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… vu par Arlette

Adam Olivier ♦ Chanson de la ville silencieuse

Roman qui suit les pas d’une jeune fille en quête d’un père, ex-gloire du rock qui a tourné le dos à la célébrité.

Elle est la fille du chanteur Antoine Schaeffer, ex-star adulée, sulfureuse, sexy de la chanson française, légende vivante qui, un beau jour à l’apogée de sa gloire, plaque tout pour aller vivre en ermite à la campagne et finit par disparaître totalement, déclaré mort sur papier…. Une mort sans sépulture, sans cadavre.

Celle qui prend un avion sur la foi d’un cliché flou. Celle dans les rues de Lisbonne, capitale du pays de « La Saudade » (mot portugais qui exprime une mélancolie empreinte de nostalgie, sans l’aspect maladif), sur les pentes de l’Alfama qui guette un musicien errant, une étoile dépouillée d’elle-même, un ermite qui aurait tout laissé derrière lui. Sa maison, son compte en banque, ses amis, sa fille. Sa vie elle-même. Qui se serait défait d’une peau ancienne, réincarné en mendiant, en musicien vagabond qui, armé de sa guitare, chante les yeux fermés aux terrasses des bars, et repart sans un mot, sans même demander de l’argent. Un homme qui aurait choisi la dernière adresse de son grand amour. Pour lui chanter à elle, partout éparpillées dans l’air, les chansons qu’il lui dédie. Les offrir à quelques-uns, au hasard. Des mots comme glissés à l’oreille.

Serait-ce vraiment lui que l’on a aperçu en contrebas du Bairro Alto ? Est-ce lui que son ami Théo a capturé sur l’écran de son portable ?

Des années que son père a disparu. Des années aussi qu’elle vit en marge de la société. Elle tente de rembobiner le film de sa vie, images désordonnées, usées, floues, en quête du fantôme du père,… en quête d’elle-même. Une mère croisée par hasard, qui l’a délaissée enfant, partie en Californie où elle essaie de se faire oublier.

Dans ce livre librement inspiré de la vie de Nino Ferrer et d’un chanteur de rue entraperçu dans une rue de Lisbonne, Olivier Adam qui se considère comme un musicien raté, lui qui n’a jamais été capable d’écrire des chansons alors que la musique a toujours été « primordiale » dans sa vie, nous émeut, nous fait vibrer encore une fois avec sa musique dans le silence des mots, et ses thèmes récurrents de la fuite, de l’errance, du mal être permanent et de l’infinie solitude des êtres.

L’auteur :

Olivier Adam est un écrivain français né le 12 juillet 1974 à Draveil, près de Paris.

Il a grandi dans l’Essonne en région parisienne au sein d’une famille modeste – son père est employé de banque et vit maintenant en Bretagne.

Il dit maintenant ne plus se rappeler son enfance jusqu’à l’âge de 10/11 ans. Il sait pourtant qu’il a eu une enfance heureuse, normale pour ce qu’il s’en souvient.

Il a participé à la création du festival littéraire Les correspondances de Manosque. Il est actuellement édité par les Éditions de l’Olivier et aux éditions L’École des loisirs pour ses œuvres pour la jeunesse.

Vers l’âge de 16 ans, il devient anorexique. Il perd 38 kg. De 88 kg, il passe à 50 kg. Il rencontre à l’université Paris-Dauphine où il poursuit des études de gestion d’entreprises culturelles à l’université Paris-Dauphine celle qui va devenir sa compagne, Karine Reysset, l’auteur de livres pour enfants et mère de ses enfants, qui va lui réapprendre à manger et arrêter de vouloir être un « fantôme ». Il devient d’abord consultant pour conseiller des collectivités locales dans leur politique culturelle.

Après ce « trou noir » de quelques années, il commence à écrire, puis participe à la création des Correspondances de Manosque en 1999, avec Olivier Chaudenson. Il travaille ensuite brièvement dans l’édition, où il est directeur de collection aux Éditions du Rouergue.

En 2000, Olivier Adam publie aux éditions du Dilettante son premier roman, « Je vais bien ne t’en fais pas », qui obtient la reconnaissance de la critique et connaîtra un certain succès (160.000 exemplaires vendus en poche après l’adaptation au cinéma en 2006). Il sera sélectionné pour le Festival du premier roman en 2001.

