie dans le vieux cimetière, mais au cours de leurs ébats la jeune femme voit un cadavre sur une tombe et aperçoit une silhouette qui s’éloigne. Elle appelle la police tandis que son compagnon, lui, file en vitesse.

Le commissaire Erlendur et son adjoint Sigurdur Oli arrivent sur les lieux pour découvrir la très jeune morte abandonnée sur la tombe fleurie d’un grand homme politique originaire des fjords de l’Ouest. La victime a 16 ans, personne ne la connaît, elle se droguait.

Erlendur questionne sa fille Eva Lind, qui connaît bien les milieux de la drogue pour en dépendre. Elle lui fournit des informations précieuses et gênantes à entendre pour un père. Il s’intéresse aussi à la tombe du héros national et va dans les fjords de l’Ouest où il découvre une amitié enfantine et une situation sociale alarmante. La vente des droits de pêche a créé un grand chômage et une émigration intérieure massive vers Reykjavík, dont les alentours se couvrent d’immeubles modernes pour loger les nouveaux arrivants.

Sigurdur Oli, lui, s’intéresse plutôt à la jeune femme qui les a appelés.

Le parrain de la drogue, vieux rocker américanisé et proxénète, est enlevé au moment où la police révèle ses relations avec un promoteur immobilier amateur de très jeunes femmes. Pendant ce temps, contre toute déontologie, Sigurdur Oli tombe amoureux de son témoin.

Avec son duo d’enquêteur emblématique et classique, Erlendur, le râleur amoureux de l’Islande, et Sigurdur Oli, le jeune policier formé aux États-Unis, Indridason construit ses personnages et nous révèle leur passé, tout en développant une enquête impeccable dans laquelle on perçoit déjà ce qui fait l’originalité de ses romans : une grande tendresse pour ses personnages et une économie de l’intrigue exceptionnelle.

 

L’auteur :

Arnaldur Indriðason, né le 28 janvier 1961 à Reykjavík, est un écrivain islandais, fils de l’écrivain Indriði G. Þorsteinsson, né en 1926, dans le nord de l’Islande, qui vivait dans le plus grand dénuement ayant été élevé dans une maison en tourbe.  Comme presque tous les Islandais, il est désigné par son prénom, Arnaldur. Son patronyme (qui, selon la tradition islandaise, est une simple marque de filiation, « Fils de Indrid », pour le distinguer de d’autres Arnaldur) est parfois transcrit par Indridason comme dans ses livres traduits en français, alors que la translittération correcte devrait être Indridhason, le dh se prononçant comme le th dans l’anglais the.

Quand Arnaldur Indriðason est né, son père habitait dans un immeuble récemment construit à Reykjavik. Lui aussi était écrivain, et ses romans traitaient de ces changements. Le plus célèbre, Terre et fils, racontait ainsi l’histoire d’un jeune homme contraint de quitter sa campagne.

En 1996, Arnaldur Indriðason obtient un diplôme en histoire à l’université d’Islande. Journaliste au Morgunblaðið en 1981-1982, il devient scénariste indépendant.

De 1986 à 2001, il travaille comme critique de films pour le Morgunblaðið. Aujourd’hui, il est l’auteur de quinze romans policiers dont 7 ont été traduits en français — dont plusieurs sont des best-sellers.

Arnaldur Indriðason publie son premier livre, Synir duftsins (littéralement « Fils de poussière », inédit en français) en 1997. Cette publication marque pour certains, comme Harlan Coben, le départ d’une nouvelle vague islandaise de fiction criminelle. Quand il commence à écrire, en 1997, le roman policier a mauvaise réputation en Islande, ce n’est pas un genre « noble », la plupart des auteurs le tiennent pour un divertissement de médiocre qualité. Aujourd’hui, heureusement, le malentendu a été levé. Il y a une autre raison qui explique cette absence de tradition du roman policier, pourtant florissant dans le reste de la Scandinavie : son pays ne comptait que peu de criminels, fort peu de meurtres, et par conséquent peu d’enquêtes de police. Imposer un personnage de flic avec un nom typiquement islandais, des histoires qui se passent dans les rues de Reykjavík et des personnages qui vivent comme des Islandais constituait alors un véritable défi ! Les gens n’y croyaient pas. Mais depuis quinze ans, les crimes, ceux liés au trafic de drogue en particulier, se sont multipliés et sont devenus extrêmement violents. La société a profondément changé, elle est essentiellement urbaine. C’est de ce changement qu’il essaie de rendre compte, et ses romans s’inscrivent dans ce qu’on appelle le « réalisme social ».

