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… vu par Arlette

Kennedy Douglas ♦ La symphonie du hasard -2

Second roman de la trilogie. Pas évident d’échapper à sa famille, a fortiori quand cette dernière est en conflit permanent, avec une fâcheuse tendance à se mettre dans des situations compliquées.

Alice Burns, elle, a choisi une solution radicale : mettre un océan entre elle et les siens et poursuivre ses études en Irlande.

Fresque à l’ampleur inédite, La Symphonie du hasard couvre vingt ans d’histoire américaine. Dans le bouillonnement social, culturel et politique des sixties-seventies, de New York à Dublin en passant par l’Amérique latine, un roman-fleuve, porté par un souffle puissant.

Nous avions laissé la jeune femme en train de boucler ses valises, nous la retrouvons à son arrivée à Dublin où elle s’apprête à passer une année à Trinity College.

Nous sommes en janvier 1975, à l’époque de l’Ira, climat de terrorisme et de pressions politiques, en plein hiver et la première vision qu’Alice a de la ville est plutôt triste, humide et sombre. Une logeuse bigote et rigide, une nouvelle culture et des habitudes à appréhender…

D’abord déstabilisée par l’accueil quelque peu revêche des Dublinois, elle se surprend à prendre goût à une existence simple, plus sereine. Et sa rencontre avec Ciaran pourrait même lui laisser entrevoir la possibilité d’une autre vie. Au croisement des rencontres que l’Irlande a pu lui offrir, de l’éloignement des USA en plein Watergate, de la distance qu’elle a réussi à instaurer entre sa mère et elle, et malgré l’arrivée improbable de son passé dans sa nouvelle vie, Alice peut se plonger dans ses études qui lui donne enfin la possibilité d’être elle-même, de pouvoir faire ses choix librement …

Mais alors que résonnent les premiers échos des exactions de l’IRA, voici que resurgit une vieille connaissance, et avec elle un passé qu’Alice aurait préféré oublier à jamais… Peter (son frère aîné) rentre du Chili et la convoque à Paris. Les activités de son père dans ce même pays où Adam, le benjamin de la fratrie l’a suivi, restent toujours aussi mystérieuses.

La famille est le thème central de cette trilogie qu’elle soit conflictuelle ou heureuse avec ses secrets et ses non-dits, elle est le miroir de notre société. Comme d’habitude, dans les livres de Douglas Kennedy, c’est toute la société de l’époque qui est dépeinte : le racisme, l’homophobie, les clichés, la place des femmes, l’antisémitisme… Le contexte historique et politique est très présent avec la guerre du Vietnam, le scandale du Watergate, le régime de Pinochet… On est transporté de l’Amérique en Irlande en passant par la France et l’Amérique latine.

 

 

L’auteur :

Douglas Kennedy, né le 1er janvier 1955 à Manhattan, New York, est un écrivain américain qui décrit d’un œil acerbe certains côtés des États-Unis d’Amérique, dénonçant notamment le paradoxe du puritanisme religieux.

Il grandit dans l’Upper West Side, étudie à la Collegiate School (le plus vieux lycée de New York) et au Bowdoin College dans l’État du Maine, avant de partir un an au Trinity College de Dublin en 1974.

De retour à New York, il passe plusieurs mois à travailler, sans succès comme régisseur dans des théâtres de Broadway.

En mars 1977, entre deux productions, il décide de partir à Dublin pour rendre visite à des amis. Vingt-six ans plus tard, il habite toujours de ce côté-ci de l’Atlantique.

À Dublin, il devient cofondateur d’une compagnie de théâtre. Il rejoint ensuite le National Théâtre of Ireland en tant qu’administrateur de la branche expérimentale. Il y passe cinq années (1978-1983), pendant lesquelles il commence à écrire, la nuit.