Il signe ensuite avec les éditions de l’Olivier où il publie « A l’Ouest » (2001), « Poids léger » (2002), « Passer l’hiver » (recueil de nouvelles, Prix Goncourt de la Nouvelle 2004 et Prix des Éditeurs 2004), « Falaises » (2005, sélectionné dans 13 prix littéraires sans obtenir aucune récompense) et « À l’abri de rien » (2007, Prix du Premier prix 2007 et favori du Prix Goncourt 2007).

Entre-temps, en 2003, il devient directeur de collection aux éditions du Rouergue.

Parallèlement, Olivier Adam écrit aussi plusieurs ouvrages pour la jeunesse, publiés pour la plupart à l’École des Loisirs: « On ira voir la mer » (2002), « La Messe Anniversaire » (2003), « Sous la pluie » (2004), « Douanes » (2004, éditions Page à page) « Comme les doigts de la main » (2005) et « Le jour où j’ai cassé le château de Chambord » (2005).

Il publie par ailleurs régulièrement des textes courts dans les revues littéraires et anime des ateliers d’écriture en milieu scolaire.

En 2005, Olivier Adam quitte la région parisienne pour la Bretagne avec sa compagne, pour habiter à Saint-Malo, où il partage son temps entre la littérature et le cinéma. Il est revenu dans la capitale, à Montmartre en 2014, avec sa famille

Pour le cinéma, outre la co-scénarisation de ses romans « Je vais bien ne t’en fais pas », adapté en 2006 par Philippe Lioret, « Poids léger » adapté en 2004 par Jean-Pierre Améris et « Sous la pluie » en cours d’adaption par Patrick Goyette), Olivier Adam a co-signé les scénarios de « L’été indien » d’Alain Raoust (2007) et de « Maman est folle » de Jean-Pierre Améris (2007, téléfilm).

Très influencé par la littérature américaine contemporaine (John Fante, Raymond Carver, Richard Ford,…) mais aussi par une certaine famille d’écrivains français des années 40 et 50 (Henri Calet, Georges Hyvernaud, Georges Perros,…), n’hésitant pas à aborder des thématiques sociales et politiques, Olivier Adam a su s’imposer très vite comme un auteur qui compte dans la nouvelle génération d’écrivains français. Côté filiations cinématographiques et musicales, on rapproche souvent son univers et son style de ceux d’auteurs comme Maurice Pialat, Leonard Cohen ou encore Christophe Miossec.

Il fait partie en 2007 de la dernière sélection du Prix Goncourt pour À l’abri de rien, et, en 2010, pour Le Cœur régulier, de la deuxième sélection du Prix Goncourt.

Deux ans plus tard en 2012, pour son roman Les Lisières, il semble favori, d’après les médias, le magazine L’Express titrant un article « Olivier Adam aux lisières du prix Goncourt »… Mais quelques jours plus tard, comme le mentionne le journal Le Figaro : « Voilà déjà une grande surprise : alors que la plupart des médias le voyaient déjà couronné, Olivier Adam ne figure même pas sur la première liste du Goncourt », surprise que reprend en titre L’Express ou encore Le Point.

Il est nommé chevalier des arts et des lettres en 2013.

En janvier 2014, une cinquième adaptation de son œuvre est portée à l’écran, à laquelle il n’a pas participé, le long métrage Passer l’hiver, réalisé par Aurélia Barbet, tiré de la nouvelle « Nouvel An », issue du recueil « Passer l’hiver » publié 10 ans plus tôt.

La même année, son roman Falaises (publié en 2005) est « librement adapté » en bande dessinée, sur un scénario de Loïc Dauvillier, et des dessins de Thibault Balahy.

Son ouvrage, Peine perdue sorti en août 2014 chez Flammarion, est finaliste du Prix des libraires 2015.

En 2016, son ouvrage La Renverse se penche sur le sort des proches d’un homme politique éclaboussé par un scandale sexuel.

Il tient depuis 2014 une chronique mensuelle dans le journal Libération.

Les romans d’Olivier Adam mettent en scène les thèmes des douleurs familiales, du manque, des identités flottantes, de l’inadaptation sociale, de la fuite et de la réinvention de soi. Ils évoquent également la France « périphérique », en particulier la banlieue parisienne.

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