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… vu par Arlette

Penny Louise ♦ La fille en toute chose

Dans ce neuvième tome de la série de polars de l’inspecteur Armand Gamache, nous apprenons que la situation de l’inspecteur-chef, que nous connaissons depuis ses premières enquêtes, est délicate. Son équipe, qu’il avait si soigneusement créée, est démantelée.

Soit par des transferts dus à l’ambition de son supérieur hiérarchique, le directeur général Francoeur, qui le hait et qui profite ainsi de la conjoncturelle « faiblesse » de l’inspecteur-chef à peine remis d’une affaire qui a failli lui coûter la vie ainsi qu’à son fidèle lieutenant Beauvoir – ce dernier, au demeurant déstabilisé et manipulé, n’est d’ailleurs pas loin de passer chez « l’ennemi » – pour fomenter un projet qui pourrait bien définitivement évincer son rival…, soit par des demandes de mutation de ses propres agents.

Noël approche : la campagne revêt son blanc manteau et s’égaye de joyeuses lumières. Toutefois, pour l’inspecteur-chef Armand Gamache, le temps des retrouvailles au coin du feu est troublé par des ombres menaçantes. Ses meilleurs agents ont quitté la section des homicides, son fidèle lieutenant Jean-Guy Beauvoir ne lui parle plus depuis des mois et des forces hostiles semblent liguées contre lui.

Quand Myrna Landers, la libraire de Three Pines, lui demande de l’aider à retrouver son amie Constance qui devait la rejoindre pour les Fêtes, il saisit l’occasion d’aller se réfugier dans les Cantons-de-l’Est avec ceux qui lui sont restés loyaux. Intrigué par le refus de Myrna de révéler l’identité de la disparue, Gamache découvre d’une part que Constance a été assassinée et d’autre part que cette amie est la dernière des quintuplées Ouellet, nées au début des années 1930 et qui avaient fait l’objet d’un programme de publicité complet pendant toute leur enfance.

 

L’auteur :

Louise Penny, née le 1er juillet 1958 à Toronto, dans la province de l’Ontario, est une femme de lettres canadienne surtout connue pour ses romans policiers.

Son père exerce la fonction de gestionnaire de fonds. Sa mère était une fervente lectrice de fiction et de non-fiction, avec un goût particulier pour la fiction policière et Louise a grandi en lisant des auteurs de mystères tels qu’Agatha Christie, Georges Simenon, Dorothy L. Sayers et Michael Innes.

Elle fait des études à l’Université Ryerson, où elle obtient un diplôme en 1979, avant de faire une carrière de 18 ans comme animatrice radio pour la CBC.

Mais son éloignement dans des postes loin de sa famille et de ses amis lui valent de sombrer dans l’alcool. À 35 ans, après avoir sombré dans l’alcoolisme en combattant un mélange torturant de solitude, de mépris de soi et de peur qui l’habitait depuis son adolescence, elle a songé à mettre fin à sa vie. Elle avait développé une vision malsaine du monde, qu’elle percevait comme un lieu effrayant, rempli de gens qui voulaient faire le mal, ou qui en étaient capables. Elle savait ce que c’est que de se détester à un point tel qu’on ressent le besoin de se tuer. Elle est ressortie de cette épreuve avec une croyance profonde que la bonté existe. C’est un appel aux Alcooliques Anonymes et la rencontre avec son défunt mari Michael Whitehead, né le 10 avril 1934, cardiologue et chef du service d’hématologie à l’Hôpital de Montréal pour enfants dont la femme est décédée deux ans plus tôt, qui, selon l’écrivaine, lui ont permis de surmonter ses démons après un long et douloureux processus.

Elle reconnaît publiquement avoir un problème d’alcool dépendance qu’elle parvient à résoudre en suivant une cure.

Après son mariage, elle démissionne de son poste à la CBC pour écrire « le plus grand roman historique de tous les temps ». Malheureusement elle se heurte au syndrome de la page blanche pendant cinq ans, écoutant en rediffusion des émissions d’Oprah Winfrey et se gavant de bonbons. Un jour, elle a eu une révélation en regardant sa table de chevet, qui débordait de livres d’Agatha Christie et de Dorothy Sayers : elle était née pour écrire des romans policiers.

Encouragée par son mari, elle écrit une première version de son roman En plein cœur, dans lequel le lecteur rencontre pour la première fois le célèbre inspecteur Armand Gamache alors qu’il enquête sur le meurtre d’une artiste de Three Pines, aimée de tous, qui a reçu une flèche en plein cœur. Elle voulait écrire des livres qu’elle aurait voulu lire quand elle avait huit ans. Elle a créé un village où elle aimerait vivre, et peuplé de gens dont elle voudrait être l’amie, avec un personnage principal qu’elle serait prête à épouser. »

