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… vu par Arlette

Hayden Torey ♦ Les enfants du crépuscule

Les « enfants du crépuscule » »…C’est ainsi que l’on surnomme les jeunes patients qui refusent de parler après avoir subi un traumatisme.

Ce sont ces enfants dont s’occupe Torey Hayden au sein d’une unité de pédopsychiatrie. Lorsque Torey Hayden, l’éducatrice spécialisée, quitta les salles de classe pour travailler dans un pavillon psychiatrique dédié aux enfants, trois nouvelles têtes firent leur apparition dans sa vie.

Parmi eux Cassandra, petite fille de neuf ans victime de sévices, au visage pointu et aux yeux immenses, qui ne parle pas souvent et qui fait des crises de colère d’un coup comme ça, et ce depuis que son père l’a enlevé et qu’on l’a retrouvée.

Mais on aurait tort de se fier à son physique gracile. Car derrière sa frêle apparence se cache une violence qui ne demande qu’à exploser. Si elle passe des journées entières murée dans le silence, c’est pour mieux laisser éclater soudain la colère qu’elle porte en elle.

Et puis il y a Drake, quatre ans, cet ange blond, qui fait fondre tout le monde autour de lui. Autour d’eux, devrait-on dire, car il ne se sépare jamais de son immense tigre en peluche. Pourtant, malgré son charisme, Drake ne parle pas.

C’est avec ces enfants meurtris par la vie que Torey Hayden va entreprendre un travail qui leur permettra peut-être de sortir de leur isolement, en mettant des mots sur leur souffrance ;

Avec les cas qu’elle expose, Torey Hayden met en lumière le drame de l’incommunicabilité. Une œuvre pleine de tonus et de foi en la nature humaine.

Revenant sur les moments difficiles passés avec les familles et l’entourage envahissant, expliquant ses efforts pour instaurer un climat de confiance, Torey nous raconte ses expériences, et les petites victoires qui lui redonnèrent espoir. Les Enfants du crépuscule est l’histoire d’une femme déterminée et de trois êtres humains luttant contre leur handicap. Avec compassion, sensibilité et humour, Torey nous livre une réflexion profonde et inoubliable et nous rappelle l’incroyable force et la beauté de l’esprit humain.

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Danièle Darneau.

L’auteur :

Victoria Torey Lynn Hayden, dite Torey Hayden, née le 21 mai 1951 à Livingston, Montana, est une pédopsychologue et écrivaine américaine.

Elle passe toute son enfance jusqu’à l’université dans le Montana. Elle étudie d’abord les lettres à Washington, puis rentre au Montana et commence des études scientifiques (biologie et chimie). Elle devient enseignante. Peu à peu lasse de son travail, elle s’oriente vers la psychologie et l’éducation spécialisée. Elle passe une maîtrise d’éducation spécialisée à l’université de Billings (Montana) et de psychologie éducative dans celle du Minnesota.

Après ses études de psychologie, elle s’est spécialisée dans la thérapie infantile. Depuis 1969, elle s’intéresse plus particulièrement aux enfants autistes et mène un combat acharné pour venir en aide aux enfant victimes de troubles sévères du comportement. Pour cela, elle utilise des méthodes telles que l’écoute, la fermeté, l’humour, les chants et les rires.

Tour à tour enseignante spécialisée auprès d’enfants en grande difficulté psychologique, assistante à l’université, coordinatrice de recherche et consultante pour le traitement des enfants victimes de sévices, pédopsychiatre, Torey Hayden s’est spécialisée dans le domaine du mutisme sélectif. Elle a acquis une indéniable expérience qui lui a permis d’être reconnue ainsi que ses travaux par ses pairs.

Elle a été, dans les années soixante-dix, une pionnière dans l’étude de ce phénomène psychiatrique peu étudié à l’époque. Elle a réalisé ce travail de recherche principalement à l’université du Minnesota à Minneapolis, pour en présenter les conclusions lors de la conférence nationale de l’American Academy of Child and Adolescent Psychiatry en 1978.

Elle s’est rendue célèbre par le récit autobiographique One child (L’Enfant qui ne pleurait pas), paru en 1982, dans lequel elle raconte le sauvetage de Sheila, une enfant « sauvage », murée dans le silence. Abandonnée par sa mère, élevée par un père alcoolique, victime de violences et d’abus sexuels, Sheila se révèle une enfant surdouée, d’une grande intelligence et d’une sensibilité à fleur de peau. Cet ouvrage a été traduit en 28 langues et sera suivi de The Tiger’s child (La Fille du Tigre), paru en 1995, qui relate les retrouvailles mouvementées de Torey Hayden et Sheila, 7 ans plus tard, lorsque l’auteure souhaite obtenir l’autorisation de son ancienne élève pour la publication de One Child.

Dans L’enfant blessée, Torey Hayden fait preuve de l’empathie, de l’intelligence et plus encore du courage indomptable qui ont fait de ses précédents livres, non seulement des best-sellers, mais aussi des ouvrages de référence pour les lecteurs qui s’intéressent à l’aide que l’on peut apporter aux enfants souffrant de troubles comportementaux.

Torey Hayden a publié d’autres récits de son travail auprès d’enfants gravement perturbés, faisant revivre à ses lecteurs son expérience de pédopsychologue, impliquée personnellement dans ces « sauvetages » d’enfants souvent considérés comme « perdus » par le système éducatif.

Le Docteur Mike Marlowe, de l’Appalachian State University à Boone aux États-Unis, a entrepris d’importantes recherches sur l’utilisation possible des livres de Torey Hayden dans la formation des enseignants confrontés à des enfants présentant des besoins particuliers. Il a souligné l’importance primordiale accordée à la relation affective de l’enseignant envers les enfants en difficulté dont il a la charge, dans la pédagogie pratiquée par la pédopsychologue. C’est à partir de cette relation interpersonnelle basée sur un amour sincère que l’enseignant peut aider un enfant lourdement handicapé psychiquement à sortir de son isolement. « [Torey Hayden] reste attachée à l’idée que chaque individu a besoin de savoir d’une manière très réelle, qu’il ou elle compte pour quelqu’un, quelque part. “Un amour sincère, même sur courte période, n’est jamais une perte de temps.” (Hayden, 2001). »

Torey Hayden vit et travaille depuis 1980 en Écosse et s’investit dans de nombreuses associations. Torey Hayden a une fille, Sheena, née en 1985.

Bibliographie :

            Récits :

  1. L’enfant qui ne pleurait pas, Éditions Balland, 1982 ((en) One child, 1980)
  2. Les enfants des autres, Éditions Flammarion, 1986 ((en) Somebody else’s kids, 1981)
  3. Kevin le révolté, Éditions Balland, 1983 ((en) Murphy’s boy, 1983)
  4. Une enfant comme les autres, Flammarion, 1988 ((en) Just Another Kid, 1988)
  5. L’enfant qui ne parlait pas, Presses de la Cité, 1992 ((en) Ghost girl, 1991)
  6. La fille du Tigre, Presses de la Cité, 1995 ((en) The Tiger’s child, 1995)
  7. L’enfant blessée, Presses de la Cité, 2003 ((en) Beautiful child, 2002)
  8. Les enfants du crépuscule, Presses de la Cité, 2005 ((en) Twilight children, 2005)

            Romans :

  1. La forêt de tournesols, Éditions Flammarion, 1989 ((en) The sunflower forest, 1984)
  2. L’enfant au chat, Presses de la Cité, 2000 ((en) The Mechanical cat, 1998)
  3. (en) The Very Worst Thing, 2003
  4. (en) Innocent Foxes, 2011

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