Aux côtés d’Arni Thorarinsson, également auteur islandais de polars, Arnaldur déclare qu’« il n’existe pas de tradition de polar en Islande. [À cet état de fait, il y a deux raisons.] L’une tient en ce que les gens, y compris les écrivains, considéraient les histoires policières comme des mauvais romans […]. La deuxième raison, c’est que beaucoup d’Islandais ont longtemps cru en une sorte d’innocence de leur société. Très peu de choses répréhensibles se produisaient, et le peu de faits divers ne pouvaient pas donner lieu à des histoires policières. Ce qui explique qu’à [leurs] débuts, Arni Thorarinsson ou [Arnaldur ont] eu du mal à (s’)imposer [dans les milieux littéraires islandais]. »

Il fut nommé à maintes reprises écrivain le plus populaire d’Islande.

En 2004, ses livres ont fait partie des dix livres les plus empruntés à la Bibliothèque municipale de Reykjavík.

Ces livres ont été publiés dans 26 pays et traduits en allemand, danois, anglais, italien, tchèque, suédois, norvégien, néerlandais, catalan, finnois, espagnol, portugais et français.

Deux de ses œuvres : « La Cité des jarres » et « Hiver arctique » ont reçu, en 2002 et 2003, le Prix Clé de verre, la plus haute distinction scandinave.

Il a également gagné le « Gold Dagger Award », prix littéraire britannique, en 2005 pour « La Femme en vert », et son roman « L’Homme du lac » (Métailié, 2008) a reçu le Prix polar européen du Point.

Il est le premier à recevoir The Glass Key Prize du Skandinavia Kriminalselskapet, deux années consécutives.

En 2011, il reçoit le 1er Prix Boréales-région Basse-Normandie du Polar Nordique à l’occasion de ce festival et le prix espagnol RBA du roman noir en 2013.

Cet écrivain partage désormais une reconnaissance internationale avec Arni Thorarinsson, Jon Hallur Stefansson, Stefan Mani et Yrsa Sigurðardóttir, eux aussi traduits en français.

Arnaldur Indriðason a adapté trois de ses livres pour la radio du service audiovisuel islandais RÚV. Le producteur islandais Baltasar Kormákur a travaillé à une adaptation de Mýrin, La Cité des Jarres (titré Jar City en français et sorti en France en septembre 2008).

Snorri Thórisson travaille sur une production internationale de Napóleonsskjölin. Arnaldur Indriðason est actuellement en collaboration avec l’Icelandic Film Fund pour l’écriture de deux scénarios d’après deux de ses nouvelles.

Il vit à Reykjavík avec sa femme et ses trois enfants. Les deux auteurs ayant fortement influencé Arnaldur Indriðason sont Maj Sjöwall et Per Wahlöö, deux écrivains suédois qui ont imaginé, dans les années 1960, les aventures de l’inspecteur Martin Beck.

BIBLIOGRAPHIE

Enquêtes d’Erlendur Sveinsson :

  1. Les fils de la poussière : Synir duftsins (1997) – 2018
  2. Les roses de la nuit : Dauðarósir (1998) – 2019
  3. La Cité des Jarres : Mýrin (2000) – Prix Cœur noir, Prix Mystère de la critique en 2006, Prix Clé de verre en 2002 du roman noir scandinave
  4. La Femme en vert : GrafarÞögn (2001) – Prix Clé de verre en 2003 du roman noir scandinave, Prix “The CWA Gold Dagger” en 2005(UK), Grand Prix des lectrices de Elle Policier en 2007, Prix Fiction 2006 du livre insulaire de Ouessant
  5. La Voix : Röddin (2002) – Prix “The Martin Beck Award” en 2005, Grand Prix de Littérature Policière 2007, Lauréat du Trophée 813
  6. L’Homme du Lac : Kleifarvatn (2004)
  7. Hiver arctique : Vetrarbotgin (2005)
  8. Hypothermie : Harðskafi (2007)
  9. La rivière noire : Myrká (2008)
  10. La muraille de lave : Svörtuloft (2009)
  11. Etranges rivages : Furðustrandir (2010)
  12. Le duel : Einvígið (2011)
  13. Les nuits de Reykjavik : Reykjavíkurnætur (2012)
  14. Le lagon noir : Kamp Knox (2014)
  • Les enquêtes d’Erlendur – Omnibus reprenant les 3 premiers tomes d’Erlendur.
  • “Avant Erlendur” – Enquête de Marion, futur mentor d’Erlendur
  • Le duel

Trilogie des ombres :

  1. Dans l’ombre : Þýska húsið (2015)
  2. La femme de l’ombre : Petsamo (2016)
  3. Passage des ombres : Skuggasund (2013) – Parution en France au printemps 2018

 

Autres :

  • Opération Napoléon : Napóleonsskjölin (1999)
  • Betty : Bettý (2003)
  • Le livre du roi : Konungsbók (2006)
  • Skuggasund
  • Leyndardómar Reykjavíkur (2000)  – roman dont chaque chapitre fut rédigé par un auteur différent
  • Reykjavík-Rotterdam (2008), scénario du film de Óskar Jónasson, en collaboration avec le metteur en scène

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