Elle se lance alors dans l’écriture d’une série policière ayant pour héros Armand Gamache, un inspecteur-chef responsable des homicides à la Sûreté du Québec, dont plusieurs des enquêtes se déroulent dans les Cantons de l’Est. C’est un homme charmant, qui sait écouter poliment mais aussi être ferme. On a beau aimer grandement les commissaires grincheux, ayant un passé trouble, des démons intérieurs qui les grugent, des histoires familiales envahissantes, des défauts énormes qui nous les rendent quand même très sympathiques, il est bon de temps en temps d’en rencontrer un qui ait quelques qualités et surtout qui soit sympathique. Le policier de Louise Penny, Armand Gamache, possède toutes les qualités que Louise Penny admire chez un homme : il est charmant, gentil, attentionné, poli, intègre, plein d’humour, préoccupé du sort de ses policiers, non violent, capable de se défendre – une sorte de Guido Brunetti québécois (personnage des romans de Donna Léon) … C’est un adulte, un homme bon. Il sait aimer et il est aimé. Son adjoint Jean-Guy Beauvoir a une admiration sans limite pour lui.

Ce personnage lui a été inspiré par son mari. Son nom lui a été inspiré par une rencontre chez son tailleur, où elle aperçoit un homme aux grands yeux marron ayant pour nom de famille « Gamache ». Elle a su tout de suite que c’était le nom de son personnage.

Incapable de trouver un éditeur et rongée par le doute, Louise Penny était sur le point d’abandonner quand elle est arrivée au deuxième rang (parmi 800 participants) d’un concours britannique de romans policiers.

Déterminée à trouver un agent, elle se rend à Londres pour assister à la remise des prix, mais sans y trouver aucun des agents qu’elle avait rêvé rencontrer. Elle se rappelle que, découragée, elle est allée à un événement caritatif dans le nord de la ville, où elle est tombée sur une « magnifique écharpe bleue en pashmina.  Malheureusement une autre femme voulait aussi cette écharpe. Louise Penny se souvient avoir lâché l’écharpe quand l’autre femme lui a révélé son nom : c’était Teresa Chris, une agente influente dans le milieu du roman policier. Une fois devenue son agente, Teresa Chris lui a trouvé une maison d’édition.

La série, traduit en plusieurs langues, rafle plusieurs prix et obtient un succès critique et public. Les livres de cette série lui ont valu six fois le prix Agatha – dont quatre fois de suite de 2007 à 2010 – pour le roman policier de l’année.

En 1999, elle et son mari décident d’aller vivre dans les Cantons-de-l’est québécois, à Knowlton. De tous les écrivains anglophones de cette province où les tensions linguistiques entre la majorité francophone et la minorité anglophone ne sont jamais loin, Louise Penny est l’une des rares dont le personnage principal est un Canadien francophone.

Louise Penny a eu le succès littéraire très tard. Elle a 46 ans lorsque son premier roman « Nature morte », (En plein cœur) a été publié, après avoir été refusé et ignoré par cinquante maisons d’édition.

Encouragée par son mari, elle a écrit une première version de son roman, dans lequel le lecteur rencontre pour la première fois le célèbre inspecteur alors qu’il enquête sur le meurtre d’une artiste du petit village Three Pines. Elle a créé un village où elle aimerait vivre, peuplé de gens dont elle voudrait être l’amie, et un personnage principal qu’elle serait prête à épouser. »

Ce roman a remporté les prix les plus prestigieux : du Creasy Dagger en Grande-Bretagne à l’Arthur-Ellis Award au Canada, en passant par les Anthony et Barry Awards aux États-Unis, tous destinés à récompenser un premier roman.

Les livres de cette série lui ont valu quatre fois de suite (2007–2010) le prix Agatha pour le roman policier de l’année qui se conforme au style d’Agatha Christie. Ils lui ont valu d’être nominée aux côtés de Harlan Coben, Michael Connelly et Stieg Larsson dans de nombreux prix internationaux.

Ses romans ont été publiés en 23 langues.

Sa série de carnages ruraux a été partiellement inspirée par une phrase du poème Herman Melville de W.H. Auden : « Jamais spectaculaire, le mal est toujours humain ». Elle ajoute qu’elle a également été inspirée par son expérience comme journaliste à la CBC (réseau anglais de Radio-Canada), où elle était affectée à la couverture des actualités criminelles comme les guerres entre narcotrafiquants ou les gangs de motards, ainsi que les meurtres.

Pendant plusieurs années, Penny a résisté à la vente des droits de télévision ou de cinéma sur ses livres, craignant de perdre le contrôle créatif de ses personnages. Cependant, lorsqu’elle a été approchée par PDM Entertainment et Attraction Images qui lui a offert un poste de productrice exécutive pendant la production du film, elle a changé d’avis et a accepté de leur vendre les droits sur ses deux premiers romans. Still Life est entré en production à l’automne 2012, avec l’acteur britannique Nathaniel Parker en tant que chef inspecteur Gamache. Le film a été diffusé sur CBC TV en 2013.

Louise Penny est nommée membre de l’Ordre du Canada en 2013 et Officière de l’Ordre National du Québec en 2017.

En août 2017, amie du couple, elle invite à North Hatley, en Estrie, l’ancien président américain Bill Clinton, son épouse et ex-candidate à la présidence Hillary Clinton, de même que leur fille Chelsea et ses deux enfants.

