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… vu par Arlette

Aubenque Alexis ♦ Stone Island

A la suite du décès de son père biologique Harry McGregor, un des notables de Stone Island, Fiona Taylor, jeune avocate américaine fraîchement diplômée, devient cohéritière de la fortune de son vrai père, pour moitié avec sa grand-mère.

Archipel en plein cœur de l’océan pacifique, et la plus grande des 30 îles constituant cet archipel situé en Polynésie sur l’Océan Pacifique, Stone island est le paradis sur Terre… ou presque. Au lieu de profiter de cet héritage  pour mener une existence paisible aux Etats-Unis, elle décide de se rendre sur Stone Island à la recherche de ses véritables racines. Elle n’a jamais connu ce père biologique, puisque ses parents adoptifs ne lui ont jamais raconté sa véritable origine.

Sa rencontre avec sa grand-mère ne se passe pas très bien, dans la mesure où Fiona, possède un sacré caractère, et ne pardonne pas son abandon, ni de la part de son père et encore moins de celle-là, suite au décès de sa mère en couche.

Le vieux jardinier Rahiti cherche pourtant à la convaincre que sa grand-mère n’est pas si froide qu’elle paraît. Fiona décide de quitter l’île immédiatement, réservant l’avion de Sam Damon. Elle n’est pas insensible au charme du pilote, qui l’incite lui aussi à ne pas partir si rapidement. En effet, Fiona ignore encore bien des choses sur ses origines familiales. Elle retourne donc à la propriété des McGregor et, s’établit dans une vaste demeure coloniale, perdue dans la jungle, où, accueillie par des domestiques et une aïeule aux comportements étranges, elle tente de percer les secrets de sa famille.

Dans cette quête, elle croise Jack Turner, le chef de la police locale qui enquête sur l’assassinat d’un puissant chef d’entreprise et qui est confronté de son côté à une série de meurtres qui vient semer le trouble dans ce cadre idyllique. Ces disparitions sanglantes, apparemment crapuleuses ou racistes, n’auraient-elles pas finalement un lien avec les questions que se pose Fiona ?

Sa trilogie sur River Falls, avec son enquêteur fétiche Mike Logan, a connu un vrai succès, dont le point d’orgue a été l’obtention du prix du polar Cognac 2009 pour un automne à River Falls. Alexis Aubenque entame avec Stone Island le premier volet d’une nouvelle série en nous proposant par la même occasion un enquêteur tout neuf, en tout cas pour le lecteur : Jack Turner.

Exotisme, sombre histoire familiale, jeune avocate sympathique (d’autant plus sympathique qu’elle n’a jamais exercé son métier et conserve ainsi des principes en béton armé), enquêteur pugnace, beau gosse et tiraillé entre deux ex-petites amies, plusieurs meurtres horribles (tant qu’à faire…) commis sur une île habituellement paisible…

Côté exotisme, nous avons un imaginaire archipel anglophone perdu dans le Pacifique, petit état indépendant, touristique, animé et moderne, tourné vers une Australie que l’on imagine assez proche.

Petite république indépendante au cœur du Pacifique, membre du Commonwealth, Stone Island est une île de Polynésie. La population Ma’ohi, ancêtres des peuples polynésiens, cohabite avec les occidentaux qui ont colonisé leur territoire, et le dirigent. Les traditions ancestrales se perdent, ce que certains regrettent amèrement.

Naturellement, c’est un lieu pourvu de plages dorées, de cocotiers, d’une mer cristalline idéale pour surfer, jouxtant une jungle verdoyante et des massifs montagneux. De quoi satisfaire les rêves d’un ailleurs du citadin stressé qui, après son métro bondé, son RER saturé ou son périphérique embouteillé, dans un petit matin frisquet aussi triste que poisseux, va pouvoir s’évader grâce à l’auteur vers des cieux plus cléments.

Le chef de la police est le commandeur Jack Turner, assisté du lieutenant Jerry Coupland (sosie de Tom Selleck dans le rôle de Thomas Magnum) et d’une équipe efficace. Âgé de trente-cinq ans, Jack Turner connaît quelques soucis avec sa jeune sœur Joyce. Le retour de son amie Jennifer sur l’île ne paraît pas l’enchanter. Le Hot’n Cold, la paillote de Tyson, est le point de rendez-vous de son groupe de proches, dont le pilote d’avion Sam Damon.

Côté histoire familiale, Alexis Aubenque a fait fort : c’est peu de dire qu’elle est sombre, elle est carrément ténébreuse ! Abandon d’enfant, famille très riche, père qui n’est pas celui que l’on croit, adultères successifs sur deux générations, enfants illégitimes et morts suspectes… nous trouvons là quelques éléments qui devraient permettre aux nombreux fans d’Aubenque de passer un bon moment de lecture !

Au-delà de cette histoire familiale complexe, l’aspect le plus intéressant du livre porte sur les relations entre certains autochtones Ma’ohi, soucieux de préserver leur culture, et les descendants des anciens colonisateurs occidentaux. Certes, l’île de Stone Island est imaginaire, mais elle est située au cœur de l’océan Pacifique et l’auteur s’est documenté sur la culture et les traditions des populations indigènes des archipels : un petit plus pour le lecteur. 

