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… vu par Arlette

Badinter Robert ♦ Idiss

L’ex-garde des Sceaux signe un livre sur sa grand-mère maternelle, Idiss, C’est ce monde perdu de la yiddishkeit, décimé par la Shoah, que fait revivre Robert Badinter dans le récit vibrant de sensibilité qu’il consacre à sa grand-mère.

Ce livre ne prétend être ni une biographie exhaustive sur la vie à la fois romanesque et tragique d’Idiss, ni une étude de la condition des immigrés juifs de l’Empire russe venus à Paris avant 1914. C’est simplement le récit d’une destinée singulière à laquelle il a souvent rêvé. Puisse-t-il être aussi, au-delà du temps écoulé, un témoignage d’amour de son petit-fils, le fils de Simon, arrêté en 1942 par Klaus Barbie, déporté et jamais revenu.

On suit le parcours d’Idiss, originaire du Yiddishland en 1833, en Bessarabie, une région dont les contours et les rattachements ont beaucoup varié avec l’histoire, située historiquement au sud de l’Empire tsariste, en lisière de la Roumanie (fait actuellement partie de la Roumanie), entre Russie et Moldavie, et qui va émigrer à la suite de ses deux fils, fuyant les terribles pogroms du début du 20ème siècle dans cette région à l’antisémitisme virulent.

C’est en Bessarabie qu’elle tombe amoureuse de Schulim et qu’ils auront trois enfants, Avroum, Naftoul et la petite dernière, Chiffra qui deviendra Charlotte, lorsque la famille décidera de s’installer à Paris en 1912.

C’est à Paris que Charlotte qui n’aura de cesse de franciser la famille, l’école de la république, rencontre Simon. Ils auront deux fils, Robert et Claude. Simon se révèle un excellent entrepreneur, faisant fructifier une entreprise de négoce international dans le domaine de la fourrure. Et la famille grimpe les échelons, s’installe dans un quartier bourgeois tandis que bruissent déjà les prémices du conflit à venir…

La figure d’Idiss est bien sûr omniprésente, elle qui ne parle pas français, ne sait ni lire ni écrire, habite avec Simon et Charlotte et constitue donc une chaleureuse présence pour ses petits-enfants.

Histoire représentative de celle de nombreuses familles juives d’Europe centrale, chassées par la violence de l’expression de l’antisémitisme à travers les pogroms de l’Empire tsariste, et qui voyaient en la France une terre de libertés et de tolérance.

Dans les mots de Robert Badinter, on sent tout l’amour pour cette grand-mère, que la famille a dû quitter pour fuir en zone libre – Idiss étant trop faible pour être transportée. Toute la douleur aussi, sous-jacente, au moment d’aborder le destin de son père. Dans les souvenirs de ce que lui ont transmis son père et sa grand-mère, on découvre ce qui a servi de « tuteur » au jeune Robert, et l’on mesure peut-être mieux comment se forge une telle personnalité. Car ce récit, pour intime qu’il soit, ne manque jamais d’apporter une contribution à notre connaissance de l’Histoire de France et plus particulièrement de cette période précédant la seconde guerre mondiale.

L’auteur :

Robert Badinter est une figure qu’on ne présente plus. Avocat, homme politique, ministre de la Justice après l’élection de François Mitterand en 1981, il restera dans l’Histoire comme celui qui a fait voter l’abolition de la peine de mort en France.

Robert Badinter, né le 30 mars 1928 dans le 16ème arrondissement de Paris, est un avocat, juriste, essayiste et homme politique français.

Professeur de droit privé, avocat au barreau de Paris, président du Conseil constitutionnel de 1986 à 1995, il est principalement connu pour son combat contre la peine de mort, dont il obtient l’abolition en France le 9 octobre 1981 en tant que garde des Sceaux.

Il est également connu pour ses positions pour la réinsertion des détenus, pour la suppression de la distinction discriminatoire dans l’âge de la majorité sexuelle pour les rapports homosexuels, pour sa participation à la rédaction d’évolutions du Code pénal, ainsi que pour son combat contre l’antisémitisme.

Son père, Simon Badinter, juif originaire de Bessarabie (raion de Telenești), est arrêté par la Gestapo lors de la rafle de la rue Sainte-Catherine à Lyon le 9 février 1943. Robert Badinter va à la recherche de son père et évite de justesse l’arrestation. Son père est déporté du Camp de Drancy, par le convoi n° 53 du 25 mars 1943. Il meurt peu après au camp d’extermination de Sobibor dans le Gouvernement général de Pologne.

