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… vu par Arlette

Sa Shan ♦ La joueuse de go

la joueuse de goLa Joueuse de go, publié en 2001  obtient le Goncourt des Lycéens la même année et passe la barre des 100 000 exemplaires.

La Joueuse de go raconte l’histoire d’une jeune collégienne mandchoue de 16 ans qui a pour passion le jeu de go, ainsi que celle d’un jeune officier japonais.

Elle a seize ans, est lycéenne en Mandchourie, Chine extérieure. Une adolescente libre, curieuse, insouciante. Sa passion : le jeu  de go qu’elle pratique après la classe sur la place des Mille Vents. Mélancolique et fiévreuse, elle rêve d’un autre destin. Sur le damier, elle bat tous ses prétendants et elle parvient à percer le caractère et les pensées de son adversaire au travers son jeu.

Lui, vingt ans, soldat japonais décrit comme « dur comme le métal », son adversaire de demain… Sérieux, élevé dans la loyauté et la rigueur, dévoué à l’utopie impérialiste. Il excelle dans le jeu de go. C’est un gradé japonais en terre ennemie, il ne peut donc se laisser aller, c’est la dure loi de la vie. Japonais parlant parfaitement le mandarin [avec l’accent Pékino-japonais] il se fait donc passer pour un touriste de la capitale venu jouer au Go pour se rendre sur la Place des « Mille-Vents ». Tout d’abord parce que son supérieur soupçonnait les joueurs de Go d’être des Résistants camouflés, puis parce que lui même aime le Go et, enfin, parce qu’il veut simplement la voir Elle, la « Chinoise », la « jeune fille », la « joueuse de Go ».

 

L’action se déroule principalement en Mandchourie Indépendante peu avant l’invasion japonaise (d’où l’intervention de l’officier). Nous nous situons donc aux alentours de 1931 lorsque le livre débute. La jeune « joueuse de go » défie et terrasse tous ses adversaires, mais elle ne connaît pas encore celui de demain, un jeune officier japonais muté en Mandchourie, dur comme le métal à peine plus âgé qu’elle, qui lui, est dévoué à l’utopie impérialiste.

Alors que l’armée japonaise occupe la Mandchourie, une lycéenne de seize ans lutte à sa façon contre l’envahisseur et les horreurs de la guerre en battant tous ceux qui la défient au jeu de go. Elle fera la rencontre d’un adversaire redoutable, un jeune officier japonais qui tombe amoureux d’elle, sans pour autant lui avouer sa véritable identité. Au travers du jeu, se jouent les combats, les différences, les tensions mais aussi les sentiments d’admiration, de respect et d’amour… un amour impossible mais absolu entre deux jeunes gens perdus et attachés à leur patrie, patrie ravagée par la cruauté et le dévouement sans limites.

 

Leur existence est une  longue partie d’esquives, qui les mène inexorablement l’un  vers l’autre. Un  dur apprentissage, tel un chassé-croisé entre elle et lui, la découverte des plaisirs de la chair ; les affres de la passion, les démons de la jalousie, la guerre, la douleur, la torture, la mort.

Elle, lui, chacun  suit sa destinée. Des personnages forts, une histoire d’amour jusqu’à l’ultime, ami ou ennemi.

Ce roman évoque aussi des évènements qui ponctuèrent l’histoire des deux peuples : le tremblement de terre à Tokyo, l’envahisseur nippon, le calvaire mandchou.

La joueuse de go est une histoire d’amour et d’apprentissage. Au contact des Mandchous, le Japonais apprend à douter des valeurs militaires, raciales et impérialistes inculquées depuis l’enfance. Quant à la jeune fille, partiellement libérée par sa compétence au jeu, elle regarde mieux les injustices de sa propre société, surtout celles qui pèsent sur les femmes. Regards, non-dits, sensations, rêves et silences tissent le fil de ce roman.

Les chapitres impairs réservés à la jeune Chinoise et les pairs au jeune soldat japonais donnent du rythme à cette partition originale qui se joue à quatre mains. Shan Sa jour sur l’alternance : celle de la cruauté de la guerre contre l’insouciance de la jeunesse, celle de la société traditionnelle chinoise prise dans ses convictions et son honneur contre les velléités d’émancipation de la jeune génération.

 

L’auteur :

  Shan Sa (山飒; hanyu pinyin : Shān Sà, pseudonyme qui veut dire « bruissement de vent dans la montagne » en chinois, est née « Yan Ni » le 26 octobre 1972 à Pékin, dans une Chine qui coule sous la révolution culturelle. Ainsi, malgré son jeune âge, elle se réfugie dans la poésie et participe à plusieurs concours.

 A l’âge de sept ans, elle devient la plus jeune poétesse de son pays. Mais pays qu’elle quittera pour Paris grâce à une bourse et changera son chinois pour la langue française.

