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… vu par Arlette

Grebe Camilla ♦ L’ombre de la baleine

Quand des cadavres de jeunes hommes échouent sur les côtes de l’archipel de Stockholm, la jeune flic Malin et son supérieur, Manfred, sont missionnés pour résoudre ce sombre mystère. Hélas, chacun est plus vulnérable que d’habitude : Malin est très enceinte, et Manfred meurtri par le terrible accident qui a plongé sa petite fille dans le coma.

La cinquantaine, divorcé, il s’est remarié à une femme plus jeune que lui et a quatre enfants. Il travaille comme policier à Stockholm. Lors d’un appel, il laisse sa petite fille seule. Ensuite, il la cherche et il n’a pas le temps de la récupérer. Elle tombe sur l’asphalte.

En parallèle, nous rencontrons Samuel, adolescent rebelle, dealer à mi-temps, élevé par une mère célibataire aussi stricte que dévote. Il ne va plus au lycée, ne travaille pas. Il n’arrive pas à se concentrer et subit continuellement les reproches de sa mère. Mais, il a trouvé la facilité en volant, en faisant des trafics.

 Sa vie bascule quand Pernilla, sa mère, jette à la poubelle des échantillons de cocaïne que le baron de la drogue de Stockholm lui a confiés.

Alors que Samuel trouve une planque idéale sur la petite île de Marholmen, où il est embauché par la jolie Rachel pour devenir l’auxiliaire de vie de son fils Jonas, Malin et Manfred font fausse route. Mais toute leur enquête change de cap le jour où la mère de Samuel signale enfin sa disparition…

Une triple narration redoutable qui confirme à nouveau le talent exceptionnel de Camilla Grebe pour tisser des intrigues complexes. Fausses pistes et retournements incroyables côtoient une réflexion passionnante sur la fragilité de l’adolescence et de la filiation. Un grand cru, pour une grande dame du polar, désormais couronnée du très prestigieux Glass Key Award.

Des sujets sont traités dans ce roman : La perte d’un enfant et ce que cela change pour un être humain, pour une famille. Chacun réagit différemment à ce drame. Lorsque la personne a déjà des problèmes psychologiques, c’est encore pire.

Autre sujet très important et qui prend toute son importance dans notre vie d’aujourd’hui. Les réseaux sociaux, les blogs. Montrer que tout va bien dans sa vie, faire des photos pour avoir des like, de plus en plus de like. Faire cette course pour être le meilleur. Les gens sont narcissiques et cela entretient ce narcissisme. Mais si on montre que tout va mal pour obtenir de la compassion, il faut l’entretenir également. Perversité de l’être humain pour tout ce qui touche les autres dans leur malheur. Se focaliser sur les gens qui souffrent et donc en rajouter.

L’auteur :

Camilla Grebe, née le 20 mars 1968 à Älvsjö en Suède, est une romancière suédoise.

Titulaire d’un master en administration des affaires (MBA) de Handelshögskolan i Stockholm, une école de commerce, elle fonde la maison d’éditions Storyside, spécialisée dans le livre audio. Elle y cumule les fonctions de directrice du marketing et de directrice générale, puis dirige une société de conseil.

En 2009, elle écrit, en collaboration avec sa sœur Åsa Träff (1970), psychiatre spécialisée dans les troubles neuropsychiatriques et de l’anxiété, « Ça aurait pu être le paradis » (Någon sorts frid), un roman policier qui se déroule dans le milieu des cliniques psychiatriques.

En 2015, elle a publié « Un cri sous la glace » (Älskaren från huvudkontoret), son premier roman en solo. Elle enchainera avec « Le Journal de ma disparition » (« Husdjuret », 2017) puis « L’Ombre de la baleine » (« Dvalan », 2018) qui est sur la liste des meilleures ventes en Suède depuis sa parution.

Avant, elle a écrit cinq polars avec sa sœur, et trois autres avec l’un de ses amis, Paul Leander-Engström.

Elle vit actuellement à Stockholm.

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