De mars 1943 à août 1944 il trouve refuge, avec sa mère et son frère, à Cognin en périphérie de Chambéry, où il entre au lycée Vaugelas, inscrit avec de faux papiers.

Robert Badinter effectue ses études supérieures aux facultés de lettres et de droit de l’université de Paris, où il obtient une licence de lettres en 1947 et une licence de droit en 1948. Il bénéficie d’une bourse du gouvernement français pour compléter sa formation aux États-Unis, et obtient, en 1949, la maîtrise en arts de l’université Columbia.

De 1957 à 1965, il est marié à l’actrice Anne Vernon. En 1966, il épouse en secondes noces la philosophe et écrivaine Élisabeth Bleustein-Blanchet, fille de Marcel Bleustein-Blanchet, le fondateur de Publicis, et de Sophie Vaillant, elle-même petite-fille du député socialiste et communard Édouard Vaillant. Ils ont trois enfants.

Revenu en France, il s’inscrit comme avocat au barreau de Paris en 1951 et commence sa carrière comme collaborateur d’Henry Torrès. Il obtient un doctorat en droit à la faculté de droit de Paris en 1952 avec une thèse sur « Les conflits de lois en matière de responsabilité civile dans le droit des États-Unis », sous la direction de Jean-Paulin Niboyet.

En mai 1963 à Dakar, il défend le ministre des Finances sénégalais, Valdiodio N’diaye, accusé de « tentative de coup d’État » par le président de la République Léopold Sédar Senghor, dans le cadre de la crise politique de décembre 1962.

Ayant réussi en 1965 à l’agrégation de droit privé, il devient professeur et enseigne aux universités de Dijon (1966), Besançon (1968-1969) puis Amiens (1969-1974), avant d’être nommé, en 1974, à l’université Paris I, où il enseigne jusqu’en 1994, date à laquelle il devient professeur émérite.

Parallèlement à sa carrière universitaire, il fonde en 1965 avec Jean-Denis Bredin le cabinet d’avocats Badinter, Bredin et partenaires, où il exerce jusqu’à son entrée dans le gouvernement en 1981. Il participe à la défense du baron Édouard-Jean Empain après l’enlèvement de celui-ci et exerce autant comme avocat d’affaires (Coco Chanel, Boussac, talc Morhange, Empain, l’Aga Khan, etc.) que dans le secteur du droit commun.

En 1972, il est le défenseur de Roger Bontems mais ne parvient pas à éviter la peine de mort à son client pour qui la Cour n’avait retenu que la complicité dans l’affaire du meurtre d’une infirmière et d’un gardien de la centrale de Clairvaux. Cet événement marque le début de son long combat contre la peine de mort et explique le fait qu’il accepte de codéfendre Patrick Henry, qui avait tué un garçon de sept ans en 1976. Grâce à sa plaidoirie contre la peine de mort en 1977, il sauve Patrick Henry de la peine capitale, ce dernier étant alors condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

Par la suite, toujours dans le cadre de sa lutte contre la peine capitale, il défendra et évitera également la mort à :

  • Michel Bodin, en novembre 1977 (avec Me Nicole Pollak – fille de Me Émile Pollak – et Me Assicaud), coupable de l’assassinat d’un retraité (sans torture) le 28 novembre 1975.
  • Mohamed Yahiaoui, en décembre 1978, coupable du meurtre d’un couple de boulangers le 27 décembre 1975.
  • Michel Rousseau, en janvier 1979, coupable du meurtre d’une enfant de sept ans le 1er avril 1976, alors qu’il était ivre.
  • Jean Portais, en février 1979, septuagénaire déjà condamné deux fois aux assises pour d’autres faits, coupable du meurtre d’une femme lors du braquage d’une bijouterie, puis du meurtre d’un brigadier de gendarmerie peu après lors d’une interpellation, crimes qui remontent à 1968-1969.
  • Norbert Garceau, en mars 1980 (avec Me René Catala et Me Matthieu, bâtonnier d’Albi), coupable (récidiviste) du meurtre d’une jeune femme le 9 janvier 1978.