 Son premier roman « Porte de la Paix Céleste » a reçu la bourse Goncourt du premier roman, le Prix de la Vocation et le prix du Nouvel An Chinois (1998).

 À 12 ans, elle obtient le premier prix du concours national de poésie des enfants. Après des études secondaires à Pékin, elle passe en 1990 l’équivalent du baccalauréat en France. Elle publie deux premiers romans et un recueil de poésie qui rencontrent un succès d’estime en 1990.

  « Après l’événement Tian An Men, j’ai choisi de renaître en France. » En août 1990, elle quitte donc Pékin pour Paris grâce à une bourse du gouvernement français. Elle s’y installe et adopte la langue et passe le bac en 1992. En 1994, elle termine ses études de philosophie. « Je sais que chaque roman est une marche jetée dans cette infinie élévation vers la perfection d’une langue. »

De 1994 à 1996, elle est secrétaire du peintre Balthus. Setsuko, la femme de Balthus, l’initie à la civilisation japonaise. Elle apprend la cithare, le go, la calligraphie ainsi que l’art de l’épée.

 

 C’est avec son troisième roman, La Joueuse de go (éd. Grasset), qu’elle fait véritablement son apparition au premier plan de la scène littéraire française. L’Académie Goncourt remarque le roman et le place sur sa liste, ce qui, potentiellement, lui ouvre les portes du Goncourt historique mais aussi du Goncourt des Lycéens.

 La grande presse littéraire commence à s’intéresser sérieusement à elle. Le magazine Lire envoie un jeune journaliste, Philippe Perrier, l’interroger.

 Deux scoops sortiront de cet entretien, événement majeur dans la carrière médiatique de Shan Sa : On y apprend d’une part que Min, son personnage récurrent, est en fait la mise en littérature du vrai Min, son premier amour. Min qui n’est pas un traître, comme dans « La Joueuse de go », mais qu’au contraire elle a trahi en choisissant la France. Le thème du double et du jeu de miroirs faussé est fondamental dans son œuvre. Elle le retravaille encore dans Les Conspirateurs.

Et elle dévoile d’autre part aux lecteurs de Lire le sujet de son prochain roman : « Une impératrice chinoise du VIIIe siècle. Ce sera le récit de sa vie, 80 ans de règne sur l’empire le plus prospère et le plus grandiose du VIIIe siècle. « J’essayerai – à travers le corps, la peau, les yeux et les cheveux de cette femme – de ressusciter une époque évanouie. Mais tous les personnages, tous les événements tragiques et toutes les pensées ont toujours été et seront toujours. »

 

Livre audio : 3 heures30mn –              

Texte intégral lu par Valérie Karsenti et Chrisitan Gonon

Valerie Karsenti est une comédienne française née le 26 août 1968 à Pantin.

 Elle est connue pour son rôle de Liliane dans Scènes de ménages

 Dès l’âge de 15 ans, elle suit un stage au cours Florent puis prend des cours avec Yves Le Moign’ avant d’intégrer l’école nationale des arts et techniques du théâtre (ENSATT). Elle y est encore étudiante lorsque Jean-Louis Thamin l’engage pour jouer L’étourdi avec Roland Blanche et Jean-Pierre Lorit.

 À sa sortie de l’ENSATT en 1988, la télévision lui offre des rôles importants dans des téléfilms comme « Sniper » ou encore « Édouard et ses filles ».

 À partir de 1990, sa carrière se déroule essentiellement au théâtre. On peut citer en autre Camus, Sartre et les autres avec Stéphane Hillel, Colombe (rôle titre) avec Geneviève Page et Jean-Paul Roussillon, Accalmies passagères, Molière du meilleur spectacle comique en 1997. Ce spectacle marque sa rencontre avec José Paul et Marc Fayet avec qui elle joue ensuite « Un fil à la patte » puis « Un petit jeu sans conséquence », 5 Molières dont celui du meilleur spectacle privé en 2003.

 C’est à cette époque qu’elle se met à tourner à nouveau pour la télévision, sous la direction notamment de Nina Companeez, Élisabeth Rappeneau, Gilles Bannier, Jean-Marc Brondolo, Laurent Heynemann et pour le cinéma, avec Bertrand Blier, Lisa Azuelos, Éric Toledano et Olivier Nakache.

Elle ne délaisse pas le théâtre pour autant et joue « Comme en 14 », mise en scène de Yves Pignot, 3 Molières dont celui du meilleur spectacle public en 2004, « Le Prince travesti » mise en scène de Nicolas Briançon, « Le Roi se meurt » avec Michel Bouquet, 2 Molières dont celui du meilleur spectacle privé en 2005, « Adultères » avec Pascale Arbillot mise en scène de Benoît Lavigne.

Depuis 2009, elle joue le rôle de Liliane dans la série télévisée « Scènes de ménages », diffusée tous les jours sur la chaîne française M6. La même année, elle est choisie par Mabrouk El Mechri pour interpréter un des rôles principaux de « Maison Close », la nouvelle série de Canal+.

