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… vu par Arlette

Indridason Arnaldur ♦ Passage des ombres

Dernier tome de la trilogie. Deux enquêtes à deux époques différentes. Mais bien sûr liées entre elles par les personnages…

On retrouve le contexte guerrier de 1944, où les troupes américaines sont installées en Islande. Nos deux enquêteurs, que l’on commence à connaître maintenant, Flovent et Thorson, ont bien des difficultés à trouver un coupable pour le meurtre d’une jeune fille, Rosamunda, une jeune couturière, étranglée dans le passage des Ombres, derrière le Théâtre National à Reykjavik, en 1944, pendant l’occupation américaine. Une enquête rondement menée et un coupable idéal laisse tout de même un gout amer aux deux policiers.

Soixante ans plus tard, Un vieil homme solitaire est retrouvé mort dans son modeste appartement, une mort pas si naturelle pour le médecin légiste. Il semble avoir été étouffé sous son oreiller. Dans ses tiroirs, des coupures de presse sur la découverte du corps de la jeune couturière étranglée en 1944.

Pourquoi cet ancien crime refait-il surface après tout ce temps ? La police a-t-elle arrêté un innocent ?

L’ex-inspecteur Konrad, flic à la retraite, veut bien donner un coup de main à ses anciens collègues. Il décide de mener une double enquête. Jumeau littéraire d’Erlendur, il a grandi en ville, dans ce quartier des Ombres si mal famé, avec un père escroc, qui s’est joué de la crédulité des autres via la médiumnité, vraie brute et faux spirite. Il découvre que l’Islande de la  » situation  » n’est pas tendre avec les jeunes filles, trompées, abusées, abandonnées, à qui on souffle parfois, une fois l’affaire consommée,  » tu diras que c’était les elfes « .

Un polar prenant qui mêle avec brio deux époques et deux enquêtes dans un vertigineux jeu de miroirs. Où l’on découvre que les elfes n’ont peut-être pas tous les torts et que les fééries islandaises ont bon dos…

L’auteur :

Arnaldur Indriðason, né le 28 janvier 1961 à Reykjavík, est un écrivain islandais, fils de l’écrivain Indriði G. Þorsteinsson, né en 1926, dans le nord de l’Islande, qui vivait dans le plus grand dénuement ayant été élevé dans une maison en tourbe.  Comme presque tous les Islandais, il est désigné par son prénom, Arnaldur. Son patronyme (qui, selon la tradition islandaise, est une simple marque de filiation, « Fils de Indrid », pour le distinguer de d’autres Arnaldur) est parfois transcrit par Indridason comme dans ses livres traduits en français, alors que la translittération correcte devrait être Indridhason, le dh se prononçant comme le th dans l’anglais the.

Quand Arnaldur Indriðason est né, son père habitait dans un immeuble récemment construit à Reykjavik. Lui aussi était écrivain, et ses romans traitaient de ces changements. Le plus célèbre, Terre et fils, racontait ainsi l’histoire d’un jeune homme contraint de quitter sa campagne.

En 1996, Arnaldur Indriðason obtient un diplôme en histoire à l’université d’Islande. Journaliste au Morgunblaðið en 1981-1982, il devient scénariste indépendant.

De 1986 à 2001, il travaille comme critique de films pour le Morgunblaðið. Aujourd’hui, il est l’auteur de quinze romans policiers dont 7 ont été traduits en français — dont plusieurs sont des best-sellers.

Arnaldur Indriðason publie son premier livre, Synir duftsins (littéralement « Fils de poussière », inédit en français) en 1997. Cette publication marque pour certains, comme Harlan Coben, le départ d’une nouvelle vague islandaise de fiction criminelle. Quand il commence à écrire, en 1997, le roman policier a mauvaise réputation en Islande, ce n’est pas un genre « noble », la plupart des auteurs le tiennent pour un divertissement de médiocre qualité. Aujourd’hui, heureusement, le malentendu a été levé. Il y a une autre raison qui explique cette absence de tradition du roman policier, pourtant florissant dans le reste de la Scandinavie : son pays ne comptait que peu de criminels, fort peu de meurtres, et par conséquent peu d’enquêtes de police. Imposer un personnage de flic avec un nom typiquement islandais, des histoires qui se passent dans les rues de Reykjavík et des personnages qui vivent comme des Islandais constituait alors un véritable défi ! Les gens n’y croyaient pas. Mais depuis quinze ans, les crimes, ceux liés au trafic de drogue en particulier, se sont multipliés et sont devenus extrêmement violents. La société a profondément changé, elle est essentiellement urbaine. C’est de ce changement qu’il essaie de rendre compte, et ses romans s’inscrivent dans ce qu’on appelle le « réalisme social ».