En 1973, il publie chez Grasset son récit L’Exécution.

En 1974, il défend sans succès le joueur américain de tennis Jimmy Connors contre la Fédération française de tennis et son président Philippe Chatrier qui lui avait interdit de jouer le tournoi de Roland-Garros parce que sous contrat avec la World Team Tennis. Connors gagna cette année-là les trois autres tournois du Grand Chelem de tennis, il ne réussit ensuite jamais le Grand Chelem.

Il défend également la milliardaire Marie Christine von Opel (de), condamnée le 18 juin 1980 par la chambre correctionnelle de cour d’appel d’Aix-en-Provence à cinq années d’emprisonnement pour une affaire de stupéfiants et libérée le 13 août 1981 avec vingt autres femmes détenues, par une grâce du président de la République proposée par Robert Badinter, devenu alors ministre de la Justice.

En octobre 1979, il défend le directeur de la société Givaudan, Hubert Flahaut, dans l’affaire du talc Morhange qui avait provoqué la mort de nombreux nourrissons sept ans auparavant. Il déclare alors à ce propos : « Ce n’est pas une société qui est jugée, mais un homme, je me sens un devoir de défendre cet homme ». En 1981, tous les condamnés de ce procès bénéficieront de la loi d’amnistie votée par la nouvelle Assemblée nationale.

Son dernier procès avant de devenir ministre de la Justice est celui contre le négationniste Robert Faurisson, qu’il fait condamner en 1981 pour avoir « manqué aux obligations de prudence, de circonspection objective et de neutralité intellectuelle qui s’imposent au chercheur qu’il veut être » et avoir « volontairement tronqué certains témoignages ». Et cela avant la loi Gayssot qui date de juillet 1990 et qui qualifie de délit le fait de contester l’existence d’un crime contre l’humanité jugé par le Tribunal militaire international de Nuremberg.

De 1986 à 1991, il anime avec l’historienne Michelle Perrot un séminaire sur la prison sous la Troisième république à l’École des hautes études en sciences sociales. La Prison républicaine (1871-1914) qu’il publie en 1992 vient conclure ce cycle de travail.

Sa carrière politique débute comme ministre de la Justice (du 23 juin 1981 au 18 février 1986). À ce poste, il propose « au nom du gouvernement de la République » d’abolir en France la peine de mort le 9 octobre 1981. Il porte également des projets de lois, issus des 110 propositions du candidat François Mitterrand comme :

  • la suppression des juridictions d’exception comme la Cour de sûreté de l’État et les tribunaux des Forces Armées en temps de paix ;
  • permettre à tout justiciable de porter un recours devant la Commission et la Cour européenne des droits de l’homme;
  • le renforcement des libertés individuelles par la suppression de la disposition légale pénalisant les relations homosexuelles avec un mineur pour des âges où les relations hétérosexuelles étaient légales, etc. ;
  • l’amélioration du droit des victimes, notamment à travers la loi du 5 juillet 1985: création d’un régime spécial d’indemnisation des victimes d’accidents de la circulation ;
  • le développement des peines non privatives de libertés par l’instauration des jours-amendes et des travaux d’intérêt général pour les délits mineurs.

Il relance en 1985 la commission de révision du code pénal instituée par Valéry Giscard d’Estaing en 1974 et qui avait cessé de fonctionner après l’élection de François Mitterrand, en 1981.

François Mitterrand, président de la République, le nomme président du Conseil constitutionnel en mars 1986 ; il occupe cette fonction jusqu’en mars 1995. Il fait du Conseil constitutionnel un « bloc » rigide face aux majorités de droite, notamment contre les lois Pasqua-Debré2, Charles Pasqua mettant alors en cause son impartialité lorsque le Conseil annule huit articles de sa loi sur l’immigration.

Lors du renouvellement du Sénat du 24 septembre 1995, il est investi face à la sortante Françoise Seligmann et devient l’unique sénateur PS des Hauts-de-Seine. Il est réélu en 2004.

Au niveau international, il préside la « Commission d’arbitrage pour la paix en Yougoslavie » (communément appelée Commission Badinter) qui est créée le 27 août 1991 par la Communauté européenne. Avec quatre autres présidents de cours constitutionnelles européennes, la commission Badinter rend, de novembre 1991 à janvier 1993, quinze avis sur les problèmes juridiques qu’entraîne la sécession de plusieurs États de l’ancienne Yougoslavie. Ces avis ont notamment permis de préciser certains points comme l’existence et la reconnaissance des États, les règles de succession et de respect des traités internationaux par ces derniers et la définition des frontières.