En 2010, elle retrouve Benoît Lavigne pour « Grand Ecart » avec Thierry Lhermitte et François Feroleto au Théâtre de la Madeleine.

Elle est mère de deux enfants, deux garçons, Léon et Chaïm.

Christian Gonon est un acteur français, sociétaire de la Comédie-Française.

 Formé aux cours Jean Périmony, puis à la Rue Blanche (devenu l’École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre, dite ENSATT) et enfin aux Ateliers de Blanche Salant, pensionnaire de la Comédie-Française depuis 1998, il est nommé sociétaire en décembre 2008.

 Il a reçu le prix Jean Marais en 1991 pour l’interprétation de d’Artagnan dans Les Trois mousquetaires d’Alexandre Dumas.

 En 2004, il tenait le premier rôle du film « Et si je parle » de Sébastien Gabriel.

 En 2005, il a mis en scène « Bouli Miro » de Fabrice Melquiot et interprété un solo sur Confucius.

 Depuis « La Jeune Fille à la perle » en 2003, il est la voix française régulière de Colin Firth.

 Son premier désir de théâtre, Christian Gonon le rattache à sa relation aux mots, au texte, qu’ils soient ceux d’un dramaturge ou d’un poète. Aussi loin qu’il s’en rappelle, il s’est toujours senti plus fort en présence d’un texte qu’il avait à porter et à communiquer aux autres.

Dès l’âge de 18 ans, ce jeune toulousain monte à Paris et rentre aux Cours Jean Périmony.

En 1982, il réussit son examen d’entrée à l’École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre, dont il ressort deux ans plus tard. Il entre à la Comédie-Française le 1er juillet 1998 (alors sous la direction de Jean-Pierre Miquel) en tant qu’auxiliaire dans le rôle de Pacorus dans Suréna de Corneille, mis en scène par Anne Delbé au Théâtre du Vieux-Colombier.

Il devient suite à son interprétation dans ce rôle et dans celui d’Eilif, qu’il reprend au pied levé dans « Mère Courage et ses Enfants » de Bertolt Brecht, mis en scène par Jorge Lavelli, pensionnaire de la troupe. Il se distingue durant ces années dans de nombreux rôles, parmi lesquels : Maxime dans « Cinna » de Corneille, mis en scène par Simon Eine (2000), Bassanio dans « Le Marchand de Venise » mis en scène par Andrei Serban (2001); l’Homme et le Renard dans « Fables de La Fontaine » mis en scène par Robert Wilson (2004) ; il joue et met en scène « Bouli Miro » de Fabrice Melquiot au Studio-Théâtre de la Comédie-Française (2004) ; deux autres rôles marquants dans son parcours seront ceux de Cassius dans « Tête d’or » de Paul Claudel, mis en scène par Anne Delbée (2006), ainsi que celui De Ciz dans « Partage de midi » de Paul Claudel, mis en scène par Yves Beaunesne (2006). Plus récemment, il se distingue dans les rôles de Gremio dans « La Mégère apprivoisée » de William Shakespeare, dans une version inédite du metteur en scène lituanien Oskaras Koršunovas (2007). Ou encore dans le rôle de Jack dans « L’Ordinaire » de Michel Vinaver (2009), dans une coréalisation de l’auteur avec la scénographe Gilone Brun. Christian Gonon devient sociétaire de la Comédie-Française le 1er janvier 2009.

Avant son entrée au sein de la troupe de la Comédie-Française, ce comédien a mené une activité théâtrale particulièrement dense, s’étendant sur plus de quinze années. Nous retiendrons particulièrement : une reprise du rôle du comte de Guiche dans « Cyrano » au Théâtre Mogador, mis en scène par Jérôme Savary (1983), qui sera fondateur pour ce jeune comédien, Edward, dans « 7e Ciel » de Caryl Churchill, mis en scène par Paul Golub au Théâtre du Chaudron (1992), D’Artagnan dans « Les Trois Mousquetaires » (en tournée nationale) mis en scène par Jean-Louis Martin Barbaz. Pour ce rôle, il obtiendra le prix Jean Marais du meilleur comédien en 1991 ; Maffio dans « Lucrèce Borgia » de Victor Hugo, mis en scène par Vincent Garanger au Théâtre régional des Pays de la Loire (1994) ; Lacroix dans « La Mort de Danton » de Georg Büchner, mise en scène par Philippe Lanton au Théâtre 71.

Au cinéma, Christian Gonon joue dans différents courts-métrages, dont « Memento » de Jean-Max Peteau (1992), ayant reçu le grand prix d’Avoriaz et le prix du public de Clermont-Ferrand en 1993.

Il vient juste de terminer un premier long-métrage de Guillaume Georget Chambre obscure, prévu pour la l’année 2009.  À la télévision, il participe entre autres au téléfilm Une journée au Luxembourg réalisé par Jean Baronnet pour Arte (1994).

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