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… vu par Arlette

Stockett Kathryn ♦ La couleur des sentiments

la couleur des sentimentsAu début des années 60 à Jackson, Mississippi. Les classes sociales sont radicalement organisées avec les riches, les pauvres, les Noirs et les Blancs. Nul ne pense à y changer quelque chose, pas même les Noirs eux-mêmes, par une sorte de fatalité. D’ailleurs, tant qu’ils restent à leur place, les Noirs sont acceptés, voire même appréciés, à l’instar des bonnes, ces femmes qui passent toute leur vie au service de familles blanches et dont le mot d’ordre est discrétion.

Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s’occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité.

Tout commence par une histoire de toilettes et par une question domestique lors d’une partie de bridge entre les dames de la bonne société de Jackson : « Aibileen, la bonne noire de la famille Leefolt va-t-elle encore utiliser celles de la chambre d’ami, ou faudra-t-il, comme le conseille fortement Miss Hilly à sa très bonne amie Miss Leefolt, que celle-ci lui fasse construire ses propres toilettes dans le garage ? »  « Comment ont-ils pu construire toutes ces maisons sans toilettes pour les domestiques ! Tout le monde sait que ces gens ont d’autres maladies que nous. »

Débat impensable pour certaines, anodin pour d’autres, la vie semble poursuivre son cours.

Aibileen ne dit rien. Elle l’a appris dès sa première place : les blanches ne supportent pas que leur bonne leur réponde.  En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. Cette leçon, son amie Minnie la connaît bien, sa mère le lui a bien spécifié avant de la placer pour la première fois. Mais le soir même, elle était renvoyée et depuis, elle n’a jamais réussi à se taire et va de place en place. Si les choses s’enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s’exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu’on n’a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l’ont congédiée.

Skeeter, quant à elle, retrouve le « cocon » familial après quatre années d’université et apprend, stupéfaite, le renvoi inexpliqué de Constantine, la femme qui l’avait véritablement élevée. 

Aibileen, Minny, Miss Skeeter : toutes femmes, toutes citoyennes de la ville de Jackson, toutes partageant un projet qui pourrait être l’étincelle d’un grand feu.

Et il est déjà trop tard pour endiguer la rébellion passive que mèneront ces femmes qui ont tant de fois fait profil bas. Trois fils se mettent alors en place tissant l’histoire de ces bonnes qui partagent tout et pourtant rien des familles blanches qui les emploient.

Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié, moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.

Kathryn Stockett dépeint cette période à travers une galerie de personnages : des bonnes, toutes noires, qui entretiennent les maisons et s’occupent des enfants, et leurs patronnes, blanches et fortunées, souvent oisives, qui gèrent surtout des « problèmes de riches ».

Parmi les bonnes, quelques unes espèrent faire évoluer les mentalités ou au moins « changer les choses ». Elles vont unir leur destin, en secret, pour y parvenir. Parmi les patronnes blanches, souvent très jeunes, toutes ne sont pas forcément conservatrices et racistes.

 

L’auteur :

 Kathryn Stockett est née en 1969 et a grandi à Jackson, Mississippi.

 Après avoir été diplômée de l’Université de l’Alabama avec un diplôme en anglais et en création littéraire, elle a déménagé à New York, où elle a travaillé dans l’édition de magazines et de marketing pendant neuf ans.

 Elle vit actuellement à Atlanta avec son mari et sa fille.

 Son premier roman, The Help, parait en février 2009 aux Etats-Unis. Il figure dans la liste des meilleures ventes du New York Times depuis 75 semaines et s’est écoulé à 2 millions et demi d’exemplaires. Sa traduction française vient de paraître aux Editions Jacqueline Chambon sous le titre de « La couleur des sentiments ». Son univers s’inspire du mode de vie de filles afro-américaines dans des ménages blancs. Il est le reflet de son enfance. Elle a été élevée par une afro-américaine des travailleurs domestiques en lieu et place d’une mère absente.

 L’adaptation cinématographique, produite par Spielberg et les studios Dreamworks, est en cours de tournage.

 Jusqu’en 2001, Stockett vécu dans New York City , où elle a travaillé dans l’édition.

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