En 1980, il vend sa première pièce à la chaîne de radio britannique BBC Radio 4 qui lui en commandera deux autres. La pièce est aussi diffusée en Irlande et en Australie. Suivent deux autres pièces radiophoniques, également diffusées sur Radio 4.

En 1983, il démissionne de son poste au National Théâtre of Ireland pour se consacrer exclusivement à l’écriture. Pour survivre, il devient journaliste indépendant, notamment pour l’Irish Times où il tient une rubrique de 1984 à 1986.

En 1986, sa première pièce pour la scène est un échec désastreux, tant critique que public. Peu de temps après, l’Irish Times supprime sa rubrique.

En mars 1988, il déménage à Londres, au moment où son premier livre, un récit de voyage, est publié. Deux autres suivront. Ces trois livres reçoivent un très bon accueil critique. Parallèlement, sa carrière de journaliste indépendant connaît également un essor. Il demeure à Londres pendant vingt ans.

En 1994, paraît son premier roman « Cul-de-sac ». En 1997, il est porté à l’écran par Stephan Elliott, le réalisateur de « Priscilla, folle du désert ».

Son deuxième roman, « L’Homme qui voulait vivre sa vie », connaît un succès international. Il est traduit en seize langues et fait partie de la liste des meilleures ventes.

Son troisième roman, « Les Désarrois de Ned Allen » est aussi un bestseller et un succès critique, traduit en quatorze langues.

« La Poursuite du bonheur » marque un changement radical. Après trois romans que l’on pourrait décrire comme des thrillers psychologiques, il opte pour une histoire d’amour tragique. Il reçoit un excellent accueil critique. « La Poursuite du bonheur » est traduit en douze langues et se retrouve en course pour le Prix des Lectrices de Elle.

Ont suivi « Rien ne va plus » (Belfond, 2002 ; Pocket, 2004), Prix littéraire du Festival du cinéma américain de Deauville 2003, « Une relation dangereuse » (Belfond, 2003 ; Pocket, 2005) qui confirme son succès critique et public, « Au pays de Dieu » (Belfond, 2004 ; Pocket, 2006), l’un de ses trois récits de voyage, « Les Charmes discrets de la vie conjugale » (Belfond, 2005 ; Pocket, 2007), « La Femme du Vème » (Belfond, 2007 ; Pocket, 2009), adapté au cinéma en 2011 par Pawel Pawlikowski, avec Kristin Scott Thomas et Ethan Hawke – « Quitter le monde » (Belfond, 2009 ; Pocket, 2010), « Au-delà des pyramides » (Belfond, 2010 ; Pocket, 2011) et « Cet instant-là » (Belfond, 2011 ; Pocket, 2012).

Son troisième récit de voyage « Combien ? » est paru aux éditions Belfond en mai 2012, suivi de « Cinq jours » (Belfond, 2013 ; Pocket, 2014), de « Murmurer à l’oreille des femmes » (Belfond, 2014 ; Pocket, 2015), de « Mirage » (Belfond, 2015), puis de « Toutes ces grandes questions sans réponse » (octobre 2016). Aujourd’hui, il publie « La Symphonie du hasard – livre 1, 2, et 3, d’une trilogie dont le premier tome est paru en novembre 2017.

Parfaitement francophone, divorcé (il a été marié de 1985 à 2009 à Grace Carley, conseillère politique au Royaume-Uni, au ministère de la Culture) et père de deux adolescents, Max et Amelia, Douglas Kennedy vit entre Londres, Paris, Berlin et Wiscasset dans l’État du Maine où il a acheté une maison.

Il est aujourd’hui un des auteurs favoris des Français, avec plus de 5 millions d’exemplaires vendus pour l’ensemble de son œuvre (toutes éditions confondues), dont plusieurs romans sont en cours d‘adaptation cinématographique.

Aujourd’hui, après un divorce houleux, «douze mois d’enfer», le romancier retrouve un peu de sérénité. Si tant est que ce mot signifie quelque chose pour « Mr 100 000 Volts».

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