Penny vit actuellement à Knowlton , un petit village des Cantons- de -l’Est, à environ 100 km de Montréal, au Québec, dans une maison regorgeant d’œuvres d’art. Sur les murs sont accrochées des toiles représentant une femme mystérieuse parée de bijoux et le roi Léopold de Belgique. Un coussin sur lequel on lit les mots Goodness exists (« La bonté existe ») est déposé sur un fauteuil.

Elle a son coin dans la librairie locale de Knowlton. La petite librairie qui a tout juste une décennie, a un nouveau local. C’est un incontournable avec le bistro-pub du village, situé en face.  Ils organisent des activités avec l’auteure, elle a son coin, avec ses livres dans les deux langues,  quelques souvenirs  comme des tasses, et le chien Watson surveille le tout.

Son mari Michael est décédé le 18 septembre 2016, à l’âge de 82 ans, atteint de démence diagnostiquée en 2014. La notice nécrologique de l’Université McGill sur le Dr Whitehead l’a décrit comme «un excellent clinicien, clinicien-chercheur et administrateur, qui était aimé des enfants, de leurs familles et de ses collègues. Sa chaleur, sa gentillesse et sa générosité manqueront beaucoup.

Numéro 1 au palmarès du New York Times, il va sans dire que la dame a de nombreux admirateurs, de plus elle fera son entrée dans « Le Petit Larousse illustré » en 2019. Preuve de la grande popularité de ses romans.

ROMANS :

Série : Une enquête de l’inspecteur-chef Armand Gamache

  1. En plein Cœur, 2010 – Still Life 2005 Réédité sous le titre Nature morte, 2011
  2. Sous la glace, 2011 – A Fatal Grace, 2007
  3. Le Mois le plus cruel, 2012 – The Cruelest Month, 2008
  4. Défense de tuer, 2013 – The Murder Stone, 2009
  5. Révélation brutale, 2014 –The Brutal Telling, 2009
  6. Enterrez vos morts, 2013 – Bury Your Dead, 2010
  7. Illusion de lumière, 2013 – A Trick of the Light, 2011
  8. Le Beau Mystère, 2014 – The Beautiful Mystery, 2012
  9. La Faille en toute chose, 2014 – How the Light Gets In, 2013
  10. Un long retour, 2015 – The Long Way Home, 2014
  11. La Nature de la bête, 2016The Nature of the Beast, 2015
  12. Un outrage mortel, 2017 – A Great Reckoning, 2016
  13. Maisons de verre, 2018 – Glass houses, 2016
  14. Au royaume des aveugles, 2019 – Kingdom of the Blind, 2018
  15. A Better Man, 2019

Série : Une enquête de l’inspecteur-chef Armand Gamache

  1. The Hangman, 2010

 

Récompenses et distinctions

  • Ordre national du Québec pour sa contribution exceptionnelle au rayonnement du Québec et de ses régions.
  • Ordre du Canada pour sa contribution à la culture canadienne en tant qu’auteure mettant en lumière les Cantons-de-l’Est, au Québec.
  • Prix Agatha
    • Meilleur roman en 2007 pour Sous la glace
    • Meilleur roman en 2008 pour Le Mois le plus cruel
    • Meilleur roman en 2009 pour Révélation brutale
    • Meilleur roman en 2010 pour Enterrez vos morts
    • Meilleur roman en 2012 pour Le Beau Mystère
    • Meilleur roman contemporain 2016 pour Un outrage mortel
    • Meilleur roman contemporain 2017 pour Glass Houses
  • New Blood Dagger award du Crime Writers’ Association (Royaume-Uni)
    • Meilleur premier roman policier pour Nature morte
  • Prix Arthur-Ellis (Canada)
    • Meilleur roman pour Enterrez vos morts
    • Meilleur premier roman policier pour Nature morte
    • Nommé pour le meilleur roman pour Défense de tuer
  • Prix Dilys
    • Meilleur roman policier pour Nature morte
  • Prix Anthony (États-Unis)
    • Meilleur premier roman pour Nature morte en 2007
    • Nommé pour le meilleur roman pour Le Mois le plus cruel en 2008
    • Nommé pour le meilleur roman pour La Nature et la bête
    • Meilleur roman pour Un outrage mortel en 2017
  • Prix Barry (États-Unis)
    • Meilleur premier roman pour Nature morte
    • Nommé pour le meilleur roman pour Le Mois le plus cruel en 2008
  • Prix Macavity
    • Nommé pour le meilleur roman pour Le Mois le plus cruel en 2008
    • Meilleur roman pour Enterrez vos morts en 2011
    • Meilleur roman pour Le Beau Mystère en 2013
    • Meilleur roman pour Un outrage mortel en 2017

 

Adaptation à la télévision

  • 2013 : Nature morte – téléfilm canadien réalisé par Peter Moss, d’après le roman éponyme, avec Nathaniel Parker dans le rôle du l’inspecteur-chef Armand Gamache, Anthony Lemke et Kate Hewlett.

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