L’auteur :

Alexis Aubenque est un auteur français de thriller et de science-fiction, né le 23 décembre 1970 à Montpellier.

Après une maîtrise en sciences économiques, il décide de changer radicalement de cap, et se tourne vers l’écriture.

En 2000, il devient libraire à la FNAC dans le secteur Polars-SF, c’est par le biais d’un de ses auteurs préférés de SF, Dan Simmons, qui écrit aussi dans le genre policier, qu’il va découvrir un autre monde…

Pourtant, son goût particulier pour le « Space Opera » et un manque d’auteurs dans le domaine, malgré une demande pressante d’un public de fanatiques, le conduisent  à écrire un dyptique : « La chute des Mondes », space-opéra se déroulant au XXVIIe siècle dans une fédération galactique regroupant 250 mondes habités, publié en 2002, suivi de « État de guerre » en 2004 (qui lui vaut le « Prix Razzie 2004 » du pire roman francophone décerné par la revue spécialisée Bifrost).

Cette saga en 2 tomes était (est toujours) pourtant une œuvre intéressante car très abordable, même (et surtout) pour les apprentis-lecteurs de science-fiction, mais pas seulement. Dans son univers, il y dresse plusieurs planètes qui ont chacune une identité, un régime, une politique différente. Ainsi on bascule d’un univers futuriste à un monde médiéval en passant par des sociétés religieuses ou totalitaires… Un exercice de style pour le jeune auteur qui jongle ainsi entre Science-Fiction et Fantasy, un hommage aussi à une génération perdue d’auteurs de Science-Fiction, issus de la feue collection Anticipation (Fleuve Noir), une aberration (bien évidemment) pour des journaleux snobinards, mais une belle initiation à l’imaginaire pour le lecteur.

Il  veut prouver que la Science-Fiction française peut rivaliser avec celle des pays anglo-saxons, et dès 2006, il entame une série, reprenant les thèmes majeurs de « La chute des mondes » intitulé « L’Empire des étoiles », à savoir la réapparition d’un société féodale dans un univers futuriste où l’humanité a depuis longtemps quitté la Terre pour s’installer sur de nouvelles planètes.

Comparé par l’éditeur aux grandes sagas du genre « Star wars », ce cycle compte aujourd’hui 8 tomes, parus entre 2006 et 2008.

En 2008, il a arrêté la science-fiction pour se lancer dans le domaine du thriller avec sa série « River Falls », qui met en scène le shérif Mike Logan, shérif de Seattle en remplacement pour un an dans le petit patelin américain de River Falls. Un roman dans lequel il situe l’action aux États-Unis, Les Rocheuses plus précisément, et dans le siècle… présent, avec des personnages plus réels que ceux qu’il a pour habitude de faire évoluer dans les mondes parallèles du Futur.

En 2009, ce changement est récompensé par le prestigieux « prix Polar » du Salon Polar & CO de Cognac pour le second tome de la série River Falls.

Il enchaîne à partir de 2011 avec la série « Nuits Noires à Seattle », qui met toujours en scène le shérif Logan mais de manière secondaire, et met en avant ses lieutenants Angelina Rivera et Dean Nelson déjà présents dans la première série. Mais il enchaîne aussi avec Canyon Creek et Stone island, des romans « one shot » aux éditions du Toucan. Les disparues de Louisiane, également aux éditions du Toucan, est paru en juin 2014.

En 2015, « Tout le monde te haïra » marque son grand retour au thriller pur et dur. Son univers a souvent été comparé à celui d’Harlan Coben pour son sens du suspens, la nervosité de son écriture et la force de ses personnages.

Il adore traiter les thèmes de l’adoption, la maltraitance des enfants, le racisme, l’homophobie, la religion…..  Et ça donne des thrillers qui, il l’espère ne sont pas dénués de sens. »

Œuvre :

Cycle La Chute des Mondes :

  • La Chute des mondes, 2002
  • État de guerre, 2004

Cycle L’Empire des Étoiles :

  • L’Empire perdu, 2006
  • Le Réveil des Titans, 2006
  • L’Odyssée de Klark, 2006
  • Hyperborea, 2006
  • La Geste des chevaliers, 2007
  • Les Rescapés du Kraken, 2007
  • L’Agent de sa Majesté, 2007
  • Bons baisers de l’Espace, 2008
  • Le Retour de Klark, 2008

Série River Falls :

  • 7 jours à River Falls, 2008
  • Un automne à River Falls, 2009 – Ce livre a reçu le Prix POLAR 2009 lors du 14ème Salon POLAR & CO de Cognac, le 16/10/2009
  • Un noël à River Falls, 2010
  • Retour à River Falls, 2017

Série Nuits Noires à Seattle :

  • Charité bien ordonnée, 2011
  • Pour le bien des enfants, 2013
  • Né pour être sauvage, 2014

Série Jack Turner :

  • Stone Island, 2013
  • Le secret de Stone Island, 2014

Autres romans :

  • Canyon Creek, 2012
  • Les disparues de Louisiane, 2014
  • Tout le monde te haïra, 2015
  • Aurore de sang (suite de Tout le monde te haïra)
  • Ne crains pas la faucheuse, 2015
  • Tu ne manqueras à personne, 2016

 

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