En 1991, il participe à l’élaboration de la Constitution de la Roumanie.

Depuis 1995, Robert Badinter est président de la Cour européenne de conciliation et d’arbitrage de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

Il est membre du conseil d’administration de l’Institut français des relations internationales (IFRI).

Plusieurs promotions portent son nom.

Depuis 2011, à l’expiration de son mandat de sénateur, Robert Badinter profite de son retour à la vie civile pour donner naissance à « un projet conçu depuis longtemps ». En effet, assisté de deux autres professeurs de droit, il crée un cabinet de consultations juridiques nommé Corpus consultants, destiné à répondre à des questions précises que des juristes uniquement leur soumettent. Ce cabinet est composé de membres tous professeurs agrégés de droit et reconnus dans leur domaine.

En 2013, il écrit le livret de l’opéra Claude, inspiré du roman Claude Gueux de Victor Hugo.

Depuis le décès de Maurice Faure le 6 mars 2014, Robert Badinter est le doyen des ministres de la Justice français.

En juin 2015, il publie Le Travail et la Loi avec le juriste Antoine Lyon-Caen, un ouvrage qui plaide pour réformer le Code du travail.

En novembre 2015, le Premier ministre Manuel Valls lui confie pour mission de fixer en deux mois les grands principes de ce nouveau « Code du travail », qui devait entrer en vigueur en 2018.

Son combat pour l’abolition de la peine de mort commence véritablement après l’exécution de Roger Bontems, le 28 novembre 1972. Bontems avait été le complice de Claude Buffet dans la prise d’otage d’un surveillant et d’une infirmière à la centrale de Clairvaux. Durant l’assaut, Buffet égorgea le surveillant et l’infirmière. Il avait été établi durant le procès que l’auteur des deux meurtres était Buffet. Mais les jurés décidèrent de condamner l’un et l’autre à la peine de mort. Cette condamnation – le fait qu’une personne qui n’avait pas tué puisse être tuée par la justice – révolta Robert Badinter puisque même l’antique loi du talion ne pouvait s’appliquer dans ce cas. Déjà partisan de l’abolition (par exemple dans les années 1960 lors de sa participation à l’émission de Pierre Desgraupes et Pierre Dumayet, Lecture pour tous, où il réprouve avec véhémence la peine capitale), c’est à partir de cette exécution qu’il devint un partisan déterminé de l’abolition de la peine de mort.

C’est principalement pour cette raison qu’il accepta de défendre Patrick Henry. Durant le mois de janvier 1976, le petit Philippe Bertrand, âgé de huit ans, fut enlevé. Quelques jours plus tard, Patrick Henry fut interpellé par la police. Il désigna lui-même le dessous de son lit, où se trouvait le corps de Philippe, enveloppé dans une couverture. Ce qui révolta le plus l’opinion publique française fut le comportement de Henry durant l’enquête, avant son interpellation définitive. Quelques jours après l’enlèvement de l’enfant, les policiers suspectaient déjà Henry mais, faute de preuve, avaient dû le relâcher. Le criminel s’exhiba ensuite devant les caméras pour dire à qui voulait l’entendre que les kidnappeurs et les tueurs d’enfants méritaient la mort. Au côté de Robert Bocquillon, Badinter assura la défense de Henry. En accord avec Bocquillon dont la plaidoirie devait se concentrer sur la personnalité d’Henry, Robert Badinter plaida en forme de réquisitoire contre la peine de mort. Il explique dans L’Abolition que sa stratégie était de mettre les jurés face à leur responsabilité en replaçant leur choix de mort ou non au centre des débats, puisque la culpabilité était de son côté évidente. Il s’appuya notamment sur une formule marquante qu’une lettre de Buffet au Président Pompidou lui avait inspiré : « Guillotiner ce n’est rien d’autre que prendre un homme et le couper, vivant, en deux morceaux. ». Henry échappa à la peine capitale et fut condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

Après un tel verdict, on aurait pu croire qu’aucun tribunal français ne prononcerait plus de condamnation à mort. Ce ne fut pas le cas. Néanmoins l’affaire permit de lancer un vrai débat, et le visage de Robert Badinter devint celui des partisans résolus de l’abolition de la peine de mort.