Aux côtés d’Arni Thorarinsson, également auteur islandais de polars, Arnaldur déclare qu’« il n’existe pas de tradition de polar en Islande. [À cet état de fait, il y a deux raisons.] L’une tient en ce que les gens, y compris les écrivains, considéraient les histoires policières comme des mauvais romans […]. La deuxième raison, c’est que beaucoup d’Islandais ont longtemps cru en une sorte d’innocence de leur société. Très peu de choses répréhensibles se produisaient, et le peu de faits divers ne pouvaient pas donner lieu à des histoires policières. Ce qui explique qu’à [leurs] débuts, Arni Thorarinsson ou [Arnaldur ont] eu du mal à (s’)imposer [dans les milieux littéraires islandais]. »

Il fut nommé à maintes reprises écrivain le plus populaire d’Islande.

En 2004, ses livres ont fait partie des dix livres les plus empruntés à la Bibliothèque municipale de Reykjavík.

Ces livres ont été publiés dans 26 pays et traduits en allemand, danois, anglais, italien, tchèque, suédois, norvégien, néerlandais, catalan, finnois, espagnol, portugais et français.

Deux de ses œuvres : « La Cité des jarres » et « Hiver arctique » ont reçu, en 2002 et 2003, le Prix Clé de verre, la plus haute distinction scandinave.

Il a également gagné le « Gold Dagger Award », prix littéraire britannique, en 2005 pour « La Femme en vert », et son roman « L’Homme du lac » (Métailié, 2008) a reçu le Prix polar européen du Point.

Il est le premier à recevoir The Glass Key Prize du Skandinavia Kriminalselskapet, deux années consécutives.

En 2011, il reçoit le 1er Prix Boréales-région Basse-Normandie du Polar Nordique à l’occasion de ce festival et le prix espagnol RBA du roman noir en 2013.

Cet écrivain partage désormais une reconnaissance internationale avec Arni Thorarinsson, Jon Hallur Stefansson, Stefan Mani et Yrsa Sigurðardóttir, eux aussi traduits en français.

Arnaldur Indriðason a adapté trois de ses livres pour la radio du service audiovisuel islandais RÚV. Le producteur islandais Baltasar Kormákur a travaillé à une adaptation de Mýrin, La Cité des Jarres (titré Jar City en français et sorti en France en septembre 2008).

Snorri Thórisson travaille sur une production internationale de Napóleonsskjölin. Arnaldur Indriðason est actuellement en collaboration avec l’Icelandic Film Fund pour l’écriture de deux scénarios d’après deux de ses nouvelles.

Il vit à Reykjavík avec sa femme et ses trois enfants. Les deux auteurs ayant fortement influencé Arnaldur Indriðason sont Maj Sjöwall et Per Wahlöö, deux écrivains suédois qui ont imaginé, dans les années 1960, les aventures de l’inspecteur Martin Beck.

BIBLIOGRAPHIE

Enquêtes d’Erlendur Sveinsson :

  1. Synir duftsins (1997) – Inédit en français
  2. Dauðarósir (1998) – Inédit en français
  3. La Cité des Jarres : Mýrin (2000) – Prix Cœur noir, Prix Mystère de la critique en 2006, Prix Clé de verre en 2002 du roman noir scandinave
  4. La Femme en vert : GrafarÞögn (2001) – Prix Clé de verre en 2003 du roman noir scandinave, Prix “The CWA Gold Dagger” en 2005(UK), Grand Prix des lectrices de Elle Policier en 2007, Prix Fiction 2006 du livre insulaire de Ouessant
  5. La Voix : Röddin (2002) – Prix “The Martin Beck Award” en 2005, Grand Prix de Littérature Policière 2007, Lauréat du Trophée 813
  6. L’Homme du Lac : Kleifarvatn (2004)
  7. Hiver arctique : Vetrarbotgin (2005)
  8. Hypothermie : Harðskafi (2007)
  9. La rivière noire : Myrká (2008)
  10. La muraille de lave : Svörtuloft (2009)
  11. Etranges rivages : Furðustrandir (2010)
  12. Le duel : Einvígið (2011)
  13. Les nuits de Reykjavik : Reykjavíkurnætur (2012)
  14. Le lagon noir : Kamp Knox (2014)
  • Les enquêtes d’Erlendur – Omnibus reprenant les 3 premiers tomes d’Erlendur.
  • “Avant Erlendur” – Enquête de Marion, futur mentor d’Erlendur
  • Le duel

Trilogie des ombres :

  1. Dans l’ombre : Þýska húsið (2015)
  2. La femme de l’ombre : Petsamo (2016)
  3. Passage des ombres : Skuggasund (2013) – Parution en France au printemps 2018

Autres :

  • Opération Napoléon : Napóleonsskjölin (1999)
  • Betty : Bettý (2003)
  • Le livre du roi : Konungsbók (2006)
  • Skuggasund
  • Leyndardómar Reykjavíkur (2000)  – roman dont chaque chapitre fut rédigé par un auteur différent
  • Reykjavík-Rotterdam (2008), scénario du film de Óskar Jónasson, en collaboration avec le metteur en scène

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