Entre l’affaire Patrick Henry, condamné en 1977, et l’abolition de la peine de mort en 1981, deux personnes furent exécutées, (Jérôme Carrein et Hamida Djandoubi). Cinq accusés, défendus par Robert Badinter entre 1978 et 1980, échappèrent à la guillotine. Badinter participa activement aux deux campagnes présidentielles de François Mitterrand (celles de 1974 et 1981). Cette fidélité lui ouvrit naturellement les portes de l’hôtel de Bourvallais en tant que garde des Sceaux, ministre de la Justice des gouvernements de Pierre Mauroy. L’une de ses premières actions législatives a été d’avoir eu « l’honneur, au nom du gouvernement de la République, de demander à l’Assemblée nationale l’abolition de la peine de mort en France » en présentant et défendant le projet de loi visant à abolir la peine de mort en France. Ce projet de loi fut adopté par l’Assemblée nationale, le 18 septembre 1981 (par la majorité de gauche mais aussi certaines voix de droite dont celles de Jacques Chirac et de Philippe Séguin), puis par le Sénat le 30 septembre 1981, et devint la loi no 81-908 du 9 octobre 1981, promulguée le lendemain.

Bien que la peine de mort n’existe plus en France et dans la grande majorité des pays de l’Europe, de nombreux pays continuent de l’appliquer (notamment la Chine et les États-Unis). C’est pour cette raison que Robert Badinter continue son combat. Il a été notamment l’un des animateurs du premier Congrès mondial contre la peine de mort qui s’est déroulé à Strasbourg du 21 juin au 23 juin 2001.

Le 31 décembre 2006, au lendemain de l’exécution de l’ancien dictateur irakien, Saddam Hussein, Robert Badinter estime que cet acte constitue « une faute politique majeure ». D’abord, au regard de la justice pour l’ensemble des crimes dont l’ancien dictateur ne fut pas jugé. Ensuite, au regard de l’avenir déjà assombri de l’Irak, il considère que cette exécution risque d’aggraver la dislocation du pays. Il rejette ainsi la notion « d’étape importante pour la démocratie » que constituerait la mort de Saddam Hussein pour l’administration Bush.

Il soutient, le 7 février 2007, devant le Sénat, le projet de loi constitutionnelle visant à inscrire l’abolition de la peine de mort au sein de la Constitution, permettant ainsi à la France de ratifier deux traités rendant impossible le rétablissement de la peine de mort en France par une simple loi.

Un téléfilm, L’Abolition, sur son combat contre la peine de mort basé sur ses deux livres (L’Exécution et L’Abolition) est diffusé en deux parties sur France 2 en janvier 2009 et février 2009, avec Charles Berling dans le rôle de Robert Badinter.

La dépénalisation des relations homosexuelles avec les mineurs de plus de 15 ans est une promesse de François Mitterrand lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 1981.

Le 20 décembre 1981, Robert Badinter marque la communauté homosexuelle avec son discours devant l’Assemblée nationale.

Après six mois de débats, l’Assemblée nationale vote le 27 juillet 1982 la loi du 4 août 1982 qui abroge l’alinéa 2 de l’article 331 du Code pénal. Créé sous le régime de Vichy et maintenu par le gouvernement provisoire de la République française par l’ordonnance du 8 février 1945, cet alinéa a établi une distinction discriminatoire dans l’âge de la majorité sexuelle, défini à 21 ans pour les rapports homosexuels, âge ramené à 18 ans en 1974, alors que pour les rapports hétérosexuels, la majorité était de 13 ans puis de 15 ans. Durant les années où il est ministre de la Justice, plusieurs autres lois discriminatoires en fonction des mœurs des personnes seront également abrogées.

Au-delà de son action en France, l’ancien garde des Sceaux a pris position pour une « dépénalisation universelle de l’homosexualité ».

Avec la ratification de l’article 25 de la Convention européenne des droits de l’homme, article accordant le droit de requête individuel des particuliers à l’encontre de la France, le 2 octobre 1981, la France devient partie intégrante de la Convention.

Robert Badinter a refusé toute distinction honorifique de l’ordre national de la Légion d’honneur (tout comme son épouse) et de l’ordre national